XXIII Dimanche ordinaire A
En ce dimanche, les lectures nous appellent à la réflexion sur la question de la communauté, de la réconciliation et de la fraternité. Comment vivons-nous en tant que membres de la grande famille chrétienne? Comment gérons-nous les conflits et les différences qui peuvent surgir au sein de cette famille?
L'Évangile d'aujourd'hui, tiré de l'Évangile de Matthieu, nous offre des enseignements précieux de Jésus sur la correction fraternelle et la réconciliation. Jésus nous invite à réfléchir à la manière dont nous devons aborder les situations de conflit au sein de la communauté chrétienne.
Tout d'abord, Jésus nous dit que si notre frère ou notre sœur a péché contre nous, nous devons aller le voir en privé pour lui en parler. Cette approche de la correction fraternelle met en avant la discrétion, la douceur et la recherche de la réconciliation. Au lieu de nourrir des ressentiments ou de la colère, Jésus nous encourage à aborder nos frères et sœurs dans un esprit de charité.
Si la réconciliation ne peut pas être atteinte à ce stade, Jésus nous demande d'impliquer quelques témoins, afin que la vérité puisse être établie et que le pécheur puisse être aidé à se convertir. Le but ultime est la guérison des relations et la restauration de l'unité dans la communauté chrétienne.
Mais Jésus va encore plus loin en nous disant que si la personne persiste dans le péché, nous devons en informer l'Église. Cela montre l'importance de la communauté chrétienne dans le processus de correction fraternelle. L'Église est un lieu où la vérité, la justice et la miséricorde doivent régner, où nous devons travailler ensemble pour aider nos frères et sœurs à se réconcilier avec Dieu et avec la communauté.
Le passage se termine par une promesse extraordinaire de Jésus: "En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié au ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié au ciel." Cela nous rappelle la puissance de la réconciliation et de l'amour dans la communauté chrétienne. Lorsque nous travaillons ensemble pour restaurer la paix et l'unité, nous reflétons le cœur même de l'Évangile.
Cette promesse de Jésus nous permet de réfléchir et de revenir sur nos façons de faire. Est-ce que dans les mouvements, les associations catholiques dont nous faisons partie, dans les équipes de pastorale, nous pensons à prier ensemble? Est-ce que le mari et la femme prient quelque instants ensemble? Est-ce qu’avec les jeunes enfants, au lieu de les écouter seulement, on prie avec eux ?
En tout cas, Jésus ici nous dit qu’il ne faut pas avoir peur de se mettre ensemble pour prier, même plus, il nous dit qu’il y a une force spéciale parce qu’il est au milieu de la communauté, au milieu des personnes qui prient ensemble.
En ce dimanche, prenons le temps de réfléchir à nos relations avec nos frères et sœurs en Christ. Sommes-nous prêts à pratiquer la correction fraternelle avec douceur et amour ? Sommes-nous disposés à travailler pour la réconciliation et l'unité dans notre Église et notre communauté ? Demandons au Seigneur de nous guider dans ces efforts et de nous donner la grâce de la paix et de la réconciliation. Amen.
XXII Dimanche ordinaire A
L'Évangile d’aujourd’hui nous propose des enseignements profonds sur le sens du disciple et de la croix. Jésus annonce pour la première fois sa passion, sa mort et sa résurrection à ses disciples. Cela a certainement été un moment difficile à comprendre pour eux. Le message de Jésus peut être déconcertant. Pierre, réagissant à l'annonce de la souffrance de Jésus, essaie de l'en dissuader. Mais Jésus leur explique que sa mission exige de lui de souffrir et de mourir, avant de ressusciter. Jésus reprend Pierre en disant: "Arrière, Satan! Tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes."
C'est un moment crucial dans le ministère de Jésus, où il expose clairement la mission qui l'attend. Et il ne s'agit pas seulement de son propre destin, mais aussi de ce qu'il attend de ses disciples. Ce passage nous rappelle un enseignement fondamental : être disciple de Jésus ne signifie pas seulement le suivre lorsqu'il enseigne les foules et accomplit des miracles, mais aussi embrasser la croix avec lui. Jésus nous montre que le chemin du disciple n'est pas toujours facile, et il est souvent empreint de sacrifice et de renoncement.
Le message de l'évangile d'aujourd'hui est un appel à la conversion, à un changement intérieur profond. C'est un appel à quitter nos zones de confort spirituelles et à embrasser la voie de la croix. Prendre sa croix signifie accepter les défis, les épreuves et les difficultés qui peuvent surgir dans nos vies. Cela signifie parfois renoncer à nos propres désirs et ambitions pour suivre la volonté de Dieu. Ce n'est pas un appel à la souffrance pour la souffrance, mais plutôt un appel à la fidélité, à la persévérance et à la confiance en Dieu, même lorsque les temps sont durs.
La croix que Jésus nous demande de porter est une croix d'amour et de service. Elle est le symbole de notre engagement envers Dieu et envers nos frères et sœurs. En portant notre croix avec foi et détermination, nous nous unissons à la croix salvifique de Jésus, et nous devenons des témoins vivants de sa résurrection. C’est précisément en acceptant la croix, en embrassant les défis et en renonçant à nos préoccupations égoïstes que nous grandissons spirituellement.
Mais il y a aussi une promesse dans cet Évangile. Jésus dit : "Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera." Perdre sa vie à cause de Jésus signifie la donner librement, sans réserve, pour le bien des autres et pour la gloire de Dieu. C'est à travers ce don de soi que nous trouvons la véritable vie, une vie qui transcende les limites de ce monde et s'ouvre aux promesses éternelles de Dieu.
En suivant Jésus sur le chemin de la croix, nous trouvons la vie véritable et la joie authentique. La résurrection de Jésus après sa mort nous montre que la souffrance et la mort ne sont pas la fin de l'histoire, mais plutôt un passage vers une vie nouvelle et éternelle. En renonçant à nous-mêmes, en prenant notre croix et en suivant Jésus, nous découvrons la plénitude de ce que Dieu a préparé pour nous.
Contemplons la croix de Jésus avec un regard nouveau. Demandons-lui la grâce d'accepter nos croix personnelles et de les porter avec courage et confiance. Demandons-lui aussi la force de choisir la voie du renoncement et du service, afin de trouver la vie véritable en lui. Puissions-nous avoir le courage de renoncer à nos intérêts égoïstes et de vivre selon les enseignements de Jésus, afin de trouver la vraie vie en lui.
XVII Dimanche ordinaire A
Aujourd’hui les Saintes Écritures nous invitent à méditer sur la valeur inestimable du Royaume des Cieux et sur le trésor précieux qui se cache au cœur de notre existence. L'évangile du jour nous présente deux courtes paraboles de Jésus: celle du trésor caché dans un champ et celle de la perle de grande valeur. Dans la première parabole, Jésus compare le Royaume des Cieux à un trésor enfoui dans un champ, que quelqu'un découvre par hasard. Rempli de joie et de reconnaissance, il vend tout ce qu'il possède pour acheter ce champ, car il a compris que le trésor en vaut la peine.
Dans la seconde parabole, Jésus raconte l'histoire d'un marchand de perles fines à la recherche de la perle de grande valeur. Quand il la trouve enfin, il sacrifie tout ce qu'il a pour l'acquérir, car il sait qu'elle est unique et qu'elle comble ses désirs les plus profonds.
Ces deux paraboles nous enseignent une leçon précieuse : le Royaume des Cieux est un trésor inestimable, une perle rare que nous devons chercher avec ardeur, en abandonnant tout le reste pour l'obtenir. Ce Royaume ne s'achète pas avec de l'argent, mais il requiert de nous un véritable détachement et une totale adhésion à la volonté de Dieu.
Il est essentiel de comprendre que ce trésor est déjà présent parmi nous, à portée de main. Dieu nous invite à le découvrir dans notre vie quotidienne, dans les moments de joie comme dans les épreuves, dans les rencontres comme dans la solitude. Il se révèle à nous lorsque nous ouvrons notre cœur à son amour infini et que nous nous laissons guider par sa sagesse. Cette quête du royaume des cieux et de la sagesse divine ne signifie pas que nous devons nous retirer du monde ou abandonner nos responsabilités. Au contraire, cela signifie que nous devons chercher à vivre avec une vision plus profonde et une conscience renouvelée de la présence de Dieu dans notre vie quotidienne.
La première lecture du Livre des Rois nous raconte l'histoire du roi Salomon qui a été béni par Dieu avec une sagesse extraordinaire. Au lieu de demander richesse ou gloire, Salomon a demandé à Dieu un cœur sage pour gouverner son peuple avec discernement. Parfois, nous sommes tentés de chercher notre bonheur et notre satisfaction dans les biens matériels, les plaisirs éphémères ou les réussites extérieures. Mais tout cela est passager et ne peut véritablement combler notre cœur. Seul Dieu peut nous apporter une paix profonde et durable, une joie qui ne dépend pas des circonstances extérieures.
En ce dimanche, puissions-nous nous tourner vers le Seigneur, avec un cœur sincère et désireux de le trouver. Demandons-lui la grâce de découvrir le trésor du Royaume des Cieux, caché au plus profond de nous-mêmes, et d'être prêts à tout abandonner pour le posséder.
Que la Parole de Dieu nous encourage à rechercher avant tout le Royaume des Cieux, à le chérir comme le bien le plus précieux, et à suivre avec confiance le chemin qu'il nous trace. Que notre vie devienne ainsi une perpétuelle quête du trésor divin, une aventure spirituelle où nous grandirons dans l'amour, la sagesse et la sainteté. Prions pour que le Seigneur nous donne le courage de choisir la vraie richesse, celle qui transforme nos vies et nous comble de son amour infini.
XIV Dimanche ordinaire A
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous invite à trouver le repos en Jésus-Christ et à répondre à son appel à porter son joug léger. Dans l'Évangile, Jésus nous dit : "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos". Ces paroles résonnent profondément en nous, car nous sommes tous confrontés aux défis et aux soucis de la vie quotidienne.
Nous vivons dans une société qui valorise souvent la performance, la réussite et l'activisme constant. Il est facile de se laisser entraîner par le tourbillon de nos responsabilités et de nos préoccupations, de se sentir épuisé et écrasé par le poids des attentes et des pressions. La vie moderne peut être trépidante et exigeante, remplie de défis, de soucis et de responsabilités. Parfois, nous nous sentons épuisés, dépassés, ou nous pouvons être tentés de chercher le bonheur dans des plaisirs éphémères et des divertissements qui ne satisfont pas vraiment notre âme.
Mais Jésus nous invite à déposer nos fardeaux à ses pieds. Il nous offre un repos véritable, un repos qui ne peut être trouvé nulle part ailleurs. C'est un repos qui va au-delà du simple repos physique, c'est un repos de l'âme.
Pour trouver ce repos, Jésus nous demande de prendre son joug et de nous laisser enseigner par lui. Le joug de Jésus symbolise notre union avec lui, notre soumission à sa volonté et notre collaboration avec lui dans son œuvre. Le joug de Jésus est différent de tout autre joug. Il n'est pas lourd et oppressant, mais léger et libérateur. En nous unissant à lui, en suivant ses enseignements et en vivant selon ses commandements, nous trouvons la véritable liberté et la paix intérieure. Il nous enseigne l'humilité, la compassion et l'amour, et il nous montre le chemin vers une vie remplie de sens et de plénitude.
Alors, comment pouvons-nous répondre à l'appel de Jésus et trouver le repos en lui? Tout d'abord, nous devons reconnaître nos limites et notre besoin de Dieu. Nous devons lui faire confiance et lui remettre nos soucis et nos préoccupations. Nous devons chercher son visage dans la prière, dans la méditation de sa Parole et dans les sacrements.
Ensuite, nous devons prendre du temps pour nous reposer en sa présence. La vie chrétienne ne consiste pas seulement en des actions extérieures, mais aussi en une relation intime avec Jésus. Nous devons prendre des moments de silence et de solitude pour écouter sa voix, pour nous ressourcer en lui et pour permettre à notre âme de trouver la paix.
En ce quatorzième dimanche ordinaire, laissons Jésus nous inviter à trouver le repos en lui. Renonçons à notre recherche frénétique de satisfaction et de bonheur dans les choses du monde, et ouvrons-nous à sa grâce et à sa présence aimante.
Que Jésus, doux et humble de cœur, nous guide sur le chemin du repos véritable et de la paix intérieure. Qu'il nous donne la grâce de prendre son joug et d'apprendre de lui. Et que sa présence nous donne la force d'affronter les défis de la vie avec confiance et espérance. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
XIII Dimanche ordinaire A
Aujourd’hui la Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur l'appel de Jésus à la vraie liberté et à la mission qui nous est confiée en tant que disciples. Le passage de l'Évangile nous présente Jésus disant à ses disciples: Celui qui aime sa famille plus que moi n'est pas digne de moi. Ces paroles peuvent sembler dures, mais elles nous rappellent l'importance de placer Dieu au centre de notre vie.
La vraie liberté réside dans le fait de choisir de suivre Jésus et de vivre selon ses enseignements. Cela ne signifie pas que nous devons négliger nos relations familiales ou nos responsabilités, mais plutôt que notre amour pour Dieu doit être la priorité absolue dans nos vies. En aimant Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force, nous découvrons la plénitude de la vie en lui.
Être disciple de Jésus implique également de porter notre croix. Jésus dit à ses disciples : "Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi". La croix représente les défis, les renoncements et les sacrifices auxquels nous sommes confrontés en tant que chrétiens. Cela peut signifier renoncer à nos désirs, pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, ou même affronter des persécutions pour notre foi. Le chemin du disciple n'est pas toujours facile, mais il est profondément gratifiant. Jésus nous promet que celui qui perd sa vie pour lui la trouvera. En renonçant à nos attachements égoïstes, en prenant notre croix chaque jour et en suivant Jésus, nous découvrons la plénitude de la vie en Dieu.
Mais Jésus nous assure que notre engagement envers lui ne restera pas sans récompense. Il dit: "Celui qui vous accueille m'accueille, et celui qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé". En servant Jésus et en portant notre croix avec foi, nous devenons ses témoins dans le monde, porteurs de sa lumière et de son amour. Et lorsque nous accueillons les autres avec bienveillance et compassion, nous accueillons Jésus lui-même. L'amour de Dieu nous permet de vivre en harmonie avec les autres et de remplir nos devoirs envers notre famille et notre communauté.
Réfléchissons à l'appel de Jésus à la vraie liberté et à la mission qui nous est confiée en tant que disciples. Etre disciple exige de nous de faire des choix parfois difíciles, nous sommes confrontés à des situations où suivre Jésus peut entraîner des tensions familiales, des conflits ou des rejets. Mais Jésus nous demande d'aimer et de suivre Dieu avant toute autre relation. Il nous invite à placer notre confiance en lui et à être prêts à renoncer à tout ce qui pourrait nous éloigner de lui.
La liberté chrétienne consiste à ne pas être esclave des attachements et des idoles de ce monde. Il est facile de se laisser entraîner par la recherche du pouvoir, de la richesse ou des plaisirs éphémères. Mais Jésus nous rappelle que ces choses ne peuvent pas combler notre soif spirituelle. Seul Dieu peut nous donner la véritable liberté et la joie durable. Seul Dieu peut combler le vide existentiel que beaucoup ont en eux-mêmes, en raison du manque de sens dans leurs vies. La vraie liberté se trouve dans le fait d'être esclave du Seigneur et je décide chaque jour de vivre dans la seigneurie du Christ.
Demandons-lui la grâce de placer Dieu au centre de notre vie et d'aimer notre prochain comme nous-mêmes. Que notre amour pour Jésus soit si grand qu'il illumine notre relation avec nos proches et guide nos actions dans le monde.
Prions pour obtenir la force et la persévérance nécessaires pour porter notre croix et suivre Jésus chaque jour. Demandons-lui de nous aider à vivre en vrais disciples, en choisissant l'amour, la justice et la vérité, même lorsque cela semble difficile. Que Dieu, qui nous appelle à la vraie liberté en lui, nous bénisse et nous guide dans notre chemin de disciples. Amen.
XII Dimanche ordinaire A
L’évangile d’aujourd’hui regroupe des conseils que Jésus a donnés en diverses occasions. On pourrait leur donner comme thème les mots « Soyez sans crainte. » Ces mots nous invitent tout d’abord à regarder avec confiance ce qui est en nous. En ce douzième dimanche ordinaire, la Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur la valeur inestimable de notre vie et sur l'appel que nous avons reçu à la suivre fidèlement.
Le passage de l'Évangile d'aujourd'hui nous présente les paroles de Jésus à ses disciples : "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps en enfer". Jésus nous met en garde contre les peurs et les menaces de ce monde, et il nous rappelle que notre vie a une valeur éternelle.
Dans notre société moderne, nous sommes souvent confrontés à de nombreuses sources de peur et d'anxiété. Que ce soit la pression sociale, les problèmes financiers, les maladies ou les conflits, il est facile de se laisser submerger par la crainte. Mais Jésus nous dit de ne pas craindre ceux qui peuvent nuire à notre corps, car notre véritable sécurité réside dans la protection et l'amour de Dieu.
Nous sommes précieux aux yeux de Dieu, car nous sommes créés à son image et à sa ressemblance. Il nous a formés avec soin et amour, et il connaît chaque aspect de notre être. Même les cheveux de notre tête sont tous comptés. Nous ne sommes pas de simples créatures passagères, mais des êtres dotés d'une âme immortelle, appelés à vivre en communion avec Dieu pour l'éternité.
Cependant, cela ne signifie pas que notre vie sur cette terre est sans valeur. Au contraire, Dieu nous appelle à vivre pleinement, à utiliser nos talents et nos dons pour le bien de notre prochain et pour sa gloire. Il nous demande d'être ses témoins dans le monde, de répandre l'amour et la compassion, de défendre la justice et la vérité.
Il peut être tentant de se laisser influencer par les valeurs du monde et de compromettre notre foi pour éviter les persécutions ou les difficultés. Mais Jésus nous rappelle que rien n'est plus précieux que notre relation avec Dieu. Il nous invite à prendre notre croix et à le suivre, à témoigner de notre foi avec courage et persévérance, même dans les moments les plus difficiles.
En ce douzième dimanche ordinaire, prenons un moment pour réfléchir à la valeur de notre vie aux yeux de Dieu. Que cette réflexion nous encourage à vivre avec confiance et à répondre à l'appel de Jésus avec générosité. Demandons-lui la force et la grâce nécessaires pour surmonter nos peurs et nos faiblesses, afin de marcher avec lui sur le chemin de la vie éternelle. Que Dieu, qui nous a créés et nous aime infiniment, nous bénisse et nous guide tout au long de notre chemin. Amen.
XI Dimanche ordinaire A
En ce onzième dimanche du temps ordinaire, nous sommes réunis comme tous les dimanches, pour réfléchir sur la Parole de Dieu qui nous est adressée. La Parole de Dieu est un guide précieux dans notre vie quotidienne, et elle nous rappelle toujours l'amour inconditionnel de Dieu pour nous.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, nous entendons les paroles de Jésus qui nous révèle son cœur compatissant et sa mission d'amour envers les foules. Jésus voit les gens comme des brebis sans berger, errant sans direction et sans protection. Sa réaction est profondément émouvante : "Il fut saisi de compassion pour eux." Jésus ressent une profonde empathie pour ceux qui souffrent et qui sont dans le besoin.
Cette compassion de Jésus ne s'arrête pas à un simple sentiment, mais elle se transforme en action. Il appelle ses disciples et leur donne l'autorité de guérir les maladies, de chasser les esprits impurs et de proclamer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Jésus leur donne une mission spécifique : "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement." Il les envoie pour répandre sa compassion et son amour parmi les gens.
Cette mission donnée aux disciples de Jésus s'applique également à nous aujourd'hui. En tant que membres de la communauté chrétienne, nous sommes appelés à être les témoins de la compassion de Jésus dans notre monde. Nous sommes appelés à être des porteurs de guérison, de réconfort et d'espérance pour ceux qui sont dans le besoin.
La compassion de Jésus ne connaît pas de limites. Il ne fait pas de distinction entre les riches et les pauvres, les puissants et les faibles, les saints et les pécheurs. Il nous invite à suivre son exemple et à nous ouvrir aux besoins des autres, sans préjugés ni jugements.
Il est facile de se sentir dépassé par les souffrances et les besoins qui nous entourent. Nous pouvons penser que nos efforts individuels ne feront pas une grande différence. Mais rappelons-nous que Jésus a commencé avec seulement douze disciples qui ont changé le monde. Chaque acte de compassion, aussi petit soit-il, peut avoir un impact significatif sur la vie d'une personne.
En tant que disciples de Jésus, nous sommes appelés à sortir de notre zone de confort, à nous tourner vers les autres et à répondre à leurs besoins avec amour. Cela peut se faire à travers de simples gestes d'amour et d'attention envers nos proches, nos voisins et les étrangers que nous rencontrons.
La mission que Jésus nous confie n'est pas une tâche facile, mais nous ne sommes pas seuls. Comme les disciples, nous sommes envoyés avec l'autorité et la grâce de Dieu. Il nous accompagne, nous fortifie et nous guide dans notre cheminement de compassion. Nous sommes tous missionnaires et la France est une terre de mission. Comment remplissons-nous notre mission ?
En cette journée, renouvelons notre engagement à être des témoins de la compassion de Jésus dans le monde. Demandons à Dieu de nous donner des cœurs compatissants, des yeux attentifs aux besoins des autres et des mains prêtes à servir. Que l'Esprit de Dieu nous inspire et nous guide alors que nous répondons à l'appel de Jésus, appel à aimer et à servir les autres. Puissions-nous devenir des instruments de guérison et d'amour dans notre monde, en répandant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Corps et Sang du Christ A
Aujourd'hui, nous nous réunissons pour célébrer la solennité du Saint-Sacrement, la fête du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, communément appelée la Fête-Dieu. Cette journée est une occasion spéciale pour faire mémoire et renouveler notre foi en la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie.
L'Eucharistie est au cœur de notre foi catholique. C'est le don le plus précieux que Jésus nous a laissé, car il se donne lui-même à nous sous les apparences du pain et du vin. Il se donne comme nourriture pour nos âmes, pour nous fortifier dans notre marche vers le Royaume des cieux.
En ce jour de la Fête-Dieu, nous sommes invités à méditer sur le grand mystère de l'amour de Dieu manifesté dans l'Eucharistie. Jésus, par sa présence réelle dans le pain consacré, se fait proche de nous, il s'unit à nous de manière intime. Il veut entrer dans nos vies, dans nos cœurs, pour nous transformer et nous rendre capables d'aimer comme lui.
Lors de la dernière Cène, Jésus a pris du pain et du vin, les a bénis, les a rompus et les a donnés à ses disciples en disant : "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps donné pour vous. Prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang versé pour vous". Par ces paroles, Jésus nous invite à participer à son sacrifice salvateur, à entrer dans une profonde communion avec lui.
Lorsque nous recevons l'Eucharistie, nous devenons membres du corps du Christ, unis à tous les fidèles qui le reçoivent. Cette communion avec le Christ nous transforme, nous purifie de nos péchés et nous rend capables de vivre dans l'amour. C'est pourquoi l'Eucharistie est le sacrement de l'unité, de la réconciliation et de la fraternité.
En célébrant la Fête-Dieu aujourd'hui, nous sommes également appelés à manifester notre amour pour Jésus présent dans l'Eucharistie. Nous faisons mémoire de la première procession eucharistique, lorsque Jésus a été porté solennellement dans les rues de Jérusalem. Aujourd'hui, nous aussi, nous sortons de nos églises, portant fièrement le Saint-Sacrement dans nos rues, témoignant publiquement de notre foi et de notre adoration.
Que cette fête du Saint-Sacrement soit pour nous tous une occasion de renouveler notre engagement envers Jésus, de nous ouvrir à sa présence réelle et de devenir des témoins vivants de son amour dans le monde. Puissions-nous être des disciples fervents, toujours reconnaissants pour ce don extraordinaire qu'est l'Eucharistie.
Que le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ nous nourrissent et nous fortifient dans notre vie de foi. Que cette célébration de la Fête-Dieu renouvelle notre amour pour l'Eucharistie et nous aide à vivre chaque jour en communion avec notre Seigneur. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Bonne fête du Saint-Sacrement à tous!
Sainte Trinité A
Nous avons commencé la messe avec cette phrase par laquelle saint Paul conclut la deuxième lecture de ce dimanche : «Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous». Cette petite phrase résume toute la foi de l’Église que nous partageons et que nous redisons chaque dimanche dans le Credo. Le Dieu des chrétiens est un Dieu unique en trois personnes.
En ce dimanche de la Sainte Trinité, nous sommes appelés à méditer sur le mystère central de notre foi chrétienne : la Trinité. La doctrine de la Trinité nous enseigne que Dieu est un, mais se décline en trois personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est un mystère profond qui dépasse notre compréhension humaine, mais qui est au cœur de notre expérience de foi.
La Trinité est un mystère d'amour. Dans l'Évangile selon saint Jean, Jésus nous dit : "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique". C'est par amour que Dieu le Père a envoyé son Fils pour nous sauver. Jésus, le Fils, nous révèle l'amour infini du Père et accomplit son plan de salut. Et le Saint-Esprit est l'amour même qui procède du Père et du Fils, qui nous guide, nous soutient et nous transforme par sa présence en nous. De ce mystère, nous pouvons dire que le Père est l'amant, le Fils est l'aimé et que l'Esprit Saint est l'amour.
La Trinité nous invite à vivre dans l'amour. Comme nous le lisons dans la première lettre de Jean: "Dieu est amour". En contemplant le mystère de la Trinité, nous sommes invités à entrer dans cette divine communion d'amour et à la refléter dans nos vies. Nous sommes appelés à aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force, et à aimer notre prochain comme nous-mêmes.
La Trinité nous rappelle également notre vocation à la communion. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit vivent en parfaite unité et communion. De même, nous sommes appelés à vivre en communion les uns avec les autres, à former une famille de disciples unis dans l'amour et la fraternité. Nous sommes appelés à dépasser nos divisions, nos préjugés et nos différences, et à nous rassembler dans l'amour du Christ qui nous unit.
La Trinité est également un modèle de relations. Dans la Trinité, chaque personne divine est distincte mais partage une même nature divine. De même, nous sommes tous différents mais nous sommes tous créés à l'image de Dieu. La Trinité nous enseigne l'importance du respect mutuel, de l'acceptation des différences et de la reconnaissance de la dignité de chaque personne.
Enfin, la Trinité est un appel à la mission. Jésus a dit à ses disciples : "Allez, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit". En tant que disciples de Jésus, nous sommes appelés à témoigner de la Trinité par notre vie et à partager la bonne nouvelle de l'amour de Dieu avec le monde entier.
En ce dimanche de la Sainte Trinité, ouvrons nos cœurs à la beauté et à la profondeur de ce mystère. Demandons à Dieu de nous aider à vivre dans l'amour, à entrer dans la communion, à cultiver des relations harmonieuses et à répondre à l'appel missionnaire qui nous est confié.
Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l'amour du Père et la communion du Saint-Esprit soient avec nous tous, maintenant et toujours. Amen.
Pentecôte A
Après l’Ascension, saint Luc raconte que les Apôtres dont il donne les noms se retrouvaient dans ce qu’il appelle la Chambre Haute – que la tradition a nommé le Cénacle -, qu’ils y choisirent Matthias comme remplaçant de Judas qui avait trahi Jésus. Les Douze y demeuraient «assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus et avec ses frères».
Aujourd'hui, nous célébrons la merveilleuse fête de la Pentecôte, un moment où nous sommes invités à revivre l'événement extraordinaire de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. La Pentecôte est un temps de renouvellement, de renaissance et de transformation spirituelle. C'est un moment où l'Esprit de Dieu souffle sur nous, nous revêt de puissance et nous envoie dans le monde pour être témoins de l'amour et de la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ.
Dans l'Évangile de Jean, nous découvrons le récit de la première Pentecôte. Les disciples étaient rassemblés dans une chambre, craignant pour leur vie, après la crucifixion de Jésus. Mais Jésus ressuscité est apparu au milieu d'eux, leur apportant la paix et leur donnant une mission. Puis, il a soufflé sur eux et leur a dit: "Recevez le Saint-Esprit."
Ce souffle divin a marqué le début d'une nouvelle ère dans la vie des disciples. Ils ont été remplis de l'Esprit Saint, qui les a fortifiés, illuminés et poussés à sortir et à proclamer l'Évangile avec courage et confiance. Ils ont été transformés de l'intérieur, et rien ne pouvait les arrêter dans leur mission de répandre la Bonne Nouvelle.
Aujourd'hui, en célébrant la Pentecôte, nous sommes appelés à recevoir nous aussi le Saint-Esprit dans nos vies. Nous sommes invités à ouvrir nos cœurs et à permettre à l'Esprit Saint de souffler sur nous, de nous revêtir de sa puissance et de nous guider dans notre cheminement spirituel.
L'Esprit Saint est présent parmi nous, et il désire nous équiper, nous encourager et nous conduire dans la vérité. Il nous donne des dons spirituels, nous remplit de sa sagesse et nous inspire dans notre service envers Dieu et envers notre prochain.
La Pentecôte est aussi une fête de l'unité. Lorsque l'Esprit Saint est descendu sur les apôtres, ils ont été capables de parler dans différentes langues, et tous les peuples présents ont pu les comprendre. Cela nous rappelle que l'Esprit de Dieu transcende les barrières linguistiques, culturelles et sociales. Il unit les croyants, quelle que soit leur origine, dans l’amour et une profonde fraternité.
En ce jour de Pentecôte, nous sommes appelés à ouvrir nos cœurs à l'Esprit Saint, à nous laisser transformer et remplir de sa puissance. Laissons l'Esprit Saint nous guider dans notre vie quotidienne, dans nos relations, dans nos décisions et dans notre témoignage.
Que la Pentecôte de cette année soit un moment de renouveau spirituel pour chacun de nous. Puissions-nous recevoir le don du Saint-Esprit avec humilité et gratitude, et être des porteurs de sa lumière et de son amour dans un monde qui a tant besoin de la présence de Dieu. Que l'Esprit Saint nous accompagne, nous fortifie et nous guide tout au long de notre vie, et que nous puissions vivre dans la plénitude de son amour.
VII Dimanche Pâques A
En ce septième dimanche de Pâques, nous sommes plongés dans la période qui suit la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. La septième semaine de Pâques clôt ce temps de joie. C'est un moment de grande joie et d'espérance, car nous contemplons le mystère de la victoire de la vie sur la mort. Aujourd'hui, nous sommes invités à réfléchir sur l'importance de l'unité et de l'amour fraternel au sein de notre communauté chrétienne.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus prie pour ses disciples, demandant à Dieu de les garder unis et de les protéger du mal. Il exprime son désir que tous ceux qui croient en lui soient unis dans l'amour, de la même manière que le Père et le Fils sont unis. Cette prière de Jésus révèle l'importance cruciale de l'unité pour les disciples de Jésus.
En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à vivre dans l'unité et l'amour. L'unité ne signifie pas que nous sommes tous identiques ou que nous n'avons pas de différences. Au contraire, l'unité chrétienne est une unité dans la diversité, une unité qui reconnaît et célèbre la richesse de nos dons et de nos talents individuels.
Mais cette unité ne peut être réalisée que si nous vivons dans l'amour. L'amour est le lien qui nous rassemble et nous permet de surmonter nos différences. C'est l'amour qui nous pousse à nous soutenir les uns les autres, à pardonner, à partager nos joies et nos peines, à être des instruments de réconciliation et de paix.
Cependant, vivre dans l'unité et l'amour n'est pas toujours facile. Nous sommes constamment confrontés à des divisions, des conflits et des incompréhensions. Parfois, nous nous laissons emporter par l'égoïsme, l'orgueil ou l'indifférence envers les autres. Mais Jésus nous rappelle que l'unité et l'amour sont des commandements qu'il nous donne, et il nous assure que lorsque nous les vivons, le monde reconnaîtra que nous sommes ses disciples.
En ce septième dimanche de Pâques, alors que nous nous préparons à célébrer la Pentecôte, demandons à l'Esprit Saint de nous guider sur le chemin de l'unité et de l'amour. Que nous soyons des témoins vivants de la présence du Christ dans notre communauté, dans nos familles et dans le monde. Que nos paroles et nos actions reflètent l'amour de Dieu et répandent la paix et la réconciliation là où il y a division.
Que le Seigneur nous bénisse tous et nous donne la grâce de vivre dans l'unité et l'amour, afin que nous puissions être des instruments de sa paix et de sa joie dans le monde. Amen.
Ascension A
À chaque messe le dimanche après l’homélie nous sommes invités à faire notre profession de foi en récitant ensemble le « Je crois en Dieu ». Dans celui qu’on appelle le Symbole des Apôtres que nous utilisons dans les temps forts de l’année liturgique, nous affirmons et nous croyons que Jésus Christ est monté au ciel et qu’il est assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant. C’est cela le mystère de l’Ascension que nous fêtons aujourd’hui.
Comme tous les mystères de la foi, nous n’en avons pas une intelligence totale et parfaite. Nous y croyons en nous appuyant sur la Parole de Dieu et sur celle des témoins qui nous l’ont transmise. Cette foi qui est reçue demande à chacun de chercher à la dire et à la partager avec des mots humains qui, loin de la déformer, lui donnent encore plus de relief et de beauté. Aujourd'hui, nous célébrons l'Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été élevé dans les cieux pour siéger à la droite de Dieu le Père. Cette fête est l'une des plus importantes de l'année liturgique car elle marque la fin du ministère terrestre de Jésus et le début de l'ère de l'Église.
L'Ascension nous rappelle que nous ne sommes pas seuls dans notre vie spirituelle. Nous avons un Sauveur qui a vaincu la mort et est retourné auprès du Père pour intercéder en notre faveur. Jésus nous a montré la voie à suivre et nous a donné l'espérance d'une vie éternelle auprès de Dieu.
En cette journée de l'Ascension, nous sommes appelés à réfléchir sur notre propre ascension spirituelle. Nous sommes invités à considérer comment nous pouvons nous élever au-dessus des préoccupations terrestres et nous rapprocher de Dieu. Cela peut impliquer de prier plus souvent, de chercher la paix intérieure, d'être plus compatissant envers les autres, ou de travailler pour la justice et la paix dans le monde. Le mystère de l’Ascension nous rappelle que Jésus continue d’être présent parmi nous d’une présence nouvelle mais bien réelle et qu’ainsi il entraîne avec lui ceux et celles qui le reconnaissent comme leur Sauveur.
Mais nous devons également nous rappeler que l'ascension spirituelle n'est pas un voyage que nous entreprenons seuls. Nous sommes tous membres du corps du Christ, et nous avons besoin les uns des autres pour grandir et progresser. Nous devons nous soutenir mutuellement dans notre cheminement spirituel, et être prêts à tendre la main à ceux qui sont en difficulté.
Le Pain et le Vin que nous partageons nous permettent de vivre chaque dimanche plus près de celui qui est « assis à la droite de Dieu », lui offrant une louange incessante dans une liturgie céleste à laquelle nous nous unissons dans chaque Eucharistie. Alors, en cette journée de l'Ascension, je vous encourage à réfléchir sur votre propre ascension spirituelle. Que pouvez-vous faire pour vous rapprocher de Dieu et pour aider les autres à faire de même ? Que le Seigneur vous bénisse et vous guide sur votre chemin. Amen.
VI Dimanche de Pâques A
Jésus, avant de passer de ce monde au Père en mourant sur la croix, rassure ses disciples. Lorsqu'il ne sera plus visible pour eux, ils auront son aide continuellement, celle du Paraclet que la tradition a identifié à l'Esprit Saint, l'Esprit du Père et du Fils. «Je ne vous laisserai pas orphelins » promet Jésus à ses disciples.
En ce sixième dimanche de Pâques, nous continuons de célébrer la résurrection du Christ et la victoire de l'amour sur la mort. Dans l'évangile d'aujourd'hui, Jésus nous parle de l'amour que nous devons avoir les uns pour les autres. Cet amour dont parle Jésus n'est pas un simple sentiment, mais un choix concret que nous faisons chaque jour. C'est un amour qui se manifeste dans nos actions et nos paroles, dans notre façon de traiter les autres, surtout les plus faibles et les plus vulnérables. C'est un amour qui se donne sans rien attendre en retour, un amour inconditionnel qui se sacrifie pour le bien de l'autre.
Aujourd´hui Jésus nous dit: "Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous pour toujours : l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il est en vous" .
Jésus nous appelle à garder ses commandements si nous l'aimons. Mais ce n'est pas une simple obéissance aveugle qu'il demande, car nous savons que l'amour véritable ne peut exister sans liberté. Au contraire, c'est notre amour pour lui qui doit nous motiver à suivre ses enseignements. Et Jésus nous promet que si nous aimons et obéissons, nous recevrons l'Esprit Saint, qui demeurera en nous pour toujours. Cependant, l'Esprit Saint ne peut habiter en nous si nous ne sommes pas disposés à l'accueillir. C'est pourquoi nous devons être ouverts à sa présence dans notre vie. Nous devons être prêts à écouter sa voix, à suivre ses inspirations, à nous laisser transformer par sa grâce.
L'Esprit Saint est le cadeau que Dieu nous donne pour nous aider à vivre notre vie chrétienne. Il est le Paraclet, le consolateur, celui qui nous soutient dans les moments difficiles, qui nous éclaire dans les choix que nous devons faire, qui nous guide sur le chemin de la vérité. Et ce n'est pas un esprit de peur, mais un esprit de puissance, d'amour et de sagesse.
Jésus nous demande d'aimer comme lui nous a aimés. Il a aimé jusqu'à donner sa vie pour nous sur la croix. C'est le modèle parfait d'amour que nous devons suivre. Nous sommes appelés à aimer avec un amour qui se donne sans réserve, qui est prêt à tout sacrifier pour le bien des autres.
Cela peut sembler difficile, mais nous pouvons être sûrs que Dieu nous donnera la force de le faire si nous le lui demandons. Après notre baptême nous avons le Saint-Esprit en nous, qui nous guide et nous soutient dans notre vie de foi. Nous pouvons prier pour que l'amour de Dieu remplisse nos cœurs et nous aide à aimer comme lui nous a aimés.
En ce temps de Pentecôte qui approche, demandons au Seigneur la grâce de l'Esprit Saint. Demandons-lui de nous donner la force d'aimer et d'obéir, la sagesse pour discerner sa volonté, le courage de témoigner de notre foi. Et soyons certains qu'il ne nous décevra pas, car il nous a promis : "Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous". Que l'Esprit Saint nous guide sur notre chemin de foi, qu'il nous donne la force et la joie de suivre Jésus, et qu'il nous conduise tous à la vie éternelle. Amen.
V Dimanche de Pâques A
En ce cinquième dimanche de Pâques, l'Évangile nous invite à méditer sur les paroles de Jésus : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Ces paroles sont essentielles pour comprendre la nature de notre foi chrétienne et notre relation avec Dieu.
Tout d'abord, Jésus nous dit qu'il est "le chemin". Cela signifie que Jésus est la voie qui nous conduit à Dieu. Nous ne pouvons pas trouver Dieu par nos propres moyens, mais nous avons besoin de suivre Jésus pour arriver à Lui. Jésus est la seule voie qui nous permet de trouver le salut et de vivre une vie en plénitude.
Ensuite, Jésus nous dit qu'il est "la vérité". Cela signifie que Jésus est la source de toute vérité et que nous pouvons faire confiance à ses enseignements. En suivant Jésus, nous trouvons la vérité sur Dieu, sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure. En vivant selon la vérité de Jésus, nous pouvons être sûrs que nous sommes sur la bonne voie.
Enfin, Jésus nous dit qu'il est "la vie". Cela signifie que Jésus est la source de toute vie et que nous avons besoin de lui pour vivre pleinement. En suivant Jésus, nous trouvons la vie éternelle et la vie en abondance ici-bas. En vivant selon les enseignements de Jésus, nous trouvons la paix, la joie et le sens de notre vie.
Nous sommes invités à suivre Jésus qui est la voie, la vérité et la vie, à vivre selon ses enseignements et à chercher à le connaître davantage. En suivant Jésus, nous trouvons le salut, la vérité et la vie éternelle.
Le message fondamental de Jésus est toujours le «Aimez-vous les uns les autres». Aujourd’hui, il nous est indiqué que pour y parvenir et le vivre pleinement, il est nécessaire de puiser les ressources dans le contact et l’union avec Dieu. Comment y arriver, me direz-vous ? Il existe bien des manières dont la plus importante est la prière. Celui ou celle qui veut aller vers les autres doit commencer par aller vers son Père. C’est là qu’il trouve Jésus qui se fait pour lui le Chemin, la Vérité et la Vie.
Les premiers chrétiens ont reçu ce message avec foi. Et l’auteur de la Première lettre de Pierre le proclame avec force lorsqu’il écrit : «Mais vous, vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière». Par l’action du Christ, la communauté des croyants est rassemblée et elle entre dans cette intimité que Jésus a vécue avec Dieu. Cette union à Dieu ne les sépare pas du monde et des réalités de la vie terrestre. Au contraire, elle les y insère de façon quotidienne et ouvre leurs yeux sur les besoins de tous.
Les questions de Thomas et de Philippe nous ont permis d’entendre et de recevoir avec foi une réponse qui est au coeur de notre foi : « Je suis dans le Père et le Père est en moi ». L’Eucharistie vécue et reçue chaque dimanche nous permet d'actualiser les paroles de Jésus et d’en faire notre nourriture. Que ces paroles de Jésus continuent d’être pour nous « esprit et vie » encore aujourd’hui, et que cette Eucharistie nous fasse entrer dans l’intimité que Jésus promet à ceux qui le suivent, ce que je nous souhaite à toutes et à tous.
Prions pour recevoir la grâce de suivre Jésus et la force de vivre selon ses enseignements, afin que nous puissions trouver la paix et la joie en Lui. Amen.
IV Dimanche de Pâques A
En ce quatrième dimanche de Pâques, nous sommes appelés à réfléchir sur le thème du Bon Pasteur. Nous sommes invités à contempler le Christ, qui est le Bon Pasteur, et à méditer sur le sens profond de son amour pour nous. Aujourd’hui Jésus se présente comme le bon pasteur. Et à la fin de cet enseignement, Jésus ajoute à l’image du berger et des brebis, celle de la porte. « Moi, je suis la porte des brebis ».
Je me souviens quand j'étais en mission avec les Indiens de la Sierra Tarahumara, j'ai discuté avec un berger de moutons. Nous parlions de son travail et il me parlait de chacune de ses petites brebis. Celle-ci se comporte mal, l'autre est très intelligente, celle-là est malade, l'autre a une patte en mauvais état, etc. Il les connaissait toutes parfaitement. Lorsque est venu pour moi le temps de partir, en me levant j'ai glissé et fait beaucoup de bruit. Aucune des brebis n'a bougé, mais lorsque le berger a frappé le sol avec sa canne, toutes ont levé la tête pour attendre les instructions de leur berger. Comme je n'étais pas leur berger, les brebis ne bougeaient pas, mais dès que leur berger s'est déplacé, toutes ont prêté attention. Il en va de même avec Jésus, qui est le vrai bon pasteur et qui nous protégera toujours.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus se présente comme le berger qui connaît ses brebis et qui est prêt à donner sa vie pour elles. Il est le guide fidèle qui conduit ses brebis sur le chemin de la vie éternelle.
Le Christ est le modèle parfait de ce que doit être un bon pasteur. Il connaît chacun d'entre nous par son nom et il nous appelle à le suivre. Il veille sur nous, nous protège de tout danger, nous nourrit de sa Parole et de son Corps, et il nous conduit vers la paix et le bonheur éternel.
Mais le Christ ne se contente pas d'être notre pasteur. Il nous appelle également à être des pasteurs pour les autres. Nous sommes appelés à aimer les autres comme il nous a aimés, à prendre soin des plus faibles et des plus vulnérables parmi nous, et à leur offrir notre aide et notre soutien. Nous sommes appelés à être des témoins de l'amour de Dieu dans le monde, à répandre sa lumière et sa joie sur tous ceux que nous rencontrons.
Comme membres de l'Église, nous sommes tous appelés à participer à la mission du Christ en tant que pasteurs pour les autres. Nous devons travailler ensemble pour construire une communauté de foi forte et aimante, où tous se sentent accueillis et soutenus. Nous devons être prêts à donner de notre temps, de notre énergie et de nos talents pour aider les autres, en particulier ceux qui sont dans le besoin.
Nous avons la chance d’avoir une « PORTE » pour aller à Dieu, pour nous Jésus est cette porte. Nous pouvons être sûrs de sa présence constante dans notre vie, même lorsque nous ne la sentons pas. Laissons monter notre action de grâces pour ce don de Dieu. Au cours de cette Eucharistie, dans la foi, passons la « PORTE » et réitérons notre désir d’union à Dieu par Jésus qui est toujours vivant avec le Père et l’Esprit Saint « pour les siècles des siècles ».
En ce quatrième dimanche de Pâques, demandons au Bon Pasteur de nous guider sur le chemin de la vie éternelle. Demandons-lui de nous aider à devenir des pasteurs fidèles pour les autres, à aimer les autres comme il nous a aimés, et à travailler ensemble pour construire une communauté de foi forte et aimante. Amen.
III Dimanche de Pâques A
En ce troisième dimanche de Pâques, nous avons entendu l'Évangile de Luc qui nous relate le récit des disciples d'Emmaüs. Ce récit nous invite à réfléchir sur notre propre expérience de rencontre avec Jésus ressuscité et sur notre foi en sa présence réelle dans nos vies. Les disciples d’Emmaüs sont pour nous des modèles qui peuvent nous inspirer encore aujourd’hui. Leur démarche nous montre comment faire pour rencontrer Jésus à notre tour dans nos vies.
Ce qui frappe au premier abord c’est que les disciples sont en marche vers le village d’Emmaüs. Ils devisent entre eux de ce qui s’est passé. Ils essaient de comprendre. Lorsque le visiteur inconnu s’approche d’eux, ils commencent à expliciter leur peine et leur déception. Les disciples étaient découragés et tristes après la mort de Jésus. Ils ne comprenaient pas ce qui s'était passé et étaient en train de rentrer chez eux lorsque Jésus leur est apparu. Ils ne l'ont pas reconnu au début, mais Jésus a expliqué les Écritures et a partagé un repas avec eux, leur révélant ainsi sa présence réelle.
La toute première étape de notre cheminement spirituel pour rencontrer Jésus dans notre vie consiste à nous mettre en marche nous aussi. Pour faire la rencontre de Jésus, il ne suffit pas de désirer cette rencontre. Il faut se donner la peine de revenir sur notre vie courante. Partager avec d’autres nos aspirations et nos craintes, comme le faisaient les disciples d’Emmaüs. C’est la base de tout cheminement spirituel.
Nous pouvons parfois être découragés dans notre vie de foi. Nous pouvons nous demander si Dieu est réel ou si nous sommes seuls dans ce monde. Mais Jésus nous invite à le chercher et à le trouver dans notre vie quotidienne, dans sa Parole, dans les sacrements et dans les personnes qui nous entourent.
Dans l’écoute de la Parole de Dieu guidée par Jésus lui-même, l’Esprit leur fait comprendre ce qui est arrivé. Ils entrent dans le mystère de l’Alliance de Dieu avec l’humanité. Ils reconnaissent alors que ce Jésus qu’ils ont connu est bien l’Envoyé du Père. Assis à la table pour prendre le repas, leurs yeux s’ouvrent quand ils entendent la bénédiction prononcée par leur Visiteur inconnu jusqu’alors.
À chaque messe, une rencontre particulière avec lui nous est proposée. Comme les disciples d’Emmaüs, nous apportons nos préoccupations, notre vie avec ses hauts et ses bas. Nous nous laissons enseigner par la Parole de Dieu qui est proclamée par les lectures, l’évangile et l’homélie. Puis nous refaisons les gestes du dernier repas de Jésus où dans la foi il se révèle toujours vivant pour nous et pour le monde entier. Alors, comme les disciples d'Emmaüs, nos yeux s'ouvrent... c'est la rencontre... Si nous prenons la peine de suivre le cheminement des disciples d’Emmaüs, nous dirons, nous aussi, «Reste avec nous Seigneur».
En cette période de Pâques, nous sommes appelés à renouveler notre foi et notre confiance en Jésus ressuscité. Nous sommes invités à chercher des occasions de le rencontrer et de le reconnaître dans notre vie quotidienne, à travers la prière, la méditation, la lecture de la Bible et la participation aux sacrements. Lorsque nous ouvrons notre cœur à Jésus, il vient à notre rencontre et nous révèle sa présence réelle.
Que la grâce de Dieu nous aide à reconnaître Jésus ressuscité dans notre vie et à témoigner de sa présence aux autres. Que cette rencontre avec le Christ ressuscité renouvelle notre foi et notre espérance, et nous donne la force de suivre ses enseignements et de vivre en disciples.
II Dimanche de Pâques – A – Dimanche de la Divine Miséricorde
Aujourd'hui, nous célébrons le deuxième dimanche de Pâques, également appelé Dimanche de la Divine Miséricorde. Cette fête est une occasion de réfléchir à la miséricorde insondable de Dieu et de méditer sur la résurrection de Jésus Christ, qui est la preuve ultime de l'amour et de la miséricorde de Dieu pour nous.
Le thème central de ce dimanche est la miséricorde. La miséricorde est l'amour de Dieu qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance. Un amour qui nous est donné sans condition. Dieu nous aime tellement qu'il nous pardonne toujours, même lorsque nous ne le méritons pas, on peut dire qu’il nous aime d’un amour excessif. Il nous donne une nouvelle opportunité, encore et encore. C'est pourquoi Jésus a dit à Sainte Faustine Kowalska: "La miséricorde est le plus grand des attributs divins".
Dans l'évangile d'aujourd'hui, nous entendons l'histoire de Thomas, qui a du mal à croire que Jésus est ressuscité des morts. Il dit : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas". Cependant, Jésus apparaît à Thomas et lui montre ses blessures. Thomas répond alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Cette rencontre de Thomas avec Jésus nous montre que la foi n'est pas toujours facile. Nous pouvons avoir des doutes et des questions, mais si nous sommes ouverts à l'action de Dieu dans nos vies, nous pouvons faire l'expérience de la miséricorde de Dieu. Comme Thomas, nous pouvons reconnaître que Jésus est notre Seigneur et notre Dieu.
Nous sommes tous pécheurs, nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu. La miséricorde est l'antidote à l'orgueil et à l'égoïsme. Lorsque nous recevons la miséricorde de Dieu, nous sommes remplis de gratitude et de reconnaissance. Cela nous amène à être plus humbles, plus aimables et plus généreux envers les autres.
Cependant, pour recevoir la miséricorde de Dieu, nous devons être disposés à la recevoir. Nous devons reconnaître notre péché, demander pardon et être prêts à changer notre vie. Nous ne pouvons pas recevoir la miséricorde de Dieu si nous ne sommes pas prêts à nous repentir et à changer notre comportement.
En ce deuxième dimanche de Pâques, je vous invite à réfléchir à la miséricorde de Dieu et à l'importance de la recevoir et de la donner. Essayons de pardonner à ceux qui nous ont offensés, de nous réconcilier avec ceux avec qui nous avons des différends et d'être plus aimables et plus généreux envers les autres. En faisant cela, nous imitons la miséricorde de Dieu et nous devenons des canaux de sa miséricorde pour le monde. Demandons la grâce de pardonner à ceux qui nous ont blessés et d'être des instruments de sa miséricorde pour les autres.
Bref, Dieu est miséricordieux. Il est prêt à nous pardonner et à nous donner une nouvelle chance, quelle que soit la gravité de nos péchés. Tout ce que nous avons à faire, c'est de nous repentir et de demander pardon. Dieu répondra à notre prière et nous accordera sa miséricorde. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas prendre notre péché au sérieux. Au contraire, nous devons être conscients de nos fautes et chercher à nous améliorer chaque jour.
Que la miséricorde de Dieu soit avec nous tous aujourd'hui et toujours. Amen.
Dimanche de Pâques A
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : «Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur et elle ne peut être isolée de la Passion et du Retour du Christ en gloire. La résurrection n’est pas un prodige fantastique. Elle est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus.
Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre les derniers hommages qui sont de nettoyer son corps, de le purifier et de le remettre en place. Elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle s’en va prévenir Pierre. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus: « Il vit, et il crut ».
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève par la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant. C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe: « Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
En ce Dimanche de Pâques, nous sommes invités à aller au tombeau, nous aussi, et à regarder à l’intérieur. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons dans notre esprit les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité. La seule voie qui nous est accessible, c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique. Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par l’abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». La résurrection de Jésus ouvre la porte des réalités d’en haut à tous. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu et, avec lui, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu. Demandons au Seigneur en ce jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie, un jour de libération. Avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. Comme les chrétiens d’Orient, saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Vendredi Saint - A
Aujourd'hui nous célébrons le jour de la croix victorieuse, d'où Jésus nous a laissé le meilleur de Lui-même: Marie comme mère, le pardon et la confiance totale en Dieu le Père. En ce Vendredi Saint, nous sommes réunis pour commémorer la mort de notre Seigneur Jésus Christ sur la croix. C'est une journée de tristesse et de réflexion, mais c'est aussi une journée d'espoir et de foi.
Nous l'avons entendu dans la lecture de la Passion d'après le témoignage de saint Jean, présent sur le Calvaire avec Marie, la Mère du Seigneur, et les saintes femmes. C'est un récit riche en symboles, où chaque petit détail a un sens. Mais le silence et l'austérité de l'Église, aujourd'hui, nous aident aussi à vivre dans un climat d'oraison, bien attentifs au don que nous célébrons.
Le récit de la Passion de Jésus Christ nous rappelle la douleur et la souffrance qu'il a endurées pour nous sauver. Il a pris sur lui nos péchés et nous a donné une chance de rédemption. La croix est devenue un symbole de l'amour inconditionnel de Dieu pour nous, ses enfants.
Mais ce n'est pas seulement la souffrance de Jésus qui doit nous toucher. Nous devons également réfléchir à notre propre rôle dans cette histoire. Chacun de nous est appelé à suivre les enseignements de Jésus, à vivre selon ses valeurs et à témoigner de son amour pour tous les êtres humains.
Nous devons également nous rappeler que la mort de Jésus n'était pas la fin de l'histoire. Trois jours plus tard, il est ressuscité, vainqueur de la mort et du péché. Sa résurrection nous offre une espérance de vie éternelle et nous montre que rien n'est impossible avec Dieu.
En ce Vendredi Saint, nous sommes invités à méditer sur la souffrance de Jésus et à remercier Dieu pour son amour inconditionnel. Nous sommes également appelés à renouveler notre engagement envers notre foi et à témoigner de l'amour de Dieu dans nos vies quotidiennes.
Jésus, pour nous, est un modèle qu'il faut imiter. Nous devons être des personnes qui aiment jusqu'à se donner et qui se confient au Père en toute circonstance. Voilà qui contraste avec l'atmosphère indifférente de notre société; c'est pourquoi notre témoignage doit être plus courageux que jamais.
Que cette journée de réflexion et de prière nous aide à nous rapprocher de Dieu et à vivre selon ses enseignements. Amen.
Jeudi Saint - A
Chers amis, nous sommes entrés dans la semaine sainte, préparation ultime avant la grande fête de Pâques ! Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer le Jeudi Saint, un jour très spécial dans notre calendrier liturgique. Ce soir, nous nous rappelons la dernière soirée que Jésus a passée avec ses disciples avant sa crucifixion. Ce fut une soirée remplie d'émotions et de symboles importants.
Je m’imagine la pièce où Jésus prend son dernier repas avec ses disciples. Je l’observe avec ses disciples, et j’observe Jésus prendre la tenue de service pour laver les pieds de ses disciples. Que m’inspire une telle attitude ?
Au cours de cette soirée, Jésus a partagé le repas de la Pâque avec ses disciples. Il a pris du pain et l'a béni, en disant : "Prenez et mangez, ceci est mon corps". Puis il a pris une coupe de vin et l'a bénie, en disant : "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance, qui va être versé pour la multitude en rémission des péchés". Ces paroles de Jésus sont devenues pour nous les paroles de l'Eucharistie, la nourriture spirituelle qui nous nourrit tout au long de notre vie.
Mais ce n'est pas tout ce que Jésus a fait ce soir-là. Il a aussi lavé les pieds de ses disciples, montrant ainsi l'importance du service et de l'humilité. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus leur a enseigné que le véritable leadership consiste à servir les autres. J’observe les résistances de Pierre à se laisser laver les pieds. En moi, y-a-t-il aussi des obstacles à me laisser faire ainsi par Jésus? Pourtant, comment avoir part au Christ si je ne le laisse pas ainsi me servir. Je peux choisir de me laisser faire, de me laisser aimer jusqu’au bout par Jésus.
Aujourd'hui est aussi un jour pour demander pardon pour les offenses qui sont commises contre le Saint-Sacrement à travers le monde, pour tous ceux qui ne croient pas à la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie et pour tous ceux qui la reçoivent indignement par ignorance ou par manque de foi.
Le Jeudi Saint est donc un jour de célébration et de réflexion. Nous célébrons l'Eucharistie, ce sacrement qui nous nourrit spirituellement, et nous réfléchissons à l'exemple de service et d'humilité que Jésus nous a donné en lavant les pieds de ses disciples. Jésus a accompli ce geste sur les pieds de ses disciples pour que nous fassions humblement de même.
Je vous invite à passer un peu de temps avec Jésus ce soir au reposoir à Saint Laurent pour accompagner Notre Seigneur sur le mont des oliviers avant sa passion comme il nous l'a demandé. Que cette soirée nous rappelle l'importance de l'Eucharistie dans notre vie et nous inspire de servir les autres avec amour et humilité. Amen.
Bonne nouvelle pour la communauté de la Paroisse Sainte Marie de Billère !
J’ai le plaisir d'annoncer l'arrivée de la communauté syriaque orthodoxe dans notre paroisse à l’Eglise de Notre Dame de la Plaine. Cette communauté est composée principalement de personnes originaires d'Irak qui ont dû quitter leur pays en raison des persécutions subies en raison de leur foi chrétienne.
La communauté orthodoxe apportera une tradition et un héritage spirituel riches, et j’espère que vous serez ravis de les accueillir avec amour et générosité. La communauté orthodoxe disposera de l’église pour ses célébrations liturgiques, dans leur rite propre, ainsi que d’autres activités. Mais l’Eglise Notre Dame de la Plaine reste une église catholique, qui restera toujours ouverte pour la prière des paroissiens qui le souhaitent, et nous continuerons à y célébrer nos offices régulièrement.
L'arrivée de la communauté orthodoxe est un témoignage de la diversité et de la richesse de notre paroisse. En tant que communauté chrétienne, nous sommes appelés à accueillir toutes les personnes et à respecter leurs traditions et leurs croyances. L'arrivée de la communauté orthodoxe nous offre une occasion unique d'en apprendre davantage sur leur foi et de grandir ensemble dans notre compréhension et notre amour de Dieu.
Je sais que je peux compter sur vous tous pour accueillir la communauté orthodoxe avec amour et respect, et de vous joindre à nous dans la prière pour que ce nouveau partenariat enrichisse nos deux communautés.
Que Dieu bénisse notre communauté et la nouvelle communauté orthodoxe.
In Corde Christi
Dimanche des Rameaux A
En ce dimanche des Rameaux, nous célébrons l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, peu de temps avant sa crucifixion et sa résurrection. Les foules se sont rassemblées pour acclamer Jésus, en agitant des branches de palmiers et en criant "Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !"
Mais cette même foule qui l'a acclamé aujourd'hui, sera bientôt celle qui le rejettera et le condamnera à mort. Pourquoi cette foule a-t-elle changé d’avis si rapidement? Parce que leurs attentes étaient différentes de ce que Jésus avait à offrir. Ils voulaient un roi puissant et triomphant, qui les délivrerait du joug romain, mais Jésus est venu pour inaugurer un royaume spirituel et offrir une délivrance bien plus profonde.
Jésus n’est pas venu pour être un roi de ce monde. Il est venu pour établir un royaume spirituel, un royaume où l'amour et la miséricorde seraient les règles suprêmes, où tous seraient aimés, respectés et traités avec dignité.
En agitant les branches de palmiers, les gens ont fait référence à une tradition juive, selon laquelle le Messie promis viendrait sur un âne et serait acclamé par le peuple avec des branches de palmiers. En effet, Jésus est le Messie tant attendu, mais son règne est différent de celui que les gens attendaient. Ce Messie pauvre et humble ira jusqu'à l’extrême en donnant sa vie sur la Croix. Il sera dénoncé, défiguré, abandonné. C’est ce que nous livre le récit de la Passion.
De ce récit, la liturgie nous propose non seulement quelques extraits, mais elle met devant nos yeux l’ensemble des évènements qui vont de la Cène, le dernier repas de Jésus avec les siens, jusqu’à sa mise au tombeau.
Il est important pour nous de réfléchir à nos propres attentes envers Jésus. Parfois, nous avons tendance à vouloir qu'il résolve nos problèmes immédiatement ou qu'il nous donne ce que nous désirons dans notre vie. Cherchons-nous un sauveur qui résoudra tous nos problèmes terrestres ? Ou cherchons-nous un Seigneur qui nous guidera dans notre vie quotidienne, nous donnera la force de surmonter les difficultés et nous montrera comment aimer les autres comme il nous a aimés?
Merci, Seigneur, d'avoir versé telle goutte de sang pour moi. Tu m'as porté avec toi et tu m'as offert au Père. Tu le refais dans cette Eucharistie qui est le mémorial de ta mort et de ta résurrection. Que cette Eucharistie me donne la grâce d’entrer avec toi sur la voie de l'abandon à la volonté de Dieu, sûr de ta présence avec nous dans ces signes du Pain et du Vin consacrés, devenus ton Corps donné et ton Sang versé pour moi et pour le salut du monde.
Jésus est venu pour nous sauver, pour nous libérer de notre péché et nous donner la vie éternelle. En ce dimanche des Rameaux, demandons à Jésus la grâce de reconnaître sa véritable mission et de suivre humblement ses pas. Puissions-nous accueillir Jésus dans nos vies comme notre vrai roi et Seigneur, prêts à lui obéir et à le servir de tout notre cœur. AMEN
V Dimanche de Carême A
Aujourd'hui, en ce cinquième dimanche de Carême, nous sommes appelés à réfléchir sur le thème de la résurrection et de la vie éternelle.
Chers frères et sœurs, nous approchons de la fin de notre période de jeûne et de réflexion. La lecture de l’Evangile d'aujourd'hui nous rappelle la puissance de la résurrection. Dans l'Évangile selon saint Jean, nous entendons l'histoire de la résurrection de Lazare. Jésus arrive à Béthanie où Lazare, son ami, est mort et enterré depuis quatre jours. Marthe et Marie, les sœurs de Lazare, sont en deuil et leur douleur est grande. Jésus voit leur peine et, profondément ému, il pleure avec elles.
Mais Jésus ne reste pas dans la tristesse. Il appelle Lazare hors du tombeau et Lazare sort, vivant et ressuscité. Cette histoire nous rappelle que Jésus est le chemin, la vérité et la vie, et que ceux qui croient en lui ne mourront jamais.
Lorsque Jésus a appris que son ami Lazare était mort, il est allé à son tombeau et a ordonné à Lazare de sortir de la tombe. Lazare est sorti de sa tombe, ressuscité par la puissance de Jésus. Ce passage de l’évangile est un rappel puissant que la mort n'est pas la fin. La vie éternelle est possible pour tous ceux qui croient en Jésus Christ.
Nous avons tous perdu des êtres chers et nous avons tous connu la douleur de la séparation. Mais comme Marie et Marthe, nous pouvons trouver la paix et la consolation dans la foi, trouver la force de continuer à avancer, en sachant que la vie éternelle nous attend. Ce qui me frappe lors des funérailles que je célèbre, c’est l'idée erronée que la messe funèbre est un hommage en l'honneur de la personne décédée. L'honneur n'appartient qu'à Dieu et c'est précisément ce que nous faisons chaque fois que nous célébrons la messe.
Dans ce monde confus dans lequel nous vivons, nous avons perdu de vue le vrai sens de la vie et de la mort, allant même jusqu’à banaliser la liturgie funèbre pour atténuer la douleur que nous cause l'inconnu, créant un spectacle païen qui n'a rien à voir avec notre foi chrétienne. Nous pouvons être tentés de considérer la mort comme la fin de tout. Nous pouvons avoir peur de ce qui se passe après notre mort. Mais la résurrection de Lazare nous rappelle que la mort n'est pas la fin de tout. Il y a une vie éternelle qui nous attend si nous croyons en Jésus Christ.
La résurrection de Lazare est un rappel de l'espoir que nous avons en Jésus Christ. C'est un rappel que nous ne sommes pas seuls dans notre douleur, mais que Jésus est avec nous, prêt à nous guider et à nous soutenir. La mort n'est pas la fin de tout, la vie éternelle est possible pour tous ceux qui croient en lui.
En cette période de Carême, nous sommes appelés à nous concentrer sur notre relation avec Dieu. Nous sommes appelés à nous repentir de nos péchés et à chercher la miséricorde et le pardon de Dieu. Nous sommes également appelés à méditer sur la mort et la résurrection de Jésus Christ, qui nous donne l'espoir de la vie éternelle.
Que ce Carême nous rappelle la puissance de la résurrection et nous incite à chercher une vie pleine de foi et de confiance en Dieu. Trouvons la force de continuer à avancer, sachant que la vie éternelle nous attend. Amen.
IV Dimanche Carême A
Nous sommes à mi-chemin du Carême et l'évangile sur lequel nous méditons aujourd'hui nous interroge sur le même thème que la semaine dernière, la Conversion. Dimanche dernier, le Christ se présente comme une eau vive et aujourd'hui il nous dit qu'il est la Lumière du monde, dans les deux cas il parle de la grâce. Aujourd'hui, nous célébrons le quatrième dimanche de Carême, connu sous le nom de "dimanche de la joie" ou domenica de laetare en latin.
Le thème principal de la liturgie d'aujourd'hui est la lumière. Dans l'évangile, Jésus guérit un homme aveugle-né en lui donnant la vue, et dans la première lecture, nous entendons comment Dieu a choisi David comme roi d'Israël, pour qu’il soit lumière des nations. La lumière est un symbole puissant de la présence de Dieu dans nos vies. Elle représente la vérité, la connaissance et la sagesse, ainsi que la bonté et l'amour. Comme chrétiens, nous sommes appelés à être des porteurs de lumière dans le monde, à partager la lumière de l'amour de Dieu avec ceux qui nous entourent.
Mais souvent, nos vies sont obscurcies par le péché et l'ignorance. Nous pouvons devenir aveugles à la présence de Dieu dans nos vies et dans le monde qui nous entoure. Comme l'aveugle-né dans l'évangile d'aujourd'hui, nous avons besoin que Jésus nous donne la vue, qu’il ouvre nos yeux à la lumière de sa présence.
Nous pouvons parfois être aveugles à nos propres péchés. Nous pouvons penser que nous n'avons rien à nous reprocher ou que nous sommes justes. Mais c'est une illusion dangereuse. Comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, "nous avons tous péché et sommes privés de la gloire de Dieu". Nous devons être humbles et reconnaître nos fautes afin de pouvoir recevoir la guérison de Dieu.
La bonne nouvelle est que Jésus est toujours prêt à nous guérir et à nous donner la vue. Tout ce que nous avons à faire est de lui demander humblement de nous aider à voir la vérité et la beauté de son amour. Nous devons aussi être prêts à faire notre part pour suivre ses enseignements et vivre dans la lumière de son amour.
En cette quatrième semaine de Carême, nous sommes donc appelés à approfondir notre relation avec Dieu et à nous tourner vers lui pour la guérison de nos péchés. Demandons à Dieu de nous donner la grâce de la repentance et de la conversion, afin que nous puissions voir la vérité sur nous-mêmes et recevoir la guérison spirituelle dont nous avons besoin.
Que notre Carême, éclairé par les paroles et les exemples de Jésus que la liturgie nous propose, nous donne une foi encore plus agissante et vivante. Chaque jour, prenons un moment pour lui dire qu’il est celui qui nous éclaire et que nous désirons le suivre généreusement. Ravivons en nous le don reçu au baptême, cette flamme qui risque parfois d'être étouffée. Nourrissons-la de la prière et de l'amour du prochain.Personnes limitées, pécheurs, les aveuglements nous guettent toujours, mais nous pouvons compter sur la grâce du Christ pour nous donner ou nous redonner la lumière intérieure qu’il est venu apporter au monde.
Que Dieu vous bénisse tous.
III Dimanche de Carême AChers frères et sœurs en Christ, aujourd'hui, en ce troisième dimanche de Carême, nous sommes rappelés à l'importance de la réflexion sur soi et de la repentance. Le Carême est un temps de réflexion, un temps pour examiner nos propres vies et les façons dont nous avons manqué à la volonté de Dieu. C’est un temps de renouveau, un temps pour tourner le dos à nos péchés et nous concentrer sur le grand sacrifice que Jésus a fait pour nous.
Dans l'évangile d'aujourd'hui, nous entendons parler de la rencontre de Jésus avec une femme samaritaine. Jésus lui demande de l'eau, et à travers leur conversation, Il lui révèle qu'Il est le Messie. La femme est émerveillée par les paroles de Jésus et va partager la nouvelle avec d'autres dans son village. Au début, la femme hésite à parler à Jésus, car elle sait que les Juifs et les Samaritains ne se fréquentent pas habituellement. Cependant, Jésus brise cette barrière et lui parle avec gentillesse et compassion. Il lui offre de l'eau vive, qui étanchera sa soif pour toujours.
Cette rencontre entre Jésus et la femme samaritaine nous enseigne sur le pouvoir transformateur de l'amour de Dieu. Comme la femme au puits, nous pouvons avoir des moments de doute ou de scepticisme, mais lorsque nous rencontrons Jésus, nos vies peuvent être changées pour toujours. Peu importe qui nous sommes ou ce que nous avons fait, l'amour de Dieu est toujours disponible pour nous. Nous devons simplement le demander et l'accepter avec un cœur ouvert.
Pendant ce Carême, nous sommes appelés à examiner nos propres vies et à identifier les domaines dans lesquels nous devons tourner le dos au péché et nous tourner vers Dieu. Comme la femme samaritaine au puits, nous pouvons nous sentir hésitants ou indignes, mais nous devons nous rappeler que l'amour de Dieu est inconditionnel et toujours disponible pour nous.
Dans ce Carême, ouvrons nos cœurs au Christ et cherchons Sa présence dans nos vies. Soyons ouverts aux façons dont Il nous appelle à tourner le dos au péché et à chercher Sa miséricorde et Son pardon.
Prenons le temps de réfléchir sur nos vies et offrons nos faiblesses à Dieu dans la prière. Cherchons l'eau vive que Jésus offre et permettons-lui de nous transformer en la meilleure version de nous-mêmes. Que nous continuions à lutter pour la sainteté et que nous gardions toujours nos yeux fixés sur Dieu. Puissions-nous être comme la femme samaritaine, remplis d'émerveillement et de joie par la présence du Christ dans nos vies. Que cette messe nous fasse aller de l’avant, renouvelés dans notre foi et engagés à la vivre en parole et en vérité.
II Dimanche Carême AChers frères et sœurs, alors que nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer le deuxième dimanche de Carême, nous sommes invités à cheminer avec le Christ sur la voie de la sainteté. Les lectures de la liturgie nous rappellent la puissance transformatrice de l'amour de Dieu et nous mettent au défi d’approfondir notre relation avec Lui.
Dans la première lecture, nous entendons l'histoire d'Abraham, qui a été appelé par Dieu à quitter sa patrie et à voyager vers une nouvelle terre. Cette décision a dû être difficile pour Abraham, car il laissait derrière lui tout ce qu'il connaissait et aimait. Mais Abraham a eu confiance en la promesse de Dieu et a été récompensé pour sa fidélité. De même, Dieu nous appelle à avoir confiance en son plan pour nos vies, même lorsque cela peut nous demander de laisser derrière nous des choses familières et confortables. Cela peut signifier renoncer à certaines habitudes ou attitudes qui entravent notre croissance spirituelle.
Dans l'évangile, nous entendons l'histoire de la Transfiguration de Jésus. Cet événement révèle la nature divine de Jésus et nous montre qu'il est le Fils de Dieu. La voix du Père se fait entendre de la nuée, affirmant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection ; écoutez-le." Nous aussi, nous sommes appelés à écouter Jésus, à suivre ses enseignements et à nous tourner vers lui de tout notre cœur.
Comment pouvons-nous appliquer ces lectures à nos propres vies ? Peut-être pouvons-nous nous poser les questions suivantes : Quelles sont les choses dans nos vies que nous devons laisser derrière nous pour suivre le Christ de manière plus étroite ? Quelles sont les étapes que nous pouvons suivre pour écouter Jésus et approfondir notre relation avec Lui ?
Parmi les moyens d’y parvenir, citons la prière, le jeûne et les actes de charité. Pendant cette saison de Carême, prenons le temps de réfléchir sur notre relation avec Dieu et suivons ses conseils sur la manière dont nous pouvons grandir dans notre foi. Cherchons également des moyens de servir les autres, surtout ceux qui sont dans le besoin.
Laissons-nous inspirer par la foi d'Abraham et la révélation de la nature divine de Jésus dans la Transfiguration. Ayons confiance dans le plan de Dieu pour nos vies et cherchons à suivre Jésus de manière plus étroite chaque jour. Que Dieu nous bénisse et nous guide sur notre chemin vers la sainteté.
Laissons-nous transfigurer au cours de cette messe. Sortons d'ici heureux d'avoir rencontré l'amour. Que cette Eucharistie nous aide de plus en plus à resplendir à notre façon comme Jésus qui n’a eu d’autre souci que d’aller vers les autres, d’aimer ses frères et sœurs en se donnant totalement, comme il le fait encore aujourd'hui dans cette Eucharistie où nous partageons son Corps et son Sang.
I Dimanche Carême A
Les lectures de ce premier dimanche du Carême nous présentent le récit de la tentation de Jésus au désert. On y ajoute dans la première lecture celui du péché d’Adam. Ces deux récits ont comme cadre deux lieux où se joue un drame semblable.
Le premier lieu, celui dont nous parle la première lecture, est le jardin d’Éden. Ce jardin créé par Dieu, selon le récit de la création que l’on trouve dans le livre de la Genèse, devient, dans notre récit, le jardin de la tentation. Adam va franchir les limites inscrites par Dieu lui-même en cédant au tentateur sous la forme d’un serpent. La tentation de se prendre pour Dieu sera plus forte que son attachement à son créateur. Il désire se faire égal à Dieu et c’est le drame. Il en paiera les conséquences, entraînant avec lui toute sa descendance. Par lui, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, le péché est entré dans le monde dès les origines.
Regardons maintenant le désert où se retire Jésus. Le désert est lui aussi le lieu de la tentation. Dans l’histoire d’Israël on voit le peuple juif succomber plusieurs fois à l’idolâtrie au cours de son séjour au désert. Le désert est ainsi un lieu où se joue le combat entre Dieu et Satan.
En se retirant au désert, Jésus accepte d’entrer dans ce combat, d’affronter le tentateur directement. Après quarante jours, celui-ci survient et le récit nous raconte les trois approches choisies et le refus radical de Jésus de se laisser entraîner à mettre Dieu de côté comme Adam. Au contraire, il manifeste sa totale obéissance à Dieu et ainsi, par l’obéissance d’un seul, la multitude sera rendue juste comme le dit saint Paul. Rien ne pourra remettre en cause ce oui de Jésus qui est vainqueur du tentateur au désert.
Comment se manifeste la victoire de Jésus ? Les trois tentations décrites nous ramènent à trois tendances de notre nature humaine, sources d’innombrables déroutes, de conflits et de misères. Ces tendances sont toujours à l’œuvre et Jésus les affronte parce qu’en lui c’est nous aussi qui sommes soumis aux avances de l’Adversaire.
La première tentation est représentée par la faim. Sans nourriture pas de vie. Elle est nécessaire pour la conservation de la vie. Et le tentateur prend appui sur ce besoin inné dans l’humain pour le replier sur lui-même et lui fermer la porte du désir de transcendance, de l’invisible. Jésus est radical dans sa réponse : «L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».
La seconde tentation fait appel à un orgueil démesuré, la vaine gloire, pour que Jésus se confronte à Dieu : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ». Et cette fois encore, Jésus répond au tentateur en disant « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».
La troisième tentation est celle du pouvoir sous toutes ses formes représenté par les « rois de la terre ». Et pour la troisième fois, Jésus se réclame de la Parole de Dieu pour repousser cette tentation : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte ».
Saint Paul explique aux chrétiens de Rome que Jésus est le seul et unique Sauveur d’un monde qui s’est perdu dans le péché et la mort. C’est Jésus, Fils de Dieu parmi ses frères et sœurs, qui sera le nouvel Adam et c’est par lui que toute créature sera réconciliée avec Dieu. Le début d’un nouveau Carême qui est toujours une montée vers Pâques est l’occasion pour nous de nous laisser entraîner dans le mouvement du Mystère du Salut que nous recevons en Jésus.
Comme on nous l’a dit mercredi dernier, le jour du Mercredi des Cendres, « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile». Que notre Eucharistie aujourd'hui soit un moment de recueillement spécial et qu’elle nous aide à marcher avec une ardeur renouvelée en union avec Jésus, Celui qui est pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie.
VII Dimanche ordinaire A
Nous sommes ramenés par les paroles de l’Évangile dans une époque et une culture qui nous sont bien étrangères. La première série d’exemples de comportements recommandés par Jésus a trait à la vengeance. Jésus cite le dicton de son temps « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce dicton référait à la Loi de Moïse soucieuse de justice. Lorsqu’on avait été lésé, il était normal de répondre à cette injustice par des représailles qui visaient à rétablir l’équilibre rompu.
Jésus ici va plus loin que cette voie de justice et d'égalité. Il témoigne de l’état d’esprit qui vient du Père du ciel, où la justice ne représente pas tout l’univers du disciple. La justice se complète avec l’amour et le partage gratuit. Ces gestes manifestent que le monde de Jésus ne se construit pas uniquement sur des rapports de justice mais sur des rapports qui la dépassent, où l'amour donne aux disciples un élan qui va au-delà de ce qui est vécu habituellement.
Dans la seconde partie de l’évangile, Jésus utilise la même méthode d’enseignement pour parler de l’amour des ennemis. Il commence par rappeler un autre dicton «Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi». Jésus proclame ses recommandations: «Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent». Pour bien comprendre ces invitations, il faut les placer sous un éclairage nouveau. Le contexte où se situe Jésus est totalement différent de celui de l'Ancien Testament. Il repose sur la révélation faite par Jésus à ses disciples qu’ils sont les fils et les filles du Père du ciel, un Père qui se penche avec amour et miséricorde sur tous, les méchants et les bons.
Les comportements du disciple de Jésus ne peuvent se limiter à ce que font les païens et les juifs pieux. Ils se doivent de témoigner que tous ceux qu’ils rencontrent seront toujours vus comme un frère ou une sœur, quelles que soient leur race, leur culture ou la couleur de leur peau. Il n’y a pas d’exclusion dans le Royaume de Dieu.
Dans ce passage de l'évangile de Matthieu, Jésus donne sept exemples concrets de comportements pour ses disciples : 1) ne pas riposter au méchant; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre, 2) si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau, 3) si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui, 4) à qui te demande, donne, 5) à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos, 6) aimez vos ennemis, 7) priez pour ceux qui vous persécutent!
Ces exemples que Jésus donne ne se comprennent que si l’on se rappelle que le disciple imite Dieu, son Père, dans ses comportements et que ceux-ci se doivent d'être imprégnés de sa mentalité. Jésus le note dans une phrase-choc en concluant lorsqu'il dit «Vous, donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait».
Cette perfection est l’entrée dans un mode de vie qui est celui de Dieu, où l’amour a la première place, car comme dit saint Jean «Dieu est Amour», et puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres». Jésus nous incite à nous mettre en chemin, à manifester autour de nous l’amour du Père et aussi à prendre conscience de nos limites et de notre péché. Nous sommes passés de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, mais nous avons à incarner ce passage dans la vie quotidienne.
Les sept exemples que Jésus nous donne aujourd'hui ne sont qu’un commencement. Que cette messe nous unissant au Christ toujours vivant, nous aide à vivre à sa suite de plus en plus et de mieux en mieux en fils du Père du ciel comme nous le sommes vraiment. Mercredi prochain, nous commençons une retraite de conversion de quarante jours au cours de laquelle nous tenterons de modifier notre chemin vers la maison du Père. Recevoir les cendres est le signe public que nous voulons changer et que nous sommes prêts à méditer dans le désert pour ressusciter avec le Christ.
VI Dimanche ordinaire A
Aujourd’hui nous avons une série d’admonestations qui commencent par «Vous avez appris qu’il a été dit » et qui se continuent par « Et moi, je vous dis ». Cette présentation est typique de la prédication de Jésus pour capter l’attention des personnes qui l’écoutaient avec des phrases-chocs sous forme de contrastes faciles à retenir.
Ces mots ouvrent la porte sur deux façons de voir nos rapports avec Dieu et qui sont bien illustrées par les deux exemples de l’Evangile.
Jésus nous parle de la relation avec Dieu, d'un dessein de salut de Dieu pour son peuple qu'il vient mener à son accomplissement. «Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir».
La Loi Ancienne que Jésus appelle la Loi et les Prophètes contient en germe la Loi Nouvelle, mais la Loi Ancienne en elle-même est incomplète. Elle va trouver sa plénitude en Jésus, le Fils bien-aimé auquel conduit toute la Loi et les Prophètes.
Loin de nous couper de l’Ancien Testament qui est la Loi Ancienne, le Nouveau Testament qui est la Loi Nouvelle le prolonge et nous y replonge continuellement. C’est pourquoi Jésus peut dire «Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux». Il y a une continuité dans le Dessein de Dieu qui est annoncé et préfiguré dans l’Ancien Testament et qui est réalisé en plénitude dans le Nouveau par Jésus.
Les chrétiens dans leur fréquentation de la Bible, après y avoir ajouté le Nouveau Testament qui comprend les évangiles, les lettres de saint Paul, de saint Jean, de saint Pierre et de saint Jacques ainsi que le livre de l’Apocalypse, n’ont pas rejeté les livres de l’Ancien Testament. Ils les ont gardés en les lisant de façon nouvelle comme on le fait couramment dans la prière avec le livre des Psaumes. On les a « christianisés » pourrait-on dire.
Ce qui s’appliquait au peuple d’Israël a été appliqué au Peuple de Dieu que nous sommes, au Corps du Christ qu’est l’Église. Et ainsi, nous nous en servons pour guider notre route et notre prière. Quoiqu' incomplets, ces livres éclairent l’accomplissement et la plénitude que Jésus a apporté à l’histoire d’amour d’un Dieu qui agit dans notre histoire. Jésus met l’accent sur ce qui est intérieur et non ce qui est extérieur. La loi Nouvelle est la loi de l’Esprit qui est donnée à tous ceux qui se mettent à la suite de Jésus comme les premiers disciples l'ont fait.
Aujourd’hui demandons au Seigneur de redécouvrir le goût de sa Parole toujours vivante pour que nous puissions observer tous les commandements comme le souhaite Ben Sira le Sage dans la première lecture : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Laissons donc grandir dans nos cœurs, par l’action de l’Esprit Saint, la semence de la Parole déposée en nous au Baptême et entretenue par les sacrements dont l’Eucharistie à laquelle nous participons.
Demandons au Seigneur de nous faire progresser de plus en plus dans la connaissance de la Loi Nouvelle et de nous aider à la mettre en pratique, car « heureux ceux et celles qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique ». Comme le dit si bien Ben Sira le Sage « Il dépend de toi de rester fidèle ».
V Dimanche ordinaire A
Dans ce passage du Discours de Jésus sur la montagne, les disciples se sont focalisés sur deux mots : « sel » et « lumière ». Un des moyens que les premiers chrétiens ont mis en place pour assurer la transmission de cet héritage se trouve dans la célébration liturgique du Baptême. Lors du baptême d’un enfant ou d’un adulte, le célébrant, après le geste de verser l’eau sur le front de la personne qui est baptisée, remet aux parents, au parrain et à la marraine un cierge qui symbolise la lumière de la foi reçue. Et jusqu’au Concile Vatican II, on avait aussi, avant le geste du Baptême, celui de l’imposition de quelques grains de sel dans la bouche du futur baptisé pour rappeler ainsi qu’il avait à devenir le sel de la terre.
Les disciples de Jésus qui ont accepté cet héritage les invitant à être le sel de la terre et la lumière du monde ne l’ont pas fait pour leur propre gloire dans un esprit de vanité ou d’ostentation. Ils l’ont fait pour que Dieu soit ainsi glorifié par ceux et celles qui les entouraient. Aucune prétention de supériorité, mais la conscience de partager un don à nul autre pareil, celui d’être disciple de Jésus, frères et sœurs du Fils bien-aimé et de porter la Bonne Nouvelle que ce don ne leur est pas réservé, mais qu’il est proposé à tous.
Le parcours des disciples qui sont « sel » et « lumière » ne peut se réaliser que s’ils sont convaincus qu’ils ne sont que les reflets de Celui qui est le « Vrai Sel » et la « Vraie Lumière». Qu’ils se gardent de s’approprier ce qu’ils ont reçu. Qu’ils regardent celui qui s’est fait le Serviteur de tous. Qu’ils s’exercent à laver les pieds de leurs frères et sœurs comme leur Maître leur en a donné l’ordre le Jeudi Saint en disant après l’avoir fait à ses apôtres « Faites de même vous aussi ».
La première lecture du prophète Isaïe met en avant cette dynamique du service lorsqu’il dit aux Hébreux : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, et ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore »
Ce chemin du service qui rend les disciples « sel » et « lumière » à la suite de Jésus, se vit en s’appuyant non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de l’Esprit comme le dit saint Paul aux Corinthiens dans la 2e lecture.
L’invitation de Jésus retenue par les premiers chrétiens est toujours actuelle. Notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui, sans orgueil ni vanité, auront le courage d’afficher leur choix de vie à la suite de Jésus. Ils le feront de diverses façons, mais toujours, ils auront à cœur de témoigner du message reçu de Jésus qui se concentre dans le commandement de l’amour «Aimez-vous les uns les autres».
Leur engagement de foi derrière Jésus fera qu’ils seront de plus en plus le sel de la terre et la lumière du monde. Des questions se poseront : Jusqu’où aller ? Aller jusqu’au martyre? Beaucoup l’ont fait. Certains rendent témoignage par une vie transformée par la présence vivifiante de l’Esprit de Dieu, d’autres se sont lancés dans des œuvres de toutes sortes ou des projets missionnaires. Notre monde attend la manifestation de la gloire de Dieu qui lui offre la vraie vie et l’amour en plénitude.
IV Dimanche ordinaire A
Les Béatitudes inaugurent un grand entretien que présente saint Matthieu dans son évangile et qu'on a appelé le «Discours sur la montagne». Les «Béatitudes» sont la porte d’entrée dont les prochains dimanches nous présenteront des extraits. Ce matin, laissons-nous interpeller par les paroles de Jésus au début de son entretien dans lequel il nous livre ce qui, pour lui, est l’essentiel de son message.
Notons tout d’abord le caractère non seulement percutant mais à contre-courant de ces paroles. Dans une perspective humaine à courte vue, comme il arrive souvent, le bonheur se retrouve dans les possessions de toutes sortes, dans la reconnaissance sociale, et dans la réussite à tous les niveaux. Jésus prend la contrepartie de cette vision et proclame heureuses les personnes qui sont pauvres de cœur, celles qui pleurent, celles qui ont faim et soif de justice, celles qui sont persécutées. Avouez que c’est un message qui renverse nos façons habituelles de voir. Et pourtant, Jésus en fait la base de sa prédication du Royaume de Dieu parmi nous.
Jésus lui-même est l’Envoyé du Père des cieux pour nous révéler sa bonté, son amour et sa miséricorde. Il apporte un message d’amour universel destiné d’abord aux humbles et aux petits, comme l’annonce le prophète Sophonie dans le texte de la première lecture.
Notre Dieu ne se présente pas comme un Maître souverain, éloigné et distant. Il s’incarne dans la vie de Jésus et à travers Lui il prend nos misères et nos faiblesses sur ses épaules. Il se fait proche. Le message de Jésus est avant tout la révélation d’un Dieu bon et miséricordieux qui se préoccupe de chacun et chacune de nous avec attention et avec amour, car c'est le cœur de l’Évangile annoncé par Jésus, de la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus
Ainsi, en commençant sa prédication en Palestine, Jésus pose au point de départ ce qui doit servir de vision fondamentale pour tout le reste. Il le fait dans des phrases qui sont restées célèbres au cours des siècles malgré leur formulation surprenante. Jésus emploie «heureux» ou «bienheureux» pour désigner ceux qui sont le plus loin des réussites humaines habituelles. Ils sont «heureux » parce que dans leurs situations particulières, ils vivent la présence de Dieu qui est avec eux, qui les console et qui est déjà agissante dans leur vie.
Au lieu de lire ces maximes comme des promesses de récompense à venir, lisons-les plutôt comme des réalisations à chérir et à privilégier dans le temps présent. Les béatitudes sont en quelque sorte la carte d’identité du chrétien, ce qui l’identifie comme disciple de Jésus.
Laissons-nous habiter, dans cette Eucharistie, par la présence vivifiante de Jésus qui est au cœur de notre vie et de la vie de l’Église. C’est en le suivant avec confiance et en nous laissant remuer par ses paroles que les Béatitudes seront l'inspiration de nos vies et que nous développerons, de plus en plus, un regard nouveau sur nos frères et sœurs à l’image de celui de Dieu notre Père. Avec Jésus, je rends grâce de ce qui me rend heureux. Que notre célébration soit l’occasion de nous réjouir avec Toi Seigneur, et de partager ensemble l’allégresse de vivre dès aujourd’hui de la vie du Royaume.
III Dimanche ordinaire A
Pendant environ trente ans, la divinité de Jésus est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mû par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu.
L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique. Capharnaüm était, au temps de Jésus, un carrefour de commerce, une ville très cosmopolite. Outre les juifs, des Romains, des Syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.
Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, vers les nations païennes. Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre, de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre. À ce portrait de Jésus s’ajoute le récit de la vocation de Pierre et André, de Jacques et Jean, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des «pêcheurs d’hommes».
Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus, au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine, se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au long de son ministère.
Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Matthieu, des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait. Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission: «le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au long de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent.
Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples. Il le fait par une convivialité de tous les instants. Il le fait par des moments de feu comme la Transfiguration. Il le fait par une mort qui les déstabilisera au plus haut point.
Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. Laissons-nous habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a tant besoin de son message d’amour et de miséricorde.
II Dimanche ord A
L’évangile de saint Jean ne raconte rien de la vie de Jésus avant sa rencontre avec son cousin Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain. Ce qui nous est présenté aujourd’hui au début du récit de la vie et de la prédication de Jésus, c’est le moment où la vie de Jésus a pris un tournant qui sera sans retour en arrière et qui le mènera jusqu’à la Passion où il mourra sur la croix pour ressusciter trois jours plus tard. Regardons d’un peu plus près ce qu’a été ce tournant fondamental dans la vie de Jésus. Je me représente la scène et j’essaie de regarder Jésus qui vient vers Jean. Qu’y a-t-il à voir ? Comment je l’imagine ? Je demande la grâce de voir Jésus venir à ma rencontre dans les échanges et les actions de ce jour.
Nous savons par les autres évangélistes, notamment saint Luc, que Jésus a été élevé à Nazareth auprès de son père, Joseph, et de sa mère, Marie, et avec la nombreuse parenté dont parlent les évangiles. Il semblerait qu’il soit demeuré avec ses parents comme un bon enfant juif. Il exerçait le même métier que son père Joseph : le métier de charpentier.
Qu’est-ce qui va l’amener à quitter Nazareth pour venir se faire baptiser par Jean-Baptiste? On peut penser qu’après une bonne réflexion et un bon discernement, il décide, en ces jours où il entend parler de son cousin qui prêche sur les bords du Jourdain, de prendre son courage à deux mains, pourrait-on dire, et de se lancer sans filet de secours, de s'engager dans un tournant où il accepte d’avance de ne revenir en arrière sous aucun prétexte.
Nous avons donc devant nous un homme mûr, dans la trentaine, qui décide par lui-même de se manifester comme serviteur de Dieu. Ce qui est différent ce sont les résultats immédiats de cette décision que l’évangile nous présente.
« C’est lui le Fils de Dieu ». Le jeune juif de Nazareth, venu humblement se consacrer à Dieu, entend cette révélation extraordinaire. Le tournant qui l’a amené sur les bords du Jourdain prend une direction qui lui donne un éclairage nouveau sur ce qu’il est et ce que Dieu attend de Lui. Ces mots résonnent pour lui comme quelque chose qu’il sentait en lui depuis longtemps. Ils sont une confirmation de ce qu’il vit dans son être profond. Il s’agit ici d’un tournant qui touche l’être même de la personne. Son être est profondément touché. Il l’est au point où il sera pour toujours consacré à faire la volonté de son Père et à la manifester à ses contemporains et au monde entier par ses disciples après la Pentecôte.
Le jeune juif de Nazareth s’est transformé en un homme qui se sent investi par l’Esprit de la mission de révéler au monde l'amour d’un Dieu Père qui amènera à leur achèvement les promesses de l’Alliance faite avec Abraham, Isaac et Jacob, avec le peuple d'Israël. Son message ira jusqu’à provoquer des peurs, voire même des oppositions. C’est ce qui se passera au cours des années de la vie publique et de la prédication de Jésus, comme nous le verrons dans les dimanches qui viennent, avant de culminer dans le drame de la Passion où l’Agneau sera immolé.
Sommes-nous prêts nous aussi à prendre les tournants que Dieu nous prépare? Ils peuvent être de toutes sortes: réconciliation, pardon, acceptation d’une maladie, d’une diminution, de la mort, de l’incompréhension. Que le Corps et le Sang du Christ partagés en communauté nous rendent de plus en plus ouverts aux tournants auxquels la vie nous amène, car l’Esprit de Jésus sera toujours là et notre abandon permettra à Dieu de transformer ce qui doit l’être car, comme le dit si bien le prophète Isaïe, c’est Lui qui nous a façonnés de toute éternité.
Dimanche de l’Epiphanie – Année A
C’est aujourd’hui la Fête des Rois, c’est la fête liturgique de l’Épiphanie ou manifestation du Christ aux nations comme le souligne si bien la première lecture. En écoutant l’histoire des Rois mages que raconte saint Matthieu (l’évangile ne parle que de « mages », mais la tradition les a appelés « Rois mages »), on est frappé par la présence d’une étoile qui les guide.
On a ici trois grands personnages. Ils sont présentés comme venant de très loin avec des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils sont présentés comme des hommes de foi. Ils sont présentés comme des chercheurs de Dieu. Et pour les guider, il y a cette lumière d’une étoile qui disparaît parfois comme lorsqu’ils rencontrent Hérode, et qui réapparaît ensuite pour s’arrêter à l’endroit où ils pourront reconnaître dans un enfant avec sa mère et son père le don de Dieu pour le monde.
Cette étoile qui s’arrête sur le lieu où Dieu s’est manifesté au monde dans son Fils devenu un enfant comme les autres n’est pas seulement une lumière extérieure, elle est aussi une lumière intérieure. Les rois mages sont les premiers disciples de Jésus. Ils seront changés pour toujours par cette rencontre.
En effet, c’est un des message importants de ce récit des Rois mages : «Regardez l’étoile de vos cœurs ». Dieu répand par Jésus une lumière dont le monde et chacun de nous avons besoin. Sans ce don d’une lumière intérieure, où irions-nous?
Déjà dans cet enfant que les mages adorent et auquel ils offrent leurs présents, la lumière de Dieu se manifeste pour ceux qui sont proches comme Marie, Joseph et les bergers et pour ceux qui viennent de loin comme les Rois mages. Cette lumière n’a pas de frontière.
Il y a pour chacun de nous une lumière intérieure qui est l’«étoile de nos cœurs». C'est la lumière de Dieu qui est offerte à toutes les nations. Cette lumière de Dieu, c’est en regardant l’« étoile dans nos cœurs » qu’on la découvre. C'est ce que les Rois mages ont fait en marchant et en cheminant.
Les mages ne sont pas restés renfermés dans leur science, dans leurs connaissances ou dans leurs positions. Ils se sont mis en marche avec les risques inhérents. Ils se sont dépouillés de ce qui n’était pas nécessaire. Et une fois que les rois ont vécu la rencontre avec l’Enfant-Jésus, ils reviennent à leurs occupations, transformés pour la vie. Ils seront des témoins et des messagers de l'amour de Dieu pour les nations.
C’est ce qui nous arrive sur notre route de croyants aujourd’hui. La foi est notre étoile. Avoir la foi, c’est accepter de prendre des risques. C’est être attentif aux événements pour discerner la présence de Dieu qui est près de nous bien souvent et que nous ne voyons pas.
Nous sommes tous comme les Rois mages. Nous avons rencontré Jésus dans la crèche. Il nous invite non seulement à le regarder mais à le quitter pour aller partager ce qui nous inspire et nous fait vivre comme disciples de Jésus. Le soutien de la communauté nous est assuré dans cette mission. C’est ce que nous nous redisons lorsque nous partageons, chaque dimanche, le Corps et le Sang du Christ. « Allez dans la paix du Christ ». Cet envoi final est une bien belle invitation: choisir de vivre de la paix que le Seigneur nous donne au cœur du monde où il nous envoie. Dans les temps qui viennent, laissons-nous habiter par cette paix et demandons-la chaque jour car elle est aussi précieuse que le pain quotidien.
Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu
Nous terminons aujourd’hui l’octave de Noël. Et c’est aussi le premier jour de la nouvelle année et l’occasion pour nous de demander à Dieu ses bénédictions. C’est enfin la solennité de Marie, Mère de Dieu. Une grande page s’ouvre devant nous, pleine de promesses. C’est ce que nous offrons en Eglise avec Marie. A l’image des bergers, confiants et croyant en la parole qui leur fut dite, approchons-nous de Jésus qui s’est fait proximité et qui s’offre à nous chaque dimanche. A l’image de Marie, apprenons à ouvrir notre cœur, à être disponibles ensemble à l’Esprit, à aimer Jésus et nos frères. Quels événements se produiront dans nos vies personnelles: maladies, joies, départs, deuils etc, ou dans le monde : affrontements, cataclysmes, guerres, remontées économiques peut-être, prospérité? Essayons de voir dans quel esprit nous allons vivre cette nouvelle année.
Vivre une année nouvelle de façon aisée, c'est laisser tomber ce qui nous appesantit, ce qui peut nous emprisonner et nous limiter pour laisser entrer un air nouveau. Et il est utile de regarder en avant avec des yeux neufs quand commence une nouvelle année. Mais comme nous le proposent les textes des lectures de ce matin, ce regard tourné vers de nouveaux horizons ne doit pas nous couper de ce que nous sommes. Un chrétien doit se laisser animer et habiter par la présence maternelle de Marie. Et c’est ce que la fête de Marie, Mère de Dieu nous permet d’intérioriser.
Le pape Pie XI a institué la fête de Marie, Mère de Dieu. Huit jours après la naissance de Jésus, on mettait sa mère au premier plan. Une présence maternelle ne peut que nous rappeler une filiation. Jésus est bien le fils d'une femme comme le dit saint Paul. Et comme il le proclame dans le reste de la deuxième lecture, nous sommes nous aussi des fils et des filles de Dieu. Et comme Jésus nous avons Marie pour Mère. Elle est notre mère à nous. Elle est aussi la mère de l’Église parce qu’elle a donné au monde celui qui vivifie l’Église.
Marie est toujours aux côtés de son fils Jésus. Nous pouvons comme le pape François la vénérer de façon simple par des gestes comme la prière devant son image, par la récitation du chapelet, par la récitation de prières, par des invocations comme «Marie, j'ai confiance en vous», «Marie priez pour nous qui avons recours à vous».
Ces gestes de confiance envers Marie viendront raviver notre dévotion et nous garder proches de nos racines en vivant cette filiation que nous avons avec Dieu, mais aussi avec la Mère de Dieu. Nous devenons ainsi, à l’exemple des bergers, des annonciateurs de la bonté et de l'amour paternel de Dieu, ainsi que de la bonté et de l’amour maternel de Marie pour chacun de nous.
Que cette nouvelle année soit remplie pour tous de joie, de bonheur et de paix. Et ensemble redisons «Mon Dieu, bénissez la Nouvelle Année ». Que l’Eucharistie où nous partageons le Corps et le Sang du Christ nous serve de nourriture tout au long de l’année, sur notre route de fils et de filles de Dieu, héritiers de la promesse de vie éternelle avec le Christ. «Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce….Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix.»
Noël – Année A
Je vous invite ce soir à faire avec moi une randonnée avec les bergers, à suivre le chemin des bergers vers la crèche. Ce soir en suivant le chemin des bergers, nous nous arrêterons à trois reprises. Certains resteront à la première étape, peut-être, d’autres continueront vers la deuxième et certains iront jusqu’à la troisième et dernière étape.
La première étape est remplie de magie et de merveille. Les bergers sont enveloppés d’une grande lumière. L’Ange du Seigneur leur apparaît. Ils sont remplis de la magie de Noël à laquelle ils ne s’attendaient pas. Noël, pour nous comme pour les bergers, est rempli de magie: c’est le regard et la joie d’un enfant devant ses cadeaux de Noël, c’est la visite qui arrive pour le réveillon, Noël c’est un moment magique de l’année. Et il est bon de pouvoir le vivre à fond.
La deuxième étape c’est la nostalgie de Noël. Après avoir entendu l’Ange du Seigneur, les bergers se retrouvent devant une nouvelle qu’ils attendaient depuis longtemps. Le peuple qui vivait dans les ténèbres, dont parle la première lecture, voit ses espoirs comblés. Ils se rappellent leurs prières d’autrefois. Le Sauveur qu’ils attendaient est arrivé. Leurs cœurs vibrent au rythme d’une nostalgie qui se voit comblée.
Nous sommes peut-être un peu comme les bergers. Nous connaissons la bonne nouvelle de la venue du Sauveur. Nous nous rappelons les Noëls d’autrefois. Ce soir la chapelle s’est faite belle pour que nous y retrouvions un peu de cette ambiance religieuse si caractéristique des Noëls d’autrefois. Pourquoi venir ici à la Messe si ce n’est pour aller plus loin que la magie de Noël? Les souvenirs des Noëls d’autrefois refont surface. Un Noël rempli de symboles religieux et de chants de Noël qui nous vont droit au cœur.
Je vous invite à une troisième et dernière étape, celle du mystère de Noël. Si la fête de Noël est magique et si elle peut engendrer une certaine nostalgie, elle n’est pas complète si nous ne venons pas, comme les bergers, vers le nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Voilà le mystère si déroutant.
Les attentes nostalgiques des bergers sont déjouées. Le Sauveur qui arrive, n’arrive pas en grande pompe. Il prend les traits d’un petit enfant, faible et impuissant. C’est tout un signe et un mystère que cet abaissement d’un Dieu qui se fait l’un de nous. Cet enfant est le même que l’adulte qui mourra sur la croix et qui ressuscitera pour vivre pour toujours et nous entraîner à sa suite. Arrêtons-nous à cette troisième étape et unissons nos cœurs et nos voix au chant des anges « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime ». Quelle belle nouvelle de se savoir aimés de Dieu!
Dans un monde qui s’arrête trop souvent à la magie de Noël avec le shopping, le Père Noël, les cadeaux, notre rassemblement nous permet une pause où nous rencontrons Celui qui nous aime comme nous sommes et qui ne veut que notre bonheur. La nostalgie et la magie de Noël ne peuvent cacher le mystère de Noël qui s’accomplit cette nuit et qui demeure pour toujours, car Dieu est fidèle et ne nous enlève pas son amour, quoi que nous fassions, même si nous l'oublions.
Chers frères et sœurs, continuons notre chemin comme les bergers et reconnaissons sous les espèces du pain et du vin que nous partageons, le corps et le sang de cet enfant devenu le Seigneur Jésus Christ à qui appartient la puissance et la gloire pour les siècles des siècles.
IV Dimanche Avent A
Cet épisode de l’évangile de Matthieu pourrait s’appeler «l’annonciation à Joseph». Vous connaissez bien l’annonciation à Marie racontée par saint Luc, par laquelle Marie apprend qu’elle est enceinte par l’action de l’Esprit Saint. La réponse de Marie est claire: «Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole» . Saint Matthieu ne raconte pas l’annonciation à Marie, mais il nous met plutôt en contact avec Joseph qui découvre que sa fiancée, Marie, est enceinte.
Les songes dans la Bible sont toujours reliés à des interventions de Dieu qui fait ainsi sentir sa présence et sa volonté. Le songe raconté par l’évangile de ce jour est riche d’enseignement. Il nous montre les questionnements du futur époux de la Vierge Marie qui pense même à la renvoyer en découvrant qu’elle est enceinte sans qu’ils aient encore habité ensemble. On le comprend. L’intervention divine prend la forme d’un ange qui lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. »
Le message ne peut être plus clair. En Joseph, nous avons donc un jeune homme rempli de foi en Dieu et soucieux de répondre positivement à ses appels. Quoique de façon obscure, il perçoit l’action de Dieu en Marie. C’est pourquoi sa réponse est claire et immédiate. Le geste de Joseph est éclairant dans la venue de Dieu qui se fait l’Emmanuel, Dieu avec nous, car il nous enseigne deux choses très importantes à propos de ce grand mystère de l’Incarnation de Dieu fait homme.
La première regarde l’origine divine de cet enfant que porte Marie. Sa conception est l’œuvre de l’Esprit Saint. Son parcours futur n’est pas connu de Joseph ni de Marie, comme c'est le cas de tous les parents qui accueillent un enfant. Mais tous deux font confiance à Dieu dans un abandon extraordinaire, car ils reconnaissent l’action de Dieu dans ce qu’ils vivent.
Le deuxième point, c’est qu’ils permettent à Dieu de prendre chair dans un corps humain. C’est le versant humain du mystère de l’Incarnation : Jésus Christ, parfaitement Dieu et parfaitement homme. Ces deux réalités, la réalité divine et la réalité humaine, ne font pas seulement que coexister en Jésus, elles sont intimement reliées. Le caractère divin de Jésus n’est pas encore manifesté clairement au moment de cette annonciation. C’est dans la foi de Joseph et de Marie que nous l’accueillons, mais nous savons que cet enfant deviendra, par sa mort sur la croix et sa résurrection, le Sauveur du monde promis par Dieu.
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la fête de la Nativité du Sauveur. Ce temps de l’Avent que nous continuerons à vivre nous est donné pour suivre les pas de Joseph et de Marie en développant une oreille attentive aux signes de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.
Joseph et Marie n’ont pas manqué de confiance malgré des questionnements normaux. Suivons leur exemple et demandons au Seigneur de nous aider à surmonter nos doutes et nos hésitations et à avancer avec confiance dans le chemin de la foi en sa Parole. Que cette Eucharistie qui nous permet de partager le Corps et le Sang du Christ nous unisse de plus en plus intimement à Celui qui s’est fait l’un de nous pour nous amener avec lui au Père de toute bonté. Et que Marie, la Mère de Dieu, nous conduise à son Fils et nous aide à accomplir la volonté de Dieu dans nos vies.
III Dimanche Avent A
Aujourd’hui nous retrouvons Jean le Baptiste qui nous a interpellés la semaine dernière par une prédication qui nous dérange. Nous le retrouvons aujourd'hui alors qu’il est en prison, enfermé parce que sa manière de parler lui a mis à dos les autorités politiques. Dans ces moments à l’écart, ses pensées se bousculent dans sa tête et les doutes l’assaillent : «Jésus qu’il a baptisé dans le Jourdain, est-il bien le Messie qui doit venir?» Ses disciples qui le visitent vont se charger d’aller poser la question à Jésus. Au nom de Jean le Baptiste, ils demandent à Jésus « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » Une question qui nous rejoint tous car nous sommes souvent «emprisonnés» dans nos habitudes, nos péchés, nos limites. Les doutes nous assaillent comme Jean le Baptiste. Comment les surmonter?
Jésus ne répond pas directement à la question des disciples de Jean. Il les renvoie à eux-mêmes. «Examinez les signes qui accompagnent mon ministère» leur dit-il. Et en toute humilité il les énumère: «Les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.»
On peut penser que Jean le Baptiste est plus que rassuré, il voit se confirmer ce qu’il avait entrevu au baptême de Jésus: « Celui-ci est bien l’Envoyé du Père». Parce que les signes donnés par Jésus sont ceux que les prophètes avaient annoncés. Il se rappelle les paroles du prophète Isaïe qu’il connaît bien: Quand la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu se manifestera, «alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie».
Dieu s’est manifesté définitivement comme le Dieu bon et miséricordieux qui veut que toutes les personnes soient sauvées et se retrouvent dans son Royaume. Un temps nouveau commence avec la Venue du Sauveur annoncé.
Dans ce Royaume, il y a un renversement total de nos perceptions. Même un grand prophète comme Jean le Baptiste cède le pas devant le pauvre et le petit parce que, comme le dit Jésus, maintenant tous peuvent y entrer et « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.» Cela signifie que nous-mêmes, qui nous comptons certainement, par vraie ou fausse humilité, parmi les plus petits dans le Royaume, nous sommes plus grands que Jean le Baptiste. Jésus ira encore plus loin dans son enseignement en déclarant que les derniers sont les premiers. La joie donnée dans le Royaume n’est pas liée à nos compétences, notre classe sociale ou notre degré de foi, parce que ce « plus petit » est devenu enfant de Dieu, héritier du Royaume avec Jésus. Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. La mesure de l’amour de Dieu est d’aimer sans mesure toutes les personnes avec leurs limites, quelles qu’elles soient, de les aimer pour elles-mêmes.
Pour nous, ce qui est important, c’est la réponse à cet amour sans mesure. Saint Jacques nous recommande la patience et l’endurance. C’est ce qui est important: tenir ferme dans la foi en l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ à travers les événements et les situations de toutes sortes dans nos vies, dans l’Église et dans le monde.
Réunis autour de la table du Seigneur, en ce troisième dimanche de l’Avent qui est appelé le «Dimanche de la joie», n’ayons pas peur de laisser éclater notre joie d’être appelés à vivre de nouveau la Venue du Seigneur. Préparons-nous pendant le temps de l’Avent par une fidélité plus grande à la prière et à l’entraide fraternelle. «Soyons dans la joie du Seigneur, soyons toujours dans la joie, le Seigneur est proche».
II Dimanche Avent A
Les trois personnages qui sont mis en œuvre en ce deuxième dimanche de l’Avent sont: Jean le Baptiste, le groupe des auditeurs et « Celui qui doit venir ». C’est en les regardant qu’on entrera dans ce chemin de l’Avent qui nous conduit à Noël, un chemin difficile, mais exaltant.
Jean se manifeste dans le désert. Il paraît à la face de ses contemporains. Il est le Baptiste. En plongeant les gens qui se rassemblent autour de lui dans l'eau du Jourdain, il les invite par ce geste du baptême à une démarche de conversion où il leur faut se laisser « purifier et renouveler» par Dieu. Ce faisant, il leur signifie que les temps sont accomplis: «le Royaume de Dieu est proche.»
Envoyé par Dieu, comme le furent les prophètes dont il rappelle le message, il est « celui que désignait la parole du prophète Isaïe: ' Voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers' ».
Le personnage de Jean le Baptiste qui est mis en scène ici annonce des temps nouveaux, un accomplissement, un salut qui était attendu depuis longtemps. Ce salut demande un accueil vrai et inconditionnel. Cet accueil ne se fera pas sans se laisser dépouiller, purifier de ses vues propres pour les ajuster à celles de Dieu. C’est en regardant les auditeurs qui se pressent autour de Jean le Baptiste qu’on apprend comment y parvenir.
Ceux qui se pressent autour de Jean sont pour la plupart des gens simples venus de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain. À ses auditeurs, Jean le Baptiste rappelle l’enseignement des prophètes, mais il le fait non plus en vue d’annoncer un Jour du Seigneur lointain, mais sur un ton qui fait ressortir la proximité de sa Venue, une Venue qui demande qu’on ouvre son cœur et son esprit, qu’on change ses priorités. Parmi ses auditeurs, il y a aussi des pharisiens et des sadducéens, deux groupes particuliers de fidèles qui se font réprimander : « engeance de vipères... produisez donc un fruit digne de conversion », car ce sont ceux qui sont les plus susceptibles de rester attachés à leurs pratiques, à leurs sécurités, à leurs rites, à leurs habitudes et ainsi de s’enfermer sur eux-mêmes, ce qui les empêchera de voir Celui qui vient. Ne sommes-nous pas pharisiens ou sadducéens...parfois nous aussi?
« Celui qui vient » est le troisième personnage de l’histoire. Jean le Baptiste, ne met pas encore de nom sur ce personnage, il laisse chaque personne s’en approcher à sa façon en relisant les Écritures qui le présentent comme « un rameau qui sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton qui jaillira de ses racines». Et ce sera alors le commencement d’un monde nouveau de paix, de joie, de bonheur, de justice.
« Celui qui vient » a pour nom Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, le Christ qui sauve toute l’humanité, non seulement les juifs, le peuple élu, mais aussi toutes les nations comme le dit saint Paul aux Romains dans la deuxième lecture .
Nos vies de chrétiens et de chrétiennes du XXIe siècle restent marquées par cette prédication de Jean le Baptiste. C’est pourquoi, chaque année durant le temps de l’Avent, nous l’écoutons. Ses interpellations retentissent dans nos coeurs et nous invitent à préparer nous aussi les voies du Seigneur, humblement selon nos pauvres moyens. «Debout! Veillons»
I° Dimanche Avent A
Les mots qui résonnent bien avec la fête de Noël vers laquelle nous nous mettons en route en ce premier jour de l’Avent sont: Lumière, joie, paix. Et pourtant, obscurité, inquiétude, violence font partie de nos vies. Laissons-nous rejoindre par la promesse de Paul dans la deuxième lecture: « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche.» En allumant la première bougie de la couronne, nous pouvons demander à Dieu la grâce de la confiance pour marcher ensemble vers son étoile. C’est le premier dimanche de l’Avent qui vient du mot latin ADVENTUS qui veut dire VENUE. Il y a quatre dimanches pour nous préparer à la fête de la Nativité de Jésus. Une nouvelle année liturgique commence. Et nos regards de baptisés se tournent vers Noël. La couleur des vêtements liturgiques est le violet. Cette couleur nous rappelle la nécessaire conversion qui nous permet de renaître à la joie et à l’espérance de la rencontre de Jésus qui continue d’être présent au cœur de notre monde.
Les textes des lectures nous présentent un avenir où Dieu a sa place et nous invitent à l’espérance. Dans la premiere lecture nous entendons le prophète Isaïe proclamer la bonne nouvelle qui pourrait se résumer ainsi: «Marchons à la lumière du Seigneur». Il n’est pas interdit de regarder en avant, au contraire, c’est en regardant en avant qu’on trouve l’élan et la force de vivre le présent. Même lorsque les situations sont difficiles, le pessimisme n’est pas la solution. Voilà le ton qui est donné pour le temps de l’Avent cette année. «La nuit est bientôt finie, écrit saint Paul aux Romains, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière».
Ce beau message qui nous séduit ne peut nous empêcher de jeter autour de nous un regard inquiet parfois. Les situations de violence, les affrontements, l’exploitation des uns par les autres etc, nous sautent aux yeux. On n’a qu’à lire les journaux et à écouter la télévision pour constater que notre monde a du chemin à faire pour aller vers la justice et la paix, vers la compassion et la miséricorde. On pourrait se décourager devant une telle situation. C’est le mystère de la venue de Dieu parmi nous. Le Verbe s’est fait chair, mais les siens ne l’ont pas reçu, dit l’évangile de saint Jean au chapitre premier. L’évangile de ce jour est clair. Il nous dit qu’un monde nouveau apparaîtra un jour. L’avenir du monde c’est Dieu lui-même, car le Seigneur Jésus que nous recevons dans nos cœurs est déjà là, il est venu et il continue de venir en nous et dans le monde.
Il faut donc veiller. Veiller en aimant, en pardonnant, en étant attentifs aux autres, en compatissant aux malheurs et aux peines de nos frères et soeurs humains, surtout les plus pauvres. En somme veiller c’est vivre l’évangile de Jésus Christ de la façon la plus intense possible, sans se lasser.
Le texte de l'évangile, par ses images comme celle du déluge ou celle des deux femmes, insiste pour nous montrer qu'il est urgent de se mettre en marche derrière Jésus. On risque de réaliser en arrivant au bout de notre chemin qu’on a perdu notre temps avec des préoccupations inutiles et passagères. Pourquoi ne pas vivre dès maintenant l’Évangile le mieux possible, selon nos possibilités et selon notre état de vie, pour goûter à la vie qui nous est donnée par Dieu?
Nous vivons déjà, avec le Christ qui est là, cette vie qui nous a été donnée par Dieu. Demeurons unis au Christ, en présence du Seigneur qui est venu dans notre monde pour l’illuminer et le rendre beau, qui a habité parmi nous. Il y a un avenir pour l’humanité et Dieu en fait partie. Jésus ressuscité est cet avenir.
Que cette célébration eucharistique nous aide à entrer dans une vraie préparation à Noël pendant le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui. Bien sûr que cette préparation inclut l’achat de cadeaux, les décorations, les arbres de Noël, les repas avec la famille, les collègues de travail, les amis. Permettez-moi cependant de souhaiter que cette préparation à Noël aille au-delà des préparatifs matériels et qu'elle vous fasse entrer aussi dans un véritable moment de conversion et d’accueil renouvelé de la présence de Jésus dans votre vie et dans notre monde.
Solennité du Christ, Roi de l’univers
Parfois on se dit que cette fête du Christ, Roi de l’Univers est un peu ringarde et dépassée. Qu’est-ce qu’elle apporte de plus? Quel visage de Jésus nous aide-t-elle à mieux contempler? Pourquoi clôt-elle l’année liturgique? Parce que nous célébrons un Dieu qui règne, qui a de l’autorité sur tous et sur tout. Mais sa manière de régner est de nous aimer jusqu’à la croix!
La fête du Christ-Roi prend naissance dans un contexte où l’Église est dévalorisée, dépossédée de ses biens au XIXe siècle, et où, au début du XXe siècle, un laïcisme intolérant fait fureur. Elle se présente alors comme une affirmation que cette institution qu’est l’Église, malmenée dans la société, repose sur une base qui la dépasse et qui la rend solide malgré les apparences: son fondateur et maître, le Christ Jésus. C’est dans ce contexte que l’image de la royauté est de plus en plus utilisée. Le pape Pie XI va favoriser cette dévotion et il instituera la fête liturgique du Christ Roi en 1925. Aujourd'hui plus que jamais nous devons reconnaître le Christ comme notre roi.
L’image de la royauté ainsi utilisée est perçue comme très désagréable pour les esprits de l’époque, imprégnés de démocratie et d’égalité. La vision se limitait à l’image des souverains temporels. Mais comme le montre la première lecture, la royauté dans la Bible est un don de Dieu qui est loin de l’image des souverains habituels. Le roi est un « consacré». Il a reçu une «onction». La grâce que David a reçue est destinée à le rendre attentif aux besoins de son peuple, à le soutenir et à le rapprocher sans cesse de son Dieu. David manquera plusieurs fois à cette mission, mais il reste qu’il sera toujours considéré comme l’Élu, celui qui est oint par Dieu.
Ainsi en est-il de Jésus, Celui que le Père a choisi et qui se reconnaît comme l’Elu de Dieu, Consacré et Oint pour porter la Bonne Nouvelle. On ne peut parler de royauté du Christ sans mettre d’abord au premier plan l’onction qui le fait Prêtre, Prophète et Roi. Le Peuple de Dieu tout entier participe à ces trois fonctions du Christ et il porte les responsabilités de mission et de service qui en découlent.
On le voit, la royauté de Jésus ne nous amène pas sur le terrain de la puissance, du pouvoir et de l’exploitation, mais elle nous tourne vers celui de qui vient toute puissance, toute gloire et toute majesté : Dieu le Père qui envoie son Fils pour nous sauver et nous amener vers lui.
On en trouve une belle illustration dans l'évangile de ce matin, où le bon larron supplie Jésus en lui disant «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume». La réponse de Jésus vous est connue: « Aujourd’hui, tu seras avec moi » dit-il à chacun de nous.
Le Christ Roi ne siège pas sur un trône qui le sépare de ses frères et sœurs. Au contraire, parce qu’il est l’Élu de Dieu, il les rend participants de son sacerdoce royal pour devenir avec Lui et comme Lui par le baptême prêtres, prophètes et rois. Pour nous, 'régner c’est servir,' particulièrement dans les pauvres et les souffrants, dans lesquels l’Église reconnaît l’image de son Fondateur. Le Peuple de Dieu réalise sa 'dignité royale' en vivant conformément à cette vocation de servir avec le Christ.
Que cette fête qui termine l’Année liturgique nous ancre davantage dans notre vocation de prêtres, prophètes et rois au service de l’humanité, comme le fut notre Maître et Seigneur élu et choisi par Dieu pour manifester au monde son amour, sa bienveillance et sa miséricorde.
XXXIII Dimanche ordinaire C
C’est la fin de l’année liturgique, c’est peut-être le temps d’un bilan: où en sommes-nous avec Jésus, avec nos frères? Quels combats devons-nous livrer dans notre quotidien, à titre personnel ou en communauté, pour accueillir la grâce que Dieu veut nous donner? Il est avec nous: célébrons-le en ce jour dans la joie et l’espérance.
Les disciples, après la mort de Jésus, se sont rappelé un certain nombre de paroles qu’Il leur avait dites. Dans l'évangile qui vient d'être lu, Jésus annonce par avance la destinée du Temple: «Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre: tout sera détruit». Une phrase qui nous signale la fragilité des monuments, des institutions, du monde, des vies humaines, etc. Tout ce que vous croyez solide, c’est fragile et éphémère.
Comme les disciples émerveillés par la beauté du Temple de Jérusalem, nous sommes fiers de nos plans d’épargne-retraite rassurants, du filet de la sécurité sociale, de notre taux d’espérance de vie etc, mais tout cela est fragile. Nous sommes plus vulnérables qu’il n’y paraît: un tremblement de terre, un ouragan, le terrorisme international, une maladie, une séparation, un échec... Tout peut basculer en un instant. Jésus nous invite à bâtir sur du solide. Pour nous qui croyons en Jésus-Christ, Fils de Dieu, le Jour du Seigneur n’est plus seulement un «a-venir», mais il est ici et maintenant.
Jésus hier, aujourd’hui et demain, c’est tout un. L’avenir est dans le présent comme le passé y est aussi. Ce qui compte alors c’est maintenant. En effet, la Bonne Nouvelle, le message de Jésus, est pour aujourd’hui: c’est dans ce monde qui est le nôtre que nous avons à le recevoir et à témoigner de Dieu en paroles et en actes.
Jésus amène ses disciples à aller plus en profondeur. En constatant la fragilité des édifices, il les dirige vers un fond solide qui passe par la foi et la certitude de la présence vivante de Dieu qui est déjà là dans nos vies ici et maintenant. Jésus nous dit: «Ne regardez pas l’avenir, mais vivez le présent.» C’est maintenant que le Seigneur vient. Bien des malheurs arriveront, des guerres, des tremblements de terre, des persécutions, mais le Seigneur sera toujours présent.
Comment témoigner de cette Bonne Nouvelle que Dieu est avec nous dans un monde qui change, dans notre Église souvent persécutée et méprisée? Ce n’est pas toujours facile. Confrontés à l’indifférence et aux préjugés de notre époque, nous pouvons être tentés de baisser les bras. Mais sachons que Jésus qui fait de nous ses témoins, ne nous laisse pas seuls dans cette mission.
«C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.» Que cette messe dominicale nous aide à nous retrouver ensemble aux sources de la vie en célébrant Celui qui nous a fait renaître de l’eau et de l’Esprit, et qui, à travers son Corps et son Sang versé, fait de notre vie d’ici-bas une vie éternelle déjà commencée où le Seigneur vient à chaque instant.
XXXII Dimanche ordinaire C
Nous avons ce matin des textes qui nous parlent de la résurrection. L’histoire des sadducéens nous renvoie à l’expérience de la mort de nos proches. L’invitation de l’Eglise à prier pour les défunts nous fait entrer dans l’expérience croyante de rester solidaires de tous ceux qui nous ont précédés dans la mort et… donc dans la vie avec Dieu.
La foi en la résurrection a connu dans la Bible un long cheminement. La foi en la résurrection est le fruit d’une longue évolution dans la tradition juive. Avec le livre des Martyrs d'Israël de la première lecture, nous voyons se peaufiner cette foi et apparaître l'idée de la résurrection. Pour les Juifs de cette époque, les martyrs ne pouvaient être disparus à jamais. C'est ainsi qu'on a mis en avant l'idée de leur résurrection. Cette foi s'est ensuite étendue à tous les justes mourant pour le Seigneur et avec lui. Eux aussi ressusciteront comme les martyrs.
L'enseignement de Jésus dans le passage de saint Luc que nous avons lu présente ses adversaires qui se font forts de lui apporter des objections évidentes : comment se retrouve-t-on dans l'au-delà où il n'y a plus rien de matériel ? Qu'en est-il des liens établis entre mari et femme, par exemple ? Qu'est-ce qui demeure et comment cela se passe-t-il ? Ce sont de bonnes questions, des questions que nous nous posons encore aujourd'hui et qu'on se pose forcément en vieillissant et surtout si l'on croit en la résurrection comme nous y invite le credo: « Je crois en la résurrection de la chair ».
Jésus répond à ses adversaires qu'ils doivent penser d'abord qu'ils sont « enfants de Dieu et enfants de la résurrection» et que leur Dieu n’est pas «le Dieu des morts, mais des vivants». Jésus n’écrit pas un traité sur la « théologie du mariage ». Son propos est d’aider ses interlocuteurs à écouter et à voir au-delà de la loi la formidable promesse de la résurrection. Cette réponse nous ouvre la porte à une compréhension profonde de la résurrection qui n'est pas seulement un phénomène, mais une personne, car Jésus dira «Je suis la Résurrection et la Vie ».
Nous pouvons croire en la « résurrection de la chair » parce que nous croyons que le Christ est ressuscité et qu'il nous entraîne à sa suite. « Si le Christ n'est pas ressuscité, ma foi est vaine », dit saint Paul. Je n'ai pas à me demander comment ça se passera dans le détail, mais à entrer à la suite de Jésus dans la confiance totale au Père qui nous sauve.
Voilà la réponse aux questions sur la vie après la vie: tourner nos regards vers la vie présente, car notre vie présente, au moment de notre départ vers la maison du Père, « ne sera pas détruite, elle sera transformée». Comment sommes-nous missionnaires de la Bonne nouvelle que la Résurrection du Christ peut et veut s’étendre à tous les humains et tous les êtres vivants ?
Quelles formes prendra cette transformation, cela reste un mystère... Mais nous savons, parce que le Christ est ressuscité, que nous serons avec lui et que nous pouvons faire confiance à l'amour de notre Père qui nous gardera avec lui pour toujours.
Que notre célébration soit un acte de foi dans l'amour et la puissance de Dieu qui n’abandonne pas sa créature et qui nous invite à vivre de plus en plus comme des êtres ressuscités pour un avenir de paix, de joie et de bonheur qui n'aura pas de fin.
XXXI Dimanche ordinaire C
Zachée est le personnage des évangiles sur lequel on sait le plus de choses : petit de taille, assez malin et agile pour monter dans un arbre, court vite, veut voir Jésus et sait bien recevoir chez lui. Il est également l’un des hommes les plus riches et détestés de la ville, parce que non seulement il collecte les taxes, et personne n’aime payer les impôts, mais en plus il le fait pour les envahisseurs romains en s’en mettant plein les poches. Il est même le chef des collecteurs. Seigneur, donne-moi de ne pas mépriser trop vite les autres et de chercher à les rejoindre comme tu as su si bien le faire avec Zachée.
Tout le ministère de Jésus dans sa vie publique va consister à aller sur les routes de Palestine à la recherche de ceux et celles que Dieu aime pour leur annoncer cette bonne nouvelle. Jésus va chez le pharisien, il s’arrête au puits avec la Samaritaine, il guérit l’aveugle-né, il appelle Matthieu, Pierre, André et Jean, etc. Dans le récit de saint Luc que nous venons de lire, il appelle Zachée en lui disant : «Descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison».
C’est un appel sans conditions. Jésus sait bien que cet homme est rejeté à cause de son travail de collecteur d’impôts pour les autorités romaines et parce qu’il s’est constitué un pécule personnel important. C’est un homme sans principes autres que son bénéfice personnel.
Et voici qu’interpellé par Jésus, son cœur change change totalement: « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.» Dieu est passé, le souffle de l’Esprit s’est manifesté, la tendresse de Dieu a visité Zachée. C’est le mystère de la rencontre de Jésus, le Fils bien-aimé du Père. Zachée était une des brebis perdues que Jésus cherchait. Le salut est arrivé dans sa maison. La grâce et l’amour de Dieu ont rejoint ce collecteur d’impôts méprisé par les siens.
Frères et sœurs, Dieu continue de visiter par Jésus, par l’Église, par nos frères et sœurs ses Bien-Aimés que nous sommes. Comme à Zachée, il nous dit « Aujourd’hui il faut que J’aille demeurer dans ta maison ». Il nous appelle à vivre notre vocation de fils et de filles du Père miséricordieux et plein de tendresse.
L’exemple de Zachée, retourné et converti par la présence de Jésus, est un stimulant car il nous indique que, qui que nous soyons, tout est possible pour Dieu si nous acceptons de descendre de notre arbre qui parfois nous éloigne des autres. Jésus est là au pied de notre arbre, il nous dit comme à Zachée : « Descends, aujourd’hui je viens chez toi ».
Car c’est bien aujourd’hui que Dieu vient à notre rencontre et c’est aujourd’hui même qu’il attend de nous un engagement au service des affligés. N’ayons pas peur d’aujourd’hui et de ses incertitudes, nous ne sommes pas seuls. Dieu marche à nos côtés et il nous promet une joie qui change le coeur de tous.
C’est la plus belle invitation qu’il puisse nous faire, une invitation qui annonce le grand repas où il s’assoira avec nous dans l’éternité. C’est déjà ce grand repas qui est commencé dans cette Eucharistie. Ouvrons nos portes, descendons de nos arbres et partageons ce que nous avons, comme le Christ nous partage son Corps et son Sang.
XXX Dimanche ordinaire C
L’Evangile d’aujourd’hui met devant nos yeux deux personnes en prière. Il nous permet de découvrir un peu mieux ce qu'est la prière chrétienne. Jésus en fait saisir le mouvement profond qui est celui d'un dialogue, d'une relation interpersonnelle qui s'établit entre le fidèle et son Dieu. Jésus adresse cette parabole à un auditoire particulier: ceux qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. Il désire changer certains codes de bonne conduite religieuse ou plutôt le cœur de ceux qui croient être justes devant Dieu.
La prière du pharisien nous étonne: «Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères…». Par ces paroles du pharisien, Jésus accentue sa suffisance et sa vanité. Chez cet homme rempli de lui-même, il n'y a aucun espace de manque, il se suffit à lui-même. Alors que la vraie prière part de la reconnaissance d'une insuffisance, d'un manque, sans lesquels aucune relation avec l'autre ne peut s'établir.
La personne humaine ne peut se suffire à elle-même sans se tourner vers les autres. Cela est vrai dans le domaine matériel: on a besoin du travail des autres pour manger, pour apprendre, pour se soigner. Il en va de même sur le plan de la dignité de la personne qui a besoin d'être respectée pour elle-même, et sur le plan de l'amour dont nous avons tous besoin pour vivre.
Aucune personne ne peut se suffire à elle-même. Il faut qu'il y ait la prise de conscience de cette réalité, de ce vide pour que la relation à l'autre puisse naître. C'est essentiel dans le mouvement de la prière. Le pharisien ferme toutes les portes. Aucune relation n'est possible pour lui avec Dieu. Il s'en retourne satisfait de lui-même.
Le publicain, en revanche, est conscient de ses limites. Il est proche de ses faiblesses. Il ne les cache pas. Au contraire, il les reconnaît et ouvre la porte aux autres. Cette attitude lui permet de découvrir un espace de relation et de dialogue, et pour y entrer, il est nécessaire de se dépouiller de soi-même.
La relation avec l'autre me demande de m'oublier moi-même pour lui laisser une place dans mon cœur. Le pauvre publicain vit cela, car il ne s'agit pas ici d'une attitude intellectuelle, mais d'une expérience vécue. Les personnes qui prient sont ouvertes aux imprévus de la rencontre avec l'autre plutôt que de se cantonner à leurs fausses sécurités comme celles du pharisien: des pratiques religieuses, des répétitions de formules.
L'entrée dans le mouvement d'une prière vraie se poursuit tout au long de la vie. Comme les disciples, nous devons toujours demander à Jésus : «Seigneur apprends-nous à prier». Dans une fidélité toujours renouvelée à se donner des moments de prière, à utiliser des moyens concrets comme le chapelet, la méditation, la Liturgie des Heures, la personne priante cheminera vers une relation de plus en plus riche avec «Celui dont elle se sait aimée».
XXIX Dimanche ordinaire C
La prière est une aventure à la fois éminemment personnelle et collective. Cet épisode connu de la veuve et du juge inique met en avant la persévérance dans la prière. Les autres textes de la Parole de Dieu que nous avons lus aujourd’hui: celui de la prière de Moïse, le psaume et la deuxième lecture de saint Paul à Timothée présentent avec bonheur l’arrière-fond de cette persévérance dans la prière, si essentielle à la vie chrétienne. Jésus ne cesse pas de recommander à ses disciples de prier sans cesse.
Le fil conducteur entre les textes est celui du projet de Dieu pour l’humanité, l’Alliance qu’il fait avec elle, pour la faire entrer dans son intimité et partager sa vie. Ce projet de Dieu que Jésus a mené à terme commence dans l’Ancien Testament avec la figure incontournable de Moïse que nous présente la première lecture de ce jour.
On le voit ici, les bras étendus comme Jésus sur la croix, suppliant Dieu pour son peuple. Cette prière racontée de façon imagée avec les bras qui tombent et les deux assistants qui soutiennent Moïse, se joint à l’action de Josué qui, sur le terrain, est à l’œuvre pour que se réalise le retour d’Israël dans la Terre promise. C’est une belle leçon pour nous aujourd’hui dans le contexte d’une sécularisation envahissante où l’Église se retrouve sur un terrain de combat pour l’annonce de l’Évangile.
La veuve dont nous parle Jésus nous conduit sur le même chemin de la prière persévérante. Celle-ci est habitée par son besoin et son désir profond. Sa prière lui donne l’élan pour persévérer malgré l’attitude négative du juge. Jésus se sert de cet épisode pour inciter les disciples à crier vers Dieu, jour et nuit, à cultiver une foi inébranlable en Lui. C’est, en effet, dans une telle foi que tout devient possible.
Et «c’est dans la Parole de Dieu, qu’on trouvera le soutien continuel de notre foi en Jésus. Il faut compter avec le temps, ne pas perdre patience, proclamer la Parole à temps et à contretemps» écrit saint Paul à Timothée dans l’extrait de sa lettre que nous avons lu dans la deuxième lecture.
Au cœur du projet de Dieu sur l’humanité, la prière persévérante s’incarnera dans des hommes et des femmes de prière. Les priants d’aujourd’hui, comme ceux d’autrefois, expérimenteront petit à petit les nombreux bienfaits de la persévérance et de la ténacité dans la prière.
a) La prière persévérante nous sort de nous-mêmes, de notre petit monde et nous ouvre aux désirs de Dieu sur le monde. Elle nous fait entrer dans le projet de Dieu pour l’humanité.
b) La prière persévérante crée une chaîne d’amour entre les priants qui expérimentent ainsi la véritable communion de frères et sœurs tournés ensemble vers le même Père.
c) La prière persévérante développe une attitude fondamentale de pauvreté et d’humilité.
Plus que jamais, encourageons-nous les uns les autres dans nos cris vers le Seigneur et appuyons-nous les uns sur les autres dans les moments de combat et d’aridité. Nous sommes ensemble « ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ». Jésus, donne-moi la grâce de me laisser toucher aujourd’hui par la souffrance d’autrui.
XXVIII Dimanche ordinaire C
Dans ce récit de l’évangile d’aujourd’hui qui raconte la guérison de dix lépreux, on a l’habitude de porter son attention spontanément sur le Samaritain qui revient vers Jésus. On oublie les neuf autres.
Au point de départ, ils sont là en groupe suppliant Jésus. Ils sont mis à part, ils sont intouchables, impurs. Aucun serrement de mains, tout se passe à distance. Les lépreux doivent respecter « des gestes barrière » pour ne pas transmettre la maladie à ceux qu’ils croisent. C’est pourquoi ils s’adressent à Jésus en parlant fort, et implorent sa pitié.
On ne sait si Jésus les entend mais il les voit. Jésus ne les touche pas non plus. Tout s’opère sur une parole: «Allez vous montrer aux prêtres ». Seigneur Jésus, donne-moi de reconnaître ma lèpre et celle aussi de la société dans laquelle je vis. Aie pitié de moi, pécheur. Leur maladie est une plaie que leurs frères et sœurs ne peuvent supporter.
Leur présence suscite des questions sans réponse. On les cache ou les exclut. Ces gens exclus et rejetés vont faire une rencontre qui va changer leur vie. Ils font la rencontre de Jésus qui ne les rejette pas, mais qui en les envoyant aux prêtres, indique qu’ils sont du peuple de Dieu à part entière, qu’ils sont aimés de Dieu, non pas exclus de sa miséricorde, mais purs et beaux aux yeux de Dieu. Jésus n’est pas sectaire, il ne met pas de barrière. Il reconnaît la foi là où l’on ne s’y attend pas! Il montre ainsi que le salut est pour tous.
Leur changement physique, leur guérison restaure l’image extérieure de cette beauté intérieure qu’ils ont. C’est la grâce de la rencontre avec Jésus qui opère cette transformation. Quand Jésus passe, le regard change.
Tournons notre attention vers le lépreux samaritain. Grâce à lui qui revient vers Jésus, nous comprenons que l’important ici n’est pas le cadeau reçu mais bien, au-delà du cadeau, l’auteur du don. Le lépreux est non seulement guéri de sa lèpre mais il retrouve la joie de vivre en rendant gloire à Dieu. La guérison physique s’accompagne d’une guérison spirituelle. Il est remis debout dans son corps, sa tête et son cœur. Ce qui n’est pas le cas pour les neuf autres car ils ne sont pas allés au bout de la démarche de guérison qui inclut la relation à Dieu.
Que cette messe nous centre sur l’Auteur de tous les dons, du don par excellence de l’Eucharistie, le Père de lumière qui nous donne son Fils.
Au moment de partager le Corps du Christ, lorsque nous dirons « Seigneur, je ne suis pas digne de Te recevoir…», que notre cœur et nos voix laissent jaillir une action de grâces fervente à celui de qui nous tenons la vie, le mouvement et l’être, pour le don de son Fils dans le pain et le vin consacrés que nous partageons et qui nous permet de communier intimement avec Lui.
XXVII Dimanche ordinaire C
L'évangile qui vient d'être lu nous invite dans la première partie à vivre une foi confiante et dans la seconde à servir avec humilité. Jésus a le don de présenter des conseils simples qui vont au cœur de la vie de ses disciples. Il a passé trois ans à les former et à leur inculquer toutes les dimensions de son esprit pour qu'ils puissent à leur tour le faire avec ceux et celles qu'ils rejoindront dans leur prédication après la résurrection. La foi confiante et le service humble perturbent nos façons habituelles de faire et nous provoquent.
Les paroles de Jésus sont bien connues : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l'arbre que voici 'Déracine-toi et va te planter dans la mer' et il vous aurait obéi ». Il y a des gens qui prétendaient mettre cela en pratique en demandant au Seigneur n'importe quoi.
Jésus ne souhaite sûrement pas une foi magique comme celle des gens dont je viens de parler, une foi pour obtenir tout ce qu'on veut. Ce genre de foi a été dénoncé dans l'Ancien Testament. C'est ce genre de foi qui a amené le peuple hébreu à se créer des idoles et à délaisser l'Alliance avec Dieu pour se complaire dans ses aspirations de pouvoir et de puissance, au lieu de se laisser habiter par la présence de son Dieu.
Vous voyez que tout au long de l’histoire du salut la foi confiante se vit dans une relation personnelle avec Dieu, elle n'est pas une foi magique ou intéressée. Elle exprime ses demandes et ses désirs bien sûr, mais ce qui la caractérise c'est que ses demandes et ses désirs sont inspirés par ceux de Dieu.
On comprend que Jésus recommande de ne pas avoir peur de demander, de développer notre foi, car en la développant elle nous fait entrer dans l'intimité de Dieu. Elle ouvre un espace, un monde où tout est possible, bien au-delà de ce que l'on peut imaginer. C'est le monde du mystère de l'amour de Dieu pour l'humanité, quelles que soient nos limites et nos faiblesses. C'est l'amour qui est en Dieu répandu dans nos cœurs et partagé avec nos frères et sœurs.
La foi confiante ne peut se séparer de l'amour. Une foi sans amour est une foi morte. L'amour est la mesure de la foi. Si on a ce genre de foi, tout devient possible, car tout est possible à l'amour. Une foi même minuscule accomplit sur le plan spirituel des choses incomparables.
Saint Luc décrit un type de relations entre maître et serviteurs qui n'a plus cours aujourd'hui...les positions de chacun, maître et serviteurs, sont figées et immuables. La situation des personnes est une donnée qui n'est pas remise en cause. Et Jésus, loin de le faire, nous surprend en déclarant que les serviteurs doivent se considérer inutiles et sans importance pour le maître.
Essayons d'entendre ces paroles, non plus dans le contexte des usages de l’époque, mais dans le contexte de la vie de l'Église dont nous sommes les membres. Ces paroles lui rappellent qu'elle doit toujours regarder vers Celui qui l'anime et la fait vivre: Jésus, le Serviteur parfait. Ainsi, elle sera, elle aussi, toujours au service de toute l'humanité et elle se rappellera que ce service n'est pas le sien, qu'il est le service de Dieu.
Comme membres de l'Église, nous sommes alors invités à reconnaître que nous ne sommes pas nécessaires, inutiles non par manque de talent, mais parce que nous passons et que d'autres viendront. Nous sommes devant Dieu totalement dépendants de Lui. C'est donc ici une invitation à l'humilité. Que notre prière aujourd'hui soit une prière désintéressée qui nous centre sur le Seigneur. Dans cette Eucharistie, nous nous retrouvons autour d'une table à nulle autre pareille: il n'y a plus de maître et de serviteur, mais des amis comme le dit Jésus: « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître».
XXV Dimanche ordinaire C
Le maître qui fait l’éloge de ce gérant malhonnête, c'est bien Jésus. On est renversé par cet éloge provocant. Ce n’est pas le seul endroit dans les évangiles où Jésus dans sa prédication utilise des comparaisons qui surprennent. Si les premiers disciples ont conservé ces paroles dérangeantes de Jésus, même si elles surprennent, c’est qu’ils y ont trouvé des points essentiels de son message qu’ils ont voulu transmettre aux générations futures.
Le point essentiel qui se dégage de l'histoire qui nous est relatée dans l’évangile est résumé dans les dernières phrases: «Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Nous pouvons nous demander: pourquoi louer le gérant malhonnête et dire de se faire des amis avec l’argent sale?
Voilà le contexte. Jésus est en train de marcher vers Jérusalem où il prévoit qu’il sera arrêté car, malgré l’attention des foules qui l’écoutent, il sent l’opposition des pharisiens qu’il dérange par ses enseignements.
Nous le voyons aujourd’hui alors qu'il s’adresse de façon spéciale aux disciples. Il n’est pas en discussion avec les pharisiens. Il ne parle pas à toute la foule en général. Il cible les Douze Apôtres, plusieurs femmes qui le suivent, des gens qui font partie de son groupe rapproché. Ces disciples nous représentent. Ainsi on peut dire que ce que Jésus leur dit, c'est à nous qu’il le dit. Alors que retenir pour nous aujourd’hui de cette histoire.
On peut penser que Jésus a peut-être été inspiré dans la mise en scène de cette histoire par un fait divers comme on en voit parfois dans le milieu des affaires où un notaire par exemple, un conseiller financier ou autre s’approprie l’argent qui lui a été confié et s’en sert pour son profit personnel. Le gérant de la parabole est remercié sans ménagement. Son patron lui demande de fermer ses livres et de lui remettre sa démission.
Sa réaction est rapide. Il n'a aucun problème de conscience. Il est encore gérant. Il saute à pieds joints dans la corruption planifiée. « Je sais ce que je vais faire ». Il trafique les comptes des débiteurs de son patron pour s’assurer de leur gratitude. Ces façons de faire existent encore aujourd’hui. Mais là n’est pas le point que Jésus veut nous faire retenir.
Jésus fait l’éloge du gérant malhonnête, non pas à cause de sa malhonnêteté, mais à cause de son audace dans les circonstances. Jésus ne loue pas les malversations du gérant, mais, chez celui-ci, il retient son esprit de décision dans les circonstances où il peut encore agir.
C’est ce qui peut s’appliquer à tous les disciples de Jésus. Nous devons prendre la décision de le suivre avec audace malgré les circonstances difficiles parfois. Nous sommes de passage ici-bas et nous attendons son Retour glorieux. Notre avenir se joue aujourd’hui, car la vie éternelle qui nous est promise est déjà commencée.
Le message est clair : Nous avons à choisir entre Dieu et l’argent. Choisir de suivre Jésus est un choix qui prend dans nos vies la place prépondérante. Ce choix se renouvelle pour nous chaque dimanche à l’Eucharistie. Nous pouvons malgré nos faiblesses dire à Jésus: Je suis à toi et je veux être à toi.
Vidéo de Semaine Sainte à la paroisse
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https://youtu.be/ONZJPAmHBVU