Paroisse Sainte Marie de Billère

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Sous la protection de Saint Gabriel Archange


Attention ! La messe du mardi 21 mars aura lieu à 18h à l'église Saint Laurent
Homélie III° carême AAuteur : Père Arturo

III Dimanche de Carême A
Chers frères et sœurs en Christ, aujourd'hui, en ce troisième dimanche de Carême, nous sommes rappelés à l'importance de la réflexion sur soi et de la repentance. Le Carême est un temps de réflexion, un temps pour examiner nos propres vies et les façons dont nous avons manqué à la volonté de Dieu. C’est un temps de renouveau, un temps pour tourner le dos à nos péchés et nous concentrer sur le grand sacrifice que Jésus a fait pour nous.

Dans l'évangile d'aujourd'hui, nous entendons parler de la rencontre de Jésus avec une femme samaritaine. Jésus lui demande de l'eau, et à travers leur conversation, Il lui révèle qu'Il est le Messie. La femme est émerveillée par les paroles de Jésus et va partager la nouvelle avec d'autres dans son village. Au début, la femme hésite à parler à Jésus, car elle sait que les Juifs et les Samaritains ne se fréquentent pas habituellement. Cependant, Jésus brise cette barrière et lui parle avec gentillesse et compassion. Il lui offre de l'eau vive, qui étanchera sa soif pour toujours.

Cette rencontre entre Jésus et la femme samaritaine nous enseigne sur le pouvoir transformateur de l'amour de Dieu. Comme la femme au puits, nous pouvons avoir des moments de doute ou de scepticisme, mais lorsque nous rencontrons Jésus, nos vies peuvent être changées pour toujours. Peu importe qui nous sommes ou ce que nous avons fait, l'amour de Dieu est toujours disponible pour nous. Nous devons simplement le demander et l'accepter avec un cœur ouvert.

Pendant ce Carême, nous sommes appelés à examiner nos propres vies et à identifier les domaines dans lesquels nous devons tourner le dos au péché et nous tourner vers Dieu. Comme la femme samaritaine au puits, nous pouvons nous sentir hésitants ou indignes, mais nous devons nous rappeler que l'amour de Dieu est inconditionnel et toujours disponible pour nous.

Dans ce Carême, ouvrons nos cœurs au Christ et cherchons Sa présence dans nos vies. Soyons ouverts aux façons dont Il nous appelle à tourner le dos au péché et à chercher Sa miséricorde et Son pardon.

Prenons le temps de réfléchir sur nos vies et offrons nos faiblesses à Dieu dans la prière. Cherchons l'eau vive que Jésus offre et permettons-lui de nous transformer en la meilleure version de nous-mêmes. Que nous continuions à lutter pour la sainteté et que nous gardions toujours nos yeux fixés sur Dieu. Puissions-nous être comme la femme samaritaine, remplis d'émerveillement et de joie par la présence du Christ dans nos vies. Que cette messe nous fasse aller de l’avant, renouvelés dans notre foi et engagés à la vivre en parole et en vérité.


Homélie II° carême AAuteur : Père Arturo

II Dimanche Carême A
Chers frères et sœurs, alors que nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer le deuxième dimanche de Carême,  nous sommes invités à cheminer avec le Christ sur la voie de la sainteté. Les lectures de la liturgie nous rappellent la puissance transformatrice de l'amour de Dieu et nous mettent au défi d’approfondir notre relation avec Lui.

Dans la première lecture, nous entendons l'histoire d'Abraham, qui a été appelé par Dieu à quitter sa patrie et à voyager vers une nouvelle terre. Cette décision a dû être difficile pour Abraham, car il laissait derrière lui tout ce qu'il connaissait et aimait. Mais Abraham a eu confiance en la promesse de Dieu et a été récompensé pour sa fidélité. De même, Dieu nous appelle à avoir confiance en son plan pour nos vies, même lorsque cela peut nous demander de laisser derrière nous des choses familières et confortables. Cela peut signifier renoncer à certaines habitudes ou attitudes qui entravent notre croissance spirituelle.

Dans l'évangile, nous entendons l'histoire de la Transfiguration de Jésus. Cet événement révèle la nature divine de Jésus et nous montre qu'il est le Fils de Dieu. La voix du Père se fait entendre de la nuée, affirmant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection ; écoutez-le." Nous aussi, nous sommes appelés à écouter Jésus, à suivre ses enseignements et à nous tourner vers lui de tout notre cœur.

Comment pouvons-nous appliquer ces lectures à nos propres vies ? Peut-être pouvons-nous nous poser les questions suivantes : Quelles sont les choses dans nos vies que nous devons laisser derrière nous pour suivre le Christ de manière plus étroite ? Quelles sont les étapes que nous pouvons suivre pour écouter Jésus et approfondir notre relation avec Lui ?

Parmi les moyens d’y parvenir, citons la prière, le jeûne et les actes de charité. Pendant cette saison de Carême, prenons le temps de réfléchir sur notre relation avec Dieu et  suivons ses conseils sur la manière dont nous pouvons grandir dans notre foi. Cherchons également des moyens de servir les autres, surtout ceux qui sont dans le besoin.

Laissons-nous inspirer par la foi d'Abraham et la révélation de la nature divine de Jésus dans la Transfiguration. Ayons confiance dans le plan de Dieu pour nos vies et cherchons à suivre Jésus de manière plus étroite chaque jour. Que Dieu nous bénisse et nous guide sur notre chemin vers la sainteté.

Laissons-nous transfigurer au cours de cette messe. Sortons d'ici heureux d'avoir rencontré l'amour. Que cette Eucharistie nous aide de plus en plus à resplendir à notre façon comme Jésus qui n’a eu d’autre souci que d’aller vers les autres, d’aimer ses frères et sœurs en se donnant totalement, comme il le fait encore aujourd'hui dans cette Eucharistie où nous partageons son Corps et son Sang.


Homélie I° carême AAuteur : Père Arturo

I Dimanche Carême A

Les lectures de ce premier dimanche du Carême nous présentent le récit de la tentation de Jésus au désert. On y ajoute dans la première lecture celui du péché d’Adam. Ces deux récits ont comme cadre deux lieux où se joue un drame semblable.

Le premier lieu, celui dont nous parle la première lecture, est le jardin d’Éden. Ce jardin créé par Dieu, selon le récit de la création que l’on trouve dans le livre de la Genèse, devient, dans notre récit, le jardin de la tentation. Adam va franchir les limites inscrites par Dieu lui-même en cédant au tentateur sous la forme d’un serpent. La tentation de se prendre pour Dieu sera plus forte que son attachement à son créateur. Il désire se faire égal à Dieu et c’est le drame. Il en paiera les conséquences, entraînant avec lui toute sa descendance. Par lui, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, le péché est entré dans le monde dès les origines.

Regardons maintenant le désert où se retire Jésus. Le désert est lui aussi le lieu de la tentation. Dans l’histoire d’Israël on voit le peuple juif succomber plusieurs fois à l’idolâtrie au cours de son séjour au désert. Le désert est ainsi un lieu où se joue le combat entre Dieu et Satan.

En se retirant au désert, Jésus accepte d’entrer dans ce combat, d’affronter le tentateur directement. Après quarante jours, celui-ci survient et le récit nous raconte les trois approches choisies et le refus radical de Jésus de se laisser entraîner à mettre Dieu de côté comme Adam. Au contraire, il manifeste sa totale obéissance à Dieu et ainsi, par l’obéissance d’un seul, la multitude sera rendue juste comme le dit saint Paul. Rien ne pourra remettre en cause ce oui de Jésus qui est vainqueur du tentateur au désert.

Comment se manifeste la victoire de Jésus ? Les trois tentations décrites nous ramènent à trois tendances de notre nature humaine, sources d’innombrables déroutes, de conflits et de misères. Ces tendances sont toujours à l’œuvre et Jésus les affronte parce qu’en lui c’est nous aussi qui sommes soumis aux avances de l’Adversaire.

La première tentation est représentée par la faim. Sans nourriture pas de vie. Elle est nécessaire pour la conservation de la vie. Et le tentateur prend appui sur ce besoin inné dans l’humain pour le replier sur lui-même et lui fermer la porte du désir de transcendance, de l’invisible. Jésus est radical dans sa réponse : «L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».

La seconde tentation fait appel à un orgueil démesuré, la vaine gloire, pour que Jésus se confronte à Dieu : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ». Et cette fois encore, Jésus répond au tentateur en disant « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».

La troisième tentation est celle du pouvoir sous toutes ses formes représenté par les « rois de la terre ». Et pour la troisième fois, Jésus se réclame de la Parole de Dieu pour repousser cette tentation : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte ».

Saint Paul explique aux chrétiens de Rome que Jésus est le seul et unique Sauveur d’un monde qui s’est perdu dans le péché et la mort. C’est Jésus, Fils de Dieu parmi ses frères et sœurs, qui sera le nouvel Adam et c’est par lui que toute créature sera réconciliée avec Dieu. Le début d’un nouveau Carême qui est toujours une montée vers Pâques est l’occasion pour nous de nous laisser entraîner dans le mouvement du Mystère du Salut que nous recevons en Jésus.

Comme on nous l’a dit mercredi dernier, le jour du Mercredi des Cendres, « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile». Que notre Eucharistie aujourd'hui soit un moment de recueillement spécial et qu’elle nous aide à marcher avec une ardeur renouvelée en union avec Jésus, Celui qui est pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie.


Homélie VII° ordinaire AAuteur : Père Arturo

VII Dimanche ordinaire A

Nous sommes ramenés par les paroles de l’Évangile dans une époque et une culture qui nous sont bien étrangères. La première série d’exemples de comportements recommandés par Jésus a trait à la vengeance. Jésus cite le dicton de son temps « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce dicton référait à la Loi de Moïse soucieuse de justice. Lorsqu’on avait été lésé, il était normal de répondre à cette injustice par des représailles qui visaient à rétablir l’équilibre rompu.

Jésus ici va plus loin que cette voie de justice et d'égalité. Il témoigne de l’état d’esprit qui vient du Père du ciel, où la justice ne représente pas tout l’univers du disciple. La justice se complète avec l’amour et le partage gratuit. Ces gestes manifestent que le monde de Jésus ne se construit pas uniquement sur des rapports de justice mais sur des rapports qui la dépassent, où l'amour donne aux disciples un élan qui va au-delà de ce qui est vécu habituellement.

Dans la seconde partie de l’évangile, Jésus utilise la même méthode d’enseignement pour parler de l’amour des ennemis. Il commence par rappeler un autre dicton «Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi». Jésus proclame ses recommandations: «Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent». Pour bien comprendre ces invitations, il faut les placer sous un éclairage nouveau. Le contexte où se situe Jésus est totalement différent de celui de l'Ancien Testament. Il repose sur la révélation faite par Jésus à ses disciples qu’ils sont les fils et les filles du Père du ciel, un Père qui se penche avec amour et miséricorde sur tous, les méchants et les bons.

Les comportements du disciple de Jésus ne peuvent se limiter à ce que font les païens et les juifs pieux. Ils se doivent de témoigner que tous ceux qu’ils rencontrent seront toujours vus comme un frère ou une sœur, quelles que soient leur race, leur culture ou la couleur de leur peau. Il n’y a pas d’exclusion dans le Royaume de Dieu.

Dans ce passage de l'évangile de Matthieu, Jésus donne sept exemples concrets de comportements pour ses disciples : 1) ne pas riposter au méchant; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre, 2) si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau, 3) si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui, 4) à qui te demande, donne, 5) à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos, 6) aimez vos ennemis, 7) priez pour ceux qui vous persécutent!

Ces exemples que Jésus donne ne se comprennent que si l’on se rappelle que le disciple imite Dieu, son Père, dans ses comportements et que ceux-ci se doivent d'être imprégnés de sa mentalité. Jésus le note dans une phrase-choc en concluant lorsqu'il dit «Vous, donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait».

Cette perfection est l’entrée dans un mode de vie qui est celui de Dieu, où l’amour a la première place, car comme dit saint Jean «Dieu est Amour», et puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres». Jésus nous incite à nous mettre en chemin, à manifester autour de nous l’amour du Père et aussi à prendre conscience de nos limites et de notre péché. Nous sommes passés de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, mais nous avons à incarner ce passage dans la vie quotidienne.

Les sept exemples que Jésus nous donne aujourd'hui ne sont qu’un commencement. Que cette messe nous unissant au Christ toujours vivant, nous aide à vivre à sa suite de plus en plus et de mieux en mieux en fils du Père du ciel comme nous le sommes vraiment. Mercredi prochain, nous commençons une retraite de conversion de quarante jours au cours de laquelle nous tenterons de modifier notre chemin vers la maison du Père. Recevoir les cendres est le signe public que nous voulons changer et que nous sommes prêts à méditer dans le désert pour ressusciter avec le Christ.


Homélie VI° ordinaire AAuteur : Père Arturo

VI Dimanche ordinaire A

Aujourd’hui nous avons une série d’admonestations qui commencent par «Vous avez appris qu’il a été dit » et qui se continuent par « Et moi, je vous dis ». Cette présentation est typique de la prédication de Jésus pour capter l’attention des personnes qui l’écoutaient avec des phrases-chocs sous forme de contrastes faciles à retenir.

Ces mots ouvrent la porte sur deux façons de voir nos rapports avec Dieu et qui sont bien illustrées par les deux exemples de l’Evangile.

Jésus nous parle de la relation avec Dieu, d'un dessein de salut de Dieu pour son peuple qu'il vient mener à son accomplissement. «Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir».

La Loi Ancienne que Jésus appelle la Loi et les Prophètes contient en germe la Loi Nouvelle, mais la Loi Ancienne en elle-même est incomplète. Elle va trouver sa plénitude en Jésus, le Fils bien-aimé auquel conduit toute la Loi et les Prophètes.

Loin de nous couper de l’Ancien Testament qui est la Loi Ancienne, le Nouveau Testament qui est la Loi Nouvelle le prolonge et nous y replonge continuellement. C’est pourquoi Jésus peut dire «Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux». Il y a une continuité dans le Dessein de Dieu qui est annoncé et préfiguré dans l’Ancien Testament et qui est réalisé en plénitude dans le Nouveau par Jésus.

Les chrétiens dans leur fréquentation de la Bible, après y avoir ajouté le Nouveau Testament qui comprend les évangiles, les lettres de saint Paul, de saint Jean, de saint Pierre et de saint Jacques ainsi que le livre de l’Apocalypse, n’ont pas rejeté les livres de l’Ancien Testament. Ils les ont gardés en les lisant de façon nouvelle comme on le fait couramment dans la prière avec le livre des Psaumes. On les a « christianisés » pourrait-on dire.

Ce qui s’appliquait au peuple d’Israël a été appliqué au Peuple de Dieu que nous sommes, au Corps du Christ qu’est l’Église. Et ainsi, nous nous en servons pour guider notre route et notre prière. Quoiqu' incomplets, ces livres éclairent l’accomplissement et la plénitude que Jésus a apporté à l’histoire d’amour d’un Dieu qui agit dans notre histoire. Jésus met l’accent sur ce qui est intérieur et non ce qui est extérieur. La loi Nouvelle est la loi de l’Esprit qui est donnée à tous ceux qui se mettent à la suite de Jésus comme les premiers disciples l'ont fait.

Aujourd’hui demandons au Seigneur de redécouvrir le goût de sa Parole toujours vivante pour que nous puissions observer tous les commandements comme le souhaite Ben Sira le Sage dans la première lecture : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Laissons donc grandir dans nos cœurs, par l’action de l’Esprit Saint, la semence de la Parole déposée en nous au Baptême et entretenue par les sacrements dont l’Eucharistie à laquelle nous participons.

Demandons au Seigneur de nous faire progresser de plus en plus dans la connaissance de la Loi Nouvelle et de nous aider à la mettre en pratique, car « heureux ceux et celles qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique ». Comme le dit si bien Ben Sira le Sage « Il dépend de toi de rester fidèle ».


Homélie V° ordinaire AAuteur : Père Arturo

V Dimanche ordinaire A

Dans ce passage du Discours de Jésus sur la montagne, les disciples se sont focalisés sur deux mots : « sel » et « lumière ». Un des moyens que les premiers chrétiens ont mis en place pour assurer la transmission de cet héritage se trouve dans la célébration liturgique du Baptême. Lors du baptême d’un enfant ou d’un adulte, le célébrant, après le geste de verser l’eau sur le front de la personne qui est baptisée, remet aux parents, au parrain et à la marraine un cierge qui symbolise la lumière de la foi reçue. Et jusqu’au Concile Vatican II, on avait aussi, avant le geste du Baptême, celui de l’imposition de quelques grains de sel dans la bouche du futur baptisé pour rappeler ainsi qu’il avait à devenir le sel de la terre.

Les disciples de Jésus qui ont accepté cet héritage les invitant à être le sel de la terre et la lumière du monde ne l’ont pas fait pour leur propre gloire dans un esprit de vanité ou d’ostentation. Ils l’ont fait pour que Dieu soit ainsi glorifié par ceux et celles qui les entouraient. Aucune prétention de supériorité, mais la conscience de partager un don à nul autre pareil, celui d’être disciple de Jésus, frères et sœurs du Fils bien-aimé et de porter la Bonne Nouvelle que ce don ne leur est pas réservé, mais qu’il est proposé à tous.

Le parcours des disciples qui sont « sel » et « lumière » ne peut se réaliser que s’ils sont convaincus qu’ils ne sont que les reflets de Celui qui est le « Vrai Sel » et la « Vraie Lumière». Qu’ils se gardent de s’approprier ce qu’ils ont reçu. Qu’ils regardent celui qui s’est fait le Serviteur de tous. Qu’ils s’exercent à laver les pieds de leurs frères et sœurs comme leur Maître leur en a donné l’ordre le Jeudi Saint en disant après l’avoir fait à ses apôtres « Faites de même vous aussi ».

La première lecture du prophète Isaïe met en avant cette dynamique du service lorsqu’il dit aux Hébreux : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, et ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore »

Ce chemin du service qui rend les disciples « sel » et « lumière » à la suite de Jésus, se vit en s’appuyant non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de l’Esprit comme le dit saint Paul aux Corinthiens dans la 2e lecture.

L’invitation de Jésus retenue par les premiers chrétiens est toujours actuelle. Notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui, sans orgueil ni vanité, auront le courage d’afficher leur choix de vie à la suite de Jésus. Ils le feront de diverses façons, mais toujours, ils auront à cœur de témoigner du message reçu de Jésus qui se concentre dans le commandement de l’amour «Aimez-vous les uns les autres».

Leur engagement de foi derrière Jésus fera qu’ils seront de plus en plus le sel de la terre et la lumière du monde. Des questions se poseront : Jusqu’où aller ? Aller jusqu’au martyre? Beaucoup l’ont fait. Certains rendent témoignage par une vie transformée par la présence vivifiante de l’Esprit de Dieu, d’autres se sont lancés dans des œuvres de toutes sortes ou des projets missionnaires. Notre monde attend la manifestation de la gloire de Dieu qui lui offre la vraie vie et l’amour en plénitude.


Homélie IV° ordinaire AAuteur : Père Arturo

 

IV Dimanche ordinaire A

Les Béatitudes inaugurent un grand entretien que présente saint Matthieu dans son évangile et qu'on a appelé le «Discours sur la montagne». Les «Béatitudes» sont la porte d’entrée dont les prochains dimanches nous présenteront des extraits. Ce matin, laissons-nous interpeller par les paroles de Jésus au début de son entretien dans lequel il nous livre ce qui, pour lui, est l’essentiel de son message.

Notons tout d’abord le caractère non seulement percutant mais à contre-courant de ces paroles. Dans une perspective humaine à courte vue, comme il arrive souvent, le bonheur se retrouve dans les possessions de toutes sortes, dans la reconnaissance sociale, et dans la réussite à tous les niveaux. Jésus prend la contrepartie de cette vision et proclame heureuses les personnes qui sont pauvres de cœur, celles qui pleurent, celles qui ont faim et soif de justice, celles qui sont persécutées. Avouez que c’est un message qui renverse nos façons habituelles de voir. Et pourtant, Jésus en fait la base de sa prédication du Royaume de Dieu parmi nous.

Jésus lui-même est l’Envoyé du Père des cieux pour nous révéler sa bonté, son amour et sa miséricorde. Il apporte un message d’amour universel destiné d’abord aux humbles et aux petits, comme l’annonce le prophète Sophonie dans le texte de la première lecture.

Notre Dieu ne se présente pas comme un Maître souverain, éloigné et distant. Il s’incarne dans la vie de Jésus et à travers Lui il prend nos misères et nos faiblesses sur ses épaules. Il se fait proche. Le message de Jésus est avant tout la révélation d’un Dieu bon et miséricordieux qui se préoccupe de chacun et chacune de nous avec attention et avec amour, car c'est le cœur de l’Évangile annoncé par Jésus, de la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus

Ainsi, en commençant sa prédication en Palestine, Jésus pose au point de départ ce qui doit servir de vision fondamentale pour tout le reste. Il le fait dans des phrases qui sont restées célèbres au cours des siècles malgré leur formulation surprenante. Jésus emploie «heureux» ou «bienheureux» pour désigner ceux qui sont le plus loin des réussites humaines habituelles. Ils sont «heureux » parce que dans leurs situations particulières, ils vivent la présence de Dieu qui est avec eux, qui les console et qui est déjà agissante dans leur vie.

Au lieu de lire ces maximes comme des promesses de récompense à venir, lisons-les plutôt comme des réalisations à chérir et à privilégier dans le temps présent. Les béatitudes sont en quelque sorte la carte d’identité du chrétien, ce qui l’identifie comme disciple de Jésus.

Laissons-nous habiter, dans cette Eucharistie, par la présence vivifiante de Jésus qui est au cœur de notre vie et de la vie de l’Église. C’est en le suivant avec confiance et en nous laissant remuer par ses paroles que les Béatitudes seront l'inspiration de nos vies et que nous développerons, de plus en plus, un regard nouveau sur nos frères et sœurs à l’image de celui de Dieu notre Père. Avec Jésus, je rends grâce de ce qui me rend heureux. Que notre célébration soit l’occasion de nous réjouir avec Toi Seigneur, et de partager ensemble l’allégresse de vivre dès aujourd’hui de la vie du Royaume.


Homélie III° ordinaire AAuteur : Père Arturo

III Dimanche ordinaire A

Pendant environ trente ans, la divinité de Jésus est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mû par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu.

L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique. Capharnaüm était, au temps de Jésus, un carrefour de commerce, une ville très cosmopolite. Outre les juifs, des Romains, des Syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.

Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, vers les nations païennes. Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre, de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre. À ce portrait de Jésus s’ajoute le  récit de la vocation de Pierre et André, de Jacques et Jean, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des «pêcheurs d’hommes».

Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus, au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine, se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au long de son ministère.

Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Matthieu, des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait. Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission: «le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au long de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent.

Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples. Il le fait par une convivialité de tous les instants. Il le fait par des moments de feu comme  la Transfiguration. Il le fait par une mort qui les déstabilisera au plus haut point.

Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. Laissons-nous habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a tant besoin de son message d’amour et de miséricorde.


Homélie II°ordinaire AAuteur : Père Arturo

II Dimanche ord A

L’évangile de saint Jean ne raconte rien de la vie de Jésus avant sa rencontre avec son cousin Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain. Ce qui nous est présenté aujourd’hui au début du récit de la vie et de la prédication de Jésus, c’est le moment où la vie de Jésus a pris un tournant qui sera sans retour en arrière et qui le mènera jusqu’à la Passion où il mourra sur la croix pour ressusciter trois jours plus tard. Regardons d’un peu plus près ce qu’a été ce tournant fondamental dans la vie de Jésus. Je me représente la scène et j’essaie de regarder Jésus qui vient vers Jean. Qu’y a-t-il à voir ? Comment je l’imagine ? Je demande la grâce de voir Jésus venir à ma rencontre dans les échanges et les actions de ce jour.

Nous savons par les autres évangélistes, notamment saint Luc, que Jésus a été élevé à Nazareth auprès de son père, Joseph, et de sa mère, Marie, et avec la nombreuse parenté dont parlent les évangiles. Il semblerait qu’il soit demeuré avec ses parents comme un bon enfant juif. Il exerçait le même métier que son père Joseph : le métier de charpentier.

Qu’est-ce qui va l’amener à quitter Nazareth pour venir se faire baptiser par Jean-Baptiste? On peut penser qu’après une bonne réflexion et un bon discernement, il décide, en ces jours où il entend parler de son cousin qui prêche sur les bords du Jourdain, de prendre son courage à deux mains, pourrait-on dire, et de se lancer sans filet de secours, de s'engager dans un tournant où il accepte d’avance de ne revenir en arrière sous aucun prétexte.

Nous avons donc devant nous un homme mûr, dans la trentaine, qui décide par lui-même de se manifester comme serviteur de Dieu. Ce qui est différent ce sont les résultats immédiats de cette décision que l’évangile nous présente.

« C’est lui le Fils de Dieu ». Le jeune juif de Nazareth, venu humblement se consacrer à Dieu, entend cette révélation extraordinaire. Le tournant qui l’a amené sur les bords du Jourdain prend une direction qui lui donne un éclairage nouveau sur ce qu’il est et ce que Dieu attend de Lui. Ces mots résonnent pour lui comme quelque chose qu’il sentait en lui depuis longtemps. Ils sont une confirmation de ce qu’il vit dans son être profond. Il s’agit ici d’un tournant qui touche l’être même de la personne. Son être est profondément touché. Il l’est au point où il sera pour toujours consacré à faire la volonté de son Père et à la manifester à ses contemporains et au monde entier par ses disciples après la Pentecôte.

Le jeune juif de Nazareth s’est transformé en un homme qui se sent investi par l’Esprit de la mission de révéler au monde l'amour d’un Dieu Père qui amènera à leur achèvement les promesses de l’Alliance faite avec Abraham, Isaac et Jacob, avec le peuple d'Israël. Son message ira jusqu’à provoquer des peurs, voire même des oppositions. C’est ce qui se passera au cours des années de la vie publique et de la prédication de Jésus, comme nous le verrons dans les dimanches qui viennent, avant de culminer dans le drame de la Passion où l’Agneau sera immolé.

Sommes-nous prêts nous aussi à prendre les tournants que Dieu nous prépare? Ils peuvent être de toutes sortes: réconciliation, pardon, acceptation d’une maladie, d’une diminution, de la mort, de l’incompréhension. Que le Corps et le Sang du Christ partagés en communauté nous rendent de plus en plus ouverts aux tournants auxquels la vie nous amène, car l’Esprit de Jésus sera toujours là et notre abandon permettra à Dieu de transformer ce qui doit l’être car, comme le dit si bien le prophète Isaïe, c’est Lui qui nous a façonnés de toute éternité.


Homélie Epiphanie AAuteur : Père Arturo

Dimanche de l’Epiphanie – Année A

C’est aujourd’hui la Fête des Rois, c’est la fête liturgique de l’Épiphanie ou manifestation du Christ aux nations comme le souligne si bien la première lecture. En écoutant l’histoire des Rois mages que raconte saint Matthieu (l’évangile ne parle que de « mages », mais la tradition les a appelés « Rois mages »), on est frappé par la présence d’une étoile qui les guide.

On a ici trois grands personnages. Ils sont présentés comme venant de très loin avec des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils sont présentés comme des hommes de foi. Ils sont présentés comme des chercheurs de Dieu. Et pour les guider, il y a cette lumière d’une étoile qui disparaît parfois comme lorsqu’ils rencontrent Hérode, et qui réapparaît ensuite pour s’arrêter à l’endroit où ils pourront reconnaître dans un enfant avec sa mère et son père le don de Dieu pour le monde.

Cette étoile qui s’arrête sur le lieu où Dieu s’est manifesté au monde dans son Fils devenu un enfant comme les autres n’est pas seulement une lumière extérieure, elle est aussi une lumière intérieure. Les rois mages sont les premiers disciples de Jésus. Ils seront changés pour toujours par cette rencontre.

En effet, c’est un des message importants de ce récit des Rois mages : «Regardez l’étoile de vos cœurs ». Dieu répand par Jésus une lumière dont le monde et chacun de nous avons besoin. Sans ce don d’une lumière intérieure, où irions-nous?

Déjà dans cet enfant que les mages adorent et auquel ils offrent leurs présents, la lumière de Dieu se manifeste pour ceux qui sont proches comme Marie, Joseph et les bergers et pour ceux qui viennent de loin comme les Rois mages. Cette lumière n’a pas de frontière.

Il y a pour chacun de nous une lumière intérieure qui est l’«étoile de nos cœurs». C'est la lumière de Dieu qui est offerte à toutes les nations. Cette lumière de Dieu, c’est en regardant l’« étoile dans nos cœurs » qu’on la découvre. C'est ce que les Rois mages ont fait en marchant et en cheminant.

Les mages ne sont pas restés renfermés dans leur science, dans leurs connaissances ou dans leurs positions. Ils se sont mis en marche avec les risques inhérents. Ils se sont dépouillés de ce qui n’était pas nécessaire. Et une fois que les rois ont vécu la rencontre avec l’Enfant-Jésus, ils reviennent à leurs occupations, transformés pour la vie. Ils seront des témoins et des messagers de l'amour de Dieu pour les nations.

C’est ce qui nous arrive sur notre route de croyants aujourd’hui. La foi est notre étoile. Avoir la foi, c’est accepter de prendre des risques. C’est être attentif aux événements pour discerner la présence de Dieu qui est près de nous bien souvent et que nous ne voyons pas.

Nous sommes tous comme les Rois mages. Nous avons rencontré Jésus dans la crèche. Il nous invite non seulement à le regarder mais à le quitter pour aller partager ce qui nous inspire et nous fait vivre comme disciples de Jésus. Le soutien de la communauté nous est assuré dans cette mission. C’est ce que nous nous redisons lorsque nous partageons, chaque dimanche, le Corps et le Sang du Christ. « Allez dans la paix du Christ ». Cet envoi final est une bien belle invitation: choisir de vivre de la paix que le Seigneur nous donne au cœur du monde où il nous envoie. Dans les temps qui viennent, laissons-nous habiter par cette paix et demandons-la chaque jour car elle est aussi précieuse que le pain quotidien.


Homélie Sainte Marie Mère de Dieu AAuteur : Père Arturo

Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

Nous terminons aujourd’hui l’octave de Noël. Et c’est aussi le premier jour de la nouvelle année et l’occasion pour nous de demander à Dieu ses bénédictions. C’est enfin la solennité de Marie, Mère de Dieu. Une grande page s’ouvre devant nous, pleine de promesses. C’est ce que nous offrons en Eglise avec Marie. A l’image des bergers, confiants et croyant en la parole qui leur fut dite, approchons-nous de Jésus qui s’est fait proximité et qui s’offre à nous chaque dimanche. A l’image de Marie, apprenons à ouvrir notre cœur, à être disponibles ensemble à l’Esprit, à aimer Jésus et nos frères. Quels événements se produiront dans nos vies personnelles: maladies, joies, départs, deuils etc, ou dans le monde : affrontements, cataclysmes, guerres, remontées économiques peut-être, prospérité? Essayons de voir dans quel esprit nous allons vivre cette nouvelle année.

Vivre une année nouvelle de façon aisée, c'est laisser tomber ce qui nous appesantit, ce qui peut nous emprisonner et nous limiter pour laisser entrer un air nouveau. Et il est utile de regarder en avant avec des yeux neufs quand commence une nouvelle année. Mais comme nous le proposent les textes des lectures de ce matin, ce regard tourné vers de nouveaux horizons ne doit pas nous couper de ce que nous sommes. Un chrétien doit se laisser animer et habiter par la présence maternelle de Marie. Et c’est ce que la fête de Marie, Mère de Dieu nous permet d’intérioriser.

Le pape Pie XI a institué la fête de Marie, Mère de Dieu. Huit jours après la naissance de Jésus, on mettait sa mère au premier plan. Une présence maternelle ne peut que nous rappeler une filiation. Jésus est bien le fils d'une femme comme le dit saint Paul. Et comme il le proclame dans le reste de la deuxième lecture, nous sommes nous aussi des fils et des filles de Dieu. Et comme Jésus nous avons Marie pour Mère. Elle est notre mère à nous. Elle est aussi la mère de l’Église parce qu’elle a donné au monde celui qui vivifie l’Église.

Marie est toujours aux côtés de son fils Jésus. Nous pouvons comme le pape François la vénérer de façon simple par des gestes comme la prière devant son image, par la récitation du chapelet, par la récitation de prières, par des invocations comme «Marie, j'ai confiance en vous», «Marie priez pour nous qui avons recours à vous».

Ces gestes de confiance envers Marie viendront raviver notre dévotion et nous garder proches de nos racines en vivant cette filiation que nous avons avec Dieu, mais aussi avec la Mère de Dieu. Nous devenons ainsi, à l’exemple des bergers, des annonciateurs de la bonté et de l'amour paternel de Dieu, ainsi que de la bonté et de l’amour maternel de Marie pour chacun de nous.

Que cette nouvelle année soit remplie pour tous de joie, de bonheur et de paix. Et ensemble redisons «Mon Dieu, bénissez la Nouvelle Année ». Que l’Eucharistie où nous partageons le Corps et le Sang du Christ nous serve de nourriture tout au long de l’année, sur notre route de fils et de filles de Dieu, héritiers de la promesse de vie éternelle avec le Christ. «Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce….Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix.»


Homélie Noël AAuteur : Père Arturo

Noël – Année A

Je vous invite ce soir à faire avec moi une randonnée avec les bergers, à suivre le chemin des bergers vers la crèche. Ce soir en suivant le chemin des bergers, nous nous arrêterons à trois reprises. Certains resteront à la première étape, peut-être, d’autres continueront vers la deuxième et certains iront jusqu’à la troisième et dernière étape.

La première étape est remplie de magie et de merveille. Les bergers sont enveloppés d’une grande lumière. L’Ange du Seigneur leur apparaît. Ils sont remplis de la magie de Noël à laquelle ils ne s’attendaient pas. Noël, pour nous comme pour les bergers, est rempli de magie: c’est le regard et la joie d’un enfant devant ses cadeaux de Noël, c’est la visite qui arrive pour le réveillon, Noël c’est un moment magique de l’année. Et il est bon de pouvoir le vivre à fond.

La deuxième étape c’est la nostalgie de Noël. Après avoir entendu l’Ange du Seigneur, les bergers se retrouvent devant une nouvelle qu’ils attendaient depuis longtemps. Le peuple qui vivait dans les ténèbres, dont parle la première lecture, voit ses espoirs comblés. Ils se rappellent leurs prières d’autrefois. Le Sauveur qu’ils attendaient est arrivé. Leurs cœurs vibrent au rythme d’une nostalgie qui se voit comblée.

Nous sommes peut-être un peu comme les bergers. Nous connaissons la bonne nouvelle de la venue du Sauveur. Nous nous rappelons les Noëls d’autrefois. Ce soir la chapelle s’est faite belle pour que nous y retrouvions un peu de cette ambiance religieuse si caractéristique des Noëls d’autrefois. Pourquoi venir ici à la Messe si ce n’est pour aller plus loin que la magie de Noël? Les souvenirs des Noëls d’autrefois refont surface. Un Noël rempli de symboles religieux et de chants de Noël qui nous vont droit au cœur.

Je vous invite à une troisième et dernière étape, celle du mystère de Noël. Si la fête de Noël est magique et si elle peut engendrer une certaine nostalgie, elle n’est pas complète si nous ne venons pas, comme les bergers, vers le nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Voilà le mystère si déroutant.

Les attentes nostalgiques des bergers sont déjouées. Le Sauveur qui arrive, n’arrive pas en grande pompe. Il prend les traits d’un petit enfant, faible et impuissant. C’est tout un signe et un mystère que cet abaissement d’un Dieu qui se fait l’un de nous. Cet enfant est le même que l’adulte qui mourra sur la croix et qui ressuscitera pour vivre pour toujours et nous entraîner à sa suite. Arrêtons-nous à cette troisième étape et unissons nos cœurs et nos voix au chant des anges « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime ». Quelle belle nouvelle de se savoir aimés de Dieu!

Dans un monde qui s’arrête trop souvent à la magie de Noël avec le shopping, le Père Noël, les cadeaux, notre rassemblement nous permet une pause où nous rencontrons Celui qui nous aime comme nous sommes et qui ne veut que notre bonheur. La nostalgie et la magie de Noël ne peuvent cacher le mystère de Noël qui s’accomplit cette nuit et qui demeure pour toujours, car Dieu est fidèle et ne nous enlève pas son amour, quoi que nous fassions, même si nous l'oublions.

Chers frères et sœurs, continuons notre chemin comme les bergers et reconnaissons sous les espèces du pain et du vin que nous partageons, le corps et le sang de cet enfant devenu le Seigneur Jésus Christ à qui appartient la puissance et la gloire pour les siècles des siècles.


Homélie IV° Avent AAuteur : Père Arturo

IV Dimanche Avent A

Cet épisode de l’évangile de Matthieu pourrait s’appeler «l’annonciation à Joseph». Vous connaissez bien l’annonciation à Marie racontée par saint Luc, par laquelle Marie apprend qu’elle est enceinte par l’action de l’Esprit Saint. La réponse de Marie est claire: «Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole» . Saint Matthieu ne raconte pas l’annonciation à Marie, mais il nous met plutôt en contact avec Joseph qui découvre que sa fiancée, Marie, est enceinte.

Les songes dans la Bible sont toujours reliés à des interventions de Dieu qui fait ainsi sentir sa présence et sa volonté. Le songe raconté par l’évangile de ce jour est riche d’enseignement. Il nous montre les questionnements du futur époux de la Vierge Marie qui pense même à la renvoyer en découvrant qu’elle est enceinte sans qu’ils aient encore habité ensemble. On le comprend. L’intervention divine prend la forme d’un ange qui lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. »

Le message ne peut être plus clair. En Joseph, nous avons donc un jeune homme rempli de foi en Dieu et soucieux de répondre positivement à ses appels. Quoique de façon obscure, il perçoit l’action de Dieu en Marie. C’est pourquoi sa réponse est claire et immédiate. Le geste de Joseph est éclairant dans la venue de Dieu qui se fait l’Emmanuel, Dieu avec nous, car il nous enseigne deux choses très importantes à propos de ce grand mystère de l’Incarnation de Dieu fait homme.

La première regarde l’origine divine de cet enfant que porte Marie. Sa conception est l’œuvre de l’Esprit Saint. Son parcours futur n’est pas connu de Joseph ni de Marie, comme c'est le cas de tous les parents qui accueillent un enfant. Mais tous deux font confiance à Dieu dans un abandon extraordinaire, car ils reconnaissent l’action de Dieu dans ce qu’ils vivent.

Le deuxième point, c’est qu’ils permettent à Dieu de prendre chair dans un corps humain. C’est le versant humain du mystère de l’Incarnation : Jésus Christ, parfaitement Dieu et parfaitement homme. Ces deux réalités, la réalité divine et la réalité humaine, ne font pas seulement que coexister en Jésus, elles sont intimement reliées. Le caractère divin de Jésus n’est pas encore manifesté clairement au moment de cette annonciation. C’est dans la foi de Joseph et de Marie que nous l’accueillons, mais nous savons que cet enfant deviendra, par sa mort sur la croix et sa résurrection, le Sauveur du monde promis par Dieu.

Nous sommes à quelques jours de Noël, de la fête de la Nativité du Sauveur. Ce temps de l’Avent que nous continuerons à vivre nous est donné pour suivre les pas de Joseph et de Marie en développant une oreille attentive aux signes de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.

Joseph et Marie n’ont pas manqué de confiance malgré des questionnements normaux. Suivons leur exemple et demandons au Seigneur de nous aider à surmonter nos doutes et nos hésitations et à avancer avec confiance dans le chemin de la foi en sa Parole. Que cette Eucharistie qui nous permet de partager le Corps et le Sang du Christ nous unisse de plus en plus intimement à Celui qui s’est fait l’un de nous pour nous amener avec lui au Père de toute bonté. Et que Marie, la Mère de Dieu, nous conduise à son Fils et nous aide à accomplir la volonté de Dieu dans nos vies.


Homélie III° Avent AAuteur : Père Arturo

III Dimanche Avent A

Aujourd’hui nous retrouvons Jean le Baptiste qui nous a interpellés la semaine dernière par une prédication qui nous dérange. Nous le retrouvons aujourd'hui alors qu’il est en prison, enfermé parce que sa manière de parler lui a mis à dos les autorités politiques. Dans ces moments à l’écart, ses pensées se bousculent dans sa tête et les doutes l’assaillent : «Jésus qu’il a baptisé dans le Jourdain, est-il bien le Messie qui doit venir?» Ses disciples qui le visitent vont se charger d’aller poser la question à Jésus. Au nom de Jean le Baptiste, ils demandent à Jésus « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » Une question qui nous rejoint tous car nous sommes souvent «emprisonnés» dans nos habitudes, nos péchés, nos limites. Les doutes nous assaillent comme Jean le Baptiste. Comment les surmonter?

Jésus ne répond pas directement à la question des disciples de Jean. Il les renvoie à eux-mêmes. «Examinez les signes qui accompagnent mon ministère» leur dit-il. Et en toute humilité il les énumère: «Les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.»

 

On peut penser que Jean le Baptiste est plus que rassuré, il voit se confirmer ce qu’il avait entrevu au baptême de Jésus: « Celui-ci est bien l’Envoyé du Père». Parce que les signes donnés par Jésus sont ceux que les prophètes avaient annoncés. Il se rappelle les paroles du prophète Isaïe qu’il connaît bien: Quand la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu se manifestera, «alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie».

Dieu s’est manifesté définitivement comme le Dieu bon et miséricordieux qui veut que toutes les personnes soient sauvées et se retrouvent dans son Royaume. Un temps nouveau commence avec la Venue du Sauveur annoncé.

Dans ce Royaume, il y a un renversement total de nos perceptions. Même un grand prophète comme Jean le Baptiste cède le pas devant le pauvre et le petit parce que, comme le dit Jésus, maintenant tous peuvent y entrer et « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.» Cela signifie que nous-mêmes, qui nous comptons certainement, par vraie ou fausse humilité, parmi les plus petits dans le Royaume, nous sommes plus grands que Jean le Baptiste. Jésus ira encore plus loin dans son enseignement en déclarant que les derniers sont les premiers. La joie donnée dans le Royaume n’est pas liée à nos compétences, notre classe sociale ou notre degré de foi, parce que ce « plus petit » est devenu enfant de Dieu, héritier du Royaume avec Jésus. Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. La mesure de l’amour de Dieu est d’aimer sans mesure toutes les personnes avec leurs limites, quelles qu’elles soient, de les aimer pour elles-mêmes.

Pour nous, ce qui est important, c’est la réponse à cet amour sans mesure. Saint Jacques nous recommande la patience et l’endurance. C’est ce qui est important: tenir ferme dans la foi en l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ à travers les événements et les situations de toutes sortes dans nos vies, dans l’Église et dans le monde.

Réunis autour de la table du Seigneur, en ce troisième dimanche de l’Avent qui est appelé le «Dimanche de la joie», n’ayons pas peur de laisser éclater notre joie d’être appelés à vivre de nouveau la Venue du Seigneur. Préparons-nous pendant le temps de l’Avent par une fidélité plus grande à la prière et à l’entraide fraternelle. «Soyons dans la joie du Seigneur, soyons toujours dans la joie, le Seigneur est proche».


Homélie II° Avent AAuteur : Père Arturo

II Dimanche Avent A

Les trois personnages qui sont mis en œuvre en ce deuxième dimanche de l’Avent sont: Jean le Baptiste, le groupe des auditeurs et « Celui qui doit venir ». C’est en les regardant qu’on entrera dans ce chemin de l’Avent qui nous conduit à Noël, un chemin difficile, mais exaltant.

Jean se manifeste dans le désert. Il paraît à la face de ses contemporains. Il est le Baptiste. En plongeant les gens qui se rassemblent autour de lui dans l'eau du Jourdain, il les invite par ce geste du baptême à une démarche de conversion où il leur faut se laisser « purifier et renouveler» par Dieu. Ce faisant, il leur signifie que les temps sont accomplis: «le Royaume de Dieu est proche.»

Envoyé par Dieu, comme le furent les prophètes dont il rappelle le message, il est « celui que désignait la parole du prophète Isaïe: ' Voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers' ».

Le personnage de Jean le Baptiste qui est mis en scène ici annonce des temps nouveaux, un accomplissement, un salut qui était attendu depuis longtemps. Ce salut demande un accueil vrai et inconditionnel. Cet accueil ne se fera pas sans se laisser dépouiller, purifier de ses vues propres pour les ajuster à celles de Dieu. C’est en regardant les auditeurs qui se pressent autour de Jean le Baptiste qu’on apprend comment y parvenir.

Ceux qui se pressent autour de Jean sont pour la plupart des gens simples venus de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain. À ses auditeurs, Jean le Baptiste rappelle l’enseignement des prophètes, mais il le fait non plus en vue d’annoncer un Jour du Seigneur lointain, mais sur un ton qui fait ressortir la proximité de sa Venue, une Venue qui demande qu’on ouvre son cœur et son esprit, qu’on change ses priorités. Parmi ses auditeurs, il y a aussi des pharisiens et des sadducéens, deux groupes particuliers de fidèles qui se font réprimander : « engeance de vipères... produisez donc un fruit digne de conversion », car ce sont ceux qui sont les plus susceptibles de rester attachés à leurs pratiques, à leurs sécurités, à leurs rites, à leurs habitudes et ainsi de s’enfermer sur eux-mêmes, ce qui les empêchera de voir Celui qui vient. Ne sommes-nous pas pharisiens ou sadducéens...parfois nous aussi?

« Celui qui vient » est le troisième personnage de l’histoire. Jean le Baptiste, ne met pas encore de nom sur ce personnage, il laisse chaque personne s’en approcher à sa façon en relisant les Écritures qui le présentent comme « un rameau qui sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton qui jaillira de ses racines». Et ce sera alors le commencement d’un monde nouveau de paix, de joie, de bonheur, de justice.

« Celui qui vient » a pour nom Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, le Christ qui sauve toute l’humanité, non seulement les juifs, le peuple élu, mais aussi toutes les nations comme le dit saint Paul aux Romains dans la deuxième lecture .

Nos vies de chrétiens et de chrétiennes du XXIe siècle restent marquées par cette prédication de Jean le Baptiste. C’est pourquoi, chaque année durant le temps de l’Avent, nous l’écoutons. Ses interpellations retentissent dans nos coeurs et nous invitent à préparer nous aussi les voies du Seigneur, humblement selon nos pauvres moyens. «Debout! Veillons»


Le droit de tuer un être humain garanti par la Constitution ?...Auteur : Mgr Marc Aillet

Jeudi 24 novembre, les députés ont approuvé à une écrasante majorité (337 voix pour et 32 voix contre) une proposition de loi qui prévoit d’inscrire le prétendu « droit à l’avortement » dans la Constitution française.


Si cette proposition de loi devait à présent être votée au Sénat dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale, elle serait alors soumise à l’approbation du peuple français par la voie d’un référendum, dont l’issue ne ferait malheureusement aucun doute.


Aussi me paraît-il utile et nécessaire de rappeler, avec force, un certain nombre de réalités et de principes qui doivent ou qui devraient inspirer la réflexion et l’action, non seulement des chrétiens, mais de l’ensemble des citoyens, y compris des élus :


-Loin de n’être qu’un amas informe de cellules, l’embryon, puis le fœtus, est un être humain à part entière, puisque dès la conception, l’ADN et les chromosomes qui le constituent font de lui un être humain parfaitement unique et irremplaçable et objectivement distinct du corps de la femme qui le porte.


-Qu’on le veuille ou non, l’avortement consiste à supprimer un enfant à naître. C’est pourquoi la Constitution pastorale Gaudium et Spes du Concile Vatican II qualifie l’avortement de « crime abominable », tandis que saint Jean Paul II proclame dans l’encyclique Evangelium vitae que « l'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d'un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel. Aucune circonstance, aucune finalité, aucune loi au monde ne pourra jamais rendre licite un acte qui est intrinsèquement illicite, parce que contraire à la Loi de Dieu, écrite dans le cœur de tout homme, discernable par la raison elle-même et proclamée par l'Eglise. » (n° 62).


-Qu’il me soit également permis de souligner, à l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes » du 25 novembre, que celles-ci sont bien souvent contraintes de recourir à l’IVG du fait des pressions qu’elles subissent de la part de leur entourage familial, professionnel ou autre, et que de nombreuses femmes ne se remettent que très difficilement des séquelles psychologiques d’un avortement.


-Dès lors, rien ne justifie le fait d’inscrire l’avortement dans la Constitution pour en faire un droit fondamental ou absolu et quasiment sacré, si ce n’est la volonté, à peine dissimulée, d’autoriser, dès que les circonstances le permettront, l’avortement sans la moindre limitation de durée (c’est-à-dire jusqu’au terme de la grossesse…) et de supprimer la clause de conscience dont bénéficient depuis 1975 et le vote de la Loi Veil, les professions de santé (médecins et infirmières).


-N’est-ce pas plutôt une véritable politique de prévention de l’avortement et d’accompagnement des femmes enceintes en difficulté qu’il conviendrait de considérer comme une priorité, afin de limiter, en France, le nombre dramatiquement élevé d’avortements (au moins 223.000 IVG déclarées en 2021, soit près d’un avortement pour trois naissances), pour contribuer à « mettre en œuvre une grande stratégie pour le service de la vie » (Evangelium vitae n° 95) ?...

 


Il est réellement consternant de prétendre inscrire dans la Constitution, qui devrait protéger absolument le droit à la vie, le droit de tuer un être humain. Cela est d’autant plus indigne que les députés s’apprêtaient à débattre sur l’interdiction des corridas, au nom de la « souffrance» animale.

C’est bien à juste titre que Benoît XVI écrivait : « Quand une société s’oriente vers le refus et la suppression de la vie, elle finit par ne plus trouver les motivations et les énergies nécessaires pour œuvrer au service du vrai bien de l’homme. Si la sensibilité personnelle et sociale à l’accueil de la vie se perd, alors d’autres formes d’accueil utiles à la vie sociale se dessèchent. L’accueil de la vie trempe les énergies morales et nous rend capables de nous aider mutuellement » (Caritas in veritate n° 28). On pourrait même avancer que la violence infligée à l’embryon humain a un lien avec les autres formes de violence qui se multiplient dans notre société.

Alors que nous entrons dans le temps de l’Avent, j’invite par conséquent l’ensemble des fidèles à se joindre aux veillées de prière pour la Vie qui sont organisées dans notre diocèse… et à méditer ce message particulièrement édifiant d’un ancien évêque auxiliaire de New-York (Mgr Austin Vaughan) qui écrivait en 1991: « Lorsque Dieu a envoyé son Fils dans le monde, Il n’est pas apparu brusquement au sommet d’une montagne. Sa vie a débuté dans le sein de la Vierge Marie. Pendant neuf mois, le centre de l’univers entier, la personne la plus importante et le bien le plus important ont été un bébé à naître dans le sein de Marie. Dieu a fait cela pour nous enseigner le prix qu’Il attache à chaque vie humaine dès son commencement».

+ Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron


Homélie I° Avent AAuteur : Père Arturo

I° Dimanche Avent A

Les mots qui résonnent bien avec la fête de Noël vers laquelle nous nous mettons en route en ce premier jour de l’Avent sont: Lumière, joie, paix. Et pourtant, obscurité, inquiétude, violence font partie de nos vies. Laissons-nous rejoindre par la promesse de Paul dans la deuxième lecture: « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche.» En allumant la première bougie de la couronne, nous pouvons demander à Dieu la grâce de la confiance pour marcher ensemble vers son étoile. C’est le premier dimanche de l’Avent qui vient du mot latin ADVENTUS qui veut dire VENUE. Il y a quatre dimanches pour nous préparer à la fête de la Nativité de Jésus. Une nouvelle année liturgique commence. Et nos regards de baptisés se tournent vers Noël. La couleur des vêtements liturgiques est le violet. Cette couleur nous rappelle la nécessaire conversion qui nous permet de renaître à la joie et à l’espérance de la rencontre de Jésus qui continue d’être présent au cœur de notre monde.

Les textes des lectures nous présentent un avenir où Dieu a sa place et nous invitent à l’espérance. Dans la premiere lecture nous entendons le prophète Isaïe proclamer la bonne nouvelle qui pourrait se résumer ainsi: «Marchons à la lumière du Seigneur». Il n’est pas interdit de regarder en avant, au contraire, c’est en regardant en avant qu’on trouve l’élan et la force de vivre le présent. Même lorsque les situations sont difficiles, le pessimisme n’est pas la solution. Voilà le ton qui est donné pour le temps de l’Avent cette année. «La nuit est bientôt finie, écrit saint Paul aux Romains, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière».

Ce beau message qui nous séduit ne peut nous empêcher de jeter autour de nous un regard inquiet parfois. Les situations de violence, les affrontements, l’exploitation des uns par les autres etc, nous sautent aux yeux. On n’a qu’à lire les journaux et à écouter la télévision pour constater que notre monde a du chemin à faire pour aller vers la justice et la paix, vers la compassion et la miséricorde. On pourrait se décourager devant une telle situation. C’est le mystère de la venue de Dieu parmi nous. Le Verbe s’est fait chair, mais les siens ne l’ont pas reçu, dit l’évangile de saint Jean au chapitre premier. L’évangile de ce jour est clair. Il nous dit qu’un monde nouveau apparaîtra un jour. L’avenir du monde c’est Dieu lui-même, car le Seigneur Jésus que nous recevons dans nos cœurs est déjà là, il est venu et il continue de venir en nous et dans le monde.

Il faut donc veiller. Veiller en aimant, en pardonnant, en étant attentifs aux autres, en compatissant aux malheurs et aux peines de nos frères et soeurs humains, surtout les plus pauvres. En somme veiller c’est vivre l’évangile de Jésus Christ de la façon la plus intense possible, sans se lasser.

Le texte de l'évangile, par ses images comme celle du déluge ou celle des deux femmes, insiste pour nous montrer qu'il est urgent de se mettre en marche derrière Jésus. On risque de réaliser en arrivant au bout de notre chemin qu’on a perdu notre temps avec des préoccupations inutiles et passagères. Pourquoi ne pas vivre dès maintenant l’Évangile le mieux possible, selon nos possibilités et selon notre état de vie, pour goûter à la vie qui nous est donnée par Dieu?

Nous vivons déjà, avec le Christ qui est là, cette vie qui nous a été donnée par Dieu. Demeurons unis au Christ, en présence du Seigneur qui est venu dans notre monde pour l’illuminer et le rendre beau, qui a habité parmi nous. Il y a un avenir pour l’humanité et Dieu en fait partie. Jésus ressuscité est cet avenir.

Que cette célébration eucharistique nous aide à entrer dans une vraie préparation à Noël pendant le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui. Bien sûr que cette préparation inclut l’achat de cadeaux, les décorations, les arbres de Noël, les repas avec la famille, les collègues de travail, les amis. Permettez-moi cependant de souhaiter que cette préparation à Noël aille au-delà des préparatifs matériels et qu'elle vous fasse entrer aussi dans un véritable moment de conversion et d’accueil renouvelé de la présence de Jésus dans votre vie et dans notre monde.


Homélie Christ Roi CAuteur : Père Arturo

Solennité du Christ, Roi de l’univers

Parfois on se dit que cette fête du Christ, Roi de l’Univers est un peu ringarde et dépassée. Qu’est-ce qu’elle apporte de plus? Quel visage de Jésus nous aide-t-elle à mieux contempler? Pourquoi clôt-elle l’année liturgique? Parce que nous célébrons un Dieu qui règne, qui a de l’autorité sur tous et sur tout. Mais sa manière de régner est de nous aimer jusqu’à la croix!

La fête du Christ-Roi prend naissance dans un contexte où l’Église est dévalorisée, dépossédée de ses biens au XIXe siècle, et où, au début du XXe siècle, un laïcisme intolérant fait fureur. Elle se présente alors comme une affirmation que cette institution qu’est l’Église, malmenée dans la société, repose sur une base qui la dépasse et qui la rend solide malgré les apparences: son fondateur et maître, le Christ Jésus. C’est dans ce contexte que l’image de la royauté est de plus en plus utilisée. Le pape Pie XI va favoriser cette dévotion et il instituera la fête liturgique du Christ Roi en 1925. Aujourd'hui plus que jamais nous devons reconnaître le Christ comme notre roi.

L’image de la royauté ainsi utilisée est perçue comme très désagréable pour les esprits de l’époque, imprégnés de démocratie et d’égalité. La vision se limitait à l’image des souverains temporels. Mais comme le montre la première lecture, la royauté dans la Bible est un don de Dieu qui est loin de l’image des souverains habituels. Le roi est un « consacré». Il a reçu une «onction». La grâce que David a reçue est destinée à le rendre attentif aux besoins de son peuple, à le soutenir et à le rapprocher sans cesse de son Dieu. David manquera plusieurs fois à cette mission, mais il reste qu’il sera toujours considéré comme l’Élu, celui qui est oint par Dieu.

Ainsi en est-il de Jésus, Celui que le Père a choisi et qui se reconnaît comme l’Elu de Dieu, Consacré et Oint pour porter la Bonne Nouvelle. On ne peut parler de royauté du Christ sans mettre d’abord au premier plan l’onction qui le fait Prêtre, Prophète et Roi. Le Peuple de Dieu tout entier participe à ces trois fonctions du Christ et il porte les responsabilités de mission et de service qui en découlent.

On le voit, la royauté de Jésus ne nous amène pas sur le terrain de la puissance, du pouvoir et de l’exploitation, mais elle nous tourne vers celui de qui vient toute puissance, toute gloire et toute majesté : Dieu le Père qui envoie son Fils pour nous sauver et nous amener vers lui.

On en trouve une belle illustration dans l'évangile de ce matin, où le bon larron supplie Jésus en lui disant «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume». La réponse de Jésus vous est connue: « Aujourd’hui, tu seras avec moi » dit-il à chacun de nous.

Le Christ Roi ne siège pas sur un trône qui le sépare de ses frères et sœurs. Au contraire, parce qu’il est l’Élu de Dieu, il les rend participants de son sacerdoce royal pour devenir avec Lui et comme Lui par le baptême prêtres, prophètes et rois. Pour nous, 'régner c’est servir,' particulièrement dans les pauvres et les souffrants, dans lesquels l’Église reconnaît l’image de son Fondateur. Le Peuple de Dieu réalise sa 'dignité royale' en vivant conformément à cette vocation de servir avec le Christ.

Que cette fête qui termine l’Année liturgique nous ancre davantage dans notre vocation de prêtres, prophètes et rois au service de l’humanité, comme le fut notre Maître et Seigneur élu et choisi par Dieu pour manifester au monde son amour, sa bienveillance et sa miséricorde.


Homélie XXXIII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXXIII Dimanche ordinaire C

C’est la fin de l’année liturgique, c’est peut-être le temps d’un bilan: où en sommes-nous avec Jésus, avec nos frères? Quels combats devons-nous livrer dans notre quotidien, à titre personnel ou en communauté, pour accueillir la grâce que Dieu veut nous donner? Il est avec nous: célébrons-le en ce jour dans la joie et l’espérance.

Les disciples, après la mort de Jésus, se sont rappelé un certain nombre de paroles qu’Il leur avait dites. Dans l'évangile qui vient d'être lu, Jésus annonce par avance la destinée du Temple: «Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre: tout sera détruit». Une phrase qui nous signale la fragilité des monuments, des institutions, du monde, des vies humaines, etc. Tout ce que vous croyez solide, c’est fragile et éphémère.

Comme les disciples émerveillés par la beauté du Temple de Jérusalem, nous sommes fiers de nos plans d’épargne-retraite rassurants, du filet de la sécurité sociale, de notre taux d’espérance de vie etc, mais tout cela est fragile. Nous sommes plus vulnérables qu’il n’y paraît: un tremblement de terre, un ouragan, le terrorisme international, une maladie, une séparation, un échec... Tout peut basculer en un instant. Jésus nous invite à bâtir sur du solide. Pour nous qui croyons en Jésus-Christ, Fils de Dieu, le Jour du Seigneur n’est plus seulement un «a-venir», mais il est ici et maintenant.

Jésus hier, aujourd’hui et demain, c’est tout un. L’avenir est dans le présent comme le passé y est aussi. Ce qui compte alors c’est maintenant. En effet, la Bonne Nouvelle, le message de Jésus, est pour aujourd’hui: c’est dans ce monde qui est le nôtre que nous avons à le recevoir et à témoigner de Dieu en paroles et en actes.

Jésus amène ses disciples à aller plus en profondeur. En constatant la fragilité des édifices, il les dirige vers un fond solide qui passe par la foi et la certitude de la présence vivante de Dieu qui est déjà là dans nos vies ici et maintenant. Jésus nous dit: «Ne regardez pas l’avenir, mais vivez le présent.» C’est maintenant que le Seigneur vient. Bien des malheurs arriveront, des guerres, des tremblements de terre, des persécutions, mais le Seigneur sera toujours présent.

Comment témoigner de cette Bonne Nouvelle que Dieu est avec nous dans un monde qui change, dans notre Église souvent persécutée et méprisée? Ce n’est pas toujours facile. Confrontés à l’indifférence et aux préjugés de notre époque, nous pouvons être tentés de baisser les bras. Mais sachons que Jésus qui fait de nous ses témoins, ne nous laisse pas seuls dans cette mission.

«C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.» Que cette messe dominicale nous aide à nous retrouver ensemble aux sources de la vie en célébrant Celui qui nous a fait renaître de l’eau et de l’Esprit, et qui, à travers son Corps et son Sang versé, fait de notre vie d’ici-bas une vie éternelle déjà commencée où le Seigneur vient à chaque instant.


Homélie XXXII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXXII Dimanche ordinaire C

Nous avons ce matin des textes qui nous parlent de la résurrection. L’histoire des sadducéens nous renvoie à l’expérience de la mort de nos proches. L’invitation de l’Eglise à prier pour les défunts nous fait entrer dans l’expérience croyante de rester solidaires de tous ceux qui nous ont précédés dans la mort et… donc dans la vie avec Dieu.

La foi en la résurrection a connu dans la Bible un long cheminement. La foi en la résurrection est le fruit d’une longue évolution dans la tradition juive. Avec le livre des Martyrs d'Israël de la première lecture, nous voyons se peaufiner cette foi et apparaître l'idée de la résurrection. Pour les Juifs de cette époque, les martyrs ne pouvaient être disparus à jamais. C'est ainsi qu'on a mis en avant l'idée de leur résurrection. Cette foi s'est ensuite étendue à tous les justes mourant pour le Seigneur et avec lui. Eux aussi ressusciteront comme les martyrs.

L'enseignement de Jésus dans le passage de saint Luc que nous avons lu présente ses adversaires qui se font forts de lui apporter des objections évidentes : comment se retrouve-t-on dans l'au-delà où il n'y a plus rien de matériel ? Qu'en est-il des liens établis entre mari et femme, par exemple ? Qu'est-ce qui demeure et comment cela se passe-t-il ? Ce sont de bonnes questions, des questions que nous nous posons encore aujourd'hui et qu'on se pose forcément en vieillissant et surtout si l'on croit en la résurrection comme nous y invite le credo: « Je crois en la résurrection de la chair ».

Jésus répond à ses adversaires qu'ils doivent penser d'abord qu'ils sont « enfants de Dieu et enfants de la résurrection» et que leur Dieu n’est pas «le Dieu des morts, mais des vivants». Jésus n’écrit pas un traité sur la « théologie du mariage ». Son propos est d’aider ses interlocuteurs à écouter et à voir au-delà de la loi la formidable promesse de la résurrection. Cette réponse nous ouvre la porte à une compréhension profonde de la résurrection qui n'est pas seulement un phénomène, mais une personne, car Jésus dira «Je suis la Résurrection et la Vie ».

Nous pouvons croire en la « résurrection de la chair » parce que nous croyons que le Christ est ressuscité et qu'il nous entraîne à sa suite. « Si le Christ n'est pas ressuscité, ma foi est vaine », dit saint Paul. Je n'ai pas à me demander comment ça se passera dans le détail, mais à entrer à la suite de Jésus dans la confiance totale au Père qui nous sauve.

Voilà la réponse aux questions sur la vie après la vie: tourner nos regards vers la vie présente, car notre vie présente, au moment de notre départ vers la maison du Père, « ne sera pas détruite, elle sera transformée». Comment sommes-nous missionnaires de la Bonne nouvelle que la Résurrection du Christ peut et veut s’étendre à tous les humains et tous les êtres vivants ?

Quelles formes prendra cette transformation, cela reste un mystère... Mais nous savons, parce que le Christ est ressuscité, que nous serons avec lui et que nous pouvons faire confiance à l'amour de notre Père qui nous gardera avec lui pour toujours.

Que notre célébration soit un acte de foi dans l'amour et la puissance de Dieu qui n’abandonne pas sa créature et qui nous invite à vivre de plus en plus comme des êtres ressuscités pour un avenir de paix, de joie et de bonheur qui n'aura pas de fin.


Homélie XXXI°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXXI Dimanche ordinaire C

Zachée est le personnage des évangiles sur lequel on sait le plus de choses : petit de taille, assez malin et agile pour monter dans un arbre, court vite, veut voir Jésus et sait bien recevoir chez lui. Il est également l’un des hommes les plus riches et détestés de la ville, parce que non seulement il collecte les taxes, et personne n’aime payer les impôts, mais en plus il le fait pour les envahisseurs romains en s’en mettant plein les poches. Il est même le chef des collecteurs. Seigneur, donne-moi de ne pas mépriser trop vite les autres et de chercher à les rejoindre comme tu as su si bien le faire avec Zachée.

Tout le ministère de Jésus dans sa vie publique va consister à aller sur les routes de Palestine à la recherche de ceux et celles que Dieu aime pour leur annoncer cette bonne nouvelle. Jésus va chez le pharisien, il s’arrête au puits avec la Samaritaine, il guérit l’aveugle-né, il appelle Matthieu, Pierre, André et Jean, etc. Dans le récit de saint Luc que nous venons de lire, il appelle Zachée en lui disant : «Descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison».

C’est un appel sans conditions. Jésus sait bien que cet homme est rejeté à cause de son travail de collecteur d’impôts pour les autorités romaines et parce qu’il s’est constitué un pécule personnel important. C’est un homme sans principes autres que son bénéfice personnel.

Et voici qu’interpellé par Jésus, son cœur change change totalement: « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.» Dieu est passé, le souffle de l’Esprit s’est manifesté, la tendresse de Dieu a visité Zachée. C’est le mystère de la rencontre de Jésus, le Fils bien-aimé du Père. Zachée était une des brebis perdues que Jésus cherchait. Le salut est arrivé dans sa maison. La grâce et l’amour de Dieu ont rejoint ce collecteur d’impôts méprisé par les siens.

Frères et sœurs, Dieu continue de visiter par Jésus, par l’Église, par nos frères et sœurs ses Bien-Aimés que nous sommes. Comme à Zachée, il nous dit « Aujourd’hui il faut que J’aille demeurer dans ta maison ». Il nous appelle à vivre notre vocation de fils et de filles du Père miséricordieux et plein de tendresse.

L’exemple de Zachée, retourné et converti par la présence de Jésus, est un stimulant car il nous indique que, qui que nous soyons, tout est possible pour Dieu si nous acceptons de descendre de notre arbre qui parfois nous éloigne des autres. Jésus est là au pied de notre arbre, il nous dit comme à Zachée : « Descends, aujourd’hui je viens chez toi ».

Car c’est bien aujourd’hui que Dieu vient à notre rencontre et c’est aujourd’hui même qu’il attend de nous un engagement au service des affligés. N’ayons pas peur d’aujourd’hui et de ses incertitudes, nous ne sommes pas seuls. Dieu marche à nos côtés et il nous promet une joie qui change le coeur de tous.

C’est la plus belle invitation qu’il puisse nous faire, une invitation qui annonce le grand repas où il s’assoira avec nous dans l’éternité. C’est déjà ce grand repas qui est commencé dans cette Eucharistie. Ouvrons nos portes, descendons de nos arbres et partageons ce que nous avons, comme le Christ nous partage son Corps et son Sang.


Homélie XXX°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXX Dimanche ordinaire C

L’Evangile d’aujourd’hui met devant nos yeux deux personnes en prière. Il nous permet de découvrir un peu mieux ce qu'est la prière chrétienne. Jésus en fait saisir le mouvement profond qui est celui d'un dialogue, d'une relation interpersonnelle qui s'établit entre le fidèle et son Dieu. Jésus adresse cette parabole à un auditoire particulier: ceux qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. Il désire changer certains codes de bonne conduite religieuse ou plutôt le cœur de ceux qui croient être justes devant Dieu.

La prière du pharisien nous étonne: «Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères…». Par ces paroles du pharisien, Jésus accentue sa suffisance et sa vanité. Chez cet homme rempli de lui-même, il n'y a aucun espace de manque, il se suffit à lui-même. Alors que la vraie prière part de la reconnaissance d'une insuffisance, d'un manque, sans lesquels aucune relation avec l'autre ne peut s'établir.

La personne humaine ne peut se suffire à elle-même sans se tourner vers les autres. Cela est vrai dans le domaine matériel: on a besoin du travail des autres pour manger, pour apprendre, pour se soigner. Il en va de même sur le plan de la dignité de la personne qui a besoin d'être respectée pour elle-même, et sur le plan de l'amour dont nous avons tous besoin pour vivre.

Aucune personne ne peut se suffire à elle-même. Il faut qu'il y ait la prise de conscience de cette réalité, de ce vide pour que la relation à l'autre puisse naître. C'est essentiel dans le mouvement de la prière. Le pharisien ferme toutes les portes. Aucune relation n'est possible pour lui avec Dieu. Il s'en retourne satisfait de lui-même.

Le publicain, en revanche, est conscient de ses limites. Il est proche de ses faiblesses. Il ne les cache pas. Au contraire, il les reconnaît et ouvre la porte aux autres. Cette attitude lui permet de découvrir un espace de relation et de dialogue, et pour y entrer, il est nécessaire de se dépouiller de soi-même.

La relation avec l'autre me demande de m'oublier moi-même pour lui laisser une place dans mon cœur. Le pauvre publicain vit cela, car il ne s'agit pas ici d'une attitude intellectuelle, mais d'une expérience vécue. Les personnes qui prient sont ouvertes aux imprévus de la rencontre avec l'autre plutôt que de se cantonner à leurs fausses sécurités comme celles du pharisien: des pratiques religieuses, des répétitions de formules.

L'entrée dans le mouvement d'une prière vraie se poursuit tout au long de la vie. Comme les disciples, nous devons toujours demander à Jésus : «Seigneur apprends-nous à prier». Dans une fidélité toujours renouvelée à se donner des moments de prière, à utiliser des moyens concrets comme le chapelet, la méditation, la Liturgie des Heures, la personne priante cheminera vers une relation de plus en plus riche avec «Celui dont elle se sait aimée».


Homélie XXIX°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXIX Dimanche ordinaire C

La prière est une aventure à la fois éminemment personnelle et collective. Cet épisode connu de la veuve et du juge inique met en avant la persévérance dans la prière. Les autres textes de la Parole de Dieu que nous avons lus aujourd’hui: celui de la prière de Moïse, le psaume et la deuxième lecture de saint Paul à Timothée présentent avec bonheur l’arrière-fond de cette persévérance dans la prière, si essentielle à la vie chrétienne. Jésus ne cesse pas de recommander à ses disciples de prier sans cesse.

Le fil conducteur entre les textes est celui du projet de Dieu pour l’humanité, l’Alliance qu’il fait avec elle, pour la faire entrer dans son intimité et partager sa vie. Ce projet de Dieu que Jésus a mené à terme commence dans l’Ancien Testament avec la figure incontournable de Moïse que nous présente la première lecture de ce jour.

On le voit ici, les bras étendus comme Jésus sur la croix, suppliant Dieu pour son peuple. Cette prière racontée de façon imagée avec les bras qui tombent et les deux assistants qui soutiennent Moïse, se joint à l’action de Josué qui, sur le terrain, est à l’œuvre pour que se réalise le retour d’Israël dans la Terre promise. C’est une belle leçon pour nous aujourd’hui dans le contexte d’une sécularisation envahissante où l’Église se retrouve sur un terrain de combat pour l’annonce de l’Évangile.

La veuve dont nous parle Jésus nous conduit sur le même chemin de la prière persévérante. Celle-ci est habitée par son besoin et son désir profond. Sa prière lui donne l’élan pour persévérer malgré l’attitude négative du juge. Jésus se sert de cet épisode pour inciter les disciples à crier vers Dieu, jour et nuit, à cultiver une foi inébranlable en Lui. C’est, en effet, dans une telle foi que tout devient possible.

Et «c’est dans la Parole de Dieu, qu’on trouvera le soutien continuel de notre foi en Jésus. Il faut compter avec le temps, ne pas perdre patience, proclamer la Parole à temps et à contretemps» écrit saint Paul à Timothée dans l’extrait de sa lettre que nous avons lu dans la deuxième lecture.

Au cœur du projet de Dieu sur l’humanité, la prière persévérante s’incarnera dans des hommes et des femmes de prière. Les priants d’aujourd’hui, comme ceux d’autrefois, expérimenteront petit à petit les nombreux bienfaits de la persévérance et de la ténacité dans la prière.

a) La prière persévérante nous sort de nous-mêmes, de notre petit monde et nous ouvre aux désirs de Dieu sur le monde. Elle nous fait entrer dans le projet de Dieu pour l’humanité.

b) La prière persévérante crée une chaîne d’amour entre les priants qui expérimentent ainsi la véritable communion de frères et sœurs tournés ensemble vers le même Père.

c) La prière persévérante développe une attitude fondamentale de pauvreté et d’humilité.

Plus que jamais, encourageons-nous les uns les autres dans nos cris vers le Seigneur et appuyons-nous les uns sur les autres dans les moments de combat et d’aridité. Nous sommes ensemble « ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ». Jésus, donne-moi la grâce de me laisser toucher aujourd’hui par la souffrance d’autrui.

 


Homélie XXVIII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXVIII Dimanche ordinaire C

Dans ce récit de l’évangile d’aujourd’hui qui raconte la guérison de dix lépreux, on a l’habitude de porter son attention spontanément sur le Samaritain qui revient vers Jésus. On oublie les neuf autres.

Au point de départ, ils sont là en groupe suppliant Jésus. Ils sont mis à part, ils sont intouchables, impurs. Aucun serrement de mains, tout se passe à distance. Les lépreux doivent respecter « des gestes barrière » pour ne pas transmettre la maladie à ceux qu’ils croisent. C’est pourquoi ils s’adressent à Jésus en parlant fort, et implorent sa pitié.

On ne sait si Jésus les entend mais il les voit. Jésus ne les touche pas non plus. Tout s’opère sur une parole: «Allez vous montrer aux prêtres ». Seigneur Jésus, donne-moi de reconnaître ma lèpre et celle aussi de la société dans laquelle je vis. Aie pitié de moi, pécheur. Leur maladie est une plaie que leurs frères et sœurs ne peuvent supporter.

Leur présence suscite des questions sans réponse. On les cache ou les exclut. Ces gens exclus et rejetés vont faire une rencontre qui va changer leur vie. Ils font la rencontre de Jésus qui ne les rejette pas, mais qui en les envoyant aux prêtres, indique qu’ils sont du peuple de Dieu à part entière, qu’ils sont aimés de Dieu, non pas exclus de sa miséricorde, mais purs et beaux aux yeux de Dieu. Jésus n’est pas sectaire, il ne met pas de barrière. Il reconnaît la foi là où l’on ne s’y attend pas! Il montre ainsi que le salut est pour tous.

Leur changement physique, leur guérison restaure l’image extérieure de cette beauté intérieure qu’ils ont. C’est la grâce de la rencontre avec Jésus qui opère cette transformation. Quand Jésus passe, le regard change.

Tournons notre attention vers le lépreux samaritain. Grâce à lui qui revient vers Jésus, nous comprenons que l’important ici n’est pas le cadeau reçu mais bien, au-delà du cadeau, l’auteur du don. Le lépreux est non seulement guéri de sa lèpre mais il retrouve la joie de vivre en rendant gloire à Dieu. La guérison physique s’accompagne d’une guérison spirituelle. Il est remis debout dans son corps, sa tête et son cœur. Ce qui n’est pas le cas pour les neuf autres car ils ne sont pas allés au bout de la démarche de guérison qui inclut la relation à Dieu.

Que cette messe nous centre sur l’Auteur de tous les dons, du don par excellence de l’Eucharistie, le Père de lumière qui nous donne son Fils.

Au moment de partager le Corps du Christ, lorsque nous dirons « Seigneur, je ne suis pas digne de Te recevoir…», que notre cœur et nos voix laissent jaillir une action de grâces fervente à celui de qui nous tenons la vie, le mouvement et l’être, pour le don de son Fils dans le pain et le vin consacrés que nous partageons et qui nous permet de communier intimement avec Lui.


Homélie XXVII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXVII Dimanche ordinaire C

L'évangile qui vient d'être lu nous invite dans la première partie à vivre une foi confiante et dans la seconde à servir avec humilité. Jésus a le don de présenter des conseils simples qui vont au cœur de la vie de ses disciples. Il a passé trois ans à les former et à leur inculquer toutes les dimensions de son esprit pour qu'ils puissent à leur tour le faire avec ceux et celles qu'ils rejoindront dans leur prédication après la résurrection. La foi confiante et le service humble perturbent nos façons habituelles de faire et nous provoquent.

Les paroles de Jésus sont bien connues : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l'arbre que voici 'Déracine-toi et va te planter dans la mer' et il vous aurait obéi ». Il y a des gens qui prétendaient mettre cela en pratique en demandant au Seigneur n'importe quoi.

Jésus ne souhaite sûrement pas une foi magique comme celle des gens dont je viens de parler, une foi pour obtenir tout ce qu'on veut. Ce genre de foi a été dénoncé dans l'Ancien Testament. C'est ce genre de foi qui a amené le peuple hébreu à se créer des idoles et à délaisser l'Alliance avec Dieu pour se complaire dans ses aspirations de pouvoir et de puissance, au lieu de se laisser habiter par la présence de son Dieu.

Vous voyez que tout au long de l’histoire du salut la foi confiante se vit dans une relation personnelle avec Dieu, elle n'est pas une foi magique ou intéressée. Elle exprime ses demandes et ses désirs bien sûr, mais ce qui la caractérise c'est que ses demandes et ses désirs sont inspirés par ceux de Dieu.

On comprend que Jésus recommande de ne pas avoir peur de demander, de développer notre foi, car en la développant elle nous fait entrer dans l'intimité de Dieu. Elle ouvre un espace, un monde où tout est possible, bien au-delà de ce que l'on peut imaginer. C'est le monde du mystère de l'amour de Dieu pour l'humanité, quelles que soient nos limites et nos faiblesses. C'est l'amour qui est en Dieu répandu dans nos cœurs et partagé avec nos frères et sœurs.

La foi confiante ne peut se séparer de l'amour. Une foi sans amour est une foi morte. L'amour est la mesure de la foi. Si on a ce genre de foi, tout devient possible, car tout est possible à l'amour. Une foi même minuscule accomplit sur le plan spirituel des choses incomparables.

Saint Luc décrit un type de relations entre maître et serviteurs qui n'a plus cours aujourd'hui...les positions de chacun, maître et serviteurs, sont figées et immuables. La situation des personnes est une donnée qui n'est pas remise en cause. Et Jésus, loin de le faire, nous surprend en déclarant que les serviteurs doivent se considérer inutiles et sans importance pour le maître.

Essayons d'entendre ces paroles, non plus dans le contexte des usages de l’époque, mais dans le contexte de la vie de l'Église dont nous sommes les membres. Ces paroles lui rappellent qu'elle doit toujours regarder vers Celui qui l'anime et la fait vivre: Jésus, le Serviteur parfait. Ainsi, elle sera, elle aussi, toujours au service de toute l'humanité et elle se rappellera que ce service n'est pas le sien, qu'il est le service de Dieu.

Comme membres de l'Église, nous sommes alors invités à reconnaître que nous ne sommes pas nécessaires, inutiles non par manque de talent, mais parce que nous passons et que d'autres viendront. Nous sommes devant Dieu totalement dépendants de Lui. C'est donc ici une invitation à l'humilité. Que notre prière aujourd'hui soit une prière désintéressée qui nous centre sur le Seigneur. Dans cette Eucharistie, nous nous retrouvons autour d'une table à nulle autre pareille: il n'y a plus de maître et de serviteur, mais des amis comme le dit Jésus: « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître».


Homélie XXVI°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXVI Dimanche ordinaire C

La parabole que Jésus raconte nous parle de gens qui ont trop bien réussi dans la vie. Ils ont tous un bon métier, ils font de l’argent, ils n’ont pas besoin du bon Dieu. L’homme riche porte des vêtements de luxe. Il vit sans se préoccuper des autres. Il ne voit pas le pauvre Lazare qui est à sa porte. Les deux meurent et qu’est-ce qui se passe? Le riche est en proie aux souffrances et il voit le pauvre Lazare heureux avec Abraham. Jésus continue en soulignant qu’il y a désormais un mur infranchissable entre les deux. Le riche demande que ses frères soient prévenus qu’ils sont sur une voie qui les mènera vers la souffrance éternelle et non vers le bonheur éternel.

Il imagine un stratagème : que l’une des personnes décédées vienne leur parler en personne. Mais Jésus de conclure que cela ne servirait à rien, Dieu leur parle déjà par les Écritures, Moïse et les prophètes. Ce sont eux qu’il doivent écouter.

La pointe de cette histoire, c’est non pas ce qui se passe après la mort, ni la demande du riche, c’est la réponse d’Abraham : «Ils ont Moïse et les prophètes, c’est-à-dire les Écritures Saintes, la Parole de Dieu, qu’ils les écoutent!» Cette réponse est percutante. Elle met devant nos yeux un choix clair: ou vous écoutez la Parole de Dieu reçue dans la foi, ou vous suivez votre chemin sans en tenir compte et sans vous occuper des autres.

En plus de cette invitation à choisir Dieu et sa Parole en premier lieu, il y a une mise en garde contre la richesse qui risque de nous aveugler, une richesse qui risque de nous enfermer sur nous-mêmes et de ne plus laisser de place à Dieu. Richesse de toutes sortes: richesse d’argent, mais aussi richesse de la culture, de l'éducation, du bien-être, de nos relations avec les amis et la famille. Tout cela comporte le risque de fermer notre cœur.

Le riche de l’Évangile constate son erreur. Il ne peut plus rien changer. Le pauvre, lui, dans sa pauvreté, a vécu autre chose. Il s’est ouvert, il a accueilli, il ne s’est pas fié uniquement à ses ressources ni à ses moyens...de toutes façons, il n’en avait pas !

Il ne faudrait pas en faire une lecture qui ramène le tout à une simple question de richesse. Elle peut certes empêcher de voir ce qui nous dérange, de voir les manifestations actuelles d’une pauvreté qui n’est plus la même que dans le temps de Jésus. Le message central est que devenir disciples de Jésus n'est pas quelque chose d’automatique. C’est à chacun de faire son choix. Quand il était sur la terre, le riche aurait pu agir autrement. Le choix était possible. Il a fait celui de jouir de la vie sans se préoccuper de son âme ni de son salut.

Dieu nous met devant un choix aujourd'hui. Comme il est dit dans le livre du Deutéronome : « Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance ». Et Jésus dans l’évangile nous dit : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent ».

Cela est inscrit sur le chemin de la sainteté qui est une grâce donnée mais qui implique des efforts de notre part et ne nous met pas à l’abri des erreurs. Nous avons besoin de soutien et d’encouragement. C’est ce qui se produit chaque dimanche dans nos célébrations eucharistiques. Nous nous retrouvons ensemble pour nous stimuler les uns les autres, pour nous nourrir de la Parole de Dieu et du Corps et du Sang de Jésus. Nous trouvons dans ces moments de célébration non seulement une nourriture spirituelle mais aussi une force pour continuer malgré les difficultés et les erreurs.

 


Homélie XXV°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXV Dimanche ordinaire C

Le maître qui fait l’éloge de ce gérant malhonnête, c'est bien Jésus. On est renversé par cet éloge provocant. Ce n’est pas le seul endroit dans les évangiles où Jésus dans sa prédication utilise des comparaisons qui surprennent. Si les premiers disciples ont conservé ces paroles dérangeantes de Jésus, même si elles surprennent, c’est qu’ils y ont trouvé des points essentiels de son message qu’ils ont voulu transmettre aux générations futures.

Le point essentiel qui se dégage de l'histoire qui nous est relatée dans l’évangile est résumé dans les dernières phrases: «Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Nous pouvons nous demander: pourquoi louer le gérant malhonnête et dire de se faire des amis avec l’argent sale?

Voilà le contexte. Jésus est en train de marcher vers Jérusalem où il prévoit qu’il sera arrêté car, malgré l’attention des foules qui l’écoutent, il sent l’opposition des pharisiens qu’il dérange par ses enseignements.

Nous le voyons aujourd’hui alors qu'il s’adresse de façon spéciale aux disciples. Il n’est pas en discussion avec les pharisiens. Il ne parle pas à toute la foule en général. Il cible les Douze Apôtres, plusieurs femmes qui le suivent, des gens qui font partie de son groupe rapproché. Ces disciples nous représentent. Ainsi on peut dire que ce que Jésus leur dit, c'est à nous qu’il le dit. Alors que retenir pour nous aujourd’hui de cette histoire.

On peut penser que Jésus a peut-être été inspiré dans la mise en scène de cette histoire par un fait divers comme on en voit parfois dans le milieu des affaires où un notaire par exemple, un conseiller financier ou autre s’approprie l’argent qui lui a été confié et s’en sert pour son profit personnel. Le gérant de la parabole est remercié sans ménagement. Son patron lui demande de fermer ses livres et de lui remettre sa démission.

Sa réaction est rapide. Il n'a aucun problème de conscience. Il est encore gérant. Il saute à pieds joints dans la corruption planifiée. « Je sais ce que je vais faire ». Il trafique les comptes des débiteurs de son patron pour s’assurer de leur gratitude. Ces façons de faire existent encore aujourd’hui. Mais là n’est pas le point que Jésus veut nous faire retenir.

Jésus fait l’éloge du gérant malhonnête, non pas à cause de sa malhonnêteté, mais à cause de son audace dans les circonstances. Jésus ne loue pas les malversations du gérant, mais, chez celui-ci, il retient son esprit de décision dans les circonstances où il peut encore agir.

C’est ce qui peut s’appliquer à tous les disciples de Jésus. Nous devons prendre la décision de le suivre avec audace malgré les circonstances difficiles parfois. Nous sommes de passage ici-bas et nous attendons son Retour glorieux. Notre avenir se joue aujourd’hui, car la vie éternelle qui nous est promise est déjà commencée.

Le message est clair : Nous avons à choisir entre Dieu et l’argent. Choisir de suivre Jésus est un choix qui prend dans nos vies la place prépondérante. Ce choix se renouvelle pour nous chaque dimanche à l’Eucharistie. Nous pouvons malgré nos faiblesses dire à Jésus: Je suis à toi et je veux être à toi.


Homélie XXIV°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXIV Dimanche ordinaire C

Il y a une peinture célèbre, celle de Rembrandt, qui porte sur cet épisode de l'enfant prodigue, mais qui met l'accent plutôt sur le père miséricordieux. On voit le fils prodigue à genoux et un homme plus âgé au visage doux et bon qui l’entoure de ses bras dont l'un ressemble à celui d'une femme, d'une mère, le tout dans une lumière diffuse. Le peintre a compris le sens premier de cette parabole qu’on a longtemps appelée « la parabole de l’enfant prodigue », alors qu’elle pourrait s’appeler plutôt « la parabole du Père miséricordieux».

Cette parabole est un récit et une mise en scène des plus animées et des plus parlantes. Elle est portée par les interactions des trois personnages sur lesquels nous nous arrêterons brièvement à tour de rôle.

Le jeune fils se jette aux genoux de son père pour exprimer sa conversion. Conversion au sens fort du terme veut dire « retournement », « changement ». Même physiquement, se mettre à genoux demande un effort.

Si nous nous mettons à genoux devant Dieu, si nous nous retournons vers Dieu, nous entrons dans une démarche de changement, un changement radical parfois où nous confessons que nous avons péché : « J’ai péché contre toi, Père ». Mais ce changement est aussi une démarche continuelle à poursuivre .

Si nous tournons notre regard vers le père, ce qui nous frappe dans le tableau de Rembrandt ce sont les bras ouverts qui encerclent le fils retrouvé. Ces bras ouverts sont un symbole puissant d’un amour toujours prêt à se manifester, un amour qui désire la vie du pécheur et non sa mort, un amour désintéressé et inconditionnel.

Les parents savent bien ce qu’il en coûte de recevoir un fils ou une fille qui revient de loin parfois. Leur amour ne pose pas de question. Tel est l’amour du Père miséricordieux qui nous a donné Jésus, son Fils Bien-aimé pour notre salut et le salut du monde. Cet amour respecte la personne dans ce qu’elle est au plus profond d’elle-même. Cet amour te permet de devenir ce que tu es réellement, « un fils » ou « une fille » bien-aimés de Dieu.

Le fils aîné est en retrait dans le tableau de Rembrandt. Il murmure avec jalousie. "Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres…" Que penser de ce personnage? Il nous interroge, car il a de bons arguments. Il souhaite le même traitement que son frère, mais il en reste à la justice étroite et matérielle. Il refuse d’entrer dans le mouvement d’amour du père. Il se tient à l’écart dans son monde pour se protéger, pour ne pas se remettre en question. Bien sûr qu’il a été un bon fils. Mais où était son cœur pendant tout ce temps? S’est-il contenté de suivre uniquement des préceptes?

La question se pose non seulement pour lui mais pour chacun de nous. « Ce ne sont pas ceux qui disent ‘Seigneur’ qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père », ceux qui entrent dans le mouvement d’amour de Dieu qui se donne et qui sauve. Que cette célébration dominicale nous invite à nous mettre en marche pour entrer de plus en plus dans le mouvement d’amour du Père qui nous accueille à sa table sous les signes du Pain et du Vin partagés.


Homélie XXIII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXIII Dimanche ordinaire C

Le début du texte de saint Luc est abrupt, provoquant et même choquant. Il faut toutefois noter que le terme « haïr » en hébreu traduit ici une priorité. Il veut dire littéralement et plus justement «préférer». Nous sommes devant une invitation percutante de Jésus.

Jésus ne vient pas annoncer un monde nouveau où l’amour est condamné. Au contraire, comme l’ont retenu les disciples de saint Jean, Jésus a prêché l’amour et non la haine: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés».

Pourquoi alors ces formules si provocantes? « Haïr » dans le langage des juifs, c’est synonyme de mettre consciemment au deuxième rang. Père, mère, femme, enfants, frères, sœurs et même sa propre vie, tout cela doit se situer bien après Jésus, tandis que Lui doit être mis au centre de nos vies. Pour suivre Jésus, il est indispensable que Jésus soit placé au-dessus de tout, qu’il y ait de notre part un jugement de valeur qui le reconnaisse comme la Voie, la Vérité et la Vie, comme le seul et unique Sauveur de nos vies, révélation parfaite du Père, car en lui seul réside le salut. Les premiers disciples l’avaient bien compris : pas de salut possible sans reconnaître que ce salut vient par Jésus, sans donner à Jésus la priorité absolue, sans en faire le centre de notre vie.

Poursuivons notre réflexion avec la lecture des deux petites paraboles qui accompagnent le texte de saint Luc que nous venons d’entendre. Ces paraboles nous invitent à ne pas nous décider à la légère pour le Christ. Elles nous demandent de nous asseoir, de réfléchir, de tenir conseil avec nous-même. Être disciple de Jésus c’est un choix réfléchi, libre, ce n’est pas seulement une question d’enthousiasme du moment, car cela nous amène forcément sur le même chemin que celui de Jésus où la croix ne fera pas défaut. : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi, ne peut être mon disciple » dit Jésus.

Il y a un point de départ, voire même des reprises de départ, et cela peut se vivre à tout âge - sainte Thérèse d’Avila a vécu ce départ réel dans la quarantaine - et c’est au point de départ que Jésus doit être préféré à tout, c’est au point de départ qu’il faut faire un choix lucide, réfléchi. C’est ce qui manque chez nombre de personnes dans le monde, qui se disent chrétiens sans vraiment en faire un véritable choix. Ils ont peur de s’afficher croyants ou catholiques et vivent leur vie sans jamais se compromettre pour Jésus.

Jésus demande à tous le même sérieux à sa suite. Tous ceux et celles qui entendent son appel à la conversion et à la foi en son message et qui répondent oui sincèrement sont des disciples de Jésus. Mais il y a aussi des vocations, des appels particuliers. Certains vont suivre Jésus en renonçant au mariage « pour le Royaume de Dieu », en renonçant à l‘argent et à la propriété. Ils vont faire les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance.

Si tous sont appelés à préférer Jésus à tout, à le recevoir comme Sauveur, tous ne sont pas appelés à vivre de la même façon le renoncement évangélique dont parle l’Évangile. Il y a ici le mystère des vocations et des appels particuliers à respecter, mais tous sont appelés à la sainteté. L’appel à la sainteté est universel, sainteté dans son état de vie, dans sa vocation particulière et dans son histoire personnelle. La sainteté n’est pas réservée aux religieux et aux religieuses comme on l’a trop souvent laissé entendre autrefois.

Frères et sœurs, demandons au Seigneur de renouveler notre désir lucide de suivre Jésus et que cette Eucharistie nous donne la force d’aller jusqu’au bout comme Jésus lui-même.


Homélie XXII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXII Dimanche ordinaire C

Le texte de l’Évangile de ce dimanche fait partie des conversations de table que saint Luc a regroupées au chapitre 14 de son évangile. Dans ces conversations, Jésus en profite pour passer quelques messages aux personnes qui le reçoivent et aux personnes invitées. Jésus remarque que les invités se poussent en avant, cherchent à être le plus près de ceux qu’ils jugent importants. Et Jésus de commenter avec un but pédagogique : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »

Avec Jésus, dans le Royaume de Dieu, nos convenances ne sont plus de mise. Ce qui prime par-dessus tout, ce n’est pas ton succès social, ton argent, tes relations. C’est l’humilité. L’attitude d’humilité exprime une vérité essentielle dans nos relations avec Dieu. «Ne va pas te mettre à la première place, au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. ». En d’autres mots : « Ne faites pas les prétentieux, restez humbles devant Dieu, car pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut se faire petit. On ne se sauve pas soi-même, c’est Dieu qui nous sauve ».

Sainte Thérèse de Lisieux ne se sentait pas capable de faire de grandes choses. Elle a découvert que c’est dans la petitesse que se manifeste la puissance de Dieu. Elle s’est abandonnée avec confiance et Dieu l’a élevée. Elle avait compris le message de Jésus: ne pas faire les prétentieux, se reconnaître petit, être comme un enfant, accepter d’avoir besoin de Dieu.

L’évangile ajoute une autre remarque de Jésus à son invité. C’est aussi à nous tous que cela peut s’appliquer aujourd’hui. « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » En d’autres termes : « Si vous n’aimez que vos amis, qu’est-ce qui vous différencie des païens? Eux aussi le font. »

Par ses remarques à celui qui l’avait invité, Jésus indique à ses disciples une voie et un chemin de service. C’est le service aux frères et sœurs qui devient le seul et unique critère de grandeur dans le Royaume de Dieu. On se doit de penser aux autres, à ceux qui sont plus faibles. Le service qui se concrétise par le regard bienveillant et la main secourable.

Le chrétien est celui qui ne se ferme pas sur lui-même. Il a à cœur de penser aussi aux autres. Chacun d’entre nous peut aller avec humilité vers les autres et comme sainte Thérèse, offrir sa petitesse, ses humbles efforts, pour qu’ils soient transformés par la puissance de Dieu.

Cette Eucharistie que nous célébrons est un repas où tous ensemble, sans faire de distinction, nous nous faisons petits pour accueillir le Seigneur qui nous considère tous comme ses enfants bien-aimés. Qu’elle fasse de nous de plus en plus de véritables disciples de Jésus tournés comme Lui vers nos frères et sœurs dans le besoin.


Homélie XXI°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XXI Dimanche ordinaire C

La question posée à Jésus semble bien claire, mais, en fait, posée comme elle l’est, elle est piégée. Jésus dans sa réponse déplace le centre de l’attention du « combien » au « comment ». Combien il va y en avoir, ce n’est pas la bonne question pour Jésus. La bonne question, c’est « moi, qu’est-ce que je fais pour être sauvé ». Et Jésus continue en disant que la porte est ouverte actuellement, mais un jour elle sera fermée. Ce qui est donc important, c’est d’entrer maintenant dans le salut proposé par Jésus. « Efforcez-vous d’entrer maintenant par la porte étroite…». Beaucoup chercheront plus tard à entrer et ne pourront pas, car le maître aura fermé la porte.

Voilà le message de Jésus aujourd’hui : il est urgent d’accueillir Dieu dans sa vie. Il faut le faire maintenant et ne pas remettre à plus tard parce que ce sera alors trop tard.

Notre bonheur éternel, il commence ici-bas dans l’amour, l’aide aux autres, le dévouement, la générosité, etc.… toutes les vertus que l’on essaie de pratiquer: patience, humilité, charité... dans tout ce que nous vivons quotidiennement.

Nous devons développer ici-bas l’amour de Dieu et du prochain, toutes ces vertus dont j'ai parlé il y un instant, qui nous permettront de jouir pleinement de la vie avec Dieu pour toujours après notre mort. Il faut donc prendre au sérieux le temps présent, ne pas fuir nos responsabilités, car c’est maintenant que se joue notre éternité.

Si on continue à lire la suite de cet évangile, on remarque qu’une condition est posée pour être sauvés : tu seras sauvé parce que toi, tu te seras impliqué personnellement. Il ne te suffira pas, dit Jésus, de dire : « J’ai mangé et bu avec toi... » en d’autres mots, j’ai été à la messe, j’ai fait mes prières, j’ai fait partie d’associations chrétiennes, etc, etc... on se connaissait bien…

Vous savez, on peut bien vivre à côté de quelqu’un pendant plusieurs années sans s’intéresser vraiment à cette personne, à ses besoins, sans l’aimer, sans s’impliquer personnellement. Jésus nous dit que ce peut être aussi la même chose avec Dieu.

Et pourtant, s’impliquer personnellement n’est pas si difficile. C’est à la portée de tous et de toutes, dit Jésus, même de ceux et celles qui se sentent bien peu de chose : « Des derniers seront premiers et des premiers seront derniers ». C’est le cœur qui compte. Tout l’amour, toute la générosité qu’on déploie autour de soi, le bon Dieu le voit. C’est pourquoi, des « derniers » aux yeux du monde, sont des « premiers » aux yeux de Dieu.

Seigneur Jésus, donne-moi le désir de t’ouvrir toute grande ma porte, car t’accueillir c’est accueillir le salut, te laisser entrer, c’est aussi le moyen d’entrer chez toi, dans ton royaume, dans ton amour. Fais-moi comprendre, dans cette Eucharistie où ta présence vient nous soutenir et nous nourrir spirituellement, que dès maintenant, je dois aussi ouvrir ma porte aux autres, car c’est par cette porte de l’amour que j'ouvre toute grande que tu entreras chez moi aujourd’hui et dans l’éternité.

 


Homélie XX°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XX Dimanche ordinaire C

La description des conflits et des oppositions qui attendent le disciple de Jésus est ainsi symbolisée par les divisions familiales ou entre amis. Elles sont le symbole d’une situation où l’annonce du salut que Dieu donne suscite non seulement des hésitations mais des oppositions.

Cela est une longue histoire. Dans l’Ancien Testament, au cours de l’histoire du peuple élu, les prophètes ont rencontré des oppositions car bien souvent ils allaient à contre-courant des attentes simplistes et à courte vue de leurs contemporains. Pour ceux-ci, les valeurs se limitaient à ce qu’on voit, au profit, à la réussite, aux victoires guerrières, alors que les prophètes annonçaient une alliance où les cœurs sont changés, et l’amour a la première place. C'est ce message que Jésus reprend lorsqu’il dit : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »

On sait par la suite que les déboires du prophète Jérémie ne sont pas finis, mais on sait aussi qu’il demeurera toujours fidèle à l’annonce du salut que Dieu offre à son peuple dans une alliance où ce sont les cœurs qui sont recherchés et pas seulement les pratiques et l’observance de la Loi.

Ces situations vécues par Jérémie se rencontrent, toutes proportions gardées, tout au long de l’histoire de l’Église. Au moment où saint Luc écrit son évangile, il commençait à y avoir des divisions et même des persécutions. Aujourd’hui, dans nos sociétés très sécularisées, la référence aux convictions religieuses est souvent mise à l’écart. Les croyants dont nous sommes doivent donc s’attendre à aller à contre-courant, comme le prophète Jérémie.

Les papes depuis saint Jean-Paul II nous le rappellent souvent. À preuve ces mots de saint Jean-Paul II le jour de son élection: «N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement.»

Le pape François invite, ainsi que tout le Peuple de Dieu, à ne pas se laisser détourner des valeurs et de la foi professée malgré les oppositions et la diffusion des valeurs du monde, souvent contraires à celles de l’Évangile. Je cite: «Soyez capables d’aller à contre-courant et sachez partager Jésus, communiquez la foi qu’il vous a offerte.

Les paroles de Jésus à ses disciples que nous rappelons ce matin sont pour nous un encouragement bienvenu. Son message est comme un feu qui réchauffe et qui éclaire même si sa diffusion ne sera pas sans rencontrer bien des obstacles, parfois près de nous.

Nous les vivons ces obstacles, chacun à sa façon. Nous aimerions que nos convictions soient partagées par tous et nous constatons que beaucoup de personnes se sont éloignées de l’héritage catholique reçu dans leurs jeunes années. On peut se réjouir que les valeurs de solidarité, de partage et de respect soient maintenant partie prenante des valeurs que notre société exalte et défend ainsi que celles de la dignité des personnes et de la liberté. Ce qui peut attrister, c’est que le nom de Jésus n'est plus proclamé ouvertement et sans crainte.


Homélie XIX°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XIX Dimanche ordinaire C

Cette scène est un peu étrangère à nos habitudes. Il y a longtemps qu’on n'a plus ici de serviteurs, de servantes, de domestiques. C’est une des difficultés de l’évangile et de la Bible en général. C’est à travers ces récits, ces images que Dieu veut nous parler encore aujourd’hui. Il nous laisse un message. Il nous fait signe.

Revenons donc à notre scène du maître qui revient des noces. Les serviteurs se tiennent prêts. Ils ne se laissent pas aller à dormir. Ils sont vigilants. Ils ne pensent pas à eux d’abord, mais au maître. Ils sont tournés vers lui. Ils veulent son bien. Ils veulent qu’il soit heureux et content.

Le maître arrive et la situation est complètement renversée littéralement. Coup de théâtre. Les serviteurs tombent des nues. Ils n’en croient pas leurs yeux. C’est leur maître qui les sert lui-même, qui les fait manger. Ils sont abasourdis, car ce n’est pas ainsi d’habitude dans la vie des maîtres et des serviteurs.

Quel est le message pour nous? Jésus veut nous dire ici que lui, le Maître, il n’agit pas comme les maîtres ordinaires. Il agit comme un maître d’un genre particulier. Il vient à notre secours. Il vient donner sa vie au service de l’Humanité. Il ne vient pas dominer, écraser. Il vient servir, pour nous sauver.

Vous voyez donc le pourquoi de ce petit récit bien simple qui fait référence à des habitudes que nous n’avons plus. Il garde quand même son intérêt. Car l’enseignement qu’il nous transmet est encore valable aujourd’hui, et avec des conséquences si nous le prenons au sérieux.

Jésus par ce récit veut nous dire que, comme le disciple n’est pas au-dessus du maître, nous ses disciples nous devons faire comme lui. Pourquoi faire comme Lui ? Parce qu’il n’est plus là physiquement. Il est présent par ses disciples qui témoignent de Lui. Le Christ visible aujourd’hui, ce sont les chrétiens. Nous sommes son Corps mystique, c'est à travers nous que les autres, nos contemporains, peuvent voir le Christ.

Une deuxième conséquence qui ressort de ce récit, c’est une invitation à la vigilance dans l’attente de la venue du Maître qui se met au service de ses serviteurs. Nous sommes invités à être toujours dans l’attente de la venue de Dieu dans nos vies de chaque jour.

Jésus nous dit aujourd’hui « Vous rencontrerez un jour Celui que vous cherchez. Vous êtes ‘programmés’ pour une rencontre exceptionnelle. … Un jour quelqu’un frappera à votre porte, quelqu’un qui vous connaît bien et vous aime, ce sera au soir de votre vie. Tenez-vous prêts dès maintenant, soyez prêts avec vos lampes allumées ». C'est clair et net : le disciple de Jésus se sait en marche vers une demeure où Jésus est déjà arrivé et où il l'attend.

Que cette Eucharistie nous aide à nous laisser transformer de plus en plus, à développer comme Jésus notre Maître cet esprit de service d’un véritable disciple qui marche à la suite de celui qui s’est fait le Serviteur parfait.


Homélie XIII°ordinaire CAuteur : Père Arturo

XIII Dimanche ordinaire C

Jésus prend la route de Jérusalem en sachant qu’il n’en reviendra pas. Il le fait avec détermination. C’est un moment de choix important pour lui. Certains font des choix semblables parfois. Beaucoup décident de faire à pied le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Ils partent sur les chemins avec courage et détermination car cela représente pour eux non seulement un défi mais une rencontre avec Dieu. Ceux qui font ce pèlerinage sont transformés, ils sont des témoins de l'amour du Christ.

Jésus commence ici un pèlerinage particulier. Il entrevoit que ce sera pour lui la rencontre finale avec sa mission de Sauveur qui le conduira sur le Calvaire où il donnera sa vie pour notre salut. Jésus en partant accepte résolument non seulement d’annoncer l’amour du Père, mais de vivre cet amour en donnant sa propre vie pour ses frères et sœurs.

Cette décision de Jésus d’aller vers Jérusalem avec détermination ne le renferme pas sur lui-même. Jésus est sur les routes depuis quelques années. Et il rencontre plein de gens. Il a avec lui des compagnons et des compagnes qui le suivent à pied. Quand on parcourt une route en marchant à pied, le temps s’écoule lentement, on réfléchit en marchant et il survient plein de situations de toutes sortes. À pied sur la route, on se doit d’être ouverts à tous les imprévus.

Le premier imprévu vient des disciples qui sont avec Jésus. Ils sont tellement imprégnés de son enseignement qu’ils veulent forcer l’adhésion de ces Samaritains qu’ils croisent. Jésus les réprimande car son message est proposé et non pas imposé.

Puis se succèdent trois rencontres imprévues de personnes. La première personne rencontrée est remplie d’enthousiasme et dit à Jésus « Je te suivrai partout où tu iras. ». Jésus la renvoie et lui indique qu’il est important pour ceux et celles qui veulent le suivre de se garder libres des attaches de toutes sortes qui les guettent : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »

La deuxième personne invoque les funérailles de son père, mais Jésus sent qu’il s’agit là d’une excuse pour se dérober et il lui réplique: «Laisse les morts enterrer leurs morts.» Il n’y a pas ici de refus des rites funéraires, mais c'est une invitation à placer les appels de Dieu au-dessus de tout.

À une autre personne que Jésus interpelle et qui met en avant la nécessité pour elle de faire d’abord ses adieux à sa famille, il répond que le choix qu’il propose est radical: « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » Sur la route de la vie qui est la nôtre, nous avons des appels particuliers. Ces appels sont différents selon nos situations de vie, mais ils ont en commun qu’ils nous demandent d’avancer le regard fixé en avant et de façon déterminée.

Demandons au Seigneur qu’il nous aide par son Esprit Saint à découvrir comment avancer toujours avec confiance dans notre vie chrétienne, désirant devenir de plus en plus des disciples de Celui que est le seul vrai Maître digne d’être suivi, et demandons à Dieu de savoir reconnaitre ses voies dans nos vies. Confions cette intention à la Vierge Marie qui a su le faire à la perfection, et qui peut nous aider à faire de même malgré nos limites et nos faiblesses.


Homélie Saint Sacrement CAuteur : Père Arturo

Corps et Sang du Christ C

Le récit de la multiplication des pains que nous venons de lire permet de revisiter et de revoir notre dévotion à l’Eucharistie, dans l’adoration eucharistique et surtout dans la célébration de l’Eucharistie. La Fête-Dieu nommée la Solennité du Très Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ est une fête qui nous fait entrer au cœur du mystère de Jésus qui se donne à nous et au cœur de notre union mystérieuse avec Lui dans les sacrements, notamment dans le sacrement de l’Eucharistie que nous célébrons de façon particulière aujourd’hui.

Que nous dit l’évangile? Il surprend, surtout si on se demande comment cela a pu se réaliser avec si peu de ressources. Si nous en restons à cette question, nous perdons un peu notre temps. Si nous reprenons le récit en détail, nous découvrons que les apôtres sont présentés comme les intermédiaires nécessaires du geste que Jésus va faire pour nourrir toute la foule : « Donnez-leur vous-mêmes à manger »...« Faites-les asseoir par groupes de cinquante »...« Il les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à tout le monde »...« L’on ramassa les morceaux qui restaient, cela remplit douze paniers ».

La participation des apôtres au geste de Jésus en fait des instruments pour continuer de répandre une nourriture qu’ils n’ont pas créée, qui les dépasse et qui s’adresse à tous ceux et celles qui en veulent. L'homme ne se nourrit pas seulement de pain. Jésus offre par sa Parole et par sa vie cette nourriture qui n'est pas seulement matérielle, elle est une nourriture spirituelle, elle réconforte, elle soutient, elle est communion avec Lui et avec la communauté.

Jésus le soir du Jeudi Saint, en consacrant le Pain et le Vin, lui donnera tout son sens. « En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson». A la Cène, avant de mourir, il se donne tout entier en disant « Ceci est mon Corps » sur le pain et « Ceci est mon Sang » sur la coupe de vin.

Les premières communautés chrétiennes ont, très tôt, fait mémoire de ces gestes et les ont transmis de génération en génération. La Cène du Seigneur que raconte saint Paul est la même que notre Eucharistie dominicale. Les paroles et les gestes qui nous y faisons témoignent de la présence de Jésus ici et maintenant en nous rappelant sa mort et sa résurrection « jusqu’à ce qu’il vienne ».

Ici rassemblés, nous offrons, comme les chrétiens de Corinthe autour de saint Paul, le Pain et le Vin pour rendre grâces à Dieu et faire mémoire de son Fils Jésus dont le Corps et le Sang sont pour nous la nourriture qui nous donne la vie, « la vie en abondance ».

C’est en approfondissant le mystère de l’Eucharistie que les chrétiens, à partir du Moyen Âge, ont vénéré de façon particulière l’Hostie qui est le Corps du Christ et le Vin consacré qui est son Sang. Fascinée par la grandeur de ce mystère et aussi par son incroyable défi à la raison, la chrétienté de l’époque a insisté alors sur son caractère surnaturel et extraordinaire, en vénérant de façon particulière la présence du Christ dans toutes les hosties et même dans chaque parcelle de celles-ci .

La Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ est une fête proche de notre vie de tous les jours. Elle a lieu une fois dans l’année une fois par an, mais elle se vit tous les jours, car le Christ dans l’Eucharistie continue de se donner pour le monde et nous entraîne à faire de même.

Il nous donne son Corps et son Sang pour que nous devenions à notre tour capables de donner notre corps et notre sang comme Lui, afin que le monde où nous vivons voie les signes de l’amour et de la miséricorde de Dieu qui continuent de se répandre sur tous les hommes sans regarder leurs péchés.

Que cette fête aujourd’hui soit pour nous une occasion de devenir une offrande agréable à Dieu en union avec Jésus hier, aujourd’hui et demain.


Homélie Sainte Trinité CAuteur : Père Arturo

Sainte Trinité C

Après la Pentecôte, nous célébrons aujourd'hui la fête de la Sainte Trinité. Un mystère qui dépasse nos capacités humaines et que les mots sont trop faibles pour expliquer. Les saints pères grecs et latins ont inventé des termes tels que périchorèse en grec ou circumincessio en latin pour expliquer ce mystère ineffable.

Le terme « trinité » désigne trois personnes, ces personnes que, dans notre foi, nous appelons le Père, le Fils et l'Esprit Saint: l'amant, l'aimé et l'amour. Elles se sont révélées chacune à leur façon au cours de l'histoire du Salut. Dans l'Ancien Testament, on pourrait dire que c'est le Père qui a occupé toute la place, puis avec la naissance de Jésus a commencé ce qu'on pourrait appeler le temps de la manifestation du Fils, le Verbe de Dieu fait chair, et enfin depuis la Pentecôte s'est établi le temps de l'Esprit.

Cette vision qui sépare les trois personnes ne doit pas cependant les isoler. Chacune porte en elle la manifestation des deux autres. Nul ne peut connaître le Père s'il ne connaît le Fils, dit Jésus, et l'Esprit est envoyé par le Père qui le donne pour rappeler tout ce qu'il a révélé sur son Fils: «Il redira tout ce qu'Il a entendu...Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître». Il est l'Esprit du Père et du Fils.

La Trinité est toujours présente dans nos prières liturgiques qui se font au nom du Père, du Fils et de l'Esprit. Notre vision de la Trinité est celle d'une réalité complexe, bien sûr, mais que la doctrine chrétienne nous décrit avec des mots comme « Trinité une et indivise », « trois personnes mais une seule nature », « relation de filiation entre le Père et le Fils », « relation d'un amour commun entre les trois qui se nomme l'Esprit Saint ».

Les mots sont bien faibles pour nous faire entrer dans le mystère de la Trinité et comprendre la vie trinitaire dont nous sommes participants par notre Baptême fait «Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit». L'essentiel de la vie trinitaire est l'intercommunion et l' interpénétration réciproques des Personnes de la Trinité que les théologiens ont appelées la «circumincessio». L'une des expressions évangéliques les plus claires de cela se lit en saint Jean: «Je suis dans le Père et le Père est en Moi». Les Personnes sont l'une dans l'autre, l'une pour l'autre, sans rien garder pour elles. « Le Père est en Moi et Je suis dans le Père». Nul ne peut connaître le Père s'il ne connaît le Fils, dit Jésus, et l'Esprit est envoyé par le Père qui le donne pour rappeler tout ce qu'il a révélé sur son Fils. Il est l'Esprit du Père et du Fils.

En cette fête de la Trinité, prenons le temps de nous tourner vers le don qui nous est fait de la présence continuelle de la Trinité au fond de nous, (de l'in) de l’habitation de la Trinité en nous par la grâce. «Demeurez en moi comme moi en vous», dit Jésus. Cette belle réalité de la présence de la Trinité en nous peut nous nourrir à chaque instant.

Que cette Eucharistie dominicale nous voit ouverts et ouvertes à la présence de la Trinité en nous, de telle sorte que nous laissions l'Esprit chanter les louanges du Père qui nous envoie son Fils par qui nous pouvons nous aussi rendre gloire à Dieu et entrer dans le mouvement d'amour sur le monde qui part du cœur de Dieu, Père, Fils et Esprit dont nous serons ainsi des témoins humbles mais resplendissants.


Homélie Pentecôte CAuteur : Père Arturo

Dimanche de Pentecôte C

La fête de la Pentecôte conclut officiellement le temps de Pâques qui a été consacré à célébrer et approfondir le mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ qu’on nomme le « Mystère pascal », qui est le cœur et le centre de notre foi. Aujourd’hui la fête de la Pentecôte marque les débuts de la mission de l’Église: annoncer la bonne nouvelle de la résurrection du Christ à toutes les nations.

Ce temps nouveau qui commence, qu’on a appelé le « temps de l’Église », n’est pas un recommencement sans la présence de Jésus, c’est au contraire un temps rempli de sa présence par l’action de l’Esprit qui est envoyé, le Défenseur, l’Esprit de vérité qui enseigne tout et fait se souvenir de tout ce que Jésus a dit.

Ce « temps de l’Église » que nous vivons, c’est le temps de la mission, de la bonne nouvelle à porter jusqu’aux extrémités de la terre. C’est le message principal de cet événement de la Pentecôte représenté par le «don des langues» et par les «langues de feu» qui se posent sur chacun, comme le raconte la première lecture.

Nous sommes nous aussi porteurs et témoins aujourd’hui de l’universalité du message évangélique. Chacun reçoit des dons particuliers pour le faire. Ces dons, appelés charismes, sont faits pour être exercés et reconnus par nos frères et soeurs.

Comment reconnaître les manifestations de l’Esprit en nous et dans le monde? Ce n’est pas une question facile. Vous vous souvenez de la conversation de Jésus avec Nicodème où Jésus lui explique qu’il faut naître de nouveau. Et la question de Nicodème est celle de tous les disciples de Jésus: Comment cela se fera-t-il ? Vais-je devoir rentrer dans le sein de ma mère ?» Et Jésus de répondre, l’Esprit est là et personne ne sait où il va, il est comme un souffle. Dans cette réponse, Jésus met devant nos yeux la réalité même de l’Esprit qui se définit comme un souffle, une respiration, un air ambiant, un souffle qui remplit l'univers, un souffle de vie qui crée toutes choses nouvelles, un souffle qui remplit le cœur des personnes, un souffle qui porte vers les autres, décentre de soi-même et rend accueillant au don de Dieu qui fait de nous ses enfants.

La fête de la Pentecôte aujourd’hui est pour nous et pour nos communautés non seulement un mémorial, mais elle est encore une nouvelle Pentecôte qui nous est proposée. L’action de l’Esprit, ce «Souffle divin», n’est pas à court de moyens et l’Esprit, bien souvent, réserve des surprises à ceux qui l’appellent.

Prions pour que notre Église dans son ensemble, laïcs, prêtres et évêques, sache découvrir les signes de la présence toujours agissante de l’Esprit et qu’ainsi elle devienne pour le monde le signe visible de Dieu parmi les nations.

Que cette Eucharistie remplie de la présence vivifiante de l’Esprit nous nourrisse spirituellement et nous aide à vivre de plus en plus en enfants de Dieu, qui, poussés par cet Esprit, crient vers le Père en l’appelant: «Abba!».


Homélie VI° pâques CAuteur : Père Arturo

VI Dimanche de Pâques C

Aujourd’hui nous parlons du discernement, parce que les problèmes et les questions qui se posent aujourd’hui doivent être abordés dans une perspective de discernement. Cette approche n’est pas nouvelle dans l’Église. Elle a commencé très tôt car, dès les débuts de l'Église, les questions posées n’étaient pas faciles.

La première lecture nous en donne un exemple parlant. On se demandait alors, vers l’an 50 après JC s’il fallait obliger tout le monde à continuer de suivre tous les décrets des juifs, comme se priver de manger du porc, continuer de faire la circoncision aux enfants et l'imposer aux païens convertis. Le problème divisait la communauté.

Qu’ont-ils fait ? Ils ont procédé à un discernement communautaire. Saint Paul est monté à Jérusalem avec Barnabé pour rencontrer les autres apôtres et les fidèles. Ils ont prié, dialogué, échangé, et finalement ils ont pris une décision avec l’aide de l’Esprit Saint. Ils ont proposé une ligne de conduite claire et précise qui a été acceptée par la communauté et qui a amené la paix : «L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d'autres obligations que celles-ci, qui s'imposent : vous abstenir de manger des aliments offerts aux idoles, du sang ou de la viande non saignée, et vous abstenir des unions illégitimes. En évitant tout cela, vous agirez bien. Courage.» Cette démarche est regardée comme le premier concile de l’histoire chrétienne.

Cet épisode nous est rappelé aujourd’hui dans le sillage de Pâques et dans notre préparation à la fête de l'Ascension pour nous permettre de suivre nous aussi le chemin du discernement des signes de l'Esprit et de vivre aujourd’hui dans la confiance et l’abandon à l’action de l’Esprit dans nos communautés et dans l’Église.

L’Église, en effet, est un mystère qui dépasse les discussions, les prises de position, les échanges. Elle est une réalité spirituelle qui est reliée au Christ d’une façon spéciale, reposant «sur les douze Apôtres de l'Agneau». C’est par le Christ Ressuscité qu’elle vit. C’est par Lui qu’elle agit, ce qu'on expérimente de façon particulière dans les sacrements de l’initiation chrétienne.

Les paroles de Jésus rapportées dans l’évangile que nous venons de lire nous orientent vers ce qui rend belle et précieuse la vie de l'Église avec Jésus : la paix reçue et partagée entre nous et autour de nous. « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés ».

Une paix qui n’est pas le confort béat et le laisser-faire. Une paix remplie de présence, d’attention et de partage. Une paix qui assume les deuils et les départs, les craintes et les échecs, et qui engendre la joie, une joie qui ne se mesure pas uniquement avec les possessions et les sentiments, mais une joie qui vient du fond de l’âme où Dieu demeure.

Laissons notre coeur s'ouvrir à ce don de la paix tout particulièrement aujourd'hui, au moment de l'échange d'un signe de cette paix que nous recevons du Seigneur dans chaque Eucharistie lorsque le célébrant nous dit avant l'Agneau de Dieu « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous » et lorsqu'il nous invite à transmettre autour de nous cette paix reçue du Seigneur par un signe comme le geste de serrer la main, ou une accolade ou un mouvement de salutation de la tête, etc.

Que notre communauté rassemblée autour de la Parole, du Pain et du Vin, Corps et Sang de Jésus, se laisse emporter dans le mystère de l’Église, Corps du Christ, en union avec Lui qui est toujours vivant et intercède pour nous dans la gloire du ciel.

 


Homélie VII° pâques CAuteur : Père Arturo

VII Dimanche de Pâques C

Les textes des lectures d’aujourd’hui en ce dimanche entre l’Ascension et celui de la Pentecôte illustrent ce qu’est la vie du disciple qui partage celle de Jésus ressuscité. Dans la première lecture, le martyre de saint Étienne nous fait entrer dans l’intimité de ce disciple hors pair de Jésus que fut Étienne, lui qui servait les plus pauvres avec générosité et affection. Étienne représente tous ceux qui ont cru à la résurrection de Jésus sur le témoignage des premiers disciples.

Étienne est ainsi un peu comme nous et il peut nous servir de modèle. Il n'a pas connu Jésus directement. Nous non plus. Il l'a connu par les premiers témoins de la résurrection. Nous aussi. Il s’appuie sur leur parole et leur témoignage. Nous aussi. On voit, d'autre part, que cette foi qui est en lui est une foi à transporter les montagnes comme le souhaite Jésus dans les évangiles. Il est tellement uni à Jésus qu’il l’aperçoit déjà avant de mourir. Il s’identifie à lui en pardonnant à ses meurtriers. Il laisse un message de paix et d’amour en donnant sa vie comme Jésus l’a fait pour ses frères et sœurs.

La deuxième lecture nous fait entrer, sous forme symbolique, dans la vie des disciples des premières communautés chrétiennes. C’est là un message d’encouragement à la persévérance dans la foi reçue des Apôtres. Cette persévérance s’appuie sur une conviction ferme, celle de la présence toujours vivante de Jésus ressuscité. C’est pourquoi la prière de ces communautés se concentre dans l’invocation : « Viens, Seigneur, Viens ».

La lecture de l’évangile nous renvoie à notre propre vie de disciples de Jésus en présentant un extrait des paroles de Jésus lors de la dernière Cène. On constate par celles-ci que Jésus est conscient qu’il a un héritage à transmettre, un héritage qu'il désire partager avec ses disciples.

Le moment est solennel. En levant les yeux au ciel, Jésus laisse son coeur parler. Et, en même temps, il insiste pour montrer qu’il le fait dans une union totale avec son Père. Il entre totalement dans le message d’amour du Père. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Jésus sait déjà le soir de la Cène qu’il ira jusqu’à donner sa vie dans cette fidélité inscrite en lui depuis toujours. Faire la volonté de Dieu, c'est entrer dans le mouvement d'amour qui circule entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint au sein de la Trinité et qui se répand sur les disciples que nous sommes.

Que les fruits de la rencontre de Jésus ressuscité continuent de s’exprimer dans nos vies et dans notre Église. Que le Pain et le Vin consacrés que nous recevons nous soutiennent sur notre route de disciples du Seigneur Ressuscité, à l'école des personnes qui nous ont précédées comme saint Étienne et les fidèles des premières générations chrétiennes.


Homélie Ascension CAuteur : Père Arturo

Ascension C

«Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel?» Cette phrase m’a toujours fasciné. Elle ne demande pas de trouver des raisons comme lorsque je dis, «Pourquoi est-ce que tu fais cela? » Le sens du « Pourquoi » ici est différent. Il veut plutôt nous faire penser à autre chose. La question est: «Pourquoi rester là au lieu de partir ?

On a ainsi une très belle entrée dans le mystère de l’Ascension de Jésus qui ne nous tourne pas vers un ailleurs imaginaire, mais vers la réalité de la vie de tous les jours et des engagements à prendre pour répondre à l'invitation que Jésus vient de faire dans le récit des Actes des Apôtres que nous avons lu dans la première lecture. Jésus part, et c’est aux disciples de se mettre à l’œuvre.

Ce temps nouveau qui commence par l’Ascension et qu’on a appelé le temps de l’Église, nous invite à réaliser que le départ de Jésus élevé au ciel n’est pas celui d’une absence, mais bien plutôt d’une présence « démultipliée ». La présence de Jésus limitée jusque-là à ceux et celles qui pouvaient l’approcher physiquement, le toucher, le voir, entendre ses paroles, sera désormais une présence sans limites de frontières ni d’espace.

Le Christ Ressuscité ne meurt plus, il est toujours vivant. Sa présence est accessible à tous et à toutes, à ceux et celles qui le reconnaissent dans la foi comme le Seigneur de leur vie et l’Envoyé du Père pour le salut du monde.

Cette présence intime au plus profond des êtres humains que nous sommes se réalise non seulement dans la foi, mais aussi de façon visible dans les sacrements où la présence du Christ s’incarne à travers les gestes et les paroles qu’il nous a laissés. Le mystère de l’Ascension ne nous éloigne pas de la réalité humaine que nous vivons, ne nous amène pas dans un monde virtuel, mais il nous renvoie sur la terre. Il actualise le mystère de l’Incarnation du Verbe.

Le mystère de l’Ascension, comme vous pouvez le constater, nous offre un message tout à fait contemporain et adapté à nos attentes d’aujourd’hui. En effet, devant nos églises qui se vident en Occident ou encore devant une propagation rapide de l’Évangile dans certaines contrées, on peut soit désespérer et se dire « Il est parti, Il nous a laissés », soit se laisser porter par une vague trop humaine.

Dans les deux cas on oublie la réalité profonde de la présence continuelle de Jésus dans son peuple pour le guider, le soutenir et le stimuler, une présence qui s’inscrit dans l’humain, dans nos corps de chair, dans nos cœurs et dans nos esprits, une présence qui se retrouve au cœur de l’Église dans nos communautés de foi et dans les gestes de partage qui reconnaissent cette présence dans les frères et sœurs qui nous entourent ou qui sont dans le besoin.

Je m’en vais, mais je ne pars pas, tel est le message de Jésus à retenir aujourd’hui. Préparons-nous à accueillir ce don de l’Esprit que nous célébrerons dimanche prochain. Prenons la peine de reconnaître la présence de Jésus dans nos vies selon nos possibilités en donnant un peu de temps pour le rencontrer dans la prière, en participant à un office religieux, en lisant la Bible, en récitant le chapelet etc…


Homélie VI° pâques CAuteur : Père Arturo

VI Dimanche de Pâques C

Aujourd’hui nous parlons du discernement, parce que les problèmes et les questions qui se posent aujourd’hui doivent être abordés dans une perspective de discernement. Cette approche n’est pas nouvelle dans l’Église. Elle a commencé très tôt car, dès les débuts de l'Église, les questions posées n’étaient pas faciles.

La première lecture nous en donne un exemple parlant. On se demandait alors, vers l’an 50 après JC s’il fallait obliger tout le monde à continuer de suivre tous les décrets des juifs, comme se priver de manger du porc, continuer de faire la circoncision aux enfants et l'imposer aux païens convertis. Le problème divisait la communauté.

Qu’ont-ils fait ? Ils ont procédé à un discernement communautaire. Saint Paul est monté à Jérusalem avec Barnabé pour rencontrer les autres apôtres et les fidèles. Ils ont prié, dialogué, échangé, et finalement ils ont pris une décision avec l’aide de l’Esprit Saint. Ils ont proposé une ligne de conduite claire et précise qui a été acceptée par la communauté et qui a amené la paix : «L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d'autres obligations que celles-ci, qui s'imposent : vous abstenir de manger des aliments offerts aux idoles, du sang ou de la viande non saignée, et vous abstenir des unions illégitimes. En évitant tout cela, vous agirez bien. Courage.» Cette démarche est regardée comme le premier concile de l’histoire chrétienne.

Cet épisode nous est rappelé aujourd’hui dans le sillage de Pâques et dans notre préparation à la fête de l'Ascension pour nous permettre de suivre nous aussi le chemin du discernement des signes de l'Esprit et de vivre aujourd’hui dans la confiance et l’abandon à l’action de l’Esprit dans nos communautés et dans l’Église.

L’Église, en effet, est un mystère qui dépasse les discussions, les prises de position, les échanges. Elle est une réalité spirituelle qui est reliée au Christ d’une façon spéciale, reposant «sur les douze Apôtres de l'Agneau». C’est par le Christ Ressuscité qu’elle vit. C’est par Lui qu’elle agit, ce qu'on expérimente de façon particulière dans les sacrements de l’initiation chrétienne.

Les paroles de Jésus rapportées dans l’évangile que nous venons de lire nous orientent vers ce qui rend belle et précieuse la vie de l'Église avec Jésus : la paix reçue et partagée entre nous et autour de nous. « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés ».

Une paix qui n’est pas le confort béat et le laisser-faire. Une paix remplie de présence, d’attention et de partage. Une paix qui assume les deuils et les départs, les craintes et les échecs, et qui engendre la joie, une joie qui ne se mesure pas uniquement avec les possessions et les sentiments, mais une joie qui vient du fond de l’âme où Dieu demeure.

Laissons notre coeur s'ouvrir à ce don de la paix tout particulièrement aujourd'hui, au moment de l'échange d'un signe de cette paix que nous recevons du Seigneur dans chaque Eucharistie lorsque le célébrant nous dit avant l'Agneau de Dieu « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous » et lorsqu'il nous invite à transmettre autour de nous cette paix reçue du Seigneur par un signe comme le geste de serrer la main, ou une accolade ou un mouvement de salutation de la tête, etc.

Que notre communauté rassemblée autour de la Parole, (et) du Pain et du Vin, Corps et Sang de Jésus, se laisse emporter dans le mystère de l’Église, Corps du Christ, en union avec Lui qui est toujours vivant et (intercédant) intercède pour nous dans la gloire du ciel.

 


Homélie V° pâques CAuteur : Père Arturo

V Dimanche de Pâques C

Reprenons la dernière phrase de Jésus que nous venons d’entendre : «Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres». C’est l’amour mutuel que les chrétiens vivaient qui nous donne la meilleure explication de la diffusion rapide de la Bonne Nouvelle qui se répand tout autour de la Méditerranée avec Paul et Barnabé. Lorsqu’ils entrent dans la communauté, ceux-ci sont accueillis au nom de Jésus envoyé par Dieu pour rassembler son peuple, rassembler toute l'humanité. Leur entrée dans les communautés se fait dans le partage, même le partage des biens matériels.

Les nouveaux disciples de Jésus ont attiré plein de gens avec eux parce qu'ils mettaient en pratique ce commandement de Jésus: «Aimez-vous les uns les autres». C'est ainsi qu'on voit les premières communautés, en plus du partage et de la mise en commun, développer l'hospitalité, prendre soin des nécessiteux.

Puis au temps des persécutions, les chrétiens des catacombes se soutenaient dans un amour mutuel qui faisait l'admiration de leurs persécuteurs. Au Moyen Âge commencent à se construire les hospices, les léproseries, les hôpitaux pour accueillir les malades. Puis ce sont les soubresauts des révolutions en Europe qui suscitent un renouveau dans la société au service de l’éducation, des travailleurs, des personnes déplacées, des opprimés de toutes sortes.

La Parole de Dieu reçue et mise en pratique dans l'amour mutuel est capable de créer des "cieux nouveaux, une terre nouvelle". Notre monde d'aujourd'hui comme celui d’hier a besoin de ce témoignage. Les pentes qui mènent au rétrécissement des aspirations, l'aveuglement de la consommation, les luttes de pouvoir pour dominer le marché ainsi que les dérives des radicalismes ne peuvent être guéris que si les disciples de Jésus savent apporter, avec confiance et l'aide de l'Esprit Saint, le témoignage qu'autre chose est possible en vivant cette charité fraternelle qui va au-delà des conflits et au-delà des frontières de toutes sortes.

L’amour mutuel fait l’objet d’un commandement car c’est ainsi qu’on entre dans le sillage de l’amour même de Dieu pour l’humanité. C’est parce qu’ils suivent Jésus et qu’ils sont ses disciples que les chrétiens désirent témoigner et vivre d’un amour fraternel au-delà des normes sociales et humaines, signe de l’amour de Dieu pour l’humanité.

L’amour fraternel dans la vie quotidienne et dans les situations concrètes de la vie manifeste la présence d'un Dieu-Amour. Les chrétiens deviennent ainsi comme le dit Jésus le « sel de la terre » et la « lumière du monde ». Ils ne se présentent pas comme supérieurs à leurs concitoyens, mais ils témoignent, en s'aimant les uns les autres, qu'ils sont remplis d'un amour qui les dépasse et qui les fait entrer dans le mystère d’un Dieu qui est Amour car, dit saint Jean, « si Dieu nous a aimés ainsi, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres ».

Lorsque l’amour fraternel se laisse habiter par l’amour même de Dieu, il se transforme tout naturellement en amour miséricordieux. La miséricorde est le fruit de l’amour. Elle recouvre toutes les limites que nous rencontrons dans nos cheminements divers, et qui se nomment rejet, haine, envie, égoïsme, domination, fermeture, orgueil. Cette misère c’est notre péché qui prend diverses teintes car nous sommes tous pécheurs. Ce sont les murs que nous érigeons autour de nous et qui nous referment sur nous.

Nous rencontrons Jésus maintenant dans le Pain et le Vin consacrés. Nous pouvons être sûrs qu’il continue, par cette nourriture spirituelle, de développer dans nos coeurs de disciples, malgré nos limites, des merveilles d’amour que l'Esprit nous inspirera au cours de la semaine.


Homélie IV° pâques CAuteur : Père Arturo

IV Dimanche de Pâques C

Nous sommes rendus au Dimanche du Bon Pasteur qui est, dans plusieurs endroits, consacré à la prière pour les vocations sacerdotales dans l’Église. Les premières images du Bon Pasteur qui me viennent en mémoire sont celles de tableaux le représentant debout au milieu de nombreuses brebis avec un bâton recourbé à la main et une brebis dans les bras. Ces images, bien sûr, sont loin de ce qu’était un berger en Palestine, mais comme toutes les représentations, elles sont porteuses de signification et de sens. Et ces images irradiaient la compassion, la proximité, la bonté, l’amour du berger pour les brebis qui l’entourent ainsi que son souci de les guider, ce que rappelle le bâton.

Le texte de l'évangile que nous venons de lire nous fournit des commentaires très éclairants.

Le premier: « Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais, et elles me suivent ». Il y a un lien de cœur, une intimité entre le pasteur et les brebis. Ils partagent une écoute, un chemin, une connaissance réciproque. Intimité et proximité sont des caractéristiques essentielles de la relation du pasteur et des membres du peuple de Dieu.

Le deuxième: «Je leur donne la vie éternelle; jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main». Les brebis participent à la vie du pasteur qui les garde avec lui pour les faire grandir. Le pasteur porte avec lui les personnes vers qui il est envoyé pour leur permettre d’être de plus en plus elles-mêmes, non pour les écraser ou les emprisonner. Au contraire, il se fait leur défenseur pour les rendre libres.

Le troisième: «Mon Père qui me les a données est plus grand que tout ». Le vrai berger ne s’approprie aucun mérite, il reçoit sa mission auprès des brebis comme un cadeau du Père des Cieux, c’est lui qui les a données au Christ Pasteur. Ce don se situe dans le sillage et la continuité de l’amour prévenant de Dieu pour l’humanité qui n’hésite pas à donner son propre Fils pour le salut du monde. « Le Père et moi nous sommes UN», dit Jésus à la fin de l'évangile.

Ainsi, se continue l’histoire d’un salut qui rejoint non plus seulement le peuple hébreu, mais toutes les nations, même les nations païennes comme l’illustre si bien le récit de la première lecture. Le pasteur aujourd'hui est envoyé vers toutes les catégories de personnes sans discrimination pour témoigner qu'elles sont aimées de Dieu malgré leurs manques et leurs limites et que son amour se fait miséricorde pour tous.

Ce dimanche du Bon Pasteur ne tourne pas nos regards vers les pasteurs eux-mêmes, mais vers Celui qui est le Pasteur des pasteurs, Jésus Ressuscité, toujours vivant dans nos communautés chrétiennes à travers les signes du Pain et du Vin partagés chaque dimanche et à travers sa Parole reçue en Église.

Certains dans la communauté reçoivent la mission de rappeler ce mystère en étant des signes, des sacrements, de cette présence du Christ Tête et Pasteur. Ce sont les prêtres et les évêques qui sont donnés à l’Église pour être eux aussi des pasteurs qui ne font qu’un avec le seul et unique Pasteur, Jésus-Christ, au service de leurs frères et soeurs. Prions pour qu'ils accomplissent leur ministère avec un esprit renouvelé et les regards toujours fixés sur le Christ Pasteur.


Homélie III° pâques CAuteur : Père Arturo

III Dimanche de Pâques C

Dans l’épisode de l’évangile de saint Jean que nous venons d’entendre, on retrouve les disciples en Galilée. Ils ont repris leurs occupations habituelles. La rencontre avec Jésus sur le bord du lac, tant pour Pierre que pour les autres, ne se présente pas comme une occasion de témoignage, mais plutôt comme un moment de familiarité émouvante et de proximité.

La scène racontée nous montre Jésus qui s’adresse aux disciples sur un ton très familier : «Les enfants, auriez-vous un peu de poisson?». Puis quand ils débarquent sur la rive, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Et Jésus les invite à déjeuner avec lui.

Cette scène est touchante. Il s’agit de gestes et de paroles de la vie quotidienne. Le Ressuscité se montre aux disciples et s’approche d’eux comme il le faisait autrefois aux jours de sa vie terrestre. Leurs liens avec lui n’ont pas disparu, ils sont transformés.

C’est pourquoi, l’auteur de l’évangile écrit que «c’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples ». Les apparitions de Jésus Ressuscité sont toutes des manifestations d’une présence nouvelle que les disciples expérimentent. Cette présence du Ressuscité, même si elle est différente de sa présence terrestre, est une présence tout aussi réelle, une présence qu’on sent dans la vie de tous les jours.

Pas besoin de quitter ses occupations pour rencontrer Jésus. Comme les disciples, tu peux le rencontrer dans tes occupations habituelles: au travail, dans les conversations, dans les personnes que tu croises, dans tes amis, dans tes enfants, dans les jeunes, dans les personnes âgées etc.

Dans le texte, nous avons aussi la fameuse scène avec saint Pierre où Jésus lui demande par trois fois «M’aimes-tu?». Cette question touche l’intime de l’être. Elle fait écho au triple reniement de saint Pierre lors de la Passion. Elle lui donne l’occasion non seulement de regretter ce geste dans la cour du Grand Prêtre, mais elle lui permet de redire tout son amour pour celui qui l’a choisi comme Berger de ses brebis et dont il sera un témoin flamboyant comme nous le voyons dans la première lecture. Le lien de Pierre avec le Ressuscité se présente comme un lien intime qui se développe dans un climat de partage personnel et d’amour confiant.

Cette rencontre qui touche l’intime de l’être n’est pas réservée à saint Pierre. C’est à chacun de nous que Jésus dit ce matin « M’aimes-tu? ». Jésus continue de se manifester dans notre monde et dans nos vies. Il attend aussi des réponses d’amour et de foi. Il nous redit à chacun: « Apportez de ce poisson que vous venez de prendre » ... « Venez déjeuner».

Notre Eucharistie dominicale est un repas où Jésus Ressuscité se manifeste à chaque fois dans le Pain et le Vin consacrés. Le sacrement de l’Eucharistie nous rassemble dans l’attente du Retour du Christ que nous annonçons. La nourriture qu’il nous propose pour notre pain quotidien, ce n’est plus du poisson grillé, mais son Corps et son Sang.

Le temps pascal nous permet de nous laisser imbiber profondément de la présence de Jésus Ressuscité, Celui qui est vivant hier, aujourd’hui et demain. Même lorsque sa présence semble disparaître, il ne faut pas se décourager. Il est toujours là. Comme les disciples, ouvrons les yeux de la foi et nous pourrons dire « C’est le Seigneur ».


Homélie Pâques CAuteur : Père Arturo

Dimanche de Pâques - C

À chaque célébration eucharistique, quand le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi », l’assemblée répond : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Cette réponse situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur, mais elle ne peut être isolée de la Passion de Jésus ni de son Retour glorieux à la fin des temps. La résurrection est un aspect essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus.

Mettons-nous à la place des premiers arrivés au tombeau de Jésus. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre un dernier hommage. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.

Celui-ci, avec Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».

La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Si Pierre croit à la résurrection de son Maître, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.

C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe: «Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ».

En ce Dimanche de Pâques, nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.

La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique, Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement à la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.

« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». La résurrection de Jésus ouvre la porte des réalités d’en haut. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec Lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu. « Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux Romains.

Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie ! C’est un jour de libération ! Avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture. Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. Avec nos frères et sœurs chrétiens de tradition orientale, saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti ! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! »


Homélie rameaux CAuteur : Père Arturo

Dimanche des Rameaux C

La jonction du récit de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem avec le récit détaillé de sa Passion est une introduction bien choisie pour la Semaine Sainte, la Grande Semaine, que nous nous apprêtons à vivre. Il nous sera donné non seulement de méditer sur les derniers jours de Jésus, mais surtout de le suivre pas à pas.

Les actions, les gestes du Christ sont communément appelés les mystères de la vie du Christ, non parce qu'il sont incompréhensibles, - au contraire, ils sont le plus souvent des gestes et des attitudes en tout semblables aux nôtres - mais parce qu'ils sont remplis d'une puissance et d'une énergie qui dépassent les limites du temps et de l'espace à cause de la nature divine qui est en Jésus.

Les mystères de la vie du Christ sont les actes, les gestes et les attitudes de celui qui est parfaitement homme, et, en même temps, parfaitement Dieu. Ce qui fait que les actions, les gestes de Jésus échappent ainsi par la puissance de Dieu à nos limites humaines. Par la grâce de Dieu, ce qu'il vit continue de vivre éternellement. C'est pourquoi, le souvenir de ce que Jésus a vécu est si important pour les personnes qui croient au Christ. Nous ne méditerons jamais assez le déroulement de sa vie et de ses enseignements. Ils sont toujours actuels.

Ses derniers jours revêtent une importance particulière, non seulement parce qu'ils sont les derniers, mais surtout parce qu'ils marquent que son Heure, comme le dit saint Jean, est arrivée. Son histoire de vie prendra un tour inattendu pour ses disciples, car c'est ainsi qu'il manifestera son obéissance à Dieu qui l'a choisi pour porter les péchés du monde. Cette obéissance totale remplie d'amour en fait le Sauveur qui réconcilie le monde avec Dieu.

C'est une richesse propre au christianisme que cette assurance d'un salut « au-delà de ma petite personne qui tend à réconcilier l’aventure humaine avec elle-même et avec Dieu ». Ce salut nous est donné en Jésus Christ qui l'obtient par sa mort sur la Croix et son Sang répandu. Sa résurrection, le troisième jour, l'établit fermement et pour toujours comme Seigneur à la gloire de Dieu le Père et Seigneur de nos vies.

C’est ce que proclame saint Paul dans ce bel hymne de la Lettre aux Philippiens que nous avons comme deuxième lecture : « Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté». C'est avec cet arrière-fond que nous entrons dans cette nouvelle Semaine Sainte, car les mystères de la vie du Christ sont toujours actifs et remplis de grâces pour ceux et celles qui s'y unissent avec cœur et avec foi.

L'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est célébrée dans la liturgie d'aujourd'hui par une procession qui rappelle cet événement et par la bénédiction des rameaux ou palmes portés par l’assemblée. Ces rameaux sont conservés par de nombreuses personnes tout au long de l'année. Ils seront disposés en divers endroits dans la maison.

Ces signes sont des rappels que l'abaissement de Jésus dans sa Passion n'est pas une défaite, mais un triomphe sur les forces du mal. Ce triomphe de Jésus ne se réalise pas à la façon des triomphes humains. Il réside dans l'abandon à la volonté de Dieu qui fait de lui le Serviteur de ses frères et sœurs pour les amener avec lui près du Père.

Il s'agit d'un renversement des perspectives habituelles comme dans les Béatitudes. Ce qui est petit est ce qui est grand, ce qui est rejeté est ce qui est aimé de Dieu, ce qui est pauvre est ce qui est la véritable richesse. Demandons à Dieu au début de cette Semaine Sainte 2022 de laisser nos esprits et nos cœurs s'imprégner des mystères qui nous revivrons. Acceptons cette année de nous laisser surprendre par Jésus.


Homélie V° carême CAuteur : Père Arturo

V° Dimanche Carême C

Cet épisode de la femme adultère est, avec celui de la Samaritaine rencontrée au puits, une des scènes les plus émouvantes de la prédication de Jésus. Comme tous les événements de la vie de Jésus, il est pour nous riche d’enseignements.

Le premier enseignement est exprimé par la phrase : «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» Il dit à ceux qui condamnent la femme: «Commencez par vous regarder avant de condamner l’autre ». Il est très facile d’avoir deux regards différents : un pour les autres, dur et sévère, et un autre pour nous, doux et indulgent. Il faut être conscient de cette tendance naturelle et prendre le temps de se questionner dans nos attitudes vis-à-vis des autres. Il ne s’agit pas de nier ce qui est mal ou ce qui est incorrect. On ne ferme pas les yeux sur le mal ou le péché, mais on reste toujours sensible aux personnes, à leur dignité, à leurs efforts, à leurs limites.

Le deuxième point, c’est le geste de Jésus qui se penche et qui écrit sur la terre. Peu importe les mots que Jésus a pu écrire. Ces gestes sont des gestes de pause. Ces moments de pause de Jésus veulent favoriser un questionnement chez ses interlocuteurs, outrés par cette femme qui a commis l’adultère. Il leur laisse du temps pour manifester plus d'ouverture au lieu de se cantonner dans une position qui oublie la personne au profit d’une application stricte de la Loi. Leur recours à la Loi de Moïse est ainsi mis en question. Ils le font d’une façon trop légaliste pour Jésus, qui voit la situation avec un autre regard, celui de la miséricorde, lui qui a dit à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.»

Jésus sait, bien sûr, que cette femme a péché et que la loi de Moïse impose une punition claire, mais pour autant il ne se laisse pas aller comme ses interlocuteurs à une interprétation rigide et absolue de la loi. Il s’intéresse non seulement à la punition mais à la personne qui est devant lui et à sa capacité de faire face à sa situation.

Cette réponse est le troisième point que je veux souligner. Le « Je ne te condamne pas » est une réponse qui reflète l'amour de Dieu qui sauve et qui pardonne. C'est la mission de Jésus d'en être le messager. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades, dira-t-il un jour aux pharisiens qui lui reprochaient de manger avec les publicains et les pécheurs. Et il ajoutait : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. » Devant cette femme accablée par ses accusateurs, Jésus ne se présente pas comme un juge extérieur, il regarde avec amour l’intérieur de la personne.

L’Église à la suite de Jésus n’a pas à se lancer dans les condamnations, mais elle a à manifester la bonté et la miséricorde de Dieu. Comment arriver à cette attitude d'accueil et de respect des personnes dans leurs faiblesse dont Jésus nous donne l'exemple ? Ce n’est pas facile. Nous y arriverons si nous nous laissons saisir par le Christ comme il est dit dans la deuxième lecture.

Les rencontres comme celle de Jésus avec la femme adultère ne nous manqueront pas. La société autour de nous porte les marques de blessures de toutes sortes. Il ne s’agit pas seulement de la société, mais il s’agit aussi de chacun d’entre nous qui portons le poids de nos propres limites, de notre péché. Que cette Eucharistie soit pour nous une rencontre avec Jésus. Il est présent parmi nous et il nous redit, qui que nous soyons: «Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus».

 


Homélie IV° carême CAuteur : Père Arturo

IV Dimanche Carême C- Laetare

Auparavant, cette parabole de l’Évangile de saint Luc avait comme titre la parabole de l’Enfant prodigue ou encore du Fils prodigue. Maintenant on préfère la nommer la parabole du Père miséricordieux. L’accent n’est plus mis sur les fautes, mais sur le pardon et la miséricorde. Dans l’Ancien Testament, être miséricordieux, c’est être ému dans ses entrailles. La miséricorde ainsi est vue comme une émotion remplie d’amour, comme celle d’une mère pour son enfant qu’elle a porté dans ses entrailles.

Cette histoire, comme toute parabole, est montée avec art pour donner un enseignement, faire comprendre un aspect du message de Jésus. Jésus a utilisé abondamment ce style des paraboles. Comme celle qui nous occupe, elles sont remplies de détails très visuels. Ici, c’est, entre autres, la demande de son héritage par le fils, le départ pour un pays lointain, le fils dans la porcherie, puis le fils rentrant en lui-même, le père embrassant le fils à son retour à la maison, le frère aîné courroucé, le festin préparé par le père. Et à la fin tombe le message que Jésus veut qu’on retienne: «Mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.»

Cette phrase est reprise par le père en face de son fils aîné qui le rejette, contrarié devant tant de bonté pour un fils qui l’a abandonné. Le père dit à son fils aîné: «Mon fils prodigue, c’est aussi ton frère. Tu ne peux pas rester indifférent. Ne regarde pas seulement ce qu’il a fait, mais accueille ce qu’il veut devenir en revenant à la maison avec nous. Accueille ce qu'il a le désir d'être sans te poser de questions.»

Vous voyez, la leçon de cette parabole est simple: notre Dieu est là pour nous, qui que nous soyons. Il est un Dieu qui pardonne et qui a toujours les bras ouverts. En un mot, notre Dieu est miséricorde, il ne fait pas de distinction entre les personnes.

À l'inverse de cette ouverture miséricordieuse, nous sommes souvent tentés de cataloguer les gens comme bons ou mauvais. D’un côté, les gens bien, toujours fidèles, comme le fils aîné et, de l’autre, les étourdis, les pécheurs de toutes sortes comme le fils prodigue.

Bien sûr, le royaume de lumière et le royaume des ténèbres existent, mais saint Jean qui le rappelle souvent insiste pour nous rappeler qu'ils ne sont pas extérieurs à nous, ils coexistent en nous. C'est ce que constatait saint Paul lorsqu'il écrivait aux chrétiens de Rome : «Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.»

Marchons avec confiance à la suite de Jésus, car le Père des cieux, symbolisé par le père de la parabole, accueille chacun, malgré ses faiblesses et ses fautes, comme un Père miséricordieux.

Il en est ainsi de notre Église. Comme nous, elle a en elle du bon et du mauvais. Elle est malheureusement parfois infidèle, elle a des erreurs à se faire pardonner, de grandes fautes commises au cours de son histoire et encore aujourd’hui, mais elle peut se tourner avec confiance vers Dieu qui lui dit « Tu étais perdue, tu es revenue à la vie, faisons un festin. »

Ce matin, cette invitation retentit pour nous tous ici réunis ensemble dans la foi au même Dieu et autour de la table préparée par son Fils bien-aimé pour nous accueillir malgré nos fautes, car ce Fils bien-aimé est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu. Au cours des prochaines semaines qui nous préparent à Pâques, laissons nos entrailles s’émouvoir comme celles du Père de la parabole.


Semaine Sainte 2021Auteur : Nicole BOULET

Vidéo de Semaine Sainte à la paroisse

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https://youtu.be/ONZJPAmHBVU