Paroisse Sainte Marie de Billère

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Sous la protection de Saint Gabriel Archange


Cérémonies des Cendres mercredi 5 mars - 9h église Saint Laurent - 18h30 église Saint François Xavier
Message du Pape pour le Carême 2025Auteur : Pape François

 

Marchons ensemble dans l’espérance

Chers frères et sœurs,

avec le signe pénitentiel des cendres sur la tête, nous commençons le pèlerinage annuel du Saint Carême dans la foi et dans l’espérance. L’Église, mère et maîtresse, nous invite à préparer nos cœurs et à nous ouvrir à la grâce de Dieu pour que nous puissions célébrer dans la joie le triomphe pascal du Christ-Seigneur, sur le péché et sur la mort. Saint Paul le proclame : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ? » 1 Co 15, 54-55). En effet, Jésus-Christ, mort et ressuscité, est le centre de notre foi et le garant de la grande promesse du Père qu’est la vie éternelle déjà réalisée en son Fils bien-aimé cf. Jn 10, 28 ; 17, 3). 

Je voudrais proposer à l’occasion de ce Carême, enrichi par la grâce de l’année jubilaire, quelques réflexions sur ce que signifie marcher ensemble dans l’espérance, et découvrir les appels à la conversion que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant qu’individus comme en tant que communautés.

Tout d’abord, marcher. La devise du jubilé, “pèlerins de l’espérance”, nous rappelle le long voyage du peuple d’Israël vers la Terre promise, raconté dans le livre de l’Exode : une marche difficile de l’esclavage à la liberté, voulue et guidée par le Seigneur qui aime son peuple et lui est toujours fidèle. Et nous ne pouvons pas évoquer l’exode biblique sans penser à tant de frères et sœurs qui, aujourd’hui, fuient des situations de misère et de violence, partant à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs êtres chers. Un premier appel à la conversion apparaît ici car, dans la vie, nous sommes tous des pèlerins. Chacun peut se demander : comment est-ce que je me laisse interpeller par cette condition ? Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique, dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans ma zone de confort ? Est-ce que je cherche des chemins de libération des situations de péché et de manque de dignité ? Ce serait un bon exercice de Carême que de nous confronter à la réalité concrète d’un migrant ou d’un pèlerin, et de nous laisser toucher de manière à découvrir ce que Dieu nous demande pour être de meilleurs voyageurs vers la maison du Père. Ce serait un bon “test” pour le marcheur.

En second lieu, faisons ce chemin ensemble. Marcher ensemble, être synodal, telle est la vocation de l’Église.  Les chrétiens sont appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers Dieu et vers nos frères et sœurs, et à ne jamais nous refermer sur nous-mêmes.  Marcher ensemble c’est être des tisseurs d’unité à partir de notre commune dignité d’enfants de Dieu cf. Ga 3,26-28) ; c’est avancer côte à côte, sans piétiner ni dominer l’autre, sans nourrir d’envies ni d’hypocrisies, sans laisser quiconque à la traîne ou se sentir exclu. Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience.

En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les communautés paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de cheminer avec les autres, d’écouter, de dépasser la tentation de nous ancrer dans notre autoréférentialité et de nous préoccuper seulement de nos propres besoins. Demandons-nous devant le Seigneur si nous sommes capables de travailler ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu ; si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin ; si nous faisons en sorte que les personnes se sentent faire partie intégrante de la communauté ou si nous les maintenons en marge. Ceci est un deuxième appel : la conversion à la synodalité.

Troisièmement, faisons ce chemin ensemble dans l’espérance d’une promesse. Que l’ espérance qui ne déçoit pas cf. Rm 5, 5), le message central du Jubilé, soit pour nous l’horizon du chemin de Carême vers la victoire de Pâques. Comme nous l’a enseigné le Pape Benoit XVI dans l’encyclique Spe Salvi : « L’être humain a besoin de l’amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait dire : “Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ” Rm 8, 38-39) ». Jésus, notre amour et notre espérance, est ressuscité, il vit et règne glorieusement. La mort a été transformée en victoire, et c’est là que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : la résurrection du Christ !

Et voici le troisième appel à la conversion : celui de l’espérance, de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle. Nous devons nous demander : ai-je la conviction que Dieu pardonne mes péchés ? Ou bien est-ce que j’agis comme si je pouvais me sauver moi-même ? Est-ce que j’aspire au salut et est-ce que j’invoque l’aide de Dieu pour l’obtenir ? Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ?

Sœurs et frères, grâce à l’amour de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes gardés dans l’espérance qui ne déçoit pas cf. Rm 5, 5). L’espérance est “l’ancre de l’âme”, sûre et indéfectible. C’est en elle que l’Église prie pour que « tous les hommes soient sauvés » 1Tm 2,4) et qu’elle attend d’être dans la gloire du ciel, unie au Christ, son époux. C’est ainsi que s’exprime sainte Thérèse de Jésus : « Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps très court » Exclamations de l’âme à son Dieu, 15, 3).

Que la Vierge Marie, Mère de l’Espérance, intercède pour nous et nous accompagne sur le chemin du Carême.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 6 février 2025, mémoire de Saint Paul Miki et ses compagnons, martyrs.

FRANÇOIS


Place une sentinelle à la porte de ton cœur !Auteur : Père Manuel João Pereira Correia

Le passage de l’Évangile de ce dimanche, qui est la suite du discours des béatitudes selon Saint Luc, rassemble quelques courtes sentences de Jésus sous forme d’images et de figures opposées : deux aveugles, disciple et maître, toi et ton frère, poutre et paille, bon arbre et mauvais arbre, bon fruit et mauvais fruit, épines et ronces, figues et raisins, bon cœur et mauvais cœur, bien et mal…
Ces paroles de Jésus, bien qu’elles n’aient pas de lien logique apparent, semblent être reliées par un fil mnémotechnique : aveugle, œil, poutre, arbre, fruit… Cependant, leur signification se réfère clairement à la vie du croyant dans la communauté.
Dans l’Évangile de Matthieu, ces sentences sont adressées contre les scribes et les pharisiens ; Saint Luc, en revanche, écrivant pour des communautés de langue grecque, les actualise et les adresse en particulier à leurs responsables.

Ces paroles peuvent être regroupées en trois unités :

1. Un aveugle qui guide un autre aveugle (vv. 39-40)
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un fossé ? »

Un aveugle qui prétend voir, qui ne se rend pas compte de ses propres limites et qui prétend guider les autres, n’est pas une situation si rare et constitue un véritable danger pour tout groupe ou communauté. Ce scénario est stigmatisé dans l’épisode de l’aveugle-né, raconté au chapitre neuf de l’Évangile de Jean, qui se conclut précisément par ces paroles de Jésus adressées aux pharisiens : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais parce que vous dites : “Nous voyons”, votre péché demeure » (Jn 9,41).
Le leader chrétien (et nous avons tous, d’une certaine manière, la mission de guider quelqu’un !) doit être conscient qu’il a, lui aussi, besoin d’être guidé et éclairé, restant toujours disciple de l’unique Maître.

2. La poutre et la paille (vv. 41-42)
« Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »

L’image est très forte et ne nécessite pas de commentaire. Nous avons tous tendance à minimiser nos propres défauts et à exagérer ceux des autres. Nous courons facilement le risque d’utiliser deux poids et deux mesures. « Ce que nous voyons chez les autres comme une “poutre”, nous le percevons en nous comme une “paille” ; ce que nous condamnons chez les autres, nous l’excusons en nous-mêmes » (Enzo Bianchi).
Cela ne signifie pas pour autant que nous ne devons pas pratiquer la correction fraternelle ; toutefois, celle-ci doit être faite avec amour, sans juger ni condamner la personne. Si, ensuite, c’est une autorité qui doit corriger, elle doit le faire avec l’autorité de son propre témoignage de vie.

3. L’arbre et ses fruits (vv. 43-45)
« Il n’y a pas de bon arbre qui produise un mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise un bon fruit. »

Ici, Jésus nous offre un critère de discernement : l’arbre se reconnaît à ses fruits. Et, de la métaphore de l’arbre, Jésus passe au cœur de la personne : « L’homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur ; l’homme mauvais tire le mal de son mauvais trésor. »
Arrêtons-nous donc sur le cœur, qui pourrait être la clé de lecture de tout ce passage de l’Évangile de ce dimanche.

Pistes de réflexion

La personne est son cœur

Notre cœur est le creuset de notre vie. Pensées, désirs, sentiments, émotions, paroles, gestes, actions… tout y converge et façonne notre existence. « La personne est son cœur », disait saint Augustin. C’est pourquoi Jésus affirme : « L’homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur, et l’homme mauvais tire le mal de son mauvais trésor. »
Et pourtant, il semble que peu s’engagent à vraiment connaître leur propre cœur. Nous vivons souvent « en dehors » de nous-mêmes, comme fuyant notre propre être. Peut-être parce que nous ne nous sentons pas à l’aise dans notre intériorité. Les moments de silence et de solitude nous rendent anxieux. Il semble que nous fuyons nous-mêmes et, avec le temps, notre cœur devient un lieu étranger, qui n’est plus notre demeure, notre maison.

Reprendre possession du cœur

Si nous voulons changer notre vie et la rendre plus belle, nous devons partir du cœur. Le premier pas est d’en reprendre possession. Il faut avoir le courage de : rentrer en nous-mêmes ; faire place nette de toutes les bricoles qui l’encombrent et remettre de l’ordre ; éloigner ceux qui s’y sont installés abusivement ; mettre une porte au cœur et un gardien qui veille sur ce qui entre et ce qui sort !

Hésychius du Sinaï, moine et théologien chrétien du VIIe siècle, a écrit : « La sobriété est une sentinelle immobile et constante de l’esprit, qui se tient à la porte du cœur pour discerner avec diligence les pensées qui se présentent, écouter leurs projets, espionner les manœuvres de ces ennemis mortels et reconnaître l’empreinte démoniaque qui tente, par l’imagination, de bouleverser l’esprit. Cette activité, menée avec courage, nous donnera, si nous le voulons, une grande expérience du combat spirituel » (cité par P. Gaetano Piccolo).

Plutôt que de sobriété, nous pourrions parler de discernement, qui agit comme un tamis (voir la première lecture). Il s’agit d’exercer une attention constante à ce qui se passe dans notre cœur, d’être toujours présents à nous-mêmes, un exercice qui nous rend conscients des pensées, intentions, émotions et désirs qui y fourmillent.

Pour nous aider dans ce parcours de conscience, il serait utile de pratiquer un « examen de conscience » quotidien de quelques minutes ou, au moins, un temps hebdomadaire plus prolongé de relecture de vie. Voilà un bon exercice pour le prochain Carême !

Ce n’est pas une proposition facile, mais ce n’est pas non plus impossible. C’est un exercice qui demande du temps, de la persévérance et, peut-être encore plus, du courage. En effet, nous découvrirons – souvent douloureusement – qu’à côté de nombreuses bonnes choses, notre cœur recèle aussi des mesquineries, des doubles intentions et de la médiocrité. Et pourtant, c’est le seul chemin pour devenir véritablement libres et vivre dans la vérité de l’Évangile.


Ouvrir les portes du cœurAuteur : Père Manuel João Pereira Correia

Ouvrir les portes du cœur

Année C – Temps Ordinaire – 7e dimanche - Luc 6,27-38 : « Moi, je vous dis : aimez vos ennemis »

L’Évangile de ce dimanche poursuit celui des béatitudes du « discours de la plaine » de saint Luc (Lc 6,17-49). Jésus indique quelle doit être la conduite de ses disciples. Le résumé du message de Jésus est : « Aimez vos ennemis ». Il s’agit d’un des textes les plus bouleversants de l’Évangile, qui exige une subversion radicale de nos réactions instinctives et de nos comportements sociaux.

Dans ce texte, Jésus utilise pas moins de seize impératifs. Ses paroles, toutefois, ne constituent pas une nouvelle législation, mais doivent être relues à la lumière des béatitudes. Ce sont des paroles de sagesse divine qui nous conduisent au cœur même de Dieu. Jésus – aussi paradoxal que cela puisse paraître – nous livre la clé d’accès aux béatitudes.

L’histoire du salut et l’existence chrétienne sont un chemin, un processus de passage de l’ordre de la justice (« œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied » : Exode 21,24) à celui de la grâce (« Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » : Lc 6,36). Il s’agit d’un passage de la logique rétributive à la logique de la gratuité, un changement radical que Jésus propose à ses disciples. Saint Paul, dans la deuxième lecture (1 Corinthiens 15,45-49), présente ce processus comme le passage du « premier Adam » au « dernier Adam », de l’homme terrestre à l’homme céleste.

Les vagues de l’Amour divin

Le discours de Jésus progresse en quatre vagues successives, marquées par quatre impératifs chacune. Il s’agit de l’Amour de Dieu qui veut couvrir toute la terre, un tsunami divin, nous impliquant dans cette aventure.

1. La première vague de départ est composée de quatre impératifs adressés aux disciples :
« À vous qui écoutez, je dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent ».
Le verbe employé ici pour « aimer » n’est pas le verbe grec philein (être ami, c’est-à-dire un amour d’amitié, de réciprocité), mais agapan (aimer d’un amour totalement gratuit). Cet amour se traduit par le fait de faire du bien, bénir et prier pour la personne qui nous est ennemie.

2. Une deuxième vague suit avec quatre exemples concrets, à la deuxième personne du singulier, pour rendre le discours plus direct et impliquant : tendre l’autre joue à celui qui frappe, ne pas refuser la tunique au voleur, donner à quiconque demande, ne pas réclamer ses biens en retour.
Il ne s’agit pas d’appliquer ces comportements de manière mécanique ni de renoncer à ses droits, mais de ne pas répondre au mal par le mal et de renoncer à la violence. Cela exige du discernement pour savoir comment se comporter dans chaque situation particulière d’injustice subie. Il s’agit de vaincre le mal par le bien : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Romains 12,14-21).

3. Au centre du discours de Jésus, nous trouvons la fameuse « règle d’or » : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux ».
Jésus en donne quatre motivations : trois négatives et une positive.
Trois négatives : quelle grâce, quelle beauté, quelle bonté, quelle gratuité y a-t-il… si vous aimez ceux qui vous aiment ? Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien ? Si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir ? Tout le monde en est capable !
Jésus ajoute une quatrième motivation positive : « Aimez plutôt vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour, et votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut ».

4. Le passage se conclut par l’invitation à « être miséricordieux, comme le Père est miséri­cordieux », et nous offre quatre autres recommandations pour nous rendre semblables à Dieu : deux négatives et deux positives : ne jugez pas et ne condamnez pas ! Pardonnez et donnez !

Quelle loi gouverne notre vie ?

« Œil pour œil, dent pour dent » ? Cette maxime nous semble barbare et cruelle, et nous dirions aujourd’hui que personne ne songerait à l’appliquer. Mais est-ce vraiment vrai ?! Certes, nous ne tuerions pas quelqu’un de nos mains, mais par nos paroles… nous pourrions l’entraîner dans la boue ! Ou encore, nourrir en nous le désir de nous venger ! Ou le rendre méprisable par notre indifférence ! Ou même cultiver la haine dans notre cœur et effacer cette personne de notre vie !
En réalité, le cœur de l’homme n’a pas changé : il est juste devenu plus subtil et raffiné ! La loi du talion est encore celle qui régit souvent nos relations, risquant même de nous faire tomber dans la tentation d’instrumentaliser Dieu pour justifier notre violence. Un exemple frappant est ce qui se passe tout près de nous, dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Il est bien vrai ce qu’affirmait le philosophe et croyant juif Martin Buber : « Le nom de Dieu est le nom le plus ensanglanté de toute la terre ! »

Aimer l’ennemi ?

« Eh bien, je n’ai pas d’ennemis ! », entend-on souvent dire. En réalité, nous nous fabriquons des ennemis chaque jour. Une véritable chaîne de montage. Les oreilles entendent une nouvelle (mauvaise) ou les yeux voient une image (désagréable), la pensée l’analyse, l’imagination la grossit, le jugement prononce sa sentence et le cœur réagit en conséquence… Nous devenons des juges impitoyables. Et qu’il est difficile de démonter ce mécanisme ! Une vigilance constante est nécessaire. Saint Augustin dit : « La colère est une paille, la haine est une poutre. Mais alimente la paille, et elle deviendra une poutre ! »

Libérer les prisonniers !

Dans son discours programmatique, Jésus affirme avoir été envoyé « pour proclamer aux captifs la libération, pour libérer les opprimés, pour proclamer l’année de grâce du Seigneur » (Luc 4,18-19). Les prisons qui tiennent une grande partie de l’humanité en esclavage sont nombreuses, mais notre cœur ne serait-il pas lui aussi devenu une prison ? Trop souvent, dans les recoins les plus sombres de notre âme, nous avons enfermé de nombreuses personnes, les condamnant selon la loi « œil pour œil, dent pour dent ». L’occasion du Jubilé est un kairos de grâce, le moment propice pour ouvrir en grand les portes du cœur !


Où plongeons-nous nos racines Auteur : Père Manuel João Pereira Correia

Où plongeons-nous nos racines

Année C – Temps Ordinaire – 6e dimanche
Luc 6,17.20-26 : « Heureux, vous les pauvres… Mais malheur à vous, les riches ! »

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente les Béatitudes selon la version de saint Luc. Le texte se structure en quatre béatitudes et quatre avertissements, scandés par quatre « heureux êtes-vous » et quatre « malheur à vous ». Jésus déclare heureux les pauvres, les affamés, les affligés et les persécutés ; et il met en garde ceux qui sont riches, rassasiés, rieurs et acclamés par les autres.

Si d’un côté ces paroles de Jésus nous fascinent, d’un autre, elles nous troublent, car elles proposent des critères qui heurtent profondément notre mentalité actuelle. Qui peut vraiment se dire pauvre et affamé ? Peut-être affligé et persécuté, parfois. Matthieu les « spiritualise » : « Heureux les pauvres en esprit », « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice »… Tandis que Luc les « matérialise » sans concession.

Notre esprit perçoit la vérité et la beauté de cette nouvelle vision de la vie, incarnée en la personne même de Jésus, mais notre raison commence aussitôt à la relativiser, la jugeant irréaliste, tandis que notre inconscient tente de la refouler au plus vite. C’est vraiment une grâce de se laisser interpeller par cette parole. En effet, la tentation est grande de dire ici aussi : « Cette parole est dure ! Qui peut l’écouter ? » (Jean 6,60).

Dans cette parole, comme dans tant d’autres passages de l’Évangile, se vérifie ce qu’a dit le prophète Jérémie : « Ma parole n’est-elle pas comme un feu – oracle du Seigneur – et comme un marteau qui brise le roc ? » (Jr 23,29). Ailleurs, il dit que la parole, dans les entrailles du cœur, provoque un grand mal de ventre (Jr 4,29). Quel meilleur vœu, alors, que de sortir de la célébration dominicale avec « un grand mal de ventre » ? Ce serait un signe que nous sommes sur la bonne voie. L’alternative, en effet, serait de partir tout tristes, comme le jeune homme riche ! Écouter cette parole nous guérit et nous sauve du danger de mener une vie insensée.

Le contexte de cet évangile

Saint Luc nous dit que Jésus s’est retiré sur la montagne, seul, et qu’il a passé toute la nuit en prière. Jésus est le Maître de la prière, car il enseigne à partir de sa propre expérience. L’évangéliste souligne que Jésus priait toujours avant les grandes décisions. Le récit poursuit en disant qu’au matin, Jésus appela tous ses disciples et en choisit douze, qu’il nomma apôtres (Lc 6,12-13).

Ensuite, Jésus descend avec ses disciples et s’arrête sur un terrain plat. Tandis que chez saint Matthieu, Jésus prononce son discours sur la montagne, symbole de proximité avec Dieu, Luc le situe dans la plaine, symbole de proximité avec les gens, là où il peut être facilement atteint par tous. En effet, « il y avait une grande foule de ses disciples et une multitude de gens », venus de toutes parts « pour l’écouter et être guéris de leurs maladies ». Toute la foule cherchait à le toucher, « parce qu’une force sortait de lui et guérissait tout le monde » (Lc 6,17-19).

Dans cette vaste scène d’humanité, Jésus, levant les yeux vers ses disciples, proclame les béatitudes. Le Seigneur lève les yeux parce qu’il parle d’en bas. Dieu est humble et ne se place pas au-dessus de nous.

Quelques mises en lumière

Heureux êtes-vous, les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous.
Heureux êtes-vous, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux êtes-vous, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous, lorsque les hommes vous haïront… à cause du Fils de l’Homme.

Observons que :

  • Dans l’Écriture Sainte, cette forme littéraire de bénédictions et de malédictions existait déjà (cf. la première lecture de Jérémie et le Psaume 1). Les rabbins de l’époque de Jésus l’utilisaient également.
  • Tandis que Matthieu présente les béatitudes sous une forme sapientielle, à la troisième personne du pluriel : « Heureux les pauvres », Luc adopte un style prophétique, plus direct, s’adressant directement à ses disciples à la deuxième personne : « Heureux êtes-vous, pauvres ».
  • Chaque béatitude est accompagnée d’un « car ». Mais quelle est la raison profonde de ces affirmations si paradoxales ? Jésus ne sanctifie ni n’idéalise la pauvreté. La pauvreté, la faim, l’affliction et la persécution sont des réalités négatives à combattre. La bonne nouvelle, c’est que Dieu ne tolère pas ces injustices, si répandues dans notre monde, et qu’il prend en charge la cause des pauvres. Jérémie, dans la première lecture, affirme que la vraie béatitude naît de la confiance en Dieu : « Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur et dont le Seigneur est la confiance ».
  • Dans la première béatitude, Jésus utilise le verbe au présent : « Heureux êtes-vous, les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous », tandis que après il emploie le futur. Comment l’expliquer ? Les béatitudes possèdent une dimension déjà présente, mais aussi une projection future vers leur pleine réalisation. Paradoxalement, donc, dans l’expérience même de la souffrance, il est possible de trouver la joie. Un exemple éloquent est celui des apôtres Pierre et Jean qui, après avoir été flagellés, « s’en allèrent du sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus » (Actes 5,41).

Dans une structure symétrique, Jésus présente quatre avertissements, les quatre malheurs :

Mais malheur à vous, les riches, car vous avez déjà reçu votre consolation.
Malheur à vous qui êtes rassasiés maintenant, car vous aurez faim.
Malheur à vous qui riez maintenant, car vous connaîtrez le deuil et les larmes.
Malheur à vous lorsque tous les hommes diront du bien de vous…

Observons que :

  • Dans la version de Matthieu, Jésus se limite à proclamer les huit béatitudes (plus une adressée directement à ses disciples), tandis que dans celle de Luc, on n’en trouve que quatre, mais avec l’ajout de quatre « malheur à vous », en opposition aux « heureux êtes-vous ».
  • Le terme « malheur » était utilisé dans le langage prophétique pour annoncer des malédictions. Cependant, ces « malheurs » de Jésus ne sont pas des condamnations, mais des expressions de douleur et de compassion. On pourrait les traduire par « hélas pour vous ». Tandis que les béatitudes sont comme des félicitations aux « heureux », les « hélas » ont le ton d’un message de deuil.
  • Pourquoi Jésus met-il en garde les riches ? Ce n’est pas une vision classiste. En réalité, la richesse est souvent associée à l’injustice, qui engendre pauvreté et souffrance.

Pour la réflexion personnelle

Les béatitudes sont le chemin proposé par Jésus vers le bonheur, pour une vie belle, féconde et pleine de sens. Le prophète Jérémie compare cette vie à un arbre toujours vert et fructueux, dont les racines plongent vers le fleuve. À l’inverse, une vie non enracinée en Dieu est comme le tamaris du désert, incapable de voir le bien arriver. Tout dépend donc d’où nous plongeons nos racines. Où plongent les miennes ?

(Source : Comboni2000 - Spiritualità e Missione)

 


LE CHEMIN NÉOCATÉCHUMÉNALAuteur : Père Andréa

LE CHEMIN NÉOCATÉCHUMÉNAL

«Humilité, simplicité et louange»
 

Qu’est ce que le Chemin Néocatéchuménal ?

Le Chemin Néocatéchuménal est au service des Évêques et des Curés comme itinéraire de redécouverte du Baptême et de formation permanente de la foi. Il est proposé aux fidèles qui souhaitent raviver dans leur vie la richesse de l’initiation chrétienne.

Le Chemin Néocatéchuménal – vécu au sein des paroisses, en petites communautés constituées de personnes de conditions sociales et d’âges divers – a pour but ultime de conduire progressivement les croyants à l’intimité avec Jésus-Christ et faire d’eux des sujets zélés dans l’Église et des témoins crédibles de la Bonne Nouvelle du Sauveur. Il s’agit finalement d’un instrument pour l’initiation chrétienne des adultes qui se préparent à recevoir ou qui souhaitent redécouvrir leur Baptême.

Comment est-il né ?

Le Chemin Néocatéchuménal est né en 1964 dans les bidonvilles de Palomeras Altas, à Madrid (Espagne). La réalité sociale de ces bidonvilles était composée des couches de la société les plus dégradées : de Tziganes et gitans (quinquis), pour la plupart analphabètes, vagabonds, voleurs, prostituées, jeunes délinquants, immigrés, etc. Dans cette ambiance a germé la semence du Chemin Néocatéchuménal. Au milieu des pauvres et des marginaux qui ont accueilli l’annonce du Christ mort et ressuscité, l’Esprit-Saint fait naître un processus d’initiation chrétienne basé sur le modèle du catéchuménat de l’Église primitive.

Qui sont ses fondateurs ?

Au début des années 60, Francisco Josè Gomez Argüello (Kiko), peintre espagnol, Prix National de Peinture en 1959, après une crise existentielle, a découvert dans la souffrance des innocents le mystère du Christ crucifié, présents dans les derniers de la terre. Cette expérience le porte à tout abandonner et, suivant les traces de Charles de Foucauld, aller vivre au milieu de ces pauvres de Palomeras Altas (périphérie de Madrid).

Dans cette situation, il reçoit l’inspiration de la Vierge Marie : « Il est nécessaire de faire des communautés chrétiennes comme la Sainte Famille de Nazareth, qui vivent en humilité, simplicité et louange. L’autre est Christ. »

Carmen Hernández (décédé le 19 Juillet 2016), elle aussi espagnole, diplômée en chimie, reçoit sa première formation théologique à l’Institut des Missionnaires du Christ Jésus. Diplômée en théologie chez les dominicains de Valence, elle a découvert le renouvellement du Concile Vatican II à travers le liturgiste, Mgr Pedro Farnés Scherer.

Après deux années en Israël, qui lui ont permis de rentrer en contact avec la tradition vivante du peuple hébreu et des lieux de la Terre Sainte, elle retourne à Madrid dans l’espoir de former un groupe missionnaire pour aller évangéliser les mineurs d’Oruro (Bolivie) avec l’aide de l’Archevêque de La Paz, Mgr Jorge Manrique Hurtado. À travers sa sœur, elle rencontre Kiko Argüello dans les baraques de Palomeras, se construit une baraque adossée au mur d’une usine et commence à collaborer avec lui.

Le Chemin et les papes :

En 1974, le Pape Paul VI au cours d’une audience accordée aux premières communautés néocatéchuménales, reconnaît le Chemin comme un fruit du Concile Vatican II : « Voilà ici les fruits du concile ! Vous faites après le baptême ce que l’Église primitive faisait avant : avant ou après, c’est secondaire. Le fait est que vous visez à l’authenticité, à la plénitude, à la cohérence, à la sincérité de la vie chrétienne. Il y a là un mérite très grand qui nous console profondément (…) Quelle joie et quelle espérance vous nous donnez par votre présence et par votre activité ! »

Jean-Paul I, en tant que Patriarche de Venise, avait accueilli Kiko et Carmen pour commencer le Chemin dans ce diocèse.

Saint Jean-Paul II a promu et favorisé le développement de cette initiation chrétienne pour adultes, encourageant de nouvelles réalités missionnaires et vocationnelles comme les familles en mission et l’institution de séminaires diocésains missionnaires Redemptoris Mater.

En 1990 Jean-Paul II écrit dans sa lettre intitulée Ogniqualvolta : « Je reconnais le Chemin Néocatéchuménal comme un itinéraire de formation catholique, valide pour la société et les temps actuels » et « Je désire donc que mes Frères dans l’Épiscopat valorisent et aident – ensemble avec leurs presbytres – cette œuvre pour la nouvelle évangélisation ».

Benoît XVI a lui aussi accompagné, soutenu et encouragé le développement missionnaire du Chemin. En 2008, durant son pontificat, les statuts ont été approuvés définitivement par la Congrégation du Conseil pontifical pour les laïcs. En 2010, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a donné de sa part l’approbation doctrinale du directoire catéchétique.

En 2014, lors de sa première audience avec les initiateurs et les membres du Chemin, le Pape François a déclaré : « Je remercie le Seigneur pour la joie de votre foi et pour l’ardeur de votre témoignage chrétien, merci à Dieu ! (…) Je vous remercie pour tout ce que vous faites dans l’Église et dans le monde. »

Le pape actuel a envoyé à plusieurs reprises des familles en mission, des presbytres et de nouvelles missio ad gentes dans des endroits du monde déchristianisés.

Le 6 mars 2015, à l’occasion d’une nouvelle audience avec le Chemin, il a salué ainsi les initiateurs et les membres du Chemin présents : « Je salue en particulier les initiateurs du Chemin Néocatéchuménal, Kiko Argüello et Carmen Hernández, avec le père Mario Pezzi : je leur exprime à eux aussi mon estime et mes encouragements pour ce qu’ils sont en train de faire en faveur de l’Église par le biais du Chemin. Je dis toujours que le Chemin Néocatéchuménal fait beaucoup de bien dans l’Église ! »

Le Chemin aujourd’hui :

Carmen Hernandez, initiatrice avec Kiko du Chemin, est décédée le 19 Juillet 2016. L’équipe internationale étant alors incomplète et en réponse à la demande du Saint Siège, et comme le prévoit les statuts du Chemin Néocatéchuménal – María Ascensión Romero, de nationalité espagnole et itinérante depuis 25 ans en Russie, est venue compléter l’équipe itinérante internationale.

CHIFFRES DU CHEMIN NÉOCATÉCHUMÉNAL (Mise à jour novembre 2022)

Communautés : 21.066

Diocèses : 1.366

Paroisses : 6.293

Nations : 135

Séminaires missionnaires diocésains : Séminaires Redemptoris Mater : 121

Séminaristes : 1.900

Presbytres formés dans les SRM : 2.950

Familles missionnaires : Familles en mission : 1.000 qui évangélisent dans 212 Missio ad Gentes dans 62 nations

 

 

 


La Fête de la RencontreAuteur : Père Manuel João

La Fête de la Rencontre

Année C – Fête de la Présentation du Seigneur
Luc 2,22-40 : « Lumière pour éclairer les nations »

Le 2 février, exactement 40 jours après Noël, l’Église célèbre la fête liturgique de la Présentation de Jésus au Temple. Cette année, tombant un dimanche, elle a la priorité sur les lectures dominicales. Cette fête est populairement connue sous le nom de Chandeleur, car en ce jour, on bénit les cierges, symboles du Christ, lumière du monde.

Cette fête est très ancienne : elle est née en Orient et s’est répandue en Occident après le VIe siècle. Autrefois, elle était dédiée à la Purification de la Vierge Marie, comme le rappelle l’Évangile du jour. Selon la coutume juive, une femme était considérée comme impure à cause du sang menstruel pendant une période de 40 jours après la naissance d’un garçon (et 80 jours dans le cas d’une fille !). Comme toute femme juive pratiquante, Marie, après quarante jours, se rend au Temple pour se purifier et offrir un sacrifice en obéissance à la Torah (Lévitique 12,1-8) : un agneau et une colombe ou, si elle était pauvre, deux tourterelles ou deux jeunes pigeons. C’est pourquoi Marie et Joseph allèrent au Temple avec Jésus et offrirent deux tourterelles ou deux pigeons (Luc 2,22-24).
Avec la réforme liturgique de Paul VI (1969), la célébration d’aujourd’hui a retrouvé son titre original de Présentation du Seigneur.

Selon les Saintes Écritures, tout premier-né, qu’il soit humain ou animal, appartenait à Dieu (Exode 13,2). Le fils premier-né était racheté par un paiement de cinq sicles d’argent, dans les 30 jours suivant sa naissance (Nombres 18,15-16). Cette rédemption était un signe de la consécration des premiers-nés à Dieu, en mémoire de la libération d’Égypte, lorsque Dieu frappa les premiers-nés égyptiens mais épargna ceux des Israélites (Exode 13,1-2.11-16).

Cependant, on remarque que, dans les Saintes Écritures, il n’existe pas de loi spécifique imposant la présentation du fils premier-né au Temple. Saint Luc ne mentionne pas le paiement du rachat, mais il parle plutôt de la présentation de Jésus au Temple.

Les lectures nous aident à comprendre théologiquement le sens profond de cette fête.
Dans la première lecture, le prophète Malachie (3,1-4) annonce l’entrée messianique du Seigneur dans son Temple pour purifier le sacerdoce et le peuple de leurs infidélités. Ainsi, la présentation de l’Enfant annonce prophétiquement son entrée dans le Temple pour purifier à la fois le culte et le Temple lui-même. En réalité, son corps devient le nouveau Temple.
Dans la deuxième lecture, l’auteur de la Lettre aux Hébreux (2,14-18) présente Jésus qui, étant devenu en tout point semblable à ses frères, est devenu le souverain prêtre miséricordieux, venu purifier le peuple de ses péchés.

Le passage de l’Évangile est riche en références aux Saintes Écritures. Saint Luc est un narrateur raffiné et, dans ses écrits, il parvient à fusionner textes bibliques et traditions juives diverses. Son but n’est pas tant historique que catéchétique et théologique.
Derrière ce récit, apparemment simple et linéaire, se dessinent en filigrane des allusions à divers textes : la prophétie de Malachie sur l’entrée de Dieu dans son Temple (Malachie 3) ; l’épisode du petit Samuel que sa mère Anne conduit au Temple de Silo (1 Samuel 1-2) ; le récit de la montée de l’Arche d’Alliance à Jérusalem (1 Rois 8) ; la vision d’Ézéchiel sur le retour de la « Gloire du Seigneur » (Shekinah) ; et enfin, les allusions à la vision du prophète Daniel sur Jérusalem et le Temple (Daniel 9).

On pourrait donc dire que « Jésus entre dans le Temple non pour se consacrer, mais pour le consacrer et en prendre possession. La référence, en effet, à Malachie, Samuel et Daniel révèle l’intention profonde de Luc, qui ne se limite pas à raconter de simples “faits”, mais des “événements”, des “kairòi”, qui embrassent et déterminent toute l’histoire : celle d’Israël et la nouvelle qui commence avec la naissance de Jésus » (Paolo Farinella).

Pistes de réflexion

1. Fête du “Me voici”
La Présentation de Jésus au Temple peut être relue à la lumière du Psaume 40,7-9, réinterprété par l’auteur de la Lettre aux Hébreux en ces termes : « En entrant dans le monde, le Christ dit : […] Me voici, je viens pour faire ta volonté » (Hébreux 10,5-10). Ce « Me voici » du Christ au Père est, en même temps, un « Me voici » adressé à chaque être humain. La relation de foi est un dialogue d’amour continu entre le « Me voici » de Dieu et le nôtre. Cependant, la vérité de notre « Me voici » se manifeste concrètement dans notre « Me voici » aux besoins de notre prochain.
Le drame de Dieu et de l’homme est bien exprimé dans ces paroles : « Je me suis laissé chercher par ceux qui ne me demandaient pas, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas ; j’ai dit : “Me voici, me voici !” à une nation qui n’invoquait pas mon nom » (Isaïe 65,1).

2. Fête de la Rencontre
Cette fête est née en Orient sous le nom d’“Hypapanté”, c’est-à-dire « Rencontre ». Dieu vient à la rencontre de son peuple et nous allons à sa rencontre. La procession, en tant qu’acte communautaire, exprime cette profonde réalité de la foi chrétienne : marcher ensemble vers le Seigneur. Le mouvement physique évoque le mouvement spirituel de l’âme.
Cette dimension de la rencontre est multiple. Siméon et Anne représentent Israël croyant et l’Ancien Testament qui accueille le Nouveau. De plus, ce couple symbolise toute l’humanité qui chemine vers la lumière du Christ. Enfin, la rencontre entre le couple âgé et le jeune couple, Joseph et Marie, exprime la communion entre les générations. La fête d’aujourd’hui est donc une magnifique et éloquente icône de la vocation chrétienne et de l’idéal d’une humanité en marche vers la rencontre avec Dieu et avec les autres.

3. Fête de la Lumière
La dimension de la lumière est une caractéristique essentielle et distinctive de cette fête. Jésus est la Lumière qui vient illuminer tout homme, mais les ténèbres ne l’ont pas accueilli (Jean 1,4-9). C’est pourquoi Jésus et chaque disciple deviennent un « signe de contradiction ». Pour vivre dans la Lumière et être témoins de la Lumière, il faut accepter d’être un signe de contradiction, prêt à affronter l’opposition des « ténèbres » qui tenteront d’éteindre la Lumière !

(Source site Comboni2000 - Spiritulità e Missione)


Adieu du Père ArturoAuteur : Père Arturo

Chers paroissiens de Sainte Marie de Billère,

C'est avec un mélange de tristesse et de gratitude que je vous écris aujourd'hui pour vous dire au revoir. Après un temps précieux passé parmi vous en tant que prêtre Fidei Donum, il est temps pour moi maintenant de poursuivre ma route vers de nouveaux horizons.

Ma mission ici à Sainte Marie de Billère a été une expérience inoubliable. J'ai été profondément touché par votre accueil chaleureux, votre soutien indéfectible et votre engagement fervent envers la foi. Travailler avec chacun de vous a été une bénédiction et un privilège que je chérirai toujours.

Au cours de ce temps vécu ensemble, nous avons partagé des moments de joie, de prière et de réflexion. Nous avons célébré les sacrements, partagé les peines et les joies de la vie, et grandi ensemble dans notre amour pour Dieu et pour notre prochain. Ces souvenirs resteront gravés dans mon cœur pour toujours.

Alors que je quitte la paroisse, je tiens à exprimer ma gratitude à chacun d'entre vous pour votre générosité, votre gentillesse et votre soutien tout au long de mon séjour ici. Je vous demande de continuer à soutenir et à encourager le père Andrea Nassuato qui va poursuivre le travail de l'Église dans cette très chère communauté .

Je profite de cette occasion pour remercier Monseigneur Marc Aillet de m’avoir permis de venir dans ce cher diocèse et de m’avoir nommé curé de notre paroisse Sainte Marie de Billère. Je remercie également mon archevêque, Monseigneur Rogelio Cabrera López, de m’avoir autorisé à venir servir en France. Merci infiniment.

Je pars avec la certitude que notre lien en Christ transcende les distances physiques, et que nos prières continueront à nous unir, où que nous soyons. Bien que je m'éloigne géographiquement, je reste proche de vous dans l'esprit et dans la prière. Et même si je ne pense pas avoir fait grand-chose pour augmenter le nombre de paroissiens, j’éprouve la satisfaction d’avoir donné le meilleur de moi-même. Je saisis l’occasion pour demander pardon de mes erreurs et de mes défauts.

Que Dieu vous bénisse, chers enfants, et qu'Il continue de guider vos pas sur le chemin de la foi et de l'amour. Puissions-nous nous retrouver un jour dans la présence éternelle de notre Seigneur.

Avec toute ma gratitude et mes meilleures pensées, je vous embrasse de tout mon cœur.
In Corde Christi, votre père Arturo


Homélie III° ordinaire CAuteur : Père Arturo

III Dimanche ordinaire - C

En ce troisième dimanche du Temps Ordinaire, saint Luc explique pourquoi et comment il a voulu mettre par écrit l’histoire de Jésus en rédigeant son Évangile. Ensuite, nous lisons le retour de Jésus en Galilée et particulièrement à Nazareth, où il proclame solennellement sa mission : «L’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a consacré par l’onction… Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre.» Saint Luc souligne son désir de donner un « récit ordonné » des événements qui fondent notre foi. Pour cela, il s’est informé auprès de témoins oculaires, il a mené son enquête. Il s’est soucié de la vérité historique et du témoignage vivant de ceux qui ont connu le Christ.

Cette démarche de Luc n’est pas seulement un effort intellectuel ou littéraire. Elle manifeste aussi l’action de l’Esprit Saint, qui guide les évangélistes pour que la Parole de Dieu parvienne jusqu’à nous avec toute sa force et toute sa fraîcheur. Nous ne lisons pas la Bible comme un simple livre d’histoire: nous la lisons comme la Bonne Nouvelle transmise, méditée et priée par l’Église, sous la conduite de l’Esprit.

Pour nous aujourd’hui, cette fidélité de Luc et de tous les évangélistes est une invitation à redécouvrir l’importance de l’étude, de la lecture méditée et de la proclamation de la Parole. Étudier, c’est certes un acte d’intelligence, mais c’est aussi, et surtout, se laisser instruire et transformer. Quand nous prenons le temps de lire et de scruter la Parole, nous entrons dans une école de vie sous la conduite du Christ.

Dans un second temps, nous voyons Jésus qui retourne en Galilée, « avec la puissance de l’Esprit ». Après qu’il a lu le passage du prophète Isaïe, il proclame : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre.» Ce mot « aujourd’hui » est capital. Jésus ne dit pas : « Le temps est arrivé » au passé, ou « cela arrivera » au futur. Non, c’est ici et maintenant que s’accomplit la promesse. En lui, la Parole prend corps, se fait vivante. Il n’est pas seulement un lecteur des Écritures, il en est le centre et l’accomplissement.

Souvent, nous lisons la Bible en pensant à des événements d’autrefois, ou bien nous espérons l’accomplissement des promesses dans un avenir lointain. Or, Jésus nous dit clairement : « Aujourd’hui s’accomplit cette Parole. » Cela signifie que, lorsque nous écoutons l’Évangile, c’est bien pour nous, aujourd’hui, que cette vérité se déploie. L’Esprit Saint opère cette actualisation dans notre cœur et dans notre vie, si nous le laissons agir.

Regardons le contenu de la mission de Jésus : apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la libération, rendre la vue aux aveugles, libérer les opprimés et proclamer une année de grâce du Seigneur. C’est une mission de salut qui rejoint toute l’humanité dans ses souffrances, ses pauvretés, ses maladies, ses injustices. Cette mission demeure actuelle : elle nous concerne individuellement et communautairement.

- Recevoir la Parole comme un don vivant : Que la Bible ne reste pas un livre fermé ou un texte ancien. Prenons le temps, chaque jour, d’en lire un passage, de méditer sur ce que l’Esprit Saint veut nous dire personnellement.

- Nous laisser transformer : La Parole de Dieu a une force qui ne vise pas seulement à nous informer, mais à nous convertir, à nous tourner vers l’amour de Dieu et du prochain. Osons la mettre en pratique : ne restons pas de simples auditeurs, devenons acteurs de la Parole.

- Annoncer la Bonne Nouvelle : Jésus reçoit l’onction de l’Esprit pour une mission concrète. Par notre baptême, nous participons à cette même mission. Nous sommes envoyés pour témoigner de la joie du salut, pour dire et redire à chacun qu’il est aimé de Dieu. Nous avons à poursuivre l’œuvre libératrice du Christ : dans le service des plus faibles, des malades, des captifs de toutes sortes, dans la défense de la dignité de chaque personne.

Chers frères et sœurs, en ce dimanche où nous célébrons ensemble la Parole de Dieu, souvenons-nous de ces deux réalités : la Parole est transmise fidèlement de génération en génération, et elle s’accomplit « aujourd’hui » en Jésus-Christ. Que l’Esprit Saint renouvelle en nous le goût de lire, d’entendre et de vivre cette Parole vivante. Elle nous réunit, nous éclaire et nous envoie :

- Pour vivre en témoin du Christ.

- Pour annoncer la Bonne Nouvelle.

- Pour accueillir la miséricorde de Dieu.

Amen.


Homélie II° ordinaire CAuteur : Père Arturo

II Dimanche ordinaire - C

Chers frères et sœurs, en ce deuxième dimanche du Temps Ordinaire, l'évangile selon saint Jean nous offre dans ce passage un récit d'une profondeur spirituelle et théologique immense : les noces de Cana. Ce premier signe accompli par Jésus nous révèle son identité et inaugure sa mission salvifique. L’Évangile nous emmène à Cana, là où Jésus accomplit son premier « signe » : il transforme l’eau en vin lors d’un festin de noces. À travers cet événement apparemment simple, l’évangéliste Jean révèle déjà la puissance divine à l’œuvre en Jésus et annonce la joie surabondante qu’il apporte.

Dans la première lecture, tirée du livre d’Isaïe, Dieu promet à son peuple un renouveau: «On ne te dira plus “Abandonnée” […], mais on t’appellera “Ma préférée”». L’image du mariage exprime l’alliance intime que Dieu désire tisser avec chacun de nous. Il se donne entièrement, comme l’Époux prend soin de l’Épouse, et veut nous combler de sa joie. Le prophète laisse entendre que le cœur de Dieu n’est jamais indifférent : il est passionné par le salut de son peuple, comme un jeune marié enthousiaste à l’égard de sa bien-aimée.

L’évangile nous plonge dans une scène de joie : un mariage, lieu de communion, de partage et d’alliance. Le mariage est une image biblique récurrente pour décrire la relation entre Dieu et son peuple, un thème central dans l’Ancien Testament. À Cana, cette alliance prend une nouvelle dimension avec la présence de Jésus.

Jésus se manifeste lors d’une noce. Il ne fait pas qu’assister à la fête : il y accomplit un geste extraordinaire. Quand le vin vient à manquer, Marie – la Mère de Jésus – s’aperçoit du besoin et en fait part à son Fils. Marie, attentive et intercesseure, joue un rôle-clé. Elle remarque le manque de vin, symbole de joie et de bénédiction dans la culture juive. Par son intervention, elle invite son Fils à agir. Marie nous enseigne ici la confiance et l’abandon : "Faites tout ce qu’il vous dira."

C’est alors que Jésus demande de remplir d’eau six jarres destinées aux purifications rituelles, puis transforme cette eau en vin d’une qualité incomparable. Il est significatif que Jésus donne un « vin meilleur », suggérant que sa présence apporte une nouveauté radicale et une plénitude que rien ne peut surpasser.

Quand Jésus transforme l’eau en vin, il ne s’agit pas simplement d’un acte de générosité. Ce vin nouveau, de qualité supérieure, symbolise la nouveauté apportée par le Christ. L’eau des jarres, utilisée pour les rites de purification, est remplacée par un vin abondant et excellent. Cette transformation annonce la Nouvelle Alliance, où Jésus devient la source de la vraie purification et de la vie en plénitude. L’abondance du vin pointe également vers la surabondance de la grâce divine. Dieu ne se contente pas de répondre à nos besoins de manière limitée, il comble nos vies au-delà de nos attentes. À Cana, Jésus révèle sa gloire, et ses disciples commencent à croire en lui.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle que « les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit». De même qu’un festin de noces est beau quand chacun y contribue et s’y réjouit, la vie de l’Église est riche et unie quand chacun met au service de la communauté les dons reçus de Dieu. Chacun, à sa manière, participe à la construction du Corps du Christ et à la diffusion de sa joie.

Cette page d’Évangile nous invite donc à faire confiance au Seigneur qui veut transformer notre « eau » – nos manques, nos limites, parfois nos tristesses – en un « vin » abondant de joie et d’espérance. Il suffit que nous accueillions humblement son invitation : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Le miracle des noces de Cana est un avant-goût de l’Heure de Jésus, celle de sa Passion et de sa Résurrection, où son amour sera pleinement manifesté. Le vin renvoie également à l’Eucharistie, où Jésus se donne comme le véritable breuvage de salut.

Les noces de Cana ne sont pas seulement une belle histoire ; elles sont une proclamation de l’amour de Dieu qui se donne à nous dans l’abondance. Elles nous rappellent que Jésus transforme ce qui est ordinaire en extraordinaire, qu’il renouvelle nos existences pour en faire une alliance joyeuse et éternelle avec lui. Soyons attentifs à ses signes, et laissons-le remplir nos jarres de son vin nouveau.

Demandons au Seigneur la grâce de renouveler notre foi en son amour, et d’être des témoins de la joie de l’Évangile, là où nous sommes, en famille, en communauté, et dans le monde. Puissions-nous offrir au Christ nos jarres vides pour qu’il y déverse l’abondance de sa vie nouvelle. Amen.


Homélie Epiphanie CAuteur : Père Arturo

Épiphanie 2025 – Année C

Chers frères et sœurs, le passage de l’Évangile selon saint Matthieu nous rapporte l’épisode des Mages venus d’Orient pour rendre hommage à l’Enfant Jésus. Cette page d’Écriture est riche d’enseignements sur la manière dont Dieu se révèle au monde et sur notre propre chemin de foi.

En cette solennité de l’Épiphanie, nous contemplons la manifestation de Dieu à toutes les nations. Le terme « Épiphanie » vient du grec epiphaneia, qui signifie «manifestation ou apparition». Dans la tradition chrétienne, cette fête célèbre la visite des Mages, guidés par l’étoile, au nouveau-né Jésus. Elle révèle un grand mystère: le Christ est venu pour tous, sans distinction de culture, d’origine ou de rang social.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe proclame : «Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi». Cette lumière dont parle Isaïe est le salut que Dieu offre à son peuple, et au-delà de celui-ci, à l’humanité entière.

Une lumière pour tous : la promesse du prophète annonçait déjà l’extension de l’alliance à toutes les nations. La lumière de Dieu brille au cœur de l’obscurité, éclairant chaque recoin de nos vies, de nos familles et de nos sociétés.

Une invitation à se lever : le verbe « lève-toi » ou «debout» nous invite à la vigilance et à l’espérance. Au cœur de nos ténèbres, des doutes, des peurs, des injustices, Dieu nous incite à relever la tête et à marcher vers la clarté qu’Il propose.

Dans l’Évangile de saint Matthieu, nous lisons le récit des Mages venus d’Orient. Ils représentent les nations païennes, c’est-à-dire tous ceux qui, a priori, ne faisaient pas partie du peuple élu. Cependant, leur désir de vérité et de lumière les pousse à entreprendre un long voyage pour chercher la vérité.

Une recherche qui implique un déplacement. Les Mages n’ont pas hésité à quitter leur pays pour entreprendre un long voyage. Leur démarche ne se limite pas à une curiosité intellectuelle : c’est un déplacement concret, physique et spirituel.

Se mettre en marche vers Dieu nous fait sortir de nos habitudes, de nos sécurités. Cela demande une certaine humilité : quitter nos repères, reconnaître que nous sommes en quête de Quelqu’un de plus grand que nous.

Les Mages se mettent en route à la suite d’une étoile. Cette étoile, mystérieuse, symbolise la soif de vérité et de lumière qui habite tout être humain. Les Mages, même s’ils ne connaissaient pas pleinement le Dieu d’Israël, ont su discerner un signe dans le ciel et se mettre en chemin.

- Cela nous rappelle que Dieu se rend présent dans notre quotidien, à travers des « signes » que nous pouvons apprendre à déchiffrer : un événement, une rencontre, une parole, un appel intérieur.

- Comme les Mages, demandons-nous : quelles sont les étoiles qui, aujourd’hui, nous mettent en route vers Dieu ? Sommes-nous attentifs aux appels de l’Esprit qui nous invitent à chercher Jésus ?

Les Mages n’hésitent pas à parcourir une grande distance, malgré l’inconnu, pour venir adorer le roi qui vient de naître. Leur exemple nous invite à persévérer dans notre quête de Dieu, même lorsque la route nous semble longue. Les Mages n’avaient aucune garantie de trouver exactement ce qu’ils cherchaient, mais ils ont persévéré dans leur quête. Ainsi, la foi se nourrit de l’audace d’aller de l’avant, même quand tout n’est pas clair.

L’étoile est le symbole de la lumière divine qui guide ; l’étoile les conduit jusqu’à Bethléem. De la même manière, la Parole de Dieu et l’Esprit Saint nous guident encore aujourd’hui pour reconnaître la présence du Christ dans nos vies.

Les offrandes : l’or, l’encens et la myrrhe symbolisent non seulement la royauté (l’or pour le Roi), la divinité (l’encens réservé à Dieu), et l’humanité marquée par la souffrance (la myrrhe), mais ils révèlent à la fois l’identité de Jésus et la variété des dons que nous pouvons offrir à Dieu : nos compétences, nos prières, nos joies et même nos épreuves.

Dans la seconde lecture, saint Paul rappelle que le mystère de Dieu est désormais révélé à tous les peuples : « toutes les nations sont associées au même héritage». Pour cette raison, nous nous devons d’accueillir la diversité et l’universalité du Christ. Ce grand mystère d’universalité nous presse de sortir de nos cercles fermés, de dépasser nos préjugés et d’accueillir en Jésus l’humanité entière, pour devenir une Église ouverte et un témoignage vivant.

L’Épiphanie nous rappelle que l’Église est appelée à être la « maison de tous », lieu d’accueil inconditionnel, où chacun peut rencontrer Dieu dans la paix et la vérité. Chacun de nous est invité à devenir porteur de la lumière du Christ. Comme l’étoile qui a guidé les Mages, nous pouvons, par nos vies, guider d’autres personnes vers Jésus. Nos gestes de charité, nos paroles de compassion et notre joie de croire sont autant de signes lumineux dans un monde souvent plongé dans l’indifférence ou la confusion.

Lorsque les Mages arrivent enfin devant Jésus, « ils se prosternèrent et ils l’adorèrent ». Ils reconnaissent sa royauté : non pas une royauté de domination, mais celle du Messie-Serviteur qui vient sauver le monde.

- **Adorer**, c’est reconnaître Dieu comme Dieu et nous situer nous-mêmes comme créatures bien-aimées, dépendantes de son amour. Les Mages s’inclinent devant un Enfant pauvre, dans la petite ville de Bethléem. Cette humilité de Dieu nous invite à l’émerveillement et à la louange.

- Nous aussi, nous sommes appelés à reconnaître la présence de Dieu dans ce qui semble faible ou insignifiant : un Enfant, une crèche, une humble famille.

Enfin, Matthieu nous précise que les Mages « s’en retournèrent dans leur pays par un autre chemin ». Après avoir rencontré le Christ, ils ne peuvent plus suivre la même route qu’avant. Cette mention suggère que toute vraie rencontre avec Jésus opère en nous un changement, un renouvellement. On ne peut pas revenir à la vie d’avant comme si rien ne s’était passé. Rencontrer le Christ, c’est s’engager dans une *conversion* continue, accepter de prendre parfois des chemins nouveaux, là où Dieu nous guide, loin des calculs et des logiques purement humaines.

Applications pour notre vie :

1. Soyons attentifs aux signes que Dieu met sur notre route. Comme les Mages, n’ayons pas peur de suivre l’étoile, même si nous ne comprenons pas toujours tout dès le départ.

2. La foi n’est pas statique ; elle implique un mouvement, une marche, un désir de rencontrer le Christ plus intimement. Ouvrons nos cœurs à la nouveauté de l’Évangile.

3. Offrir nos dons : qu’avons-nous à offrir au Seigneur ? Peut-être nos talents, notre temps, notre écoute, nos ressources… Dieu attend que nous présentions « l’or » de notre amour, « l’encens » de notre prière et « la myrrhe » de nos difficultés, pour les transformer.

4. Changer de route : après avoir goûté à la présence de Jésus, osons prendre une direction nouvelle. La foi nous fait grandir et sortir de nos enfermements. Laissons la Parole de Dieu éclairer nos choix, nos priorités et notre manière de vivre.

Que cette fête de l’Épiphanie nous inspire un cœur en recherche, une foi audacieuse et la joie de la rencontre avec Jésus. Comme les Mages, adorons-le et offrons-lui ce que nous avons de meilleur. Puissions-nous, à sa suite, repartir par un autre chemin – le chemin nouveau de la vie transformée par sa présence. Amen.


Homélie Sainte Famille CAuteur : Père Arturo

La Sainte Famille - C

Frères et sœurs bien-aimés, l'Évangile d'aujourd'hui nous présente un moment unique et précieux : le seul récit des Évangiles qui nous parle de Jésus adolescent. Cette scène, que nous rapporte saint Luc, est comme une fenêtre ouverte sur la Sainte Famille, nous permettant d'entrevoir le mystère de l'incarnation dans sa réalité la plus quotidienne. La famille de Nazareth est la seule famille parfaite qui ait jamais existé, malheureusement la majorité de nos familles sont dysfonctionnelles.

Cette scène est unique dans les évangiles concernant l'enfance de Jésus. Elle forme un pont entre sa naissance et le début de sa vie publique, nous donnant un aperçu précieux de sa croissance humaine et spirituelle. Imaginons un instant cette scène: Marie et Joseph, comme chaque année, montent à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Jésus a douze ans, âge dans la tradition juive, où l'enfant commence à devenir un adulte dans la foi. Le pèlerinage s'achève, et la caravane reprend la route. Mais Jésus, lui, reste à Jérusalem, sans ses parents.

Quelle angoisse pour Marie et Joseph! Pendant trois jours, ils le cherchent. Qui d'entre nous, ne peut comprendre cette inquiétude déchirante? Et où le trouvent-ils finalement? Dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi, les écoutant et les interrogeant. Tous sont stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.

La réaction de Jésus envers ses parents est surprenante : "Ne saviez-vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon Père ?" Cette réponse, qui peut sembler désinvolte à première vue, est en réalité d'une profondeur théologique immense. À douze ans, Jésus affirme déjà sa relation unique avec le Père, sa conscience de sa mission divine. Il dialogue avec les docteurs de la Loi. Il montre une compréhension profonde des Écritures. Sa réponse à ses parents révèle déjà sa conscience de sa relation unique avec le Père.

Un enfant de douze ans qui dialogue d'égal à égal avec les plus grands théologiens de son temps et les étonne par sa compréhension et ses questions. Ce n'est pas l'attitude d'un enfant précoce qui chercherait à briller, mais celle du Verbe incarné qui commence à manifester sa sagesse divine

Jésus retourne à Nazareth et reste soumis à ses parents. Cette tension illustre le mystère de sa double nature, divine et humaine. Jésus redescend à Nazareth avec ses parents, le Fils de Dieu, celui qui vient de manifester sa sagesse divine, choisit librement l'obéissance et l'humilité. Quel paradoxe ! Quelle leçon pour nous tous !

Et Marie, dans tout cela ? L'Évangile nous dit qu'elle "gardait toutes ces choses dans son cœur". Elle nous montre le chemin de la méditation profonde des mystères de Dieu. Face à ce qu'elle ne comprend pas totalement, elle ne se révolte pas, ne se décourage pas, mais conserve précieusement ces événements dans son cœur, les méditant dans la foi.

Mes frères et sœurs, que nous enseigne cet évangile pour notre vie aujourd'hui?

D'abord, il nous rappelle que notre vie spirituelle peut parfois nous sembler paradoxale. Comme Jésus qui doit être "aux affaires de son Père" tout en restant soumis à ses parents terrestres, nous devons souvent concilier différentes fidélités, différentes responsabilités.

Ensuite, il nous invite à l'humilité. Même Jésus, dans sa sagesse divine, a accepté de grandir, d'apprendre, de se soumettre. Quel exemple pour nous qui sommes parfois si impatients, si sûrs de nous-mêmes !

Enfin, il nous encourage à imiter Marie dans sa façon de méditer les mystères de Dieu. Dans nos vies aussi, il y a des événements que nous ne comprenons pas immédiatement. Apprenons à les garder dans notre cœur, à les méditer dans la prière, confiants que Dieu nous en révélera le sens en son temps. Que ce passage d'Évangile nous aide à grandir, comme Jésus, "en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes."

Pour notre vie spirituelle aujourd'hui, ce texte nous invite à :

- Réfléchir sur notre propre relation avec Dieu comme Père.

- Trouver l'équilibre entre nos différentes responsabilités.

- Cultiver une attitude de méditation comme Marie.

- Grandir en sagesse dans notre vie de foi.

Enfin, à l'image de Marie, nous sommes invités à cultiver une attitude de méditation contemplative face aux mystères de notre foi. Dans un monde qui exige des réponses immédiates, sachons garder et méditer dans notre cœur les événements de notre vie, confiants que Dieu nous en révélera progressivement le sens.

Que la Sainte Famille nous aide à grandir dans notre propre vie familiale et spirituelle, pour être toujours davantage aux affaires de notre Père céleste tout en assumant pleinement nos responsabilités terrestres.

Amen.


Homélie Noël CAuteur : Père Arturo

Nativité de Notre-Seigneur Jésus Christ – C (Noël 2024)

Frères et sœurs bien-aimés, le passage de l'Évangile d'aujourd'hui est l'un des plus connus des Évangiles, car il raconte la naissance de Jésus, l'annonce de l'ange aux bergers et le chant des anges, qui célèbre le début du salut pour toute l'humanité. Nous célébrons la naissance de notre Sauveur, Jésus-Christ, un événement qui dépasse toutes les attentes humaines et qui transforme l’histoire du monde. Ce récit de l’Évangile de Luc nous plonge dans le mystère d’un Dieu qui se fait tout proche, dans l’humble silence de la nuit de Bethléem.

L’Évangile commence par une scène qui contraste fortement avec la majesté divine: un empereur, César Auguste, ordonne un recensement, et toute la terre semble soumise à ce pouvoir. Pourtant, dans cette toile de fond grandiose, Dieu choisit une humble étable pour accomplir son dessein.

Le Roi des rois ne naît pas dans un palais, mais dans une mangeoire. Ce choix de pauvreté n’est pas un hasard: il révèle que Dieu ne s’impose pas par la force, mais qu’il vient à nous dans la vulnérabilité et l’humilité. Jésus naît au milieu des petits, des exclus, pour montrer que chaque être humain, quel que soit son statut, est aimé et sauvé par Dieu.

Les premiers témoins de cette naissance ne sont ni les puissants ni les savants, mais des bergers, ces hommes simples et souvent méprisés. Cette annonce aux bergers est un message d’espérance pour nous tous: le Christ se révèle à ceux qui ont un cœur humble et ouvert, à ceux qui veillent dans la nuit, attendant une lumière.

L’ange leur dit: "Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur." Cette joie n’est pas réservée à une élite, mais offerte à toute l’humanité.

Le chant des anges proclame: "Paix sur la terre aux hommes qu’il aime."Cette paix est bien plus qu’une absence de conflit: c’est une réconciliation profonde entre Dieu et l’humanité, une invitation à vivre dans l’amour et la justice.

En contemplant l’enfant Jésus dans la crèche, nous découvrons que cette paix commence dans nos cœurs. Le Christ nous appelle à être artisans de paix dans nos familles, nos communautés et dans le monde. Noël nous invite à devenir porteurs de cette lumière qui éclaire les ténèbres. En cette nuit de lumière et de joie, la Parole de Dieu nous conduit au cœur même du mystère de Noël, un mystère d'amour et de grâce, comme saint Paul l’exprime si bien dans sa lettre à Tite.

Saint Paul rappelle que La grâce qui sauve n’est pas une simple idée ou un concept abstrait. Elle agit concrètement dans nos vies, nous libérant du péché et nous orientant vers le bien. Noël, c’est le moment où Dieu entre dans notre histoire pour nous offrir un chemin de salut. Ce salut, cependant, n’est pas seulement une délivrance ; il est aussi une transformation.

La naissance de Jésus à Bethléem n’est pas seulement un événement local ou historique ; elle est une révélation destinée à tous les peuples et pour tous les temps. En Jésus, Dieu se fait proche, non pas dans la puissance et la gloire d’un roi terrestre, mais dans la fragilité d’un enfant. C’est la grâce de Dieu incarnée, un don gratuit et immérité, qui éclaire nos ténèbres. C’est un appel à conformer nos vies à celle du Christ, à laisser sa lumière guider nos choix. La naissance de Jésus nous invite à abandonner ce qui nous éloigne de Dieu pour accueillir pleinement sa présence transformatrice.

Noël nous rappelle que nous vivons entre deux venues de Jésus : celle, humble, de sa naissance, et celle, glorieuse, de son retour. Cet intervalle est un temps d’espérance active. Nous sommes appelés à être des témoins de cette espérance dans le monde, à partager l’amour de Dieu par des gestes concrets de solidarité, de paix et de justice.

Frères et sœurs, ce récit nous pousse à poser une question: comment accueillons-nous aujourd’hui la naissance du Sauveur? La crèche nous rappelle que Dieu se fait proche de nous dans les moments simples, dans les lieux ordinaires de nos vies. Ouvrons nos cœurs pour recevoir ce don immense. En cette nuit sainte, la lumière du Christ a percé les ténèbres du monde. La grâce de Dieu, manifestée dans l’enfant de Bethléem, nous invite à une vie nouvelle, à une vie tournée vers Dieu et vers les autres. Accueillons cette grâce avec un cœur ouvert. Laissons-nous transformer par elle pour devenir, à notre tour, des porteurs de lumière et d’espérance dans un monde qui en a tant besoin.

Que cette nuit de Noël soit pour chacun de nous un renouveau de foi, d’espérance et d’amour.

Prière : Seigneur, en cette nuit de Noël, nous te rendons grâce pour le don de ton Fils, lumière dans nos ténèbres. Aide-nous à accueillir cette joie et à partager cette paix avec ceux qui nous entourent. Que ta naissance illumine nos vies et transforme nos cœurs. Amen.


Homélie 4° Avent CAuteur : Père Arturo

IV dimanche de l’Avent C

Frères et sœurs bien-aimés, en ce quatrième dimanche de l’Avent, l’Église nous invite à contempler deux femmes: Marie et Élisabeth, et leur rencontre empreinte de foi et de joie. À quelques jours de Noël, ce récit évangélique résonne comme un appel à accueillir le Christ avec confiance et allégresse.

Dans la deuxième lecture, la lettre aux Hébreux nous plonge dans le mystère central de notre foi: l’obéissance parfaite de Jésus-Christ à la volonté du Père, qui nous sauve et nous sanctifie. Ce passage nous rappelle que les anciens sacrifices de l’Ancienne Alliance, bien qu’ils exprimaient la foi du peuple, ne suffisaient pas pour établir un véritable pardon des péchés.

«Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande.» Ces mots marquent une rupture radicale: les sacrifices d’animaux, pourtant prescrits par la Loi, ne pouvaient pas atteindre le cœur de l’homme. Ils étaient imparfaits. Mais alors, que désire Dieu? Non pas des actes extérieurs, mais une offrande du cœur, une vie donnée en totale conformité à sa volonté.

L’Évangile nous raconte que Marie se mit en route avec empressement. Elle venait de recevoir l’annonce de l’ange Gabriel et, malgré sa situation délicate — jeune femme enceinte dans des circonstances mystérieuses, elle fait confiance à Dieu. Son "oui" à l’Annonciation l’a ouverte totalement à la volonté divine.

Marie ne se replie pas sur elle-même. Elle se lève et va vers sa cousine Élisabeth, non par curiosité mais par amour, pour servir et partager sa joie. Quelle leçon pour nous ! En cette période souvent stressante, sommes-nous disponibles pour les autres ? La foi authentique pousse à sortir de soi, à aller à la rencontre.

Lorsque Marie entre dans la maison de Zacharie, Élisabeth est remplie de l’Esprit Saint et reconnaît en Marie la mère de son Seigneur. C’est une confession de foi extraordinaire. Élisabeth, âgée et enceinte de Jean-Baptiste, discerne que l’enfant en son sein exulte de joie.

Cette scène nous révèle une grande vérité: la présence de Dieu remplit de joie. Jésus n’est pas encore né, mais déjà sa venue change les cœurs. La rencontre entre Marie et Élisabeth est une rencontre trinitaire: le Père réalise sa promesse, le Fils est déjà présent, et l’Esprit Saint anime leur joie.

Frères et sœurs, ce passage nous interroge : où est notre joie aujourd’hui ? La vraie joie ne vient pas des biens matériels ou des réussites éphémères. Elle vient de la présence de Dieu dans nos vies. Élisabeth proclame: "Heureuse celle qui a cru". La foi est une source inépuisable de bonheur. En croyant aux promesses de Dieu, nous découvrons une joie profonde, même au cœur des épreuves.

En ce dimanche, préparons nos cœurs pour accueillir Jésus. Comme Marie, soyons des porteurs de sa présence, des témoins de la joie. Imitons son humilité, sa foi et sa disponibilité. Alors que nous approchons de la grande fête de la Nativité, prenons un moment pour discerner:

- Avons-nous la foi joyeuse d’Élisabeth ?

- Avons-nous l’empressement et la disponibilité de Marie ?

- Accueillons-nous vraiment **la promesse de Dieu** dans nos vies ?

Aujourd’hui, prions avec ces mots : Seigneur, aide-nous à accueillir pleinement ton sacrifice d’amour et à conformer nos vies à ta volonté. Que l’offrande de nos vies unies à celle de ton Fils soit pour le monde un signe de ta présence salvatrice. Que la Vierge Marie nous accompagne sur ce chemin de foi, et qu’à l’image de l’enfant en Élisabeth, nous puissions tressaillir de joie devant la venue de notre Sauveur.

Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, s’est fait chair, il a pris un corps, non pour vivre pour lui-même, mais pour offrir sa vie par amour. Sa mort sur la croix n’est pas un accident; elle est un acte libre, un accomplissement de la volonté divine. Il est à la fois le prêtre qui offre et l’offrande elle-même. Il remplace les sacrifices anciens par un sacrifice unique, parfait et éternel. Quelle est notre réponse ? Frères et sœurs, comment répondons-nous à cette offrande du Christ ?

Sommes-nous prêts, comme Lui, à chercher la volonté du Père avant toute chose ?

Acceptons-nous d’offrir nos vies, nos souffrances, nos joies, pour participer à son œuvre de salut?

Dans chaque Eucharistie, nous faisons mémoire du don total du Christ. **À chaque communion, nous recevons son Corps offert** et nous sommes appelés à nous offrir en retour, à dire avec Lui : « Voici, je viens pour faire ta volonté. »


Homélie 3° Avent CAuteur : Père Arturo

III Dimanche de l'Avent - Année C

Frères et sœurs, ce troisième dimanche de l'Avent est traditionnellement appelé le "Dimanche de la Joie" ou Gaudete, d’après l’introduction de la messe : "Soyez dans la joie du Seigneur, soyez dans la joie !". Alors que Noël approche, la liturgie nous invite à une pause dans notre préparation spirituelle, pour contempler la joie qui accompagne l'attente de la venue du Seigneur.

La joie de la promesse accomplie. Dans la première lecture, le prophète Sophonie annonce une grande nouvelle : "Pousse des cris de joie, fille de Sion, jubile, Israël !" Pourquoi cette joie ? Parce que le Seigneur est proche, au milieu de son peuple. Ce message, adressé au peuple d'Israël dans un contexte de souffrance et d'attente, résonne encore pour nous aujourd’hui.

Nous aussi, nous vivons des temps parfois difficiles, marqués par des inquiétudes et des incertitudes. Mais la promesse de Dieu est claire : il vient habiter au milieu de nous, non pas comme un juge sévère, mais comme un sauveur plein d’amour et de tendresse. Cette promesse devrait éveiller en nous une espérance et une joie profondes.

La joie de vivre l’Évangile. Dans l’Évangile, nous voyons Jean-Baptiste répondre aux questions des foules. Son message est simple et direct : la joie ne vient pas seulement d’une attente passive, mais d’un changement concret dans nos vies.

À ceux qui demandent quoi faire, il répond par des actes de justice et de solidarité : partager avec celui qui n’a rien, agir honnêtement dans nos responsabilités, et respecter la dignité des autres. Ces gestes simples incarnent l’Évangile et préparent nos cœurs à accueillir le Christ.

Nous pouvons nous poser la même question aujourd’hui : "Que devons-nous faire?" La réponse se trouve dans nos vies quotidiennes : sommes-nous attentifs aux besoins des autres ? Portons-nous la justice et la paix autour de nous ? Vivre ainsi l’Évangile transforme notre attente en une joie active.

La joie d’une paix intérieure. Saint Paul, dans la lettre aux Philippiens, nous exhorte : "Soyez toujours dans la joie du Seigneur." Mais comment rester joyeux quand la vie semble difficile ? Paul nous donne une clé essentielle : "Ne vous faites aucun souci, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce."

La joie véritable n’est pas l’absence de problèmes, mais la confiance en la présence aimante de Dieu dans nos vies. Cette confiance nous donne une paix qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. En nous abandonnant à Dieu dans la prière, nous ouvrons nos cœurs à une joie profonde et durable, même au milieu des épreuves.

Frères et sœurs, ce dimanche de la joie nous invite à lever les yeux vers Celui qui vient. La véritable joie n’est pas un sentiment superficiel, mais une réponse à la rencontre avec le Christ. Alors, ouvrons nos cœurs à sa venue en vivant la justice, la charité, et la prière.

En ce temps d’Avent, portons la joie du Seigneur dans notre monde. Soyons des témoins d’espérance pour ceux qui en ont besoin, et préparons-nous à accueillir avec un cœur pur la lumière de Noël.


Homélie 2° Avent CAuteur : Père Arturo

II Dimanche de l’Avent - Année C

Frères et sœurs bien-aimés. L’évangile de ce dimanche nous transporte dans un moment clé de l’histoire du salut : l’apparition de Jean-Baptiste dans le désert. L’évangéliste Luc commence par situer cet événement dans un contexte précis, mentionnant les puissants de l’époque : Tibère César, Ponce Pilate, Hérode, Philippe et les grands prêtres. Cette introduction détaillée n’est pas seulement historique, elle souligne un contraste puissant : c’est dans le désert, et non dans les palais ou les temples, que la Parole de Dieu se manifeste à Jean-Baptiste.

La liturgie nous invite à entendre la voix du prophète Jean-Baptiste, celui qui prépare la venue du Seigneur. L'Évangile selon saint Luc nous présente cette figure prophétique qui proclame dans le désert: «Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers».

Pourquoi le désert ? Le désert est un lieu de dépouillement, un lieu où l’essentiel prend tout son sens. C’est là que Jean-Baptiste reçoit sa mission prophétique : annoncer la venue du Seigneur et appeler le peuple à la conversion. Ce choix de Dieu de parler dans le désert nous invite à réfléchir : avons-nous des « déserts » dans nos vies, des moments de silence, de recul, où nous pouvons écouter la voix de Dieu ? Dans notre monde bruyant, prenons-nous le temps d’être attentifs à l’appel du Seigneur ?

Jean-Baptiste nous appelle à transformer nos cœurs. Il ne s’agit pas seulement de réformer nos actions extérieures, mais de permettre à Dieu de toucher notre vie intérieure. La conversion, c’est accueillir l’amour de Dieu qui réoriente notre existence. C’est aussi renoncer à ce qui entrave notre relation avec le Seigneur: l’égoïsme, l’indifférence ou le péché.

L’image des chemins tortueux à rendre droits et des ravins à combler nous rappelle que le Seigneur veut entrer dans toutes les dimensions de notre vie. Où avons-nous besoin de le laisser agir pour que nos cœurs deviennent un chemin accueillant pour sa venue ?

Jean proclame un message simple et radical: «Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.» Cette invitation ne concerne pas seulement les routes physiques, mais surtout nos cœurs et nos vies. Chaque vallée à combler et chaque colline à abaisser représente les obstacles spirituels et moraux qui empêchent la grâce de Dieu de pénétrer pleinement en nous.

Les vallées symbolisent nos manques : peut-être un manque de foi, d’espérance ou d’amour. Les montagnes et collines représentent nos orgueils, nos égoïsmes ou nos attachements désordonnés.

Préparer le chemin du Seigneur, c’est donc accepter de travailler avec Dieu pour aplanir ces chemins tortueux, afin qu’il puisse venir habiter pleinement en nous.

La prophétie d’Isaïe, reprise par Jean-Baptiste, est profondément porteuse d’espérance: «Tout être humain verra le salut de Dieu». Ce message nous rappelle que le salut est pour tous, sans exception. Dieu ne cesse de venir à notre rencontre, même dans nos déserts et nos ténèbres.

Le temps de l’Avent nous encourage à nous ouvrir à cette espérance. Nous sommes parfois accablés par les épreuves de la vie, les divisions ou les conflits autour de nous. Mais l’annonce de Jean-Baptiste nous rappelle que Dieu prépare un monde nouveau : un monde de paix, de justice et de réconciliation.

Préparer le chemin du Seigneur, c’est aussi agir concrètement dans nos vies et nos relations. Comment pouvons-nous être des instruments de paix et d’amour dans notre entourage ? Y a-t-il des relations à réconcilier, des gestes de solidarité à poser, ou des moments de prière à intensifier pour nous rapprocher de Dieu et des autres ?

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte à être remplis de joie et d’amour pour que « notre cœur devienne irréprochable dans la sainteté ». Voilà une belle invitation à grandir dans notre foi et à rendre témoignage de l’amour du Christ dans le monde.

Frères et sœurs, en ce deuxième dimanche de l’Avent, accueillons l’appel de Jean-Baptiste à préparer nos cœurs pour la venue du Seigneur. C’est un temps pour nous tourner vers la lumière du Christ et permettre à son amour de transformer nos vies.

Le Seigneur vient! Jean-Baptiste nous appelle à ne pas attendre passivement, mais à nous préparer activement. C’est un chemin de conversion, de dépouillement et d’espérance. Laissons-nous toucher par cette Parole et engageons-nous à préparer nos cœurs pour que le Christ y trouve une demeure accueillante.

Que ce temps d’Avent nous transforme pour que nous puissions, comme Jean-Baptiste, annoncer avec joie que « tout être vivant verra le salut de Dieu. » Que cette préparation nous rende joyeux et confiants, car le Seigneur vient avec puissance pour nous sauver.

 

 


Homélie I° Avent CAuteur : Père Arturo

I Dimanche de l’Avent – Année C

Chers frères et sœurs, aujourd'hui nous entrons dans le temps de l’Avent, une période de préparation et d'attente joyeuse de la venue du Seigneur. L'Avent nous invite à l’espérance, à la vigilance et à la conversion. Ces quatre semaines ne sont pas seulement une préparation pour célébrer Noël, mais aussi une manière de nous rappeler que le Christ viendra à nouveau dans la gloire.

Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus annonce des signes dans le ciel et sur la terre, des bouleversements qui peuvent effrayer. Mais au milieu de ces images troublantes, il y a un message réconfortant: «Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche». Jésus annonce des phénomènes cosmiques impressionnants. Ces images ne doivent pas être prises uniquement au sens littéral. Elles renvoient à un langage biblique utilisé pour décrire des bouleversements profonds, des événements qui interpellent et rappellent que tout ce qui est terrestre est fragile et provisoire.

Ces signes ne sont pas là pour effrayer, mais pour réveiller notre conscience spirituelle. Ils nous rappellent que Dieu est le maître de l’histoire et que, même dans les périodes de chaos, son projet de salut est à l’œuvre.

Ces paroles nous rappellent que, malgré les épreuves et les incertitudes de notre monde, nous sommes appelés à garder confiance. L’Avent est un moment favorable pour redécouvrir cette espérance. Les promesses de Dieu, évoquées dans la première lecture, sont toujours valables: «Je ferai naître, pour David, un germe de justice. Ce germe, c’est le Christ, notre Sauveur.

Alors que beaucoup vivent dans la peur ou le désespoir à cause des guerres, des crises économiques et des souffrances personnelles, nous sommes invités à être des témoins d’espérance, à croire que Dieu agit encore dans notre histoire.

Dans l'Évangile, Jésus nous met aussi en garde contre l’insouciance: « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent par les excès, l’ivresse et les soucis de la vie ». Nous vivons dans un monde qui nous pousse souvent à la distraction, à la consommation et à oublier l’essentiel.

Dans la deuxième partie de l'évangile, Jésus met l'accent sur la vigilance : "Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse." Il souligne deux dangers principaux :

La distraction: Être absorbé par les préoccupations de la vie quotidienne au point d’oublier l’essentiel.

L’indifférence spirituelle : Laisser notre cœur s’endormir et ne pas discerner les signes de la présence de Dieu.

La vigilance ne signifie pas vivre dans l’inquiétude constante, mais plutôt adopter une posture de foi active. Elle consiste à prier, à rester connecté à Dieu et à se préparer chaque jour à l'accueillir, que ce soit dans nos rencontres quotidiennes ou dans sa venue ultime.

La vigilance est donc au cœur de notre préparation. Être vigilant, ce n’est pas vivre dans la peur, mais dans une attention aimante à Dieu et à nos frères. Cela signifie :

-Prendre du temps pour la prière, pour écouter Dieu dans le silence.

-Regarder autour de nous, pour être attentifs aux besoins des autres, en particulier des plus pauvres et des marginalisés.

-Simplifier notre vie, pour ne pas laisser les biens matériels ou les soucis quotidiens prendre toute la place.

Dans la deuxième lecture, saint Paul exhorte les Thessaloniciens à grandir dans l’amour: « Que le Seigneur vous fasse progresser et abonder en amour les uns envers les autres et envers tous ». Cet appel est essentiel pendant l’Avent. Préparer la venue du Christ, c’est d’abord ouvrir nos cœurs pour aimer davantage.

L’amour est le signe de la présence de Dieu dans nos vies. Il ne s’agit pas seulement d’un amour théorique ou sentimental, mais d’un amour concret, manifesté dans nos actions quotidiennes :

- Pardonner à ceux qui nous ont blessés.

- Donner de notre temps à ceux qui en ont besoin.

- Semer la paix là où il y a des tensions.

Ce premier dimanche de l’Avent nous rappelle trois choses essentielles :

1. Espérer, car Dieu est fidèle à ses promesses.

2. Veiller, pour ne pas nous laisser distraire par le superflu.

3. Aimer, car c’est l’amour qui prépare le mieux la venue du Seigneur.

Alors que nous allumons la première bougie de la couronne de l’Avent, demandons au Seigneur de nous illuminer de sa lumière, pour que cette période soit un temps de grâce et de renouveau. Redressons-nous et relevons la tête, car notre Sauveur vient à nous. Que la Parole nous aide à entrer pleinement dans le mystère de l’Avent, en accueillant avec foi et confiance Celui qui est "le chemin, la vérité et la vie". Amen.

 


Homélie témoignage Christ RoiAuteur : Roland HIERE (diacre permanent)

24 novembre 2024 Homélie sur le diaconat permanent – fête du Christ Roi – Eglise St François Xavier de BILLERES

A la réplique de Pilate : «  Alors, Tu es roi ? », Jésus répond : « c’est toi qui le dit. Ma royauté n’est pas de ce monde…. Moi, Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». Pilate reconnaît la royauté de Jésus. Le prophète Daniel l’avait vu dans une de ses visions : «  Il Lui fût donné domination, gloire et royauté, …, sa domination, une domination éternelle qui ne passera pas, sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite ». Pilate s’attendait à ce que Jésus se défende, mais Jésus refuse d’entrer dans ce simulacre de procès dont la sentence est courue d’avance. Par sa mort, Jésus va aller jusqu’au bout de la vérité. « Quiconque appartient à la vérité, entend ma voix ». La vérité, c’est que Jésus est mort, est ressuscité et est monté au ciel pour que nous ayons la vie éternelle et que nous ressuscitions avec Lui. Quiconque croit en cette vérité, sera sauvé.

Cette vérité, elle était loin de mes pensées, le jour de mon mariage à l’église, le 20 décembre 1980. Mais d’abord, vous devez vous demander qui je suis, et ce que je fais là. Pourquoi ce n’est pas le père Arturo qui commente les textes aujourd’hui ?

Je me présente, je m’appelle Roland Hière, je suis diacre permanent, j’habite à Ger, à l’est du département. Je suis marié avec Monique, nous avons 4 enfants et 3 petits-enfants Je suis ici à l’occasion du 60ème anniversaire du diaconat permanent. Je suis là pour témoigner que cette vérité dont parle Jésus peut nous toucher tous, à tout moment. Personnellement donc, j’étais très loin de cette vérité le jour de mon mariage. Pour tous les deux, le mariage à l’église était plus par tradition que par conviction. Des responsabilités dans mon travail, des responsabilités dans ma commune, mairie, association, entraîneur de rugby, autant d’occupations qui m’ont éloigné peu à peu de la maison et de ma famille, et qui ont été la cause d’une grave crise conjugale ou crise de la quarantaine.

La vérité c’est-à-dire le Christ Jésus lui-même était très loin de nous à cette époque. Il y avait beaucoup de souffrance. Rien ne fonctionnait. C’était la crise, à laquelle peu de couples réchappent. Et puis un jour, un samedi soir, il y eu la grande explication ! Nous nous sommes envoyé à la figure les quatre vérités!

Nous étions en vacances, et le lendemain, dimanche donc, nous sommes partis marcher. Par hasard, mais étais-ce le hasard, nous sommes passés devant une petite église de montagne où il y avait la messe, et nous sommes rentrés. Pourquoi être rentrés dans cette église ? Pourquoi cette messe alors que nous n’y allions jamais en dehors de Noël et de Pâques ? Comme si la vérité pouvait venir de là ? DIEU était une grande nébuleuse pour nous. Et pourtant, une petite voix au fond de nous nous disait que… Pendant cette messe, notre première depuis si longtemps, j’ai parlé en vérité au Seigneur, qui était à côté de nous sur une croix accrochée au mur, je Lui ai demandé de nous aider. J’ai ressenti une grande paix. Je suis sorti de cette église avec la certitude que notre couple n’était pas mort. Une crise n’est pas toujours une catastrophe, elle peut être un moyen de rebondir, à condition de repartir dans la vérité. A partir de ce moment-là, nous nous sommes rapprochés de l’église. A LOURDES , nous avons reçu le sacrement du pardon et il y avait beaucoup de choses à se faire pardonner. « Va et ne pêche plus » nous a dit Jésus par l’intermédiaire du prêtre. Nous avons fait l’expérience du pardon et de la vérité et nous avons senti, qu’en nous mettant sous le regard de Dieu, notre vie devenait meilleure.

Quelques mois plus tard, nous sommes revenus à la messe dans notre village, à Ger, où nous avons été accueillis, en vérité, sans être jugés. Et quelques années plus tard, le prêtre de notre paroisse nous a proposé de nous occuper de la préparation au mariage. Nous avons monté une petite équipe, nous faisons ce que nous pouvons, mais cela semble plaire aux futurs mariés. Au cours de ces rencontres, nous témoignons en vérité de la grâce du sacrement de mariage, un peu comme je viens de le faire avec vous, mais avec beaucoup plus de détails. A la fin d’une de ces journées, alors que je balayait la salle, le curé me prit à part et me demanda si j’avais déjà pensé au diaconat. Je ne savais pas ce que c’était que le diaconat, mais ce dont je me souviens, c’est que mes jambes sont devenues très lourdes. J’ai pensé à St Paul, sur le chemin de Damas. Plus tard, et pendant des années, je ne pouvais pas parler de cet appel sans qu’une forte émotion m’envahisse. Nous sommes donc rentrés à la maison et nous sommes allés sur internet voir ce que c’était que le diaconat. Pour le diaconat, c’est l’homme qui est appelé, mais l’épouse doit donner son accord. Comme c’est un parcours très long, nous avons accepté sans savoir si nous irions au bout. J’étais persuadé que ce n’était pas pour moi, et que les responsables diocésains d’abord et régionaux ensuite, s’en rendraient vite compte. D’autant qu’à chaque rencontre, je leur disais que je ne me voyais pas servir à l’autel, mais ça les faisait rigoler. C’est la vérité. Bref, nous passons les 3 premières années de pré-discernement dans le diocèse, et là, lettre à l’évêque pour entrer en formation, rencontre avec lui, et il nous envoie en formation pour 4 années supplémentaires. Puis arrive l’ordination, et je disais toujours que je ne me voyais pas à l’autel. Le jour de l’ordination, le jour de vérité, je me retrouve avec l’encensoir dans les mains, alors que je n’en avais jamais tenu un. J’encense l’évêque, et puis je pars encenser les prêtres présents, un à un, ils étaient 60. Tout de suite, un séminariste est venu à mon secours et m’a guidé pour terminer l’encensement. Le dimanche suivant, pèlerinage diocésain à Lourdes, et bien sûr, on met les nouveaux diacres à l’honneur, seulement ils ne savent rien faire, et une fois de plus, nous avons été sauvés par les séminaristes. Et le dimanche suivant, chez moi, à Ger, plus aucune appréhension à l’autel. La grâce de l’ordination avait fait son œuvre.

Le Seigneur a décidé de donner la charge d’annoncer la vérité de l’évangile et de servir, au pécheur que je suis, avec mes limites, mes pauvretés, de cœur et d’intelligence. « Appelé parce que pardonnés » j’ai fait mienne cette devise du pape François à l’image des apôtres que Jésus a choisis pour l’accompagner et annoncer la Parole. Comme l’évangéliste Matthieu par exemple, à qui Jésus a dit : « Suis-moi ! ». S’il y en a un qui ne devait pas s’y attendre, c’est bien lui. Surtout ne croyez pas que c’est pour nos mérites que nous sommes appelés. Nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas à la hauteur de la mission qui nous est confiée. Nous sommes et devons rester des serviteurs inutiles, qui s’effacent et s’abaissent. La spiritualité du diacre est une spiritualité de service. Jésus a dit «  Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». Le diacre doit en faire de même. La capacité à faire, c’est Dieu qui la donne. C’est l’Esprit Saint qu’il nous a donné à l’ordination et qu’il faut en permanence implorer. Dieu n’appelle pas ceux qui sont capables, il rend capable ceux qu’il appelle.

Le jour de l’ordination, l’évêque m’a confié la mission d’aider le prêtre de ma paroisse et un an plus tard, il m’a nommé aumônier des gens du voyage. Les missions des diacres sont souvent auprès des personnes les plus fragiles ou les plus en marges de notre société. Prisons, malades, personnes âgées, SDF… Même si la mission auprès des GDV m’a été confiée personnellement, cette mission est une mission de couple et Monique y prend une part très active.

Nous avons pour nous aider dans cette mission un couple de votre paroisse, France et Pierre Cento et deux autres personnes, Chantal Renard et Dominique Bourire. Cette mission comprend 3 secteurs d’activité : la catéchèse, les célébrations et les pèlerinages.

  1. La catéchèse

Notre rôle est de préparer les enfants et les adultes aux sacrements. Tous les mercredis après-midi, sur les terrains, avec 2 équipes de 2 catéchistes, nous faisons le catéchisme aux enfants. Les conditions ne sont pas faciles. Nous sommes à même le trottoir ou sous un auvent de caravane. Le mercredi soir, en salle, nous préparons les jeunes adultes aux sacrements du baptême et de la confirmation. Cette année 12 jeunes adultes demandent le baptême et 14 la confirmation. Le mardi soir, une fois par mois, avec les adultes, nous partageons d’abord le repas et ensuite la Parole de Dieu et la prière. Ils sont très en demande d’écoute et de partage de la Parole de Dieu.

  1. Les Célébrations

Le baptême est un grand moment pour les manouches. C’est une grande fête où tout le monde est invité. Les obsèques, sont à chaque fois une leçon de respect du mort pour nous, les gadgés, comme ils nous appellent. Les manouches veillent leurs morts toutes les nuits entières jusqu’aux obsèques. Ce sont à chaque fois plus de 500 personnes qui accompagnent le défunt, même si les obsèques ont lieu à 200 km. Prière auprès du corps, prière au moment de la fermeture du cercueil, cérémonie et prière au cimetière et ensuite un deuil plus ou moins long selon les familles. Chaque obsèques est un moment de communion et de prière avec eux. Il y a très peu de mariages à l’église chez les manouches. Je fais aussi des célébrations de la Parole sur les terrains. Ils sont très demandeurs.

  1. Les pèlerinages

Les manouches sont appelés les gens du voyage et ce n’est pas pour rien. Ils aiment partir en pèlerinage. Nous avons un pèlerinage diocésain, à la chapelle de Piétat, près de Nay, où sont dispensés les sacrements de baptême adulte, de confirmation et de 1ère communion. Notre évêque y participe tous les ans. D’autre part, nous les avons accompagnés, aux Saintes Maries de la Mer, à Barbastro en Espagne, et à Lourdes.

C’est une population de plus en plus précaire, avec une très forte natalité. PRINSO, décédé cette année à 79 ans avait 150 descendants directs. Ils sont de plus en plus nombreux et il y a de moins en moins de terrains pour eux. D’où ces intrusions sur des terrains privés inoccupés qu’on peut lire parfois dans les journaux.

Cette mission est un bonheur pour nous. Nous y allons toujours avec une grande joie et nous y avons de vrais amis sur lesquels nous pouvons compter. Là, nous pouvons dire que nous sommes dans la vérité de la mission.

Ma 2ème mission, c’est la mission de diacre en paroisse. J’assiste le prêtre lors des messes de semaine et les dimanches. Nous assurons la préparation au mariage pour notre paroisse et 2 paroisses voisines et je participe à la préparation aux baptêmes. J’assure la relation informatique avec les paroissiens (annonces, décès,..) et je procède là aussi, à des baptêmes, des mariages et des sépultures.

Pour assurer ces missions et rester dans la vérité, il y a la prière.

La prière des heures, uniquement laudes et vêpres pour les diacres, la méditation journalière de l’évangile, l’oraison et la messe quotidienne dans notre paroisse.

Cette fête, aujourd’hui, du Christ roi, qui s’est fait d’abord serviteur, nous enseigne que la vérité de la vie se trouve dans le service à son prochain. Qui est mon prochain ? c’est celui qui est le plus proche de moi. Mon époux, mon épouse, mes enfants, mes voisins,…etc. C’est cette vérité qui nous a récupérés alors que notre couple n’allait pas bien. C’est cette vérité qui nous a fait accepter le chemin du diaconat. C’est cette vérité qui nous aide à vivre et à suivre le Christ qui s’est définit lui-même comme le chemin, la vérité et la vie,

Amen


Homélie Christ Roi BAuteur : Père Arturo

Solennité du Christ, Roi de l’Univers – Année B

L’évangile de Jean aujourd’hui nous plonge au cœur du dialogue entre Jésus et Pilate, un échange empreint de tension, mais aussi d’une profondeur spirituelle immense. Jésus se tient face à Pilate, accusé d’être un roi, mais Sa royauté dépasse toutes les conceptions humaines. Ce passage nous invite à réfléchir sur la nature du royaume du Christ et sur notre place en tant que membres de ce Royaume.

Pilate, représentant de l’Empire romain, incarne le pouvoir humain et ses limites. Son interrogation, «Es-tu le roi des Juifs?», révèle une incompréhension fondamentale de ce qu’est le Royaume de Dieu. Pour Pilate, être roi signifie avoir une armée, gouverner un territoire et exercer une domination politique. Mais Jésus répond : «Mon Royaume n’est pas de ce monde.» Il n’est pas venu conquérir par la force, mais par l’amour et la vérité.

Cette réponse remet en question nos propres conceptions du pouvoir et de l’autorité. Souvent, nous sommes tentés de chercher la sécurité ou l’influence dans des structures humaines. Jésus nous appelle à une royauté différente, fondée sur la foi et le service.

Jésus déclare: «Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.» Ce Royaume n’est pas un lieu géographique, mais une réalité spirituelle où règne la vérité.

La vérité que Jésus annonce est celle de l’amour de Dieu pour chaque être humain. C’est une vérité qui libère et qui dépasse les illusions ou les mensonges du monde. Face aux manipulations de la vérité dans nos sociétés, que ce soit à travers les médias, les relations ou nos propres ambitions, le Christ nous invite à revenir à l’essentiel: reconnaître que nous sommes enfants de Dieu et appelés à vivre en communion avec Lui.

Dans ce passage, Jésus ne cherche pas à se défendre, mais à témoigner. Par son attitude, il révèle que la véritable force réside dans l’abandon à la volonté de Dieu. En tant que disciples, nous sommes invités à suivre son exemple : être des témoins de la vérité dans nos vies quotidiennes.

La fête du Christ Roi de l’Univers est célébrée le dernier dimanche de l’année liturgique, marquant une conclusion solennelle avant le début de l’Avent. Instituée par le pape Pie XI en 1925 dans l'encyclique *Quas Primas*, cette solennité a pour but de rappeler que Jésus-Christ est le souverain suprême, non seulement des individus, mais aussi des nations et de l’univers entier.

À l’époque où cette fête fut instaurée, le monde était marqué par des bouleversements sociaux et politiques. L’athéisme grandissant, la montée des idéologies totalitaires, et la sécularisation des sociétés menaçaient de reléguer Dieu à une sphère purement privée. En réponse, l’Église a voulu réaffirmer que le Christ est le centre de toute création et qu’Il doit régner dans tous les aspects de la vie humaine. La fête du Christ Roi proclame que Jésus est le Seigneur de l’histoire et de l’éternité, non pas par des moyens de domination terrestre, mais par l’amour, la vérité et le don total de soi.

La royauté du Christ n’a rien à voir avec les modèles humains de pouvoir. Jésus, tout au long de son ministère, a constamment défié les attentes messianiques de son époque. En entrant à Jérusalem sur un âne, en lavant les pieds de ses disciples, et surtout en acceptant la croix, il a montré que son règne est fondé sur l’humilité et le service.

La fête du Christ Roi nous rappelle que le Royaume de Dieu est :

- Un royaume de justice: Le Christ appelle à défendre les droits des plus faibles, à œuvrer pour l’équité et à rejeter l’injustice sous toutes ses formes.

- Un royaume de paix: Cette paix n’est pas seulement l’absence de conflit, mais la plénitude d’une vie vécue en communion avec Dieu et avec les autres.

- Un royaume d’amour: Au centre du règne du Christ se trouve l’amour inconditionnel de Dieu pour tous les hommes, un amour qui nous invite à aimer à notre tour.

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à participer activement à ce Royaume. Cette fête nous interpelle : qui règne dans notre vie ? Est-ce le Christ, ou d’autres "rois" comme l’argent, le pouvoir, ou les ambitions personnelles ?

Rendre gloire au Christ Roi, c’est :

1.- Mettre en pratique les valeurs de l’Évangile. 2.- Servir les autres avec humilité et générosité. 3.- Annoncer l’espérance du Royaume, même dans un monde marqué par les conflits et les divisions.

La fête du Christ Roi de l’Univers nous invite à lever les yeux vers le Christ glorifié, tout en nous engageant concrètement ici-bas. Elle annonce que tout, dans l’univers, trouve son sens et son accomplissement en Jésus.

À travers cette solennité, nous célébrons la victoire définitive de l’amour sur le mal, et la promesse que, dans le Christ, tout sera récapitulé. Que cette fête renforce en nous le désir de vivre en disciples fidèles et de préparer la venue plénière du Royaume.

En ce dimanche où nous célébrons la solennité du Christ Roi, demandons au Seigneur de nous aider à témoigner de sa vérité dans un monde parfois hostile ou indifférent. Qu’il règne dans nos cœurs et qu’Il fasse de nous des artisans de son Royaume de paix, de justice et d’amour. Amen.

**Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat !**


Homélie XXXI° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXXI Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs, l’Évangile de ce dimanche nous propose une question qui est au cœur de notre foi: quelle est la plus grande de toutes les lois ? Cette question posée à Jésus par un scribe est lourde de sens, car elle touche directement à l’essence même de la relation de l’homme avec Dieu et avec son prochain. La réponse de Jésus, qui réunit deux commandements en un seul, est un appel à l’amour: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

L’amour de Dieu est une relation totale et intégrale. Jésus reprend ici les paroles du livre du Deutéronome. « Écoute, Israël… », commence-t-il, appelant à une écoute attentive, car cet appel n’est pas un simple rappel d’une règle, mais le fondement d’une relation intime. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, et de toute sa force signifie s’engager avec tout ce que nous sommes.

L’amour de Dieu est exigeant, car il ne se contente pas d’un engagement partiel, d’un acte de foi occasionnel, ou d’un simple respect des commandements. Dieu nous appelle à aimer en totalité, avec intégrité, de tout notre être orienté vers Lui. Cet amour prend la forme d’une prière régulière, d’une écoute de la Parole de Dieu, et surtout d’une confiance totale dans sa volonté.

Le second commandement, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », découle directement du premier. Pour Jésus, on ne peut aimer Dieu sans aimer également ceux qui nous entourent. Aimer notre prochain, c’est reconnaître en lui la présence de Dieu, et le traiter avec la même dignité et le même respect que nous aimerions recevoir. Jésus nous pousse ici à dépasser notre égoïsme et nos intérêts personnels pour nous ouvrir aux autres.

Mais ce second commandement est aussi réaliste: Jésus nous demande d’aimer comme nous nous aimons nous-mêmes. Il nous appelle à une compréhension saine de l’amour de soi, qui n’est pas de l’égoïsme mais une reconnaissance de notre propre dignité en tant qu’enfants de Dieu. En aimant véritablement notre prochain, nous honorons Dieu, et en prenant soin de nous-mêmes, nous rendons grâce pour le don de la vie.

Les deux commandements ne sont pas séparés; ils sont unis dans une relation vivante. Si nous disons que nous aimons Dieu mais que nous méprisons notre frère, notre amour reste incomplet. Saint Jean le souligne dans sa première lettre: « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas ».

À travers sa réponse, Jésus nous montre que l’amour de Dieu et l’amour du prochain ne sont pas des obligations morales mais des chemins vers la plénitude de vie, des voies de paix et de communion. Notre foi ne peut pas être réduite à des règles ou des pratiques déconnectées de la réalité de nos vies quotidiennes; elle doit être incarnée dans chaque parole, chaque geste envers Dieu et les autres.

Dans l’Évangile, après avoir entendu la réponse de Jésus, le scribe reconnaît la sagesse de ses paroles. Et Jésus lui dit: « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. » Mais pourquoi lui dit-il qu’il n’est pas loin et non pas qu’il est «dans» le Royaume? Parce qu’il reste à agir. Reconnaître la vérité ne suffit pas; il faut la vivre. Nous sommes invités, comme ce scribe, à ne pas nous arrêter aux mots mais à passer à l’action.

Frères et sœurs, en ce dimanche, très proche de la fin de l’année liturgique, demandons la grâce de pouvoir vivre pleinement ce double commandement de l’amour. Que notre relation avec Dieu soit totale, sincère et profonde, et qu’elle se manifeste dans notre quotidien par un amour authentique envers notre prochain. Aimons comme le Christ nous aime : de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, et de toute notre force. Amen.


Homélie Toussaint BAuteur : Père Arturo

Solennité de tous les saints – Année B

Chers frères et sœurs en Christ, aujourd’hui, nous célébrons la Toussaint, une fête qui nous invite à réfléchir sur la communion des saints et notre vocation à la sainteté. Dans l’Évangile de Matthieu, nous entendons les Béatitudes, un appel à vivre selon les valeurs du Royaume de Dieu. C’est un passage fondamental dans l'enseignement de Jésus. Ces versets ouvrent le Sermon sur la montagne et révèlent une vision radicale des valeurs du Royaume de Dieu. Chaque Béatitude nous offre un portrait de ceux qui sont appelés bienheureux, non pas par leurs mérites personnels, mais par la grâce de Dieu.

Jésus commence par déclarer bienheureux ceux qui sont pauvres en esprit, ceux qui pleurent, les humbles, et ceux qui ont soif de justice. Chaque Béatitude renverse les normes sociales, invitant à reconnaître la beauté et la dignité de ceux que le monde considère souvent comme faibles ou insignifiants.

Être "pauvre en esprit" ne signifie pas se sentir inférieur, mais reconnaître notre besoin de Dieu. La promesse faite aux doux est qu’ils hériteront la terre, une invitation à la confiance en Dieu plutôt qu’à la recherche du pouvoir et du contrôle. Ceux qui pleurent sont consolés, car Dieu est proche des affligés.

Jésus appelle également bienheureux les artisans de paix et les persécutés. La vie chrétienne peut être marquée par des luttes, mais ces épreuves ne sont pas vaines. Elles sont une participation à la souffrance du Christ et une promesse de récompense dans le Royaume.

Les saints, que nous honorons aujourd'hui, ne sont pas des super-héros, mais des hommes et des femmes qui ont répondu à l’appel de Dieu dans leur quotidien. Ils ont vécu leur foi dans les joies et les épreuves, montrant que la sainteté est accessible à tous. Que ce soit à travers des gestes simples de charité, des sacrifices pour la justice, ou un engagement profond dans la prière, chaque saint a laissé une empreinte qui nous inspire.

En cette célébration, nous sommes aussi appelés à nous interroger sur notre propre chemin de sainteté. Quels sont les défis que nous rencontrons dans notre vie quotidienne? Comment pouvons-nous, à notre tour, être des témoins de l'amour de Dieu?

La sainteté n'est pas un but lointain, mais un chemin que nous sommes invités à emprunter chaque jour. Chaque acte de bonté, chaque moment de patience, chaque décision prise dans l'amour nous rapproche de ce but. Dans les Béatitudes, Jésus nous rappelle que c'est dans notre vulnérabilité, notre souffrance et notre désir de justice que nous pouvons vraiment rencontrer Dieu.

En ce jour, demandons au Seigneur de nous donner la force et la détermination d'avancer sur ce chemin, en nous inspirant des saints qui nous ont précédés. Que leur exemple nous guide et nous encourage à vivre notre foi avec courage et conviction. Les Béatitudes nous rappellent que le chemin de la foi est souvent contraire à celui du monde. Soyons des témoins de cette bonne nouvelle, en manifestant l’amour et la compassion autour de nous.


Homélie XXIX° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXIX Dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés, dans notre monde, beaucoup aspirent à la grandeur, souvent perçue à travers le pouvoir, la richesse ou la reconnaissance sociale. Mais dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus nous révèle que la véritable grandeur ne réside pas dans la domination ou les privilèges, mais dans le service humble. Il nous invite à un chemin de conversion où l’amour du prochain et l’humilité deviennent les signes de la vraie grandeur. L’Évangile de ce dimanche nous propose une réflexion essentielle sur la véritable signification de la grandeur et du service dans la vie chrétienne. À travers la demande des disciples Jacques et Jean, Jésus nous enseigne une leçon profonde sur la manière dont le pouvoir et la gloire doivent être vécus dans le Royaume de Dieu: non pas en termes de domination, mais en termes de service et de don de soi.

Jacques et Jean, les disciples les plus proches de Jésus, expriment un désir très humain: ils veulent être les premiers, avoir des places d’honneur auprès de Jésus dans sa gloire. Ils imaginent peut-être un Royaume glorieux et puissant, à l’image des royaumes terrestres, où ils pourraient occuper des positions de prestige et de pouvoir. Leur demande reflète une compréhension humaine et terrestre de la gloire, marquée par le désir de privilèges et de statut élevé. Ils imaginent le Royaume de Dieu à l'image des royaumes humains, où la grandeur est synonyme de domination.

Cette demande reflète une réalité qui nous touche tous. Nous sommes souvent tentés de rechercher la reconnaissance, les honneurs, la réussite, la sécurité personnelle. Dans nos vies, que ce soit dans nos familles, nos lieux de travail ou nos communautés, il nous arrive de vouloir nous assurer une place en vue, une place où nous serions admirés ou respectés. Nous cherchons parfois à briller devant les autres, pensant que c’est cela la vraie réussite. C’est une aspiration naturelle chez l’être humain.

 

Cependant, ce que Jacques et Jean n’ont pas encore compris, c’est que la gloire de Jésus ne passe pas par le triomphe selon les standards du monde. La grandeur de Jésus se révèle sur la croix, dans le don total de soi. C’est un paradoxe qui renverse nos conceptions humaines de la gloire et du pouvoir.

La réponse de Jésus à ses disciples est claire et radicale. Il leur demande : "Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?" Cette coupe, c’est celle de la souffrance, du sacrifice, de la croix. Jésus est en train de leur dire que la vraie gloire dans le Royaume de Dieu passe par le chemin du service et du don de soi, même jusqu’au sacrifice.

Jésus leur explique ensuite que dans son Royaume, "le plus grand doit être le serviteur", et que "le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude". Voilà le cœur de l’Évangile de ce dimanche : la vraie grandeur ne se mesure pas par le pouvoir ou le prestige, mais par la capacité à servir, à se donner pour les autres.

Dans un monde où la course à la réussite et à la reconnaissance est souvent au centre de nos préoccupations, l’appel de Jésus nous invite à réorienter notre regard. Nous sommes invités à devenir des serviteurs, à marcher sur les traces du Christ qui s’est fait le serviteur par excellence.

Être serviteur n’est pas une dévalorisation de soi, bien au contraire. C’est en réalité un acte d’amour et de grandeur spirituelle. Jésus, le Fils de Dieu, s’est fait le plus humble, le plus petit, pour nous sauver. Il nous a montré que la vraie puissance réside dans la capacité à aimer, à pardonner, à se mettre au service des autres, sans attendre de retour.

Dans nos vies quotidiennes, que signifie "servir" ? Cela peut se traduire par de nombreuses petites actions concrètes : être attentif aux besoins des autres, écouter ceux qui souffrent, aider les plus faibles, être généreux avec notre temps et nos talents, et surtout, aimer sans compter. Chaque geste de service est une participation à l’amour du Christ pour le monde.

Dans nos familles, dans nos lieux de travail, dans nos communautés, nous sommes appelés à être des témoins de cette logique du service. Cela peut parfois sembler difficile, car servir demande de sortir de soi-même, de renoncer à nos propres intérêts. Mais c’est là que se trouve la vraie joie chrétienne : dans le don de soi, nous trouvons la plénitude de l’amour de Dieu.

Frères et sœurs, ce dimanche nous rappelle que, pour être grand dans le Royaume de Dieu, il ne suffit pas d’accumuler des honneurs ou des privilèges. La grandeur à la manière de Jésus se vit dans le service humble et généreux des autres. L’appel de l’Évangile est clair: nous sommes invités à devenir des serviteurs, à entrer dans la logique de l’amour qui se donne, et non dans celle du pouvoir qui domine. Que notre désir de grandeur soit toujours réorienté par l’exemple du Christ, le Serviteur par excellence, qui a fait de sa vie un don pour l’humanité. Puissions-nous, à notre tour, dans nos vies quotidiennes, servir avec joie et humilité ceux qui nous entourent, et ainsi témoigner de la vraie grandeur qui est celle du Royaume de Dieu. Comme Jésus, nous sommes invités à nous faire serviteurs, à donner notre vie, à aimer sans mesure. Servir, c’est un acte d’amour. Lorsque nous servons, nous imitons Jésus qui, par amour pour nous, s’est fait le dernier, jusqu’à donner sa vie. Le service véritable n’est jamais synonyme d’humiliation, mais plutôt d’élévation spirituelle. Il est un chemin de libération, car il nous libère de l’égocentrisme, et il est source de joie profonde, car il permet de découvrir la beauté de l’amour partagé.

Que le Seigneur nous donne la grâce d’imiter son exemple, de vivre en serviteurs fidèles, et de témoigner de la grandeur de l’amour à travers nos actions de chaque jour. Que l’Eucharistie que nous célébrons aujourd’hui nous fortifie dans cette mission de service et nous aide à grandir dans l’amour et l’humilité, à l’image du Christ.

 


Homélie XXVIII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXVIII Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs, les textes de ce dimanche nous invitent à une réflexion profonde sur nos priorités dans la vie. Qu'est-ce qui a vraiment de la valeur ? Où plaçons-nous notre confiance ? Ces questions se trouvent au cœur de l'Évangile, où Jésus nous enseigne sur les richesses, la sagesse et l'attachement à Dieu.

Dans la première lecture, tirée du livre de la Sagesse, le roi Salomon exprime son désir ardent pour la sagesse. Il aurait pu demander des richesses, du pouvoir, ou même la gloire, mais il préfère la sagesse, un bien supérieur. Ce passage nous rappelle que la sagesse est avant tout un don de Dieu, et qu’elle est plus précieuse que tous les trésors matériels.

La sagesse ne se résume pas à l’intelligence ou à la connaissance humaine ; c’est la capacité de voir le monde à travers le regard de Dieu, de comprendre ce qui compte vraiment. La sagesse nous oriente vers Dieu, elle nous permet de discerner ce qui est éphémère de ce qui est éternel. Salomon nous montre que la vraie richesse réside dans notre relation avec Dieu, car elle donne sens à toute chose.

Dans la deuxième lecture, l’auteur de la lettre aux Hébreux souligne la puissance de la Parole de Dieu : « vivante, efficace, plus tranchante qu’une épée à deux tranchants ». La Parole de Dieu nous interpelle et nous éclaire sur nos intentions profondes. Elle ne se contente pas de nous instruire de l’extérieur, mais elle pénètre notre cœur, révélant nos motivations, nos désirs, et parfois même nos contradictions.

Ce texte nous rappelle que notre vie chrétienne ne peut pas être une simple surface de bons comportements. Il s’agit de se laisser transformer de l’intérieur, de laisser la Parole nous questionner, nous déranger même, pour que nous puissions vivre en vérité devant Dieu.

L'Évangile de ce dimanche est un des récits les plus percutants de la vie de Jésus. Un homme riche s’approche de Jésus avec une question sincère : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ». Il a observé les commandements, mais il sent qu’il lui manque quelque chose. Jésus, avec amour, lui révèle ce qui l'empêche de trouver pleinement Dieu : son attachement aux richesses. « Une seule chose te manque », lui dit Jésus, « va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ».

Ce passage met en lumière un défi pour tous ceux qui aspirent à suivre Jésus : les richesses matérielles peuvent devenir un obstacle à la vie spirituelle si nous y attachons notre cœur. La richesse en elle-même n’est pas mauvaise, mais l’amour des richesses peut nous détourner de l’essentiel, qui est notre relation avec Dieu et notre ouverture aux autres, en particulier aux pauvres.

L'invitation de Jésus est radicale : il appelle à une liberté intérieure totale. Cette liberté permet de détacher notre cœur des biens de ce monde pour s’ouvrir au trésor du Royaume. Mais l'homme riche, malgré son désir de vie éternelle, s'en va tout triste, incapable de se libérer de ses biens.

Voici quelques réflexions clés à partir de ce passage :

  1. Le désir profond de la vie éternelle : Le jeune homme riche montre un désir sincère de salut et de vie éternelle. C'est un désir que nous partageons tous, mais lorsque nous sommes confrontés à l'exigence du sacrifice, nous hésitons souvent.

  2. L'appel au renoncement : Jésus ne condamne pas la richesse en elle-même, mais avertit que les possessions peuvent constituer un obstacle à une relation pleine avec Dieu. Jésus souligne la difficulté d'entrer dans le Royaume de Dieu lorsque l'on est trop lié aux biens matériels.

  3. La difficulté et la puissance de Dieu : Jésus enseigne qu'il est « plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu ». Cela montre à quel point il peut être difficile de se détacher de ses possessions. Cependant, il souligne également que rien n'est impossible à Dieu.

  4. Un appel radical : Jésus appelle le jeune homme à vendre tout ce qu'il possède et à le suivre. Ce n'est pas seulement une question d'observer des règles, mais de donner son cœur entièrement à Dieu, de vivre dans un détachement et une confiance totale en Lui.

  5. La récompense éternelle : Jésus promet que ceux qui le suivent recevront une récompense beaucoup plus grande, non seulement dans cette vie, mais surtout dans la vie éternelle.

Nous vivons dans un monde où la réussite est souvent mesurée par les possessions matérielles, le pouvoir ou la position sociale. Cependant, l'Évangile de ce jour nous rappelle que ces choses, aussi séduisantes soient-elles, ne sont pas durables. La vraie richesse est dans notre relation avec Dieu et notre capacité à aimer, à donner, à nous détacher pour servir les autres.

Jésus nous demande de réexaminer nos priorités. Sommes-nous attachés aux biens matériels, au point que cela nous empêche de suivre pleinement le Christ? Sommes-nous prêts à nous détacher de ce qui nous retient, pour ouvrir notre cœur à une plus grande vie, à une vie selon l'Évangile ?

Frères et sœurs, ce dimanche, nous sommes invités à choisir la sagesse, à laisser la Parole de Dieu pénétrer nos cœurs, et à examiner où nous plaçons notre confiance. Jésus nous appelle à une vie de liberté intérieure, où les richesses matérielles ne sont plus une fin en soi, mais des moyens pour servir Dieu et les autres.

Prions Dieu pour qu’Il nous accorde la grâce de nous détacher des biens de ce monde, pour que nous puissions accueillir pleinement le don de la vie éternelle que Dieu nous offre. Amen.


Homélie XXVII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXVII Dimanche ordinaire B

Aujourd’hui nous sommes invités à réfléchir sur un thème essentiel et parfois difficile: le mariage et l'union de l'homme et de la femme dans le plan de Dieu. Ils nous rappellent la beauté et la profondeur de cette alliance, tout en nous invitant à redécouvrir le sens profond de l'amour conjugal.

La première lecture, tirée du livre de la Genèse, nous raconte la création de l'homme et de la femme. Dieu voit que l'homme est seul, et déclare : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul". Cette simple phrase révèle une vérité profonde sur notre nature humaine: nous sommes faits pour la relation, pour la communion avec les autres.

Dieu crée la femme à partir de l'homme, non pas comme une simple compagne, mais comme une aide qui lui correspond pleinement. Cette relation entre l'homme et la femme, fondée sur l'égalité et la complémentarité, est le premier signe de l'alliance et de la communion voulue par Dieu. C’est pourquoi l’homme et la femme quittent leur famille pour devenir "une seule chair".

Cela nous montre que le mariage est, dès l'origine, dans le plan de Dieu, un projet de communion profonde et indissoluble. Cette union reflète l'amour même de Dieu, un amour fidèle, fécond, et éternel.

Dans l'Évangile de ce dimanche, les pharisiens posent à Jésus une question délicate: "Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme?". Leur intention est de piéger Jésus sur la question du divorce, car la Loi de Moïse permettait de renvoyer son épouse par un simple acte de répudiation. Jésus, cependant, dépasse cette question en rappelant le projet originel de Dieu pour le mariage.

Il leur répond : "Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme (...), ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas." Jésus affirme ici la sainteté et l'indissolubilité du mariage, non comme une contrainte imposée, mais comme une réalité fondée sur l'amour et la fidélité de Dieu lui-même.

Cependant, Jésus ajoute: "C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse a rédigé cette loi." Cette "dureté de cœur" est une expression qui désigne notre faiblesse, notre tendance au péché, notre difficulté à aimer avec fidélité et patience. Jésus reconnaît les difficultés que les couples peuvent traverser, mais il nous appelle à retrouver la pureté de l’amour tel que Dieu l’a voulu dès le début.

Dans la dernière partie de l'Évangile, Jésus accueille des enfants et déclare que le Royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Les enfants sont des modèles pour nous dans leur simplicité, leur confiance et leur ouverture à l’amour. Dans une époque où les relations conjugales peuvent être marquées par des tensions ou des conflits, l'attitude de l'enfant nous rappelle que l’amour véritable demande humilité, pardon et ouverture à la grâce de Dieu.

Chers frères et sœurs, le mariage chrétien n’est pas simplement une institution sociale ou une convention humaine. Il est « un sacrement », c’est-à-dire un signe visible de l’amour de Dieu. Chaque mariage est une réponse à cet appel de Dieu à aimer comme Lui nous aime : avec fidélité, patience, et générosité.

Il est vrai que le chemin du mariage n'est pas toujours facile. Il y a des épreuves, des incompréhensions, des moments de solitude ou de doute. Mais c'est précisément dans ces moments que nous sommes appelés à faire preuve d’une foi plus grande, à nous tourner vers Dieu pour qu’il nous aide à aimer davantage.

Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, nous dit: "Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église." Le mariage chrétien est donc un chemin de sainteté. Par l’amour conjugal, les époux sont appelés à refléter l’amour du Christ pour son Église, un amour total, gratuit et inconditionnel.

En ce dimanche, demandons au Seigneur de renouveler en nous la grâce du mariage, que nous soyons mariés ou non. Prions pour tous les couples, pour qu’ils puissent vivre leur vocation dans la fidélité et l’amour. Chaque couple et chaque famille sont appelés à être à leur façon une image de l’amour et de la fidélité de Dieu pour son Peuple. Les difficultés d’aujourd’hui touchent les jeunes couples en particulier, ils ont besoin de notre soutien et de notre prière. Prions pour que chacun de nous, quel que soit notre état de vie, puisse redécouvrir la beauté de l’amour authentique, cet amour qui vient de Dieu et qui nous conduit à Lui.

Amen.


Homélie XXVI° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXVI Dimanche ordinaire B

La liturgie de ce dimanche nous invite à réfléchir sur l’ouverture du cœur et l’humilité dans notre cheminement spirituel. En écoutant les Écritures d’aujourd’hui, nous découvrons une invitation à élargir notre regard et à accepter l’action de Dieu au-delà de nos attentes et de nos préjugés. Dieu ne se limite pas à nos catégories humaines, et son Esprit souffle où il veut.

L’Évangile de ce jour nous présente une scène dans laquelle Jean, l'un des disciples, vient rapporter à Jésus qu’il a vu quelqu’un chasser les démons en son nom, mais cette personne n’appartenait pas à leur groupe. Jean s’attendait probablement à ce que Jésus réagisse en désapprouvant cette action, mais la réponse de Jésus est frappante : «Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi.».

"Agir au nom de Jésus" dans l'Esprit, ce n'est pas toujours faire des choses éclatantes. C'est d'abord laisser apparaître notre foi dans la vie de tous les jours,. Dans ta famille, auprès des gens que tu rencontres, dans tes centres d’intérêts et tes loisirs, tu laisses transparaître cette source qui est en toi. Ton appartenance au Christ n'est pas une fantaisie. Tu peux vraiment dire alors comme saint Paul "Ma vie c'est le Christ". Tu peux avec humilité, affirmer que tu agis "au nom de Jésus" parce que tu l'as laissé prendre toute la place en toi.

Pour y arriver, il faut se reconnaître pécheur. Il est nécessaire de se redire souvent: "Seigneur Jésus, Fils de Dieu Sauveur, aie pitié de moi, pécheur". Agir au nom de Jésus ne nous met pas sur un piédestal. Au contraire, cela nous enfouit dans le coeur du Christ miséricordieux.

Pour avoir un coeur semblable à celui du Christ, il est nécessaire d'acquérir une liberté intérieure qui permette d'entrer dans ses sentiments. Ce cheminement vers une liberté intérieure de plus en plus grande passe par des renoncements parfois difficiles.

Jésus invite ses disciples à ne pas tomber dans le piège du sectarisme ou de l'exclusivité. Il ne s’agit pas de définir des frontières rigides entre "nous" et "eux", mais de reconnaître que Dieu peut agir à travers ceux que nous ne considérons pas toujours comme « faisant partie du groupe ».

Cette scène nous rappelle celle dans la première lecture, où Moïse fait face à une situation similaire. Deux hommes, Eldad et Médad, prophétisent sous l’inspiration de l’Esprit, mais sans être au sein du groupe rassemblé autour de Moïse. Là encore, une réaction similaire : Josué, l’assistant de Moïse, demande de les faire taire. Mais Moïse répond : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si tout le peuple du Seigneur était prophète, si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! ».

Ces deux récits nous invitent à reconnaître l’action de Dieu là où nous ne l’attendons pas. Il nous faut élargir notre vision et comprendre que Dieu agit d’une manière parfois inattendue, au-delà de nos limites humaines.

Frères et sœurs, cette ouverture que Jésus demande à ses disciples ne peut se réaliser qu’à travers une véritable humilité. Reconnaître que d’autres peuvent faire du bien au nom de Dieu, même s’ils ne partagent pas notre expérience ou notre cheminement, demande de renoncer à l’orgueil spirituel et au sentiment de supériorité.

L'humilité, c’est aussi ce qui est prôné dans la deuxième lecture tirée de la lettre de saint Jacques. L’apôtre condamne fermement ceux qui s’enrichissent au détriment des autres et qui vivent dans l’excès, oubliant la justice et la compassion. Il nous rappelle que nos richesses et nos succès dans ce monde n’ont pas de valeur aux yeux de Dieu si nous n’agissons pas dans l’amour et la justice. Saint Jacques nous invite à un examen de conscience : comment utilisons-nous les biens que Dieu nous confie ? Sommes-nous généreux envers les plus pauvres, ou vivons-nous dans l’indifférence et l’égoïsme ?

Enfin, Jésus conclut l'Évangile avec des paroles fortes sur la gravité du scandale et sur la nécessité de se purifier des obstacles à la vie spirituelle. «Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la». Ces paroles sont évidemment hyperboliques, mais elles soulignent l'importance cruciale de veiller à notre manière de vivre et de ne pas être une cause de chute pour les autres.

Le message de Jésus est radical: suivre le Christ demande un engagement total. Si quelque chose dans notre vie nous éloigne de Dieu, nous sommes appelés à nous en débarrasser, même si cela est difficile. Cela peut être une mauvaise habitude, une relation toxique, ou tout autre attachement qui entrave notre relation avec Dieu.

En ce dimanche, l’Évangile nous invite à ouvrir nos cœurs à la diversité de l'action de Dieu, à vivre dans l'humilité et la justice, et à nous engager radicalement dans le chemin de la sainteté. Que l'Esprit Saint nous aide à vivre cette ouverture, à rejeter ce qui nous éloigne de Dieu, et à accueillir les grâces qu'Il nous donne en abondance, parfois là où nous ne les attendons pas. Que Dieu vous bénisse. Amen.


Homélie XXV° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXV Dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui les lectures nous invitent à une profonde réflexion sur la vraie grandeur et le service. Elles nous montrent que Dieu pense et agit différemment de ce que le monde considère comme puissance et réussite. Alors que les disciples de Jésus discutent entre eux pour savoir qui est le plus grand, Jésus leur donne une leçon qui renverse toutes les idées reçues: « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Dans l’évangile de Marc, nous voyons que les disciples, après avoir entendu Jésus leur annoncer sa passion et sa résurrection, sont préoccupés par une autre question : Qui parmi eux est le plus grand ? Cela nous montre combien la soif de pouvoir et de reconnaissance est ancrée dans la nature humaine. Même les plus proches de Jésus, ceux qui vivent au quotidien avec lui, ne sont pas à l’abri de cette tentation, ni eux ni nous.

Aujourd'hui encore, nous vivons dans une société où le succès se mesure souvent par la position sociale, les titres, la richesse ou le pouvoir. La compétition pour la grandeur est partout, que ce soit dans les entreprises, les familles ou même dans les communautés ecclésiales. Nous cherchons souvent à être reconnus, à être les premiers, à occuper des positions de pouvoir. Or, Jésus nous appelle à une autre vision de la grandeur.

Jésus renverse la logique du monde. Pour lui, la vraie grandeur ne se mesure pas par le pouvoir, mais par le service. «Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous.» Cette phrase résume l'essence même du message chrétien. Jésus lui-même est venu « non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

La vraie grandeur se trouve dans l’humilité, dans le fait de se mettre au service des autres, particulièrement des plus petits, des plus faibles, de ceux qui n’ont aucune importance aux yeux du monde. Le geste de Jésus prenant un enfant et le plaçant au milieu des disciples est hautement symbolique. À l’époque de Jésus, les enfants étaient parmi les plus insignifiants. En les prenant comme modèle, Jésus nous invite à un renversement radical des valeurs: accueillir et servir les plus petits, c’est accueillir et servir Dieu lui-même.

La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Jacques, met en lumière une autre conséquence de cette soif de grandeur : la jalousie, les disputes, la guerre intérieure. «D’où viennent les conflits, d’où viennent les combats parmi vous ? » demande saint Jacques. Ils viennent de cette lutte intérieure, de nos passions désordonnées, de notre désir d’avoir plus, d’être au-dessus des autres. Mais ce désir ne mène qu’à la frustration et à la guerre.

La sagesse véritable, celle qui vient de Dieu, est tout autre. Elle est « pure, ensuite pacifique, douce, conciliante, pleine de miséricorde ». Elle nous conduit à la paix intérieure et à la paix avec les autres. Là encore, c’est un appel à nous décentrer de nous-mêmes, à renoncer à nos ambitions égoïstes pour embrasser la logique du service et de la communion.

Frères et sœurs, ce dimanche nous rappelle que suivre le Christ, c’est embrasser la logique du service et de l’humilité. Ce n’est pas une tâche facile, car tout en nous, et dans le monde qui nous entoure, nous pousse à chercher le pouvoir et la reconnaissance. Mais Jésus nous montre le chemin : lui qui, bien qu’il soit le Fils de Dieu, s’est fait le serviteur de tous, allant jusqu’à donner sa vie pour nous.

L'enseignement de Jésus nous invite à une conversion profonde. Il nous appelle à revoir notre manière de comprendre la grandeur, la réussite et la vie en société. Il nous demande d'abandonner nos désirs égoïstes de puissance ou de reconnaissance pour embrasser une attitude de service et d'humilité. Il nous demande de sortir de nous-mêmes, de ne pas chercher notre propre intérêt, mais de nous tourner vers les autres, en particulier les plus petits, les plus fragiles, ceux qui sont marginalisés ou oubliés.

Demandons au Seigneur de nous donner un cœur humble, capable de servir les autres avec amour et générosité. C’est ainsi que nous trouverons la vraie paix et la vraie joie, car en servant les autres, c’est le Christ lui-même que nous servons.

Cette semaine, nous pouvons nous demander :

- Comment suis-je appelé à servir dans ma vie quotidienne ?

- Quels sont les lieux dans mon cœur où je me laisse encore tenter par l’ambition ou la soif de reconnaissance ?

- Comment puis-je mieux accueillir les « petits » autour de moi, ceux qui sont négligés ?

Frères et sœurs, cet évangile nous rappelle que la vraie grandeur, aux yeux de Dieu, ne réside pas dans le pouvoir, la reconnaissance ou la supériorité, mais dans l’humilité et le service. Jésus nous invite à renoncer à nos ambitions égoïstes et à nous mettre au service des autres, en particulier des plus petits.

Demandons au Seigneur la grâce de suivre son exemple, d’avoir un cœur humble et serviable, afin que nous puissions accueillir le Christ en servant nos frères et sœurs avec amour et générosité. Ainsi, nous entrerons dans la vraie grandeur du Royaume de Dieu. Amen.


Homélie XXIV° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXIV Dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui nous méditons, comme toujours, sur l'essence même de la foi chrétienne: une foi qui se traduit en actes et qui est fondée sur le mystère de la croix.

Dans l'Évangile de ce jour, Jésus pose à ses disciples une question centrale : « Pour vous, qui suis-je ? ». Cette question résonne comme un écho dans nos cœurs aujourd'hui, car elle nous invite à réfléchir sur notre propre relation avec Jésus. Pierre répond avec assurance : « Tu es le Christ. » C'est une belle confession de foi, mais Jésus va immédiatement rappeler à Pierre que cette foi ne peut pas se limiter à des paroles.

Après la confession de Pierre, Jésus annonce pour la première fois sa Passion : il doit souffrir, être rejeté, mourir et ressusciter. Pour Pierre, cette annonce est incompréhensible et insupportable. Comment le Messie, celui qui est venu pour sauver, pourrait-il souffrir et mourir ? C’est pourquoi il réprimande Jésus. Mais Jésus répond avec fermeté : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Jésus nous enseigne ici que la foi chrétienne ne peut se comprendre sans passer par la croix. La croix est le chemin par lequel il a choisi de nous sauver. Pour nous aussi, la croix est le chemin de notre propre salut. Nous sommes appelés à accepter nos propres souffrances, nos épreuves, à les unir à celles de Jésus, non pas comme une fatalité, mais comme un moyen de transformation et de grâce.

La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Jacques, complète cette réflexion. Jacques nous rappelle que la foi sans les œuvres est une foi morte. Il ne suffit pas de croire ou de confesser avec les lèvres que Jésus est le Christ ; notre foi doit se traduire en actions concrètes. Comment cela se manifeste-t-il dans notre vie quotidienne ?

Nous devons poser des actes de charité, de justice, de pardon, de miséricorde. Être chrétien ne signifie pas seulement prier ou aller à la messe, ce que tous les catholiques doivent faire, par contre cela implique aussi de se soucier des autres, d'aider les plus démunis, d'accueillir les étrangers, de pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. Chaque jour, Dieu nous donne l’occasion de vivre notre foi à travers de petits et grands gestes de service envers nos frères et sœurs.

Dans l'Évangile, après avoir annoncé sa Passion, Jésus donne une condition radicale à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. » Cette invitation semble difficile. Nous vivons dans un monde qui valorise le confort, la réussite et l'indépendance. Pourtant, Jésus nous appelle à une autre voie : celle de l’humilité, du renoncement et du service. Prendre sa croix, c’est accepter de perdre quelque chose pour suivre le Christ. Paradoxalement, c’est en perdant notre vie pour Jésus que nous la trouvons véritablement.

Ce chemin du disciple peut sembler ardu, mais il est rempli de joie et de paix, car il conduit à la vie éternelle. C'est ce chemin qu’ont emprunté les saints, les martyrs, tous ceux qui ont offert leur vie par amour de Dieu et des autres.

Frères et sœurs, à travers les lectures de ce dimanche, Jésus nous appelle à une foi véritable, une foi vivante, nourrie par la Parole de Dieu, renforcée par la prière, mais surtout manifestée par des actes concrets d’amour et de charité. Il nous appelle à embrasser la croix dans nos vies, non pas comme un fardeau, mais comme le signe de notre fidélité envers Lui.

Aujourd'hui nous pouvons renouveler notre engagement à suivre Jésus, à accepter la croix, et à confesser, comme Pierre, que Jésus est le Christ, tout en vivant cette foi dans notre quotidien par des œuvres de miséricorde et d'amour. Que la Vierge Marie, modèle parfait du disciple, nous aide à marcher fidèlement sur ce chemin avec courage et confiance.

Amen.


Homélie XXIII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXIII Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs en Christ, aujourd'hui, les lectures nous invitent à méditer sur la puissance salvifique de Jésus-Christ, Celui qui vient ouvrir nos oreilles et nos cœurs pour nous permettre de vivre pleinement la vie nouvelle qu'Il nous offre. L’Évangile selon saint Marc nous raconte un miracle qui, au-delà de la guérison physique, révèle un message spirituel profond.

Dans cet Évangile, Jésus guérit un sourd-muet en posant sur lui des gestes empreints de tendresse et de compassion. Jésus prend l'homme à l'écart, loin de la foule, pour lui accorder une attention personnelle et intime. Il touche ses oreilles et sa langue, et avec un simple mot, « Effata », c'est-à-dire «Ouvre-toi », il lui redonne l'audition et la parole.

Jésus n’accomplit pas des miracles pour la galerie, il y a toujours un message derrière les miracles. Avec celui d’aujourd'hui, le message tient en un mot important dans l’Évangile; c’est « Effata », un mot en araméen qui se traduit par «Ouvre-toi».

Jésus ne dit pas aux oreilles « Ouvrez-vous », à la bouche « Ouvre-toi », c’est à l’handicapé, au sourd et muet lui-même qu’il dit « Ouvre-toi ». C’est un peu comme s’il lui disait : «Écoute, il ne suffit pas d’entendre des mots, il faut aussi écouter, accueillir avec son cœur. Il ne suffit pas de dire des mots, de parler, il faut aussi communiquer.» Ce miracle montre le pouvoir de Jésus sur les maladies physiques, confirmant ainsi son identité comme le Messie et le Fils de Dieu. Sa parole a l’autorité pour transformer la réalité et restaurer la santé.

Ce miracle est un signe puissant de la mission de Jésus : Il est venu pour nous libérer de tout ce qui nous empêche de vivre en plénitude notre relation avec Dieu et avec les autres. La surdité de cet homme représente notre incapacité à entendre la Parole de Dieu, à être réceptifs à ses appels. Sa mutité symbolise notre difficulté à témoigner de notre foi, à proclamer la Bonne Nouvelle du salut.

Cependant, ce récit n’est pas seulement une guérison physique. Jésus ne fait pas que redonner ses sens à cet homme, Il lui offre une ouverture totale, une libération intérieure. Le «Effata» prononcé par Jésus est une invitation pour chaque chrétien à s’ouvrir à la grâce divine, à se laisser transformer par l’amour de Dieu. Nous sommes tous invités à faire l'expérience de cette ouverture, à laisser Jésus toucher notre vie pour qu’elle soit transformée et rendue capable de recevoir et de transmettre l'amour.

Lorsque Jésus dit "Effata", il invite non seulement l’homme guéri, mais chacun de nous, à ouvrir nos oreilles et nos cœurs à l’action de Dieu. C’est une invitation à être réceptifs à sa Parole, à laisser son message transformer nos vies, et à être capables d’exprimer et de partager cette foi avec les autres.

Ce message tombe bien en ce début de septembre. Nous retournons à nos occupations. Les enfants retournent en classe. Diverses activités se préparent, sociales ou pastorales, pour l’automne. Au lieu de voir ce temps comme un fardeau après l’été, pourquoi ne pas s’ouvrir avec confiance à de nouvelles activités, à un nouveau rythme de vie, et en profiter pour nous renouveler nous-mêmes.

La première lecture, tirée du livre d'Isaïe, nous montre que ce miracle de Jésus est l’accomplissement des promesses messianiques. Le prophète annonce un temps de restauration où les aveugles verront, les sourds entendront, les boiteux bondiront de joie. Ce texte d'Isaïe résonne comme une prophétie accomplie en Jésus : Il est bien celui qui inaugure le Royaume de Dieu, un Royaume où la souffrance et la mort sont vaincues, un Royaume de justice et de paix.

Dans la deuxième lecture, saint Jacques nous rappelle l'importance de notre attitude envers les autres, particulièrement envers les plus pauvres. Il nous met en garde contre la discrimination et le favoritisme, qui sont contraires à l'esprit de l'Évangile. L’ouverture de nos oreilles et de nos cœurs doit nous conduire à accueillir chaque personne avec respect et amour, sans distinction. Le miracle de la guérison nous appelle à une conversion profonde, à dépasser nos préjugés pour vivre dans la justice et la charité.

Chers frères et sœurs, en ce dimanche du Temps Ordinaire, la liturgie nous invite à répondre à l'appel de Jésus à nous ouvrir à sa grâce. Demandons-lui de nous libérer de tout ce qui nous empêche de vivre pleinement notre foi. Que notre cœur soit ouvert pour accueillir la Parole de Dieu et notre langue déliée pour proclamer les merveilles du Seigneur.

Que ce temps de prière et d'écoute de la Parole nous aide à grandir dans notre relation avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Comme Jésus a guéri le sourd-muet, qu'il guérisse nos cœurs de toute fermeture, pour que nous soyons des témoins joyeux de son amour dans le monde.

Amen.

 


Homélie XXII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXII Dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui nous réfléchissons sur la véritable essence de notre foi et sur la manière dont elle se traduit concrètement dans notre vie quotidienne. L'Évangile selon saint Marc que nous venons d'entendre nous place devant une question cruciale : Quelle est la véritable pureté devant Dieu ? Jésus, en répondant aux pharisiens et aux scribes, nous appelle à aller au-delà des apparences et à examiner ce qui se trouve au plus profond de notre cœur.

Les pharisiens et certains scribes reprochent à Jésus et à ses disciples de ne pas respecter les traditions des anciens, notamment les ablutions rituelles avant les repas. Jésus leur répond avec une grande fermeté en citant le prophète Isaïe : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C'est en vain qu'ils me rendent un culte, les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains.»

Jésus dénonce ici une religiosité qui se limite à des pratiques extérieures et qui oublie l'essentiel : l'amour de Dieu et du prochain. Il ne condamne pas les traditions en tant que telles, mais il rappelle que ces pratiques ne doivent pas prendre la place de ce qui est au cœur de la foi: la relation vivante avec Dieu.

Jésus va plus loin en expliquant que ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le rend impur, mais ce qui en sort : «Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur ». Il énumère ensuite une série de comportements qui naissent du cœur de l'homme et qui souillent véritablement: mauvaises pensées, vols, meurtres, adultères, cupidité. Ces comportements révèlent la véritable impureté, celle qui défigure l'image de Dieu en nous et qui brise nos relations avec les autres.

Jésus continue en expliquant que ce n'est pas ce qui entre dans l'homme, comme la nourriture, qui le rend impur, mais ce qui en sort : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur». Il met ainsi l'accent sur le cœur, le lieu symbolique où résident les pensées, les intentions et les désirs. La véritable pureté est donc une question de cœur. Elle ne se mesure pas à la conformité à des règles extérieures, mais à la capacité d'aimer sincèrement, de pardonner, de faire preuve de miséricorde et de vivre en vérité.

L'enseignement de Jésus nous invite à un examen de conscience. Plutôt que de nous focaliser uniquement sur le respect des règles extérieures, nous sommes appelés à regarder en nous-mêmes, à purifier notre cœur. La pureté véritable n'est pas d'abord une question de conformité à des normes rituelles, mais une question de transformation intérieure.

Cette transformation passe par l'accueil de la grâce de Dieu, par l'écoute attentive de sa Parole, et par une volonté sincère de nous détourner du mal pour vivre selon l'Évangile. C'est un chemin exigeant qui demande de la vigilance, du courage, et une ouverture à l'action du Saint-Esprit en nous.

La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Jacques, nous appelle à ne pas seulement écouter la Parole, mais à la mettre en pratique : « Accueillez humblement la Parole semée en vous ; elle peut vous sauver. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion».

Mettre la Parole en pratique, c'est vivre selon les commandements de Dieu, non pas par obligation, mais par amour. C'est s'efforcer chaque jour de conformer notre vie à l'Évangile, de nous laisser transformer intérieurement par la grâce divine.

Saint Jacques nous donne une belle définition de la religion pure et sans tache aux yeux de Dieu : « Visiter les orphelins et les veuves dans leurs détresses, et se garder sans tache au milieu du monde». Il nous rappelle que la foi véritable se manifeste dans des actes concrets de charité, de solidarité, de justice, et dans un engagement à rester fidèles à Dieu malgré les tentations du monde.

Frères et sœurs, en ce dimanche, demandons au Seigneur de purifier nos cœurs, de nous donner la force de mettre sa Parole en pratique chaque jour. Que notre foi ne se limite pas à des rituels extérieurs, mais qu'elle soit vivante, agissante, et enracinée dans l'amour de Dieu et du prochain. Que le Seigneur nous aide à nous libérer des attitudes et des comportements qui nous éloignent de lui. Que notre vie soit marquée par un amour sincère de Dieu et du prochain, et que nous puissions toujours chercher à plaire à Dieu dans tout ce que nous faisons.

Que cette Parole de Jésus aujourd'hui nous incite à un renouvellement intérieur, à une purification de nos intentions et de nos actions. Que notre foi ne soit pas seulement une question de pratiques extérieures, mais qu'elle reflète une vraie communion avec Dieu, vécue dans la sincérité et l'amour.

Amen.


Homélie XXI° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XXI Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs, les lectures que nous venons d’entendre nous invitent à réfléchir sur la question du choix et de la fidélité. Le pain de vie est encore l’objet de notre méditation. Les textes bibliques d'aujourd'hui nous poussent à nous interroger : à qui ou à quoi donnons-nous notre adhésion ? Quelle est la place de Dieu dans nos vies ?

L'Évangile de ce jour nous place devant un moment décisif du ministère de Jésus, un moment de crise où la foi des disciples est mise à l'épreuve. Après le discours sur le Pain de vie, un enseignement qui a surpris et déconcerté beaucoup de ceux qui suivaient Jésus, nous assistons à une scène de rupture. Certains disciples, incapables de comprendre ou d'accepter les paroles de Jésus, décident de l'abandonner. Cette situation nous invite à réfléchir sur notre propre foi et sur les moments où nous pouvons être tentés de nous éloigner du Christ.

Dans la première lecture tirée du livre de Josué, nous voyons le peuple d'Israël confronté à un choix crucial. Après avoir parcouru un long chemin, après avoir vu les merveilles de Dieu en Égypte et dans le désert, le peuple est invité à renouveler son engagement envers le Seigneur. Josué pose une question décisive : « Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir. » Ce choix n'est pas anodin. Il implique une décision personnelle et communautaire de suivre le Dieu d'Israël ou de se tourner vers d'autres divinités. Le peuple, en se souvenant des actions salvatrices de Dieu, choisit de servir le Seigneur, affirmant ainsi sa fidélité.

Dans l'Évangile de Jean, nous retrouvons un écho à cette question de choix. Après le discours sur le Pain de vie, beaucoup de disciples trouvent les paroles de Jésus trop dures, et certains décident de le quitter. Jésus ne les retient pas, mais il interroge les Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Cette question résonne avec une grande intensité. C'est un moment de vérité pour les disciples, un moment où la fidélité à Jésus est mise à l'épreuve. Pierre, au nom des Douze, répond avec une profession de foi qui est un modèle pour nous : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Pierre reconnaît en Jésus non seulement un maître, mais la source même de la vie éternelle. Pierre répond avec une foi admirable. Dans cette réponse, Pierre reconnaît que même si les paroles de Jésus sont difficiles à comprendre, elles sont les seules qui mènent à la vie éternelle. Il reconnaît en Jésus la source de toute vérité et de toute vie.

C'est alors que Jésus se tourne vers les Douze, ceux qu'il a choisis comme ses apôtres, et leur pose cette question poignante : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Cette question ne concerne pas seulement les Douze, mais chacun de nous. Elle est posée dans les moments où nous rencontrons des épreuves, des incompréhensions, des doutes, des moments où il est difficile de suivre Jésus.

Ces deux passages, bien que différents dans leur contexte, convergent vers un même appel: le choix d'une fidélité à Dieu qui transforme nos vies. Ce choix, comme pour les disciples, n'est pas toujours facile. Parfois, la Parole de Dieu nous déstabilise, elle nous appelle à des conversions profondes, à des ruptures avec nos habitudes ou nos sécurités. Pourtant, c'est dans cette fidélité, même lorsqu'elle semble difficile, que nous trouvons la véritable vie.

La deuxième lecture, tirée de la lettre aux Éphésiens, éclaire encore davantage ce choix en nous parlant de l'amour et du mariage, comme une métaphore de la relation entre le Christ et son Église. Saint Paul nous invite à voir dans l'amour conjugal un reflet de l'amour du Christ pour son Église. Cet amour est un don total, un engagement profond qui appelle à une fidélité mutuelle. Là encore, le choix de suivre le Christ, de lui être fidèle, trouve son expression la plus belle dans un amour qui se donne sans réserve, comme le Christ s'est donné pour nous.

Il y a dans notre vie chrétienne des moments où suivre Jésus peut sembler exigeant, voire incompréhensible. Nous pouvons être tentés, comme ses disciples, de nous éloigner, de choisir une voie plus facile. Mais c'est précisément dans ces moments de doute que nous sommes appelés à renouveler notre foi, à choisir de rester avec le Christ, car il est la seule véritable source de vie. La foi chrétienne n'est pas toujours une route facile. Elle demande parfois de faire confiance à Dieu même lorsque ses voies nous semblent mystérieuses. Pierre et les apôtres ont choisi de rester avec Jésus non pas parce qu'ils comprenaient tout ce qu'il disait, mais parce qu'ils avaient fait l'expérience de son amour, de sa présence, de sa vérité. Ils savaient qu'il n'y avait nulle part ailleurs où aller pour trouver la vie éternelle.

Cette foi en Jésus, cette confiance totale, c'est ce à quoi nous sommes appelés. Dans les moments de doute ou de difficulté, rappelons-nous cette réponse de Pierre. Si nous restons fidèles au Christ, si nous choisissons de continuer à le suivre même dans l'obscurité, il nous conduira vers la lumière, vers la vie véritable.

Alors, frères et sœurs, en ce jour, laissons résonner en nous cette question : « Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir. » Quel que soit notre cheminement, quelles que soient les difficultés ou les incompréhensions que nous pouvons rencontrer, rappelons-nous que le Christ seul a les paroles de la vie éternelle. Puissions-nous, comme Pierre, renouveler notre fidélité à Jésus et faire de notre vie un témoignage de son amour infini.

Que cette Eucharistie que nous célébrons aujourd'hui soit pour nous un renouvellement de notre engagement à suivre le Christ, à rester avec lui, car il est notre Seigneur et notre Sauveur, celui qui a les paroles de la vie éternelle.

Amen.


Homélie XX° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XX Dimanche Ordinaire B

Encore une fois les lectures de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur la profondeur du mystère de l'Eucharistie et sur la manière dont ce mystère est lié à notre vie quotidienne. Elles nous appellent à un choix radical, à une décision de foi qui engage toute notre existence.

En résumé, le discours du pain de vie est fondamental pour les catholiques, car il soutient la doctrine de l'Eucharistie, renforce la communion avec le Christ, défie la foi et réaffirme l'espérance en la vie éternelle.

La première lecture tirée du livre des Proverbes nous présente la Sagesse personnifiée comme une femme qui invite les hommes à son festin. Elle a préparé un banquet et appelle tous ceux qui manquent de discernement à venir se nourrir à sa table. Ce banquet est une image prophétique de l’Eucharistie, où le Christ, la Sagesse incarnée, nous invite à partager le repas de son Corps et de son Sang. C’est une invitation à vivre pleinement notre vie en Dieu, à embrasser la vie divine qui nous est offerte dans l’Eucharistie. Elle nous appelle à quitter nos habitudes, notre ignorance spirituelle, pour entrer dans une nouvelle relation avec Dieu.

Le psaume, qui est notre réponse à cette première lecture, nous invite à goûter la bonté du Seigneur. "Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur!". Cette invitation est une expérience intérieure, une rencontre personnelle avec Dieu dans l’Eucharistie. Chaque fois que nous participons à la messe, nous sommes invités à entrer dans cette communion intime avec le Christ, à goûter sa présence, à nous laisser nourrir par Lui.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous exhorte à profiter de chaque occasion pour faire le bien et pour vivre selon l’Esprit. Vivre selon l’Esprit, c’est vivre dans la reconnaissance, dans l’action de grâce pour le don de la vie, pour le don de la foi, pour le don de l’Eucharistie. Saint Paul nous encourage à faire de notre vie une louange continue à Dieu, « disant sans cesse toutes sortes de louanges au Seigneur ». C’est cette vie de louange, cette vie remplie de l’Esprit, qui nous permet de répondre à l’invitation du Christ dans l’Évangile.

L’Évangile de ce jour nous conduit au cœur du mystère de la foi chrétienne. Jésus se présente comme le « pain vivant descendu du ciel ». Il n’est pas seulement celui qui nous donne le pain, mais Il est Lui-même ce pain, le pain de vie. Cette parole de Jésus nous déroute, tout comme elle a dérouté les auditeurs de son époque. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour », dit Jésus. Cette déclaration audacieuse nous met face à un choix radical : croire ou ne pas croire. Accepter de recevoir ce don incroyable de l’Eucharistie, ou le refuser.

En acceptant ce don, nous entrons en communion profonde avec le Christ. L’Eucharistie n’est pas un simple symbole, c’est la présence réelle de Jésus, c’est sa vie donnée pour nous. En nous nourrissant de son Corps et de son Sang, nous sommes transformés, sanctifiés, appelés à devenir ce que nous recevons : le Corps du Christ dans le monde.

Le discours du "pain de vie" est un passage crucial de l'Évangile de Jean. Il revêt une grande importance pour les catholiques pour plusieurs raisons :

1. Dans ce discours, Jésus déclare : "Je suis le pain de vie" et "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle". Ces affirmations sont la base de la doctrine catholique de l'Eucharistie, où l'on croit que, pendant la Messe, le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ. L'Eucharistie est l'un des sacrements les plus importants de l'Église catholique et est considérée comme un moyen de participer à la vie divine et au salut.

2. Communion avec le Christ: Ce discours souligne l'importance de la communion intime avec Jésus. En recevant l'Eucharistie, les catholiques croient qu'ils reçoivent le Christ lui-même, ils se nourrissent spirituellement et sont transformés par sa présence. C'est un moyen par lequel les fidèles s'unissent au Christ et à la communauté de l'Église.

3. Le discours du pain de vie met également en avant la nécessité de la foi pour accepter les enseignements de Jésus. Beaucoup de ceux qui ont entendu Jésus à ce moment-là n'ont pas pu accepter ses paroles et l'ont abandonné. Cela souligne pour les catholiques l'importance de croire aux enseignements du Christ, même lorsqu'ils sont difficiles à comprendre ou à accepter.

4. Promesse de vie éternelle: Jésus promet la vie éternelle à ceux qui participent à ce "pain de vie". Pour nous les catholiques, l'Eucharistie n'est pas seulement une célébration liturgique, mais une anticipation du banquet céleste et une promesse de résurrection et de vie éternelle avec Dieu.

Chers frères et sœurs, en ce dimanche, nous sommes invités à renouveler notre foi en l’Eucharistie, à redécouvrir la profondeur du don que Dieu nous fait en Jésus-Christ. Que notre participation à ce mystère sacré nous transforme, qu’elle nous rende chaque jour davantage conformes à l’image du Christ, et qu’elle nous fortifie dans notre marche vers le Royaume de Dieu.

Que la Vierge Marie, qui a porté en son sein le Pain de Vie, nous aide à vivre pleinement de l’Eucharistie, et à devenir, à notre tour, des témoins de la bonté du Seigneur dans le monde.

 

 


Homélie XIX° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XIX Dimanche ordinaire B

Aujourd'hui, les lectures nous invitent à réfléchir sur le thème de la nourriture spirituelle et de la présence vivifiante de Dieu dans nos vies. Le discours du pain de vie est l'un des plus importants de notre foi. Les textes que nous avons entendus nous rappellent que Dieu nous soutient dans nos moments de faiblesse et nous nourrit de sa présence divine. L’Évangile selon Jean nous présente un passage central du discours sur le Pain de Vie. Jésus se dévoile comme le Pain vivant descendu du ciel, suscitant à la fois l'émerveillement et la contestation parmi ses auditeurs. Méditons sur le mystère de l'Eucharistie.

Les Juifs murmurent contre Jésus, incapables de comprendre comment il peut affirmer être descendu du ciel. Ils connaissent ses parents, Joseph et Marie, et sont scandalisés par cette prétention divine. Cette réaction nous rappelle que l'incrédulité et le doute font partie de l'expérience humaine. Nous aussi, il nous arrive de douter, de murmurer intérieurement, surtout lorsque les paroles de Jésus semblent défier notre compréhension rationnelle.

Dans la première lecture, nous voyons le prophète Élie qui, après une longue marche dans le désert, est épuisé et découragé. Il demande à Dieu de le laisser mourir. Mais Dieu, dans sa miséricorde, lui envoie un ange avec du pain et de l'eau pour le fortifier. Cette nourriture permet à Élie de continuer son voyage jusqu'à la montagne de Dieu.

Ce récit nous rappelle que, dans nos moments de désespoir et de fatigue, Dieu ne nous abandonne pas. Il nous envoie sa nourriture, non seulement matérielle mais surtout spirituelle, pour nous donner la force de continuer notre chemin. Comme Élie, nous sommes parfois tentés de baisser les bras, mais Dieu est toujours là pour nous relever et nous encourager.

Dans notre vie quotidienne, il est facile de se laisser submerger par les soucis et les épreuves. Mais le psaume que nous venons de chanter nous rappelle que Dieu est toujours proche de nous, prêt à nous nourrir de sa bonté et de son amour. Nous sommes invités à ouvrir nos cœurs et à accueillir cette présence bienfaisante.

Dans l'Évangile de Jean, Jésus se présente comme le pain vivant descendu du ciel. Il déclare : "Qui mange de ce pain vivra éternellement". Cette affirmation est au cœur de notre foi chrétienne. Jésus se donne à nous dans l'Eucharistie, nourriture spirituelle qui nous soutient et nous transforme.

L'Eucharistie n'est pas seulement un symbole, mais une réalité vivante. En recevant le corps et le sang du Christ, nous recevons la vie même de Dieu. Cette nourriture divine nous unit à Jésus et nous transforme de l'intérieur, nous rendant capables de vivre selon l'amour et la vérité.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous exhorte à "imiter Dieu comme des enfants bien-aimés". Il nous appelle à vivre dans l'amour, à l'image du Christ qui nous a aimés et s'est livré pour nous. Cette invitation à imiter Dieu est un défi, mais aussi une grâce. Par la puissance de l'Esprit Saint, nous sommes rendus capables de suivre cet exemple divin.

Vivre en imitateur de Dieu, c'est être attentif aux besoins de nos frères et sœurs, c'est pardonner, c'est être porteur de paix et de réconciliation. C'est un chemin exigeant, mais la nourriture spirituelle que nous recevons, particulièrement dans l'Eucharistie, nous donne la force de marcher sur ce chemin. En mangeant ce pain, nous avons part à la vie éternelle, non seulement dans l’au-delà, mais dès maintenant. La vie éternelle commence ici et maintenant, dans notre communion avec le Christ. Cette communion nous transforme, nous rend capables de vivre selon l’amour de Dieu, de dépasser nos peurs et nos égoïsmes.

L’Eucharistie nous unit à Jésus et nous unit les uns aux autres. Elle nous fait entrer dans la dynamique de l’amour et du don de soi. En participant à ce sacrement, nous sommes appelés à devenir, nous aussi, des pains vivants pour les autres, en portant le Christ dans nos actions quotidiennes.

Nous sommes invités à nous laisser nourrir par la présence de Dieu, à goûter et voir combien le Seigneur est bon. L’Évangile d’aujourd’hui nous invite à dépasser nos murmures et nos doutes, à nous ouvrir à la grâce de Dieu qui nous attire vers son Fils. En recevant l’Eucharistie, laissons-nous transformer par cette nourriture divine, afin de vivre pleinement notre vocation de disciples du Christ, porteurs de sa vie et de son amour dans le monde. Que cette Eucharistie que nous célébrons aujourd'hui soit pour chacun de nous une source de force et de renouvellement. Qu'elle nous aide à vivre en véritables imitateurs de Dieu, répandant autour de nous l'amour et la paix du Christ.

Que cette célébration eucharistique soit pour chacun de nous une source de force et de renouvellement spirituel. Que le Pain vivant descendu du ciel nous donne la vie en abondance et nous conduise à la plénitude de la vie éternelle.

Amen.


Homélie XVIII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XVIII Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs en Christ, aujourd’hui, les lectures nous invitent à méditer sur la nourriture que Dieu nous offre, une nourriture qui nourrit non seulement notre corps, mais surtout notre âme. L’Évangile de ce jour nous plonge dans un moment crucial de la vie publique de Jésus. Après la multiplication des pains, la foule, émerveillée par ce miracle, cherche à nouveau Jésus. Mais cette recherche est-elle motivée par le désir de comprendre le signe ou simplement par l'envie de combler un besoin matériel ?

Dans la première lecture tirée du Livre de l'Exode, nous voyons les Israélites dans le désert, murmurant contre Moïse et Aaron parce qu'ils manquent de nourriture. Dieu entend leur plainte et leur envoie la manne, ce pain venu du ciel pour les sustenter. Ce miracle nous rappelle que Dieu ne nous abandonne jamais, même dans les moments les plus difficiles de notre vie. Il pourvoit à nos besoins de manière inattendue et généreuse.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul, écrivant aux Éphésiens, nous exhorte à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté. Il nous appelle à abandonner notre ancienne manière de vivre, dominée par les désirs trompeurs, et à adopter une nouvelle mentalité en Christ. Cette transformation intérieure est essentielle pour recevoir et comprendre pleinement la nourriture spirituelle que Dieu nous offre.

L'Évangile de ce dimanche est la continuation du récit de la multiplication des pains. La foule, après avoir été nourrie par Jésus, le recherche de nouveau, espérant recevoir encore du pain. Jésus les interpelle sur leurs motivations, les invitant à chercher non pas la nourriture périssable, mais celle qui demeure pour la vie éternelle. Il se révèle alors comme le pain de vie, celui qui vient du ciel pour donner la vie au monde.

Jésus saisit cette opportunité pour révéler quelque chose de fondamental sur sa mission et sur notre quête humaine : « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Jésus se révèle comme le pain de vie. Cela signifie que notre vie en Christ est nourrie par sa Parole et par l’Eucharistie. La Parole de Dieu est une nourriture spirituelle qui guide nos pas, éclaire notre chemin et fortifie notre foi. L’Eucharistie, quant à elle, est ce don sublime où Jésus se donne à nous, corps et sang, pour notre salut et notre transformation.

Participer à l'Eucharistie, c'est entrer en communion avec le Christ, accepter son invitation à la vie éternelle. Mais cela nécessite de notre part une attitude de foi et de conversion. Nous sommes appelés à nous approcher de ce sacrement avec un cœur contrit, reconnaissant notre besoin de sa grâce et de sa miséricorde.

Chers amis, ces paroles de Jésus nous invitent à aller au-delà de nos besoins matériels et à reconnaître notre faim spirituelle. Nous vivons dans un monde où l’abondance matérielle peut souvent nous faire oublier notre dépendance envers Dieu. La quête incessante de confort, de sécurité et de plaisir peut nous distraire de la nourriture véritable que notre âme désire.

La manne dans le désert et la multiplication des pains sont des signes de la providence de Dieu, mais ils pointent vers quelque chose de plus grand: l’Eucharistie, le sacrement où Jésus se donne à nous comme pain de vie. Chaque fois que nous participons à la messe, nous sommes invités à recevoir ce don précieux. Mais pour que ce sacrement porte du fruit en nous, il est crucial de venir à Jésus avec un cœur ouvert, prêt à se laisser transformer par lui.

Notre monde moderne est rempli de distractions et de désirs matériels. Comme la foule de l'Évangile, nous aussi, nous cherchons souvent à satisfaire nos besoins immédiats sans toujours réfléchir à nos véritables aspirations. Jésus nous appelle à une profondeur plus grande, à une quête qui transcende le matériel. Il nous invite à chercher la nourriture qui nourrit notre âme.

Points de réflexion :

1. Comment puis-je exprimer ma confiance en Dieu dans ma vie quotidienne, particulièrement dans les moments de besoin ou de doute ?

2. Est-ce que je reconnais et nourris mon besoin de nourriture spirituelle, ou suis-je trop souvent préoccupé par des besoins matériels ?

3. Quels aspects de ma vie ai-je besoin de changer pour vivre pleinement en Christ, revêtu de l'homme nouveau ?

Demandons au Seigneur de renouveler en nous la faim et la soif de sa présence. Que notre participation à l’Eucharistie nous rappelle l’immense amour de Dieu qui se donne à nous en Jésus-Christ. Qu’en cherchant le pain de vie, nous trouvions en lui la source de notre bonheur et de notre salut.Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa paix. Que cette célébration nous fortifie dans notre marche vers la vie éternelle, et que nous soyons des témoins joyeux de la bonté de Dieu dans notre quotidien.

En ce dimanche, demandons au Seigneur de nous aider à reconnaître et à apprécier la nourriture spirituelle qu’il nous offre. Prions pour que nous soit accordée la grâce de chercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice, en ayant confiance que tout le reste nous sera donné par surcroît.

Que notre participation à l'Eucharistie renouvelle en nous le désir de vivre selon l’esprit de l’Évangile, et qu’elle fortifie notre marche vers la vie éternelle. Amen.

Amen.

 


Homélie XVII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XVII Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs, aujourd’hui les lectures que nous venons d'entendre nous offrent des enseignements sur la générosité de Dieu et la multiplication de ses dons. L'évangile de ce dimanche nous présente un des miracles les plus connus de Jésus: la multiplication des pains et des poissons. Cet événement, rapporté par tous les évangélistes, est riche en enseignements spirituels et pratiques pour notre vie de foi.

Dans la première lecture, tirée du livre des Rois, nous voyons le prophète Élisée nourrir une centaine d'hommes avec vingt pains d'orge et des épis de blé. Cette histoire nous rappelle la puissance de Dieu pour subvenir à nos besoins, même lorsque les ressources semblent limitées. C'est un prélude au miracle plus grand que Jésus accomplira dans l'Évangile.

Le Psaume que nous avons entendu proclame la grandeur et la bonté de Dieu. "Tu ouvres ta main et tu rassasies à souhait tout être vivant." Cette phrase résonne comme une promesse et une assurance que Dieu veille sur nous et pourvoit à nos besoins avec amour et abondance.

L'épître aux Éphésiens nous appelle à vivre en accord avec notre vocation chrétienne, avec humilité, douceur et patience, en nous supportant les uns les autres avec amour. Paul nous exhorte à préserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix, car nous formons un seul corps et un seul Esprit. Cette unité et cette paix sont des dons que nous devons chérir et protéger, surtout dans nos communautés et nos familles.

Enfin, l'Évangile de Jean nous présente le miracle de la multiplication des pains et des poissons. Jésus, voyant une grande foule venir à lui, éprouve de la compassion pour elle. La foule est venue à Jésus, attirée par ses miracles et ses enseignements. Jésus, toujours attentif aux besoins de ceux qui l’entourent, perçoit leur faim. Cette faim n’est pas seulement physique, mais aussi spirituelle. Ils cherchent quelque chose de plus profond, quelque chose que seul Jésus peut offrir.

Jésus, voyant la foule nombreuse qui le suit, éprouve de la compassion pour elle. Avec seulement cinq pains et deux poissons, il nourrit environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Nous aussi, dans notre vie quotidienne, nous avons des besoins et des désirs profonds. Jésus nous voit, il connaît nos besoins et il a compassion de nous. Il veut répondre à nos besoins, non seulement matériels mais surtout spirituels. Face à la foule affamée, Jésus demande à Philippe où acheter du pain pour nourrir toute cette multitude. Philippe, avec une vision humaine et limitée, répond que même deux cents deniers ne suffiraient pas pour donner à chacun un petit morceau. André, quant à lui, apporte un jeune garçon qui a cinq pains et deux poissons, mais il doute aussi de l’utilité de cette modeste offrande. Ce miracle, au-delà de son aspect spectaculaire, nous enseigne plusieurs leçons essentielles :

1. La Compassion de Jésus: Jésus voit la faim de la foule et y répond. De même, il voit nos besoins et est prêt à y répondre avec amour et générosité.

2. La Confiance en Dieu: Comme le jeune garçon qui offre ses modestes provisions, nous sommes appelés à offrir ce que nous avons, aussi insignifiant que cela puisse paraître. Dieu peut multiplier nos efforts et nos ressources pour accomplir de grandes choses. Lorsque nous faisons confiance à Dieu et lui offrons nos ressources, il les multiplie de manière inattendue. Il peut transformer nos situations de pénurie en abondance, nos faiblesses en forces, et nos doutes en foi. Ce miracle est une invitation à avoir confiance en la providence divine et à croire que Dieu pourvoit toujours à nos besoins.

3. Le Partage et la Solidarité: Ce miracle nous rappelle l'importance du partage. Dans un monde souvent marqué par l'individualisme et la division, nous sommes appelés à partager nos biens et nos ressources avec ceux qui sont dans le besoin. Le partage et la solidarité sont des valeurs essentielles du Royaume de Dieu. Ce jeune garçon nous montre l'importance de la générosité et de la participation humaine, même lorsque nos ressources semblent insignifiantes. Jésus prend ce que nous offrons, aussi modeste soit-il, et le multiplie pour en faire une bénédiction pour beaucoup. Nous sommes appelés à offrir ce que nous avons, que ce soit notre temps, nos talents ou nos ressources matérielles. Jésus peut transformer notre contribution, si petite soit-elle, pour accomplir de grandes choses.

4. L'Eucharistie : Ce miracle préfigure l'Eucharistie, où Jésus se donne en nourriture pour la vie du monde. À chaque messe, nous participons à ce miracle de la multiplication où le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, nous nourrissant spirituellement. Ce miracle nous rappelle que rien n'est impossible pour Dieu. Sa puissance dépasse notre compréhension humaine et nos limites. Jésus prend les pains, rend grâce et les distribue à la foule. Tous mangent à leur faim, et il reste même douze paniers de morceaux.

En conclusion, chers frères et sœurs, les lectures d'aujourd'hui nous invitent à faire confiance à la providence divine, à vivre dans l'unité et l'amour, et à partager généreusement nos ressources. Que l'exemple de Jésus, le bon berger, nous incite à être de bonnes brebis, attentives aux besoins des autres et prêtes à offrir ce que nous avons pour le bien de tous. Puissions-nous toujours nous rappeler que, dans les mains de Dieu, même nos plus petits gestes peuvent être multipliés pour accomplir des merveilles. Amen.

Que le Seigneur nous bénisse et nous aide à vivre pleinement ces enseignements dans notre vie quotidienne. Amen.


Homélie XVi° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XVI Dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés, en ce dimanche du temps ordinaire, les lectures nous invitent à réfléchir sur la figure du berger, sur la sollicitude et l’amour de Dieu pour son peuple, et sur notre appel à être des artisans de paix et de réconciliation.

Jésus attire les foules. Nous voyons ici comme ailleurs dans l’évangile les gens courir après Jésus au point de lui enlever le temps de repos qu’il était en droit de prendre. Jésus et les apôtres qu’il a envoyés en mission ne peuvent se dérober aux foules qui ont le goût de les entendre de nouveau. C’est bien sûr la personne même de Jésus qui attire : il fait des miracles, il guérit autour de lui, il est à l’écoute des gens, il ne condamne pas, il va vers les plus démunis et vers les petits.

Dans la première lecture, le prophète Jérémie condamne sévèrement les pasteurs infidèles qui dispersent le troupeau de Dieu. Dieu promet de susciter de véritables pasteurs qui prendront soin de ses brebis. Cette prophétie trouve son accomplissement ultime en Jésus-Christ, le Bon Pasteur, qui connaît ses brebis et donne sa vie pour elles.

Le Psaume nous offre une image réconfortante de Dieu comme le berger qui nous conduit vers des prés d’herbe fraîche et des eaux tranquilles. Il restaure nos forces et nous guide sur le juste chemin, même au milieu des ténèbres de la vallée de la mort. Ce psaume exprime une confiance profonde en la présence aimante et protectrice de Dieu.

Dans la lettre aux Éphésiens, Paul nous rappelle que Jésus a brisé les barrières de la division pour faire de nous un seul peuple réconcilié avec Dieu par la croix. Christ est notre paix, et par lui, nous avons accès au Père dans un même Esprit. Cet appel à l’unité et à la réconciliation est particulièrement pertinent dans notre monde souvent divisé.

L’Évangile de Marc nous présente Jésus comme le berger compatissant qui prend soin de ses disciples fatigués et du peuple en quête de sens. Face à la foule qui les suit, Jésus ressent une profonde pitié car ils étaient “comme des brebis sans berger”. Il se met alors à les enseigner longuement.

Quel est le message, l'enseignement qui est livré par Jésus ? Il ne s’agit pas d’un message théorique, de vérités à croire seulement ou d’une doctrine intellectuelle, mais d’un enseignement qui apporte aux gens une parole d’amour et d’espoir. Ce sont des paroles qui sont « esprit et vie » comme dira Jésus dans l’évangile de saint Jean. Jésus n’impose pas de fardeaux, il ne vient pas écraser les personnes, il vient les libérer, les rendre responsables et libres.

Je voudrais vous signaler trois points qui méritent notre attention particulière :

1.- La compassion de Jésus : Jésus voit les besoins de la foule et est ému de compassion. Il ne se contente pas de ressentir, mais il agit en enseignant, guérissant et nourrissant. La compassion chrétienne doit nous pousser à l’action, à répondre aux besoins de ceux qui nous entourent.

2.- Le repos dans le Seigneur : Jésus invite ses disciples à se retirer à l’écart pour se reposer un peu. Dans notre monde frénétique, nous avons tous besoin de moments de pause, de silence et de prière pour nous ressourcer et renouveler notre force en Dieu. N’oublions pas de prendre ce temps de qualité avec le Seigneur.

3.- Le rôle de pasteur : Chacun de nous est appelé à être un berger pour les autres, à prendre soin de ceux qui nous sont confiés. Que ce soit dans nos familles, nos communautés, nos lieux de travail, nous sommes appelés à être des témoins de l’amour et de la miséricorde de Dieu.

En conclusion, frères et sœurs, laissons-nous toucher par la compassion de Jésus. Prenons le temps de nous reposer en Lui et d’écouter sa parole. Engageons-nous à être des pasteurs attentifs aux besoins des autres, des artisans de paix et de réconciliation dans un monde qui en a tant besoin.

Que le Seigneur, notre Bon Pasteur, nous guide et nous accompagne chaque jour de notre vie. Amen.

Prière : Seigneur Jésus, toi le Bon Pasteur, apprends-nous à écouter ta voix et à suivre tes pas. Aide-nous à être des témoins de ta compassion et de ta miséricorde. Donne-nous la force de prendre soin des autres et de travailler à l’unité et à la paix. Amen.

 


Homélie XIV° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XIV Dimanche ordinaire B

En ce dimanche, la liturgie nous invite à réfléchir sur le rejet et l’incompréhension que peuvent rencontrer les prophètes, et par extension, tous ceux qui suivent fidèlement le Christ. Les textes d’aujourd’hui nous encouragent à persévérer dans notre mission chrétienne, malgré les obstacles et les oppositions.

Le prophète Ézékiel, dans la première lecture, est envoyé à un peuple rebelle et obstiné. Dieu lui donne la mission de parler en son nom, malgré le fait qu'il risque de ne pas être écouté. Cette mission difficile rappelle que la parole de Dieu n’est pas toujours bien reçue, même par ceux qui en ont le plus besoin.

Saint Paul parle de son « épine dans la chair », une souffrance qu’il doit endurer et qui le garde humble. Il apprend à trouver sa force dans la faiblesse, car c’est dans sa fragilité que la puissance de Dieu se manifeste pleinement. Cette leçon nous montre que nos faiblesses peuvent être des lieux de grâce et de rencontre avec la miséricorde de Dieu.

Dans l’Évangile, Jésus retourne dans son village natal, Nazareth. Au lieu de recevoir un accueil chaleureux, il est confronté au scepticisme et au rejet de ses compatriotes. Ils ne peuvent accepter que celui qu’ils ont connu enfant soit le Messie. Leur manque de foi empêche Jésus de réaliser des miracles parmi eux, hormis quelques guérisons.

Les textes d’aujourd’hui nous rappellent que suivre Dieu peut entraîner des difficultés et des rejets. Comme Ézéchiel, comme Jésus à Nazareth, nous pouvons rencontrer l’incompréhension, même de la part de nos proches. Mais cela ne doit pas nous décourager. Notre mission est de rester fidèles à l’appel de Dieu, même dans l’adversité.

Saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, nous enseigne que nos faiblesses ne sont pas des obstacles mais des opportunités pour que la grâce de Dieu agisse en nous. Il s’agit de reconnaître nos limites et de laisser la puissance divine se manifester à travers notre vulnérabilité. Cela demande une grande humilité et une confiance totale en la miséricorde de Dieu.

L'Évangile de Marc nous présente un passage poignant de la vie de Jésus : son retour dans sa ville natale, Nazareth. Ce retour, loin d’être un triomphe, est marqué par l’incrédulité et le rejet de ceux qui l’ont connu depuis son enfance. Ce passage nous invite à réfléchir sur la foi, le doute et l'accueil que nous réservons à Dieu dans notre propre vie. Jésus revient à Nazareth accompagné de ses disciples après avoir prêché et accompli des miracles dans d'autres régions. Le sabbat venu, il enseigne dans la synagogue. Les gens sont d'abord étonnés par sa sagesse et ses miracles, mais rapidement, ils se mettent à douter. Leur incrédulité découle de leur familiarité avec Jésus, qu’ils connaissent comme « le charpentier, le fils de Marie ».

Les habitants de Nazareth sont incapables de voir au-delà de l’humanité de Jésus. Ils connaissent sa famille, ils l’ont vu grandir, et cette proximité devient un obstacle à leur foi. Ils se demandent : « D’où cela lui vient-il ? » et « N’est-ce pas le charpentier ? » Ces questions montrent leur difficulté à reconnaître en Jésus le Messie. Leur attitude illustre un phénomène humain courant : nous avons souvent du mal à percevoir le divin dans l’ordinaire.

Jésus répond à cette incrédulité par une citation bien connue : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison. » Cette phrase souligne une vérité douloureuse : il est souvent plus difficile de reconnaître la valeur et la mission de ceux que nous côtoyons quotidiennement. Cette familiarité engendre un manque de respect et de reconnaissance.

L’Évangile nous montre que le manque de foi peut entraver l’action de Dieu dans nos vies. Jésus, qui accomplit des miracles partout ailleurs, est limité à Nazareth à cause de l’incrédulité des habitants. Cela nous interpelle sur la qualité de notre propre foi. Sommes-nous ouverts et réceptifs à l’action de Dieu dans nos vies, ou bien sommes-nous enfermés dans nos préjugés et nos doutes ?

En raison de leur manque de foi, Jésus ne peut accomplir que peu de miracles à Nazareth. Cela ne signifie pas que son pouvoir est limité, mais que les miracles requièrent la foi pour se réaliser pleinement. Cette restriction des miracles est un avertissement pour nous : notre propre foi ou son absence peut limiter l’action de Dieu dans notre vie. Le passage de l’Evangile nous invite à examiner notre propre foi. Sommes-nous comme les Nazaréens, incapables de reconnaître l’œuvre de Dieu dans notre quotidien ? Avons-nous des préjugés qui nous empêchent de voir le divin dans l’ordinaire ? La familiarité avec nos proches nous empêche-t-elle de voir leur potentiel ou leur mission ?

Cette semaine, demandons au Seigneur la grâce de persévérer dans notre mission chrétienne, même face aux rejets et aux incompréhensions. Prions pour que nos faiblesses deviennent des lieux où la puissance de Dieu peut se manifester. Et enfin, cultivons une foi ouverte et confiante, qui permet à Dieu d’agir pleinement dans nos vies et dans celles de ceux qui nous entourent.

Chers frères et sœurs, que cette Eucharistie nous fortifie et nous donne la force de témoigner de l’amour et de la vérité de Dieu, même dans les situations les plus difficiles. Que notre foi soit toujours vivante et active, permettant à Dieu de réaliser ses merveilles en nous et autour de nous. Demandons à Dieu de nous donner un cœur ouvert et une foi vivante, capables de voir et d’accueillir son action en nous et autour de nous. Puissions-nous ne pas être des obstacles à l'œuvre de Dieu par notre incrédulité, mais des instruments de sa grâce par notre foi. Amen.


Homélie XIII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XIII Dimanche ordinaire B

En ce treizième dimanche du temps ordinaire de l’année B, les textes liturgiques nous offrent une réflexion profonde sur la vie et la mort, sur la foi et la guérison. Nous sommes invités à redécouvrir la puissance de l’amour de Dieu qui transforme nos vies et nous redonne espoir.

Saint Marc, en racontant la vie de Jésus dans son évangile qui s’adresse aux premiers chrétiens, désire ici leur montrer que le Jésus que les apôtres ont connu, qu’ils ont touché, avec qui ils ont mangé, est non seulement un prédicateur recherché, mais qu’il est aussi celui qui donne la vie autour de lui comme Dieu le fait depuis toujours. Pour illustrer ce message, l’évangéliste nous raconte deux épisodes révélateurs avec des gens bien en chair et en os qui sont comme les acteurs d’un film : Jésus, un père désolé, une vieille femme découragée et une jeune fille disparue trop vite.

La première lecture du livre de la Sagesse nous rappelle que Dieu n’a pas créé la mort, mais qu’il a créé l’homme pour l’incorruptibilité. La mort est entrée dans le monde par l’envie du diable. Cette affirmation nous rappelle que le dessein originel de Dieu pour l’humanité était la vie éternelle. La mort et la souffrance ne faisaient pas partie de ce plan divin. Cependant, à cause du péché et de la désobéissance, la mort est devenue une réalité de notre existence humaine.

Le psaume exprime une action de grâce pour une guérison. Le psalmiste loue Dieu pour l’avoir relevé des portes de la mort. Il témoigne de la fidélité et de la miséricorde de Dieu qui intervient dans nos vies pour nous sauver et nous guérir.

Dans la deuxième lecture, saint Paul exhorte les Corinthiens à suivre l’exemple de générosité du Christ qui, bien que riche, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Paul souligne l’importance de la solidarité et du partage entre les membres de la communauté. En prenant soin les uns des autres, nous manifestons l’amour du Christ et contribuons à la construction de son Église.

Enfin, l’Évangile de Marc nous présente deux miracles de Jésus : la guérison de la femme souffrant d’hémorragies et la résurrection de la fille de Jaïre. Ces deux récits sont imbriqués l’un dans l’autre, nous montrant ainsi la puissance de la foi et l’infinie compassion de Jésus.

La femme, qui souffre depuis douze ans, touche en secret le vêtement de Jésus avec une foi profonde et la certitude qu’elle sera guérie. Jésus perçoit cette foi et lui dit : « Ma fille, ta foi t ‘a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » La guérison de cette femme nous enseigne que la foi humble et sincère est toujours récompensée par Dieu.

En parallèle, Jaïre, chef de la synagogue, vient implorer Jésus de sauver sa fille mourante. Même après l’annonce de sa mort, Jésus encourage Jaïre à ne pas craindre mais à croire seulement. Jésus se rend alors à la maison de Jaïre et, prenant la main de la fillette, lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie « Fillette, je te le dis, lève-toi ! » Et elle se lève immédiatement.

Ces miracles révèlent que Jésus est le Maître de la vie et de la mort. Il nous invite à avoir une foi inébranlable en lui, même dans les situations les plus désespérées. Il nous montre également que l’amour de Dieu est sans limite et qu’il se manifeste souvent de manière inattendue.

Frères et sœurs, ces lectures nous encouragent à renouveler notre confiance en Dieu. Que notre foi soit vivante et active, nous poussant à toucher Jésus par notre prière et à demander son aide avec humilité. Soyons également attentifs aux besoins de ceux qui nous entourent, manifestant ainsi la compassion et la générosité du Christ.

Que notre été soit l’occasion de rencontres, de promenades, de contacts avec les parents et les amis. Que ce soit aussi pour nous l’occasion de rendre grâces à Dieu pour le don de la vie qui se manifeste en nous, dans nos enfants, dans nos activités de toutes sortes. Que cette célébration eucharistique nous fortifie dans notre foi et nous remplisse de l’espérance de la vie éternelle que Dieu nous a promise. Amen.


Homélie XII° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XII Dimanche ordinaire B

En ce douzième dimanche du temps ordinaire, les lectures nous invitent à réfléchir sur notre foi et notre confiance en Dieu, surtout dans les moments de turbulence et d’incertitude. Aujourd'hui, nous méditons sur le passage de l'Évangile où Jésus calme la tempête. Cette histoire est riche en enseignements sur la foi et la confiance en Dieu, même en plein cœur des épreuves les plus redoutables.


Tout d'abord, remarquons que Jésus est avec ses disciples dans la barque. Cela nous rappelle que, dans nos vies, Jésus est toujours présent, même quand les tempêtes surgissent. Il ne nous abandonne jamais, même si parfois, comme les disciples, nous avons l'impression qu'il dort et qu'il ne réagit pas à notre détresse. La présence de Jésus nous donne la force et le courage de faire face à nos difficultés.

Dans la première lecture, nous voyons Job, un homme qui a tout perdu et qui se retrouve face à Dieu, cherchant des réponses à ses souffrances. Dieu lui répond par une série de questions, soulignant Sa toute-puissance et Son autorité sur la création. Il rappelle à Job que c’est Lui qui a fixé les limites de la mer, qui commande aux éléments, montrant ainsi que Dieu est souverain sur toute la création. Cette réponse de Dieu est un appel à la confiance : même si nous ne comprenons pas tout, Dieu est aux commandes et Il sait ce qu’Il fait.

Le psaume poursuit ce thème en décrivant les marins pris dans une tempête. Ils crient vers le Seigneur dans leur détresse, et Il les sauve, apaisant la tempête et conduisant les marins à bon port. Le psaume souligne que Dieu entend nos cris et intervient pour nous délivrer. C’est un appel à la prière et à la confiance en la providence divine.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous parle de la nouvelle création en Christ. En Lui, nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour nous. Cette nouvelle vie en Christ est marquée par la foi et la confiance en sa présence constante et son pouvoir salvifique.

L’évangile de Marc nous présente Jésus et ses disciples pris dans une tempête sur la mer de Galilée. Les disciples, terrorisés, réveillent Jésus qui dort, et Il calme la tempête par un simple commandement. Cela reflète souvent notre propre réaction face aux épreuves: nous avons tendance à perdre notre calme et à douter de la sollicitude de Dieu. Pourtant, c'est précisément dans ces moments-là que notre foi est mise à l'épreuve et que nous sommes appelés à nous tourner vers Lui avec confiance. Jésus reproche alors à ses disciples leur manque de foi : « Pourquoi avez-vous si peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

Cette scène nous rappelle que même si nous avons Jésus avec nous, nous pouvons être tentés de douter et de paniquer face aux épreuves. Pourtant, Jésus nous montre que nous pouvons avoir confiance en Lui, car Il a le pouvoir de calmer toutes les tempêtes de nos vies.

Voyons maintenant l’application pratique dans notre vie quotidienne :

Il faut reconnaître notre humanité et nos limites: Comme Job, nous devons accepter de ne pas toujours comprendre les voies de Dieu. Admettre nos limites nous ouvre à la confiance en Sa sagesse et Sa puissance.

Il faut faire confiance à Dieu dans les tempêtes de la vie: les tempêtes sont inévitables, mais elles peuvent être des occasions de renforcer notre foi. Comme les disciples, nous devons apprendre à appeler Jésus dans nos détresses et croire qu’Il a le pouvoir de calmer nos tempêtes.

Il faut prier avec foi: à l’exemple des marins du psaume, nous devons crier vers Dieu dans nos besoins et faire confiance qu’Il répondra, même si ce n’est pas toujours de la manière que nous attendons.

Il faut vivre en nouvelle créature: Notre foi en Christ ressuscité doit transformer notre manière de vivre, nous poussant à vivre non plus pour nous-mêmes, mais pour Lui, avec une confiance totale en sa promesse de salut.

En conclusion, chers frères et sœurs, les lectures de ce dimanche nous rappellent que, quelle que soit la tempête que nous traversons, nous pouvons compter sur la présence fidèle de Dieu. Il est souverain, Il est avec nous, et Il nous invite à avoir foi en Lui, à chaque instant de notre vie. Que notre foi soit toujours plus forte que nos peurs, et que notre confiance en Dieu soit notre ancre dans les moments difficiles.


Homélie XI° ordinaire BAuteur : Père Arturo

XI Dimanche ordinaire B

Chers frères et sœurs, aujourd'hui, les lectures nous invitent à réfléchir sur la nature du Royaume de Dieu, sa croissance mystérieuse et notre rôle dans son avènement.

Dans l'Évangile de Marc, Jésus utilise deux paraboles pour illustrer le Royaume de Dieu : celle de la graine qui pousse toute seule et celle de la graine de moutarde. Ces paraboles nous montrent que le Royaume de Dieu croît de manière mystérieuse, souvent à notre insu. La graine jetée en terre germe et croît sans que l’homme sache comment. Il en est de même pour le Royaume de Dieu qui grandit souvent dans le secret, loin des regards humains, porté par la puissance de Dieu.

Bien que la croissance du Royaume soit en grande partie l'œuvre de Dieu, nous avons également notre rôle à jouer. Comme le semeur qui jette la graine en terre, nous sommes appelés à semer des graines de foi, d'espérance et d'amour autour de nous. Cela peut se faire par de simples gestes quotidiens, par notre témoignage de vie chrétienne, par notre engagement pour la justice et la paix.

Le prophète Ézéchiel nous rappelle que Dieu peut faire naître des choses grandes et merveilleuses à partir de ce qui est petit et insignifiant. "De la plus petite branche, je ferai naître un cèdre magnifique". Cette image est un puissant rappel que nous ne devons jamais sous-estimer les petites actions ou les humbles débuts. Dieu a le pouvoir de faire grandir ce que nous semons au-delà de nos espérances.

Saint Paul, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, nous encourage à vivre dans la foi et non par la vue. Il nous rappelle que notre véritable demeure est auprès du Seigneur et que nous devons donc aspirer à Lui plaire en toutes choses. Cela implique de faire confiance à Dieu, même lorsque nous ne voyons pas immédiatement les fruits de notre travail ou de nos prières.

Chers frères et sœurs, ce dimanche nous sommes appelés à semer avec confiance et patience, à croire en la croissance mystérieuse du Royaume de Dieu, et à vivre dans l'espérance et la foi. Que nous soyons encouragés à continuer notre mission de semer la bonne nouvelle, confiants que Dieu fera croître ce que nous avons planté bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Prions ensemble pour que le Seigneur nous donne la foi et la persévérance nécessaires pour être de bons semeurs dans son Royaume, et que nous soyons témoins de la merveilleuse croissance qu'Il accomplit en notre monde.


Homélie X° ordinaire BAuteur : Père Arturo

X Dimanche ordinaire B

En ce dixième dimanche du temps ordinaire, les lectures que nous venons d'entendre nous interrogent sur la nature du péché, la miséricorde divine et la véritable identité de Jésus-Christ.

Dans la première lecture, tirée du livre de la Genèse, nous revivons le drame originel de la chute de l'homme. Adam et Ève, en désobéissant à Dieu, introduisent le péché dans le monde. La rupture de cette relation harmonieuse avec Dieu marque le début des souffrances humaines. Cependant, Dieu, dans son amour infini, ne laisse pas l'humanité sans espoir. Il annonce une promesse de rédemption: "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance ; celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon." Cette promesse trouve son accomplissement en Jésus-Christ, qui, par sa mort et sa résurrection, écrase la tête du serpent, symbolisant la victoire sur le mal et la réconciliation de l'homme avec Dieu.

Le Psaume exprime un cri de détresse, un appel à la miséricorde divine. "Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur ; Seigneur, écoute mon appel !" Ce cri résonne dans le cœur de tout homme conscient de son péché et de sa distance par rapport à Dieu. Cependant, le psalmiste ne s'arrête pas à la lamentation ; il exprime aussi une foi profonde en la miséricorde de Dieu : "Mais près de toi se trouve le pardon, pour que l’homme te craigne." Cette foi en la miséricorde divine est une invitation pour nous tous à nous tourner vers Dieu avec confiance, sachant qu'Il est toujours prêt à nous pardonner.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous parle de la résilience et de la foi des chrétiens face aux souffrances et aux tribulations. Il rappelle que, bien que notre corps extérieur se dégrade, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. Cette force vient de notre foi en la résurrection, en cette vie éternelle promise par Dieu. "Nous ne nous décourageons pas [...] Car nous savons que si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux.". Cette assurance de la vie éternelle doit nourrir notre espérance et notre persévérance dans les épreuves.

Dans l’évangile de ce jour, la discussion que Jésus a avec les pharisiens nous permet de faire un pas de plus et manifeste que le mal n’est pas seulement en nous par notre choix, il est aussi l’œuvre de Satan, de Belzéboul. Le mal a une origine extérieure à nous. Il se propage par toutes sortes d’artifices. Satan met à l’œuvre des forces mystérieuses qui s’en font les moteurs. Jésus apparaît ici comme celui qui est capable de les reconnaitre. C’est pourquoi, il les dénonce et les confronte. Il est ainsi présenté par saint Marc comme le vainqueur de Satan.

Saint Marc nous présente une scène où la famille de Jésus vient pour le voir, mais Il répond d'une manière qui pourrait sembler surprenante : "Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ?" Jésus utilise cette occasion pour enseigner une vérité fondamentale sur la nouvelle famille de Dieu: "Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.". Cette déclaration élargit notre compréhension de la famille, la basant non sur les liens du sang, mais sur l'obéissance à la volonté de Dieu. Nous sommes tous appelés à faire partie de cette famille divine, en vivant selon les commandements de Dieu et en suivant les enseignements de Jésus.

Chers frères et sœurs, nous sommes invités à méditer sur notre propre relation avec Dieu et notre place dans Sa famille. Que cette réflexion nous pousse à chercher la miséricorde divine avec humilité, à renforcer notre foi en la promesse de la résurrection, et à nous engager à vivre selon la volonté de Dieu, afin de devenir véritablement frères et sœurs de Jésus.

 


Homélie Corpus Christi BAuteur : Père Arturo

Corps et sang du Christ B

Aujourd'hui, nous célébrons la Fête-Dieu, ou la Solennité du Corps et du sang du Christ, jour où l'Église entière contemple et vénère le grand mystère de l'Eucharistie. En ce jour, nous méditons sur l'amour infini de Jésus qui se donne à nous sous les apparences du pain et du vin. Les lectures de ce jour nous aident à plonger dans ce profond mystère.

Dans la première lecture, tirée du livre de l'Exode, Moïse scelle l'alliance entre Dieu et le peuple d'Israël en aspergeant avec le sang des animaux sacrifiés. Ce sang symbolise la purification et la sanctification du peuple. Cependant, cette alliance anticipait la Nouvelle Alliance que Jésus allait instaurer. Le sang des animaux ne pouvait pas enlever les péchés, mais il préfigurait le sacrifice parfait à venir.

Dans la lettre aux Hébreux, nous entendons comment Jésus, le grand prêtre par excellence, est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire céleste avec son corps et son sang, nous obtenant ainsi la rédemption éternelle. Le sang de Jésus purifie nos consciences et nous libère du péché, nous ouvrant la voie vers la vie éternelle.

L'Évangile de Marc nous rappelle le moment solennel où Jésus institue l'Eucharistie lors de la Dernière Cène. Jésus prend le pain, le bénit, le rompt et le donne à ses disciples en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, il prend une coupe, rend grâce et la leur donne en disant : « Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour la multitude. » Par ces gestes et ces paroles, Jésus transforme le repas pascal en un sacrement de son sacrifice d'amour, perpétuant sa présence réelle parmi nous.

L'Eucharistie est le cœur battant de notre foi. Jésus ne nous laisse pas seulement un souvenir, mais sa présence réelle, substantielle. À chaque messe, nous participons au même sacrifice du Christ sur la croix, et nous recevons le même Christ ressuscité. Cette présence eucharistique est un mystère d'amour, un don incommensurable de Dieu pour nous.

L'Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. En elle, nous trouvons la force et la grâce nécessaires pour vivre notre vocation de disciples du Christ. L'Eucharistie nous appelle à une communion plus profonde avec Dieu et avec nos frères et sœurs. En nous nourrissant du Corps du Christ, nous sommes transformés pour devenir le Corps du Christ dans le monde. L'Eucharistie est le plus grand trésor que nous ayons en tant qu'Église, et c'est pourquoi les prêtres et les fidèles doivent la défendre et la garder avec un véritable zèle apostolique.

Il me semble nécessaire de vous rappeler l'énorme importance de recevoir la communion avec la plus grande dignité et le plus grand respect possibles, en nous souvenant que l'Eucharistie n'est pas un droit, mais un don. C'est le Christ lui-même qui se donne à nous comme nourriture pour que nous y trouvions la force et le courage de vivre les différentes épreuves que la vie nous présente. La question de savoir s'il est plus digne de communier à la bouche plutôt que dans la main a suscité des débats au sein de l'Église.

La communion à la bouche est une pratique ancienne dans l'Église et est perçue comme un signe de respect et de révérence envers le Corps du Christ. Cette pratique souligne la sacralité de l'Eucharistie et aide les fidèles à se rappeler de la présence réelle de Jésus dans le pain consacré.

Donner la communion directement sur la langue peut réduire le risque de profanation ou de traitement irrespectueux des hosties consacrées. Certains craignent que des parcelles de l'hostie puissent tomber ou être mal manipulées lorsqu'elles sont données dans la main. Le pape Benoît XVI a encouragé cette pratique lors des célébrations liturgiques qu'il présidait.

Recevoir la communion dans la main peut être vu comme un signe de la dignité des fidèles et de leur participation active à la liturgie. La communion dans la main est autorisée par l'Église catholique et a été réintroduite comme une option valide par le Concile Vatican II. Cette option est pleinement légitime et respecte la liberté des fidèles.

L'accent principal doit toujours être mis sur la disposition intérieure du communiant et le respect envers le Sacrement de l'Eucharistie. Que l'on choisisse de recevoir la communion à la bouche ou dans la main, l'essentiel est de le faire avec foi, respect et amour pour Jésus présent dans l'Eucharistie. Malheureusement, à plusieurs reprises, j'ai dû arrêter de distribuer la communion aux fidèles parce que certaines personnes prenaient l'hostie et voulaient l'emporter. Évidemment, cela cause des désagréments aux personnes interpellées, car elles se croient en droit de prendre le Très Saint Sacrement dans leurs mains. C'est pourquoi, si vous décidez de communier dans la main, vous devez le faire devant le prêtre.

Si, pour une raison quelconque, vous ne pouvez pas communier sacramentellement, je vous recommande vivement de vous approcher avec les bras croisés sur la poitrine afin que le prêtre puisse bénir votre communion spirituelle.

En cette Fête-Dieu, renouvelons notre foi et notre amour pour Jésus présent dans l'Eucharistie. Prenons le temps d'adorer ce grand mystère, de rendre grâce pour ce don inestimable, et de nous engager à vivre selon les enseignements de Jésus. Que l'Eucharistie soit vraiment pour nous une source de vie et de lumière, qui nous transforme et nous envoie en mission pour porter l'amour du Christ au monde entier.

Prions ensemble pour que chaque fois que nous participons à la Messe, nous le fassions avec un cœur pur, une foi ardente et une gratitude profonde. Que la Fête-Dieu 2024 soit pour chacun de nous une occasion de renouveler notre engagement à suivre Jésus, de nous laisser nourrir par son Corps et son Sang, et de vivre en témoins joyeux de son amour. Amen.


Homélie Sainte Trinité BAuteur : Père Arturo

La Sainte Trinité - B

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd'hui nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité, un mystère central de notre foi chrétienne. La Sainte Trinité est l'un des plus grands mystères de notre foi, une réalité qui dépasse notre compréhension humaine, mais que nous embrassons avec foi et amour. Dans les lectures d'aujourd'hui, nous découvrons différentes facettes de ce mystère, chacune nous invitant à contempler la profondeur de l'amour et de l'unité divine.

Dans la première lecture, Moïse rappelle au peuple d'Israël les grandes œuvres que Dieu a accomplies pour eux. Il leur demande de considérer l'unicité de Dieu, celui qui a choisi Israël comme son peuple et qui les a libérés de l'esclavage en Égypte. Moïse souligne que Yahvé est le seul vrai Dieu, qu'il n'y a pas d'autre dieu en dehors de lui. Ce rappel est une invitation pour nous à reconnaître la souveraineté et l'unicité de Dieu dans nos vies.

Le psaume nous invite à contempler la fidélité de Dieu, une fidélité qui se manifeste dans la création et dans son amour pour l'humanité, et dans sa lettre aux Romains, saint Paul nous parle de notre adoption filiale par l'Esprit Saint. Il nous rappelle que nous ne sommes pas esclaves, mais enfants de Dieu, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Par l'Esprit, nous avons reçu un esprit de filiation qui nous permet de crier "Abba, Père !" Cette lecture nous introduit au mystère de la Trinité en soulignant le rôle de l'Esprit Saint qui nous unit au Père et au Fils.

L'Évangile de Matthieu nous rapporte les dernières paroles de Jésus à ses disciples : "Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit." Ces paroles constituent une révélation claire de la Trinité et une mission pour l'Église. Jésus nous envoie dans le monde pour baptiser et enseigner en son nom, nous rappelant que la Trinité est au cœur de notre foi et de notre mission.

En ce jour de la Sainte Trinité, nous sommes invités à contempler le mystère d'un Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Chacune des personnes divines joue un rôle distinct mais parfaitement uni dans le plan du salut. On peut dire que la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, sont l'Amant, l'Aimé et l'Amour.

- Le Père: Créateur et source de tout amour. Il a choisi Israël, a révélé sa volonté et a montré son amour inconditionnel pour son peuple.

-Le Fils: Le Verbe incarné, notre rédempteur. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, Jésus a révélé l'amour du Père et a ouvert le chemin de notre salut.

-L'Esprit Saint: Le don de Dieu qui habite en nous, nous guide et nous sanctifie. Il est l'Esprit de vérité qui nous conduit vers la plénitude de la vérité en Jésus-Christ.

La Trinité est un mystère de communion parfaite. Cette communion divine est un modèle pour nos relations humaines. Nous sommes appelés à vivre dans l'unité, l'amour et la communion avec les autres, reflétant ainsi l'amour trinitaire dans nos vies quotidiennes.

En célébrant la Sainte Trinité aujourd'hui, renouvelons notre adhésion à ce mystère central de notre foi chrétienne. Que le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous fortifient dans notre chemin de foi, d'espérance et d'amour. Puissions-nous, par notre vie et nos actions, rendre témoignage de cette communion divine, et ainsi, être des signes vivants de l'amour trinitaire dans notre monde. Amen.

 


Homélie Pentecôte BAuteur : Père Arturo

Pentecôte B

La fête d’aujourd’hui est une des plus grandes fêtes de l’année liturgique. Elle termine le cycle liturgique de Pâques. Les textes que nous avons lus ont une chose en commun : ils redisent pour notre profit que l’Évangile qui a été annoncé par Jésus a une dimension universelle. Il ne s’agit pas du message d'un club sectaire et refermé sur lui-même, mais d’un message à portée universelle.

En ce dimanche de la Pentecôte, nous célébrons le don du Saint-Esprit, un événement d'une importance capitale dans la vie de l'Église. La Pentecôte marque le point culminant de la saison pascale, en nous rappelant le moment où les disciples ont été remplis de l'Esprit Saint qui les a transformés en témoins ardents de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité.

Dans les Écritures, nous entendons le récit des disciples réunis dans une chambre haute, dans l'attente de la promesse de Jésus. Soudain, un vent puissant souffle et des langues de feu apparaissent, se posant sur chacun d'eux. Ils sont remplis du Saint-Esprit et commencent à parler dans différentes langues, proclamant les merveilles de Dieu. Cet événement marque le début de l'Église, où les frontières linguistiques et culturelles sont abolies par la puissance de l'Esprit.

La Pentecôte nous rappelle que l'Esprit Saint est toujours présent et actif dans notre monde aujourd'hui. Il nous donne des dons pour édifier l'Église et pour être des témoins de l'amour de Dieu dans le monde. Comme les premiers disciples, nous sommes appelés à sortir de nos zones de confort, à partager l'Évangile avec audace et à vivre selon les enseignements du Christ.

Le don de l’Esprit n'est pas une charge qui écrase, mais plutôt un souffle qui libère ce qu’il y a de mieux en chacun de nous. L’Esprit nous est donné comme pour les apôtres, Marie et les disciples, pour nous permettre d’être nous-mêmes à la suite de Jésus. Dans l’Évangile, Jésus dira que le rôle de l’Esprit, c’est de recevoir ce qui vient de lui pour nous le faire connaître.


Les voies de l’Esprit sont parfois déroutantes et elles peuvent aussi être l’occasion de mauvaises interprétations. Mais les risques de se laisser aller à l’écoute de l’Esprit ne doivent jamais éteindre son action. Dans l’Église, on a parfois préféré la sécurité du bien faire, les certitudes faciles, à l’ouverture aux nouveautés de l’écoute et de la liberté de l’Esprit.

En cette journée de Pentecôte, nous sommes également invités à réfléchir sur la manière dont nous accueillons et répondons à la présence de l'Esprit Saint dans nos vies. Sommes-nous ouverts à ses inspirations et à ses appels ? Avons-nous le courage de laisser l'Esprit nous guider là où il nous appelle, même si cela signifie sortir de notre routine et de nos habitudes ?

Que la célébration de la Pentecôte nous incite à renouveler notre engagement envers Dieu et envers notre prochain. Demandons à l'Esprit Saint de nous remplir de son amour et de sa sagesse, pour que nous puissions être des instruments de paix et d'unité dans un monde souvent divisé.

Puissions-nous, comme les premiers disciples, être des porteurs de lumière et d'espérance, témoignant de la puissance transformante de l'Esprit Saint dans nos vies. Amen.


Homélie VII° de Pâques BAuteur : Père Arturo

VII Dimanche de Pâques B

En ce VIIe dimanche de Pâques, nous nous préparons à vivre la fête de la Pentecôte, où nous célébrerons la descente de l'Esprit Saint sur les disciples, qui les revêt d'une puissance extraordinaire pour témoigner de l'Évangile dans le monde entier. Mais aujourd'hui, dans l'Évangile selon Jean, nous entendons la prière de Jésus pour ses disciples, une prière qui révèle son cœur de berger aimant et soucieux du bien-être de son troupeau. Jésus prie pour la protection et la sanctification de ses disciples alors qu'il se prépare à quitter ce monde pour retourner auprès du Père.

Jésus adresse ces paroles émouvantes au Père: "Père saint, garde mes disciples dans ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous." Ces paroles expriment le désir profond de Jésus que ses disciples demeurent unis dans l'amour, reflétant ainsi l'unité qui existe entre lui et le Père. C'est une prière de protection et de préservation, dans laquelle Jésus reconnaît les défis et les épreuves auxquels ses disciples seront confrontés alors qu'ils continueront son œuvre sur terre. Il demande au Père de les garder unis, de les protéger du mal et de les préserver de tout ce qui pourrait les éloigner de leur foi.

L’unité n'est pas seulement une union extérieure, mais elle est aussi ancrée dans la communion intime avec Dieu et les uns avec les autres. Cette unité dans l'amour est d'une importance capitale pour la mission de l'Église. Car c'est à travers notre unité que le monde reconnaîtra que nous sommes les disciples de Jésus. Et c'est cette unité qui témoigne de la présence et de l'action de l'Esprit Saint parmi nous. Mais pour que cette unité soit possible, nous devons nous efforcer de vivre selon les enseignements de Jésus, en aimant comme il nous a aimés et en servant les uns les autres avec humilité et générosité.

Jésus reconnaît que ses disciples sont appelés à vivre dans le monde, mais il les encourage à ne pas se conformer aux valeurs et aux priorités de ce monde. Au contraire, il les exhorte à vivre selon les enseignements qu'il leur a donnés, à être des témoins de la vérité et de l'amour de Dieu dans un monde qui en a tant besoin.

Cette prière de Jésus pour ses disciples résonne également en nous aujourd'hui, car nous sommes aussi ses disciples, appelés à continuer son œuvre sur terre. Comme ses premiers disciples, nous sommes confrontés à des défis et des tentations, mais nous pouvons être assurés que Jésus prie pour nous, nous protégeant et nous sanctifiant par son Esprit Saint.

En cette période où nous sommes encore confrontés à de nombreux défis et divisions dans le monde et dans l'Église, la prière de Jésus pour l'unité de ses disciples résonne avec une urgence particulière. Elle nous rappelle notre responsabilité en tant que membres du corps du Christ de travailler sans relâche pour la réconciliation et l'unité, en surmontant nos différences.

En ce VIIe dimanche de Pâques, alors que nous nous préparons à recevoir l'Esprit Saint à la Pentecôte, que la prière de Jésus pour l'unité de ses disciples résonne dans nos cœurs. Demandons au Seigneur la grâce de vivre dans l'unité et l'amour, pour que nous puissions être de vrais témoins de l'Évangile dans le monde et de vivre dans la sainteté et la vérité. Que sa prière pour nous nous fortifie dans notre foi et nous guide sur le chemin de la vie éternelle. Amen.


Homélie Ascension BAuteur : Père Arturo

Ascension – Année B

Aujourd'hui, nous célébrons l'Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, un événement qui marque la transition entre sa présence terrestre et son retour à la droite du Père du ciel. C'est un moment de grande joie et de profonde réflexion pour nous tous, car nous contemplons la réalité de la divinité de notre Sauveur et la promesse de sa présence continue parmi nous.

L'Ascension de Jésus est bien plus qu'un simple départ physique. C'est le couronnement de sa mission salvatrice sur terre. En montant vers le ciel, il nous ouvre les portes du royaume éternel, nous montrant ainsi la voie vers la vie éternelle. Son ascension est le gage de notre propre élévation spirituelle, nous invitant à regarder au-delà de nos préoccupations terrestres et à nous tourner vers les réalités célestes. L'Ascension marque la fin de sa présence physique parmi nous, mais c'est aussi le début d'une nouvelle forme de présence, une présence spirituelle qui nous accompagne et nous guide à chaque instant de notre vie.

Dans les Évangiles, nous voyons que les disciples ont été témoins de cette Ascension. Ils ont vu Jésus s'élever vers le ciel, les laissant dans l'attente de l'Esprit Saint qu'il leur avait promis. C'est dans cette attente, dans cette période d'incertitude et de questionnement, que les disciples ont trouvé la force et le courage de continuer leur mission.

Aujourd'hui, nous aussi, nous sommes appelés à vivre dans cette attente féconde. L'Ascension de Jésus nous rappelle que notre vie sur terre est transitoire, que nos soucis et nos peines ne sont que temporaires. Elle nous invite à lever les yeux vers le ciel, à nous ouvrir à la grâce divine qui descend sur nous, et à vivre dans l'espérance de son retour glorieux. L’image de Jésus assis à la droite du Père est une source de réconfort et d'espérance pour nous, car elle nous rappelle que notre Seigneur règne en maître sur nos vies et sur le monde entier.

Dans les Actes des Apôtres, nous voyons que les disciples ont reçu la promesse de l'Esprit Saint lors de l'Ascension de Jésus. Cet Esprit les a revêtus d'une puissance extraordinaire pour témoigner de l'Évangile aux quatre coins du monde. De même, nous aussi, nous sommes appelés à recevoir la force de l'Esprit Saint pour être des témoins courageux de la foi en Jésus-Christ.

En ce jour de l'Ascension, demandons au Seigneur de renouveler en nous l'espérance et la confiance. Demandons-lui la grâce de vivre dans la certitude de sa présence constante parmi nous, même lorsque nous ne le voyons pas de nos propres yeux. Et que cette certitude nous donne la force d'être des témoins courageux de l'Évangile, annonçant au monde la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ.

Que la célébration de l'Ascension nous remplisse de joie et de gratitude, qu'elle nous encourage à vivre chaque jour dans l'espérance de la vie éternelle et que notre célébration nous inspire de vivre avec foi, espérance et amour, jusqu'au jour où nous serons réunis avec notre Seigneur dans la gloire céleste. Amen.


Homélie VI° de Pâques BAuteur : Père Arturo

VI Dimanche de Pâques B

Ce passage de l’évangile de saint Jean s’inscrit dans une longue réflexion que saint Jean place au moment de la Cène, le Jeudi Saint, après le lavement des pieds des apôtres que Jésus vient de faire. On l’a appelé le «Discours des adieux ». On a ici le testament spirituel de Jésus. Le passage qui nous est proposé ce matin se comprend bien si on le situe dans un parcours d'amour qui part de l’amour de Dieu, puis se concentre en Jésus pour ensuite se manifester en nous.

En ce sixième dimanche de Pâques, l'Église nous invite à méditer sur le thème de l'amour et de l'unité. Les lectures d'aujourd'hui nous rappellent l'importance de l'amour fraternel et de la communion avec Jésus et avec nos frères et sœurs en lui.

Le passage de la Première lettre de saint Jean est profondément théologique et spirituel, offrant une réflexion dense sur la nature de l'amour, sa source divine et son expression à travers l'incarnation de Jésus-Christ.

Elle nous présente l'amour comme essence de Dieu: "Dieu est amour", une déclaration puissante qui résume la nature même de Dieu. L'amour n'est pas simplement une qualité de Dieu parmi d'autres, mais son essence même. Cela signifie que toutes les actions de Dieu, y compris sa création, sa rédemption et sa relation avec l'humanité, sont imprégnées et motivées par son amour.

L'amour ne trouve pas son origine en nous-mêmes, mais découle de Dieu. En tant qu'êtres créés à l'image de Dieu, notre capacité à aimer découle de notre connexion avec lui. Ainsi, celui qui aime témoigne de sa relation avec Dieu, car aimer c’est participer à la nature divine.

Dieu a manifesté son amour parmi nous en envoyant son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. L'incarnation de Jésus-Christ représente le sommet de l'amour divin, démontrant la profondeur de l'amour de Dieu pour l'humanité. Jésus est venu non seulement pour enseigner sur l'amour, mais pour le vivre pleinement, jusqu'à donner sa vie pour nous.

En offrant Jésus comme sacrifice expiatoire pour nos péchés, Dieu révèle la nature véritable et sacrée de l'amour. Cette révélation dépasse notre compréhension humaine de l'amour, car elle témoigne d'un amour inconditionnel et sacrificiel qui dépasse toutes les frontières et surmonte toute séparation.

Dans son discours d'adieu à ses disciples, Jésus leur dit : "Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour." Ces paroles résonnent profondément dans nos cœurs, nous rappelant que notre relation avec Dieu est fondée sur un amour inconditionnel. Cet amour nous appelle à demeurer en communion avec lui et avec notre prochain.

L'amour de Dieu est un amour qui dépasse toute compréhension humaine. C'est un amour qui nous libère de nos peurs et de nos doutes, qui nous donne la force d'aimer comme lui-même nous aime. En demeurant dans son amour, nous sommes transformés, nous devenons des témoins vivants de sa grâce et de sa miséricorde.

"Je suis très triste quand je vois des personnes se disant catholiques et incapables d'aimer ou de pardonner aux autres, passant leur vie à se détester cordialement. L'amour que Jésus nous propose n'est pas un sentiment mais une décision d’être bienveillant et d'accepter les autres sans distinction. Aimer dans le sens catholique ne signifie pas que j'aime les personnes qui me sont sympathiques et que je n'aime pas les autres."

Dans un monde marqué par la division et la haine, l'appel à l'unité et à l'amour fraternel résonne avec une urgence particulière. Jésus nous rappelle que c'est par notre amour les uns pour les autres que le monde reconnaîtra que nous sommes ses disciples. L'unité dans l'amour est le signe distinctif de notre appartenance à Jésus-Christ.

En ce sixième dimanche de Pâques, alors que nous continuons notre marche vers la Pentecôte, demandons au Seigneur de raviver en nous le feu de son amour. Qu'il nous aide à demeurer en lui, à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Que notre communion avec Dieu et avec nos frères et sœurs en Christ soit un témoignage vivant de la puissance de son amour dans le monde.

Aujourd’hui nous sommes invités à contempler la profondeur de l'amour de Dieu, à reconnaître notre dépendance de lui pour aimer authentiquement, et à répondre à cet amour en aimant les autres de la même manière que Dieu nous a aimés en Christ. C'est un appel à vivre dans l'amour, à se laisser transformer par lui et à témoigner de son pouvoir transformateur dans le monde.


Homélie V° de Pâques BAuteur : Père Arturo

V Dimanche de Pâques B

En ce cinquième dimanche de Pâques, nous continuons notre marche joyeuse à travers le temps pascal, un temps où nous célébrons la résurrection glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ. Aujourd'hui, dans l'Évangile selon Jean, Jésus nous présente la merveilleuse image de la vigne et des sarments pour nous enseigner sur notre relation vitale avec lui.

Dans la deuxième lecture tirée de la première lettre de Jean, l'apôtre met en évidence l'importance fondamentale de l'amour authentique et de la communion avec Dieu et avec nos frères et sœurs dans la foi.

Jean commence par exhorter ses lecteurs à aimer non pas en paroles ni en discours, mais en actes et en vérité. Il souligne ainsi la nécessité d'une charité concrète et tangible, qui se manifeste par des actions concrètes plutôt que de simples paroles. C'est un rappel puissant que notre amour pour Dieu et pour notre prochain doit se traduire par des gestes concrets de compassion, de service et de générosité.

Ensuite, Jean évoque la conscience tranquille que nous pouvons avoir devant Dieu lorsque nous vivons selon ses commandements et que nous demeurons en communion avec lui. Cette conscience tranquille découle de notre confiance en Dieu et de notre obéissance à ses enseignements. C'est une assurance que Dieu entend nos prières et agit en réponse à notre foi et à notre amour pour lui.

Jean souligne l'importance de croire au nom de Jésus-Christ et de nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé. L'amour fraternel est un signe distinctif des disciples de Jésus, et il témoigne de notre appartenance à la famille de Dieu. Enfin, Jean enseigne que ceux qui gardent les commandements de Dieu demeurent en lui, et il demeure en eux par son Esprit. Cette union intime avec Dieu est la source de notre force et de notre assurance spirituelle. Elle nous permet de vivre dans la confiance et dans l'espérance, sachant que Dieu nous accompagne et nous guide dans notre cheminement de foi.

Dans l'Évangile selon Jean, nous entendons les paroles de Jésus qui nous invite à rester en lui comme la vigne et les sarments. Il utilise cette métaphore puissante pour nous enseigner sur la relation intime qu'il désire avoir avec chacun de nous.

Imaginez une vigne, avec ses branches s'étendant dans toutes les directions. Ces branches puisent leur vie de la vigne même, qui leur fournit la sève nécessaire pour croître et porter du fruit. Jésus nous dit qu'il est la vigne, et nous sommes les sarments. Sans lui, nous ne pouvons rien faire. Il est crucial pour nous de comprendre cette vérité profonde. Nous ne sommes pas appelés à vivre nos vies isolément, séparés de Jésus. Au contraire, nous sommes appelés à rester en lui, à demeurer en sa présence constante. C'est là que nous trouvons la force, la sagesse et la vie même dont nous avons besoin pour porter du fruit dans ce monde.

Rester en Jésus signifie cultiver une relation personnelle avec lui par la prière, la lecture de la Parole de Dieu et la participation aux sacrements. Cela signifie aussi vivre selon ses enseignements, en aimant Dieu de tout notre cœur et notre prochain comme nous-mêmes.

Quand nous demeurons en Jésus de cette manière, nous portons du fruit. Ce fruit peut prendre de nombreuses formes: l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. Ce sont les fruits de l'Esprit Saint qui grandissent en nous lorsque nous sommes unis à Jésus.

Enfin, Jésus nous met en garde contre le danger de l'éloignement de lui. Il nous dit que sans lui, nous ne pouvons rien faire. Si nous nous séparons de lui, nous risquons de nous dessécher et de devenir stériles.

Que cette Parole résonne dans nos cœurs aujourd'hui. Puissions-nous être des sarments fidèles, demeurant en Jésus et portant du fruit pour sa gloire. Amen.


Homélie IV° de Pâques BAuteur : Père Arturo

IV Dimanche de Pâques – Année B

Aujourd'hui, dans l'Évangile, Jésus se présente à nous comme le Bon Pasteur. Jésus utilise des images de toutes sortes qui donnent souvent lieu à des histoires ou des paraboles comme celle de la semence ou celle du levain dans la pâte. Ici, l’image du bon pasteur qu’emploie Jésus dans cet évangile est plus qu’une image. Jésus le précise en disant « Je suis le bon pasteur », il ne dit pas « je suis comme le bon pasteur », mais « je suis le bon pasteur ». Puis il se charge lui-même de décrire ce que cela signifie pour lui. Il utilise cette image familière pour nous rappeler son amour inconditionnel et sa sollicitude pour chacun de nous. Nous sommes ses brebis bien-aimées, et il est prêt à tout pour nous protéger, nous guider et nous conduire à la vie éternelle.

En cette période de Pâques, nous sommes invités à contempler le sens profond de la résurrection de Jésus. Par sa mort et sa résurrection, il a vaincu le péché et la mort, ouvrant ainsi pour nous les portes d'une nouvelle vie en abondance. Comme des brebis égarées, nous avons été ramenés dans le troupeau du Seigneur, où il nous nourrit de sa parole et nous guide sur des chemins de justice et de paix.

Mais soyons honnêtes, parfois, dans le tumulte de nos vies, il est facile de s'égarer. Nous sommes confrontés à tant de voix et de chemins différents, et il est difficile de discerner la voix du Bon Pasteur parmi toutes les autres. C'est pourquoi il est si important de cultiver une relation personnelle avec Jésus, de prendre du temps pour écouter sa voix dans la prière et dans la méditation de sa Parole.

Dans la première lecture, nous entendons les premiers témoignages de la communauté chrétienne naissante. Les apôtres, remplis de l'Esprit Saint, proclament avec audace la résurrection du Christ, malgré les persécutions et les oppositions qu'ils rencontrent. Leur témoignage nous rappelle que nous aussi, en tant que disciples du Christ, sommes appelés à être des témoins de sa résurrection dans le monde d'aujourd'hui qui n’a pas besoin de Dieu, même si cela signifie affronter des défis et des oppositions.

En ce quatrième dimanche de Pâques, rappelons-nous que nous sommes unis dans le troupeau du Seigneur, sous la conduite bienveillante du Bon Pasteur. Ayons confiance en sa parole et en sa promesse de vie éternelle. Demandons-lui la grâce d'entendre sa voix et d'être courageux dans notre témoignage de sa résurrection. Puissions-nous, comme des brebis fidèles, suivre les pas du Bon Berger et trouver en lui la plénitude de vie qu'il nous offre généreusement.

Recevons l’amour de Dieu dans la présence de Jésus Ressuscité qui est là au milieu de nous, dans notre rassemblement, comme le bon pasteur, le vrai berger. Dans la foi, nous le reconnaissons comme Seigneur et Sauveur sous les signes du Pain et du Vin consacrés et nous lui disons comme les premiers chrétiens « Maranatha! Viens Seigneur, viens!


Homélie III° de Pâques BAuteur : Père Arturo

III Dimanche de Pâques – Année B

Il y a dans les lectures de ce dimanche une admirable leçon pour le profit de notre vie chrétienne. Cette leçon nous est donnée par la prédication des apôtres dans les premières communautés chrétiennes et par les paroles de Jésus qu’ils ont retenues afin de se référer toujours aux Écritures pour comprendre le sens de ce qui se passait. C’est ce que les apôtres ont fait après la Pentecôte, c’est ce que nous sommes invités à faire nous aussi.

La première lecture illustre parfaitement la nécessaire référence aux Écritures. Toute la prédication de Pierre qui nous est rapportée est remplie de ce lien entre ce qui se passe ou s’est passé et les paroles données par Dieu par les prophètes au cours de l’histoire du peuple d’Israël, le peuple avec qui Dieu a fait la première alliance.

Pierre annonce qu’une nouvelle alliance s’est conclue dans le sang versé de Jésus. « Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait. » Les paroles de Pierre sont très dures pour les juifs qui ont abandonné la première alliance en refusant d’en suivre l’accomplissement en Jésus, le Messie promis. « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. »

Aujourd'hui, l'Évangile de Luc nous présente le récit poignant des disciples d'Emmaüs. Après avoir rencontré Jésus ressuscité sur le chemin, ils reviennent à Jérusalem pour partager la bonne nouvelle avec les autres disciples. C'est là que Jésus apparaît à nouveau au milieu d'eux, apportant paix et réconfort à leurs cœurs troublés. Avec ce passage de l'Évangile, nous réfléchissons sur plusieurs aspects de notre foi et de notre relation avec le Christ ressuscité.

Tout d'abord, les disciples d'Emmaüs ne reconnaissent pas Jésus au début. Ils sont tellement absorbés par leur chagrin et leur confusion qu'ils ne réalisent pas la présence du Seigneur parmi eux. Leur cœur est bouleversé par l’image de Jésus défiguré et mort sur la croix. Combien de fois sommes-nous comme ces disciples, aveuglés par nos propres préoccupations et nos soucis quotidiens, incapables de percevoir la présence aimante de Jésus dans nos vies ? Pourtant, même lorsque nous ne le reconnaissons pas, Jésus est toujours là, marchant à nos côtés, prêt à nous révéler sa vérité et sa grâce.

Ensuite, Jésus, une fois qu'il est reconnu par les disciples, leur ouvre les yeux pour comprendre les Écritures. Il leur explique comment toutes les Écritures de l'Ancien Testament parlent de lui, de sa mort et de sa résurrection. Cela nous rappelle que la Parole de Dieu est vivante et agissante. Elle nous guide et nous éclaire sur le chemin de la foi. Combien il est important pour nous de méditer régulièrement sur les Écritures, de les étudier et de les comprendre afin de mieux connaître et aimer notre Seigneur Jésus-Christ.

Enfin, remarquons la mission que Jésus confie à ses disciples : être témoins de sa résurrection et prêcher la repentance et le pardon des péchés à toutes les nations. Cette mission n'est pas réservée seulement à ceux qui ont vu Jésus ressuscité de leurs propres yeux, mais elle est pour tous ceux qui croient en lui. Nous sommes tous appelés à être des témoins de la résurrection, à partager la bonne nouvelle de l'amour et du salut que Jésus nous offre.

Mes chers frères et sœurs, que cet Évangile nous inspire d’ouvrir nos cœurs à la présence de Jésus dans nos vies, de méditer sur sa Parole avec diligence et de répondre avec joie à l'appel à témoigner de sa résurrection. Que nous soyons des disciples fidèles et courageux, portant la lumière du Christ dans un monde qui a tant besoin d'espoir et de rédemption.


Homélie II° de Pâques BAuteur : Père Arturo

II Dimanche Pâques B - Dimanche de la Divine Miséricorde

En ce dimanche de la Miséricorde, l'Église nous invite à contempler la profondeur de l'amour de Dieu manifesté à travers son infinie miséricorde. Nous sommes appelés à méditer sur la manière dont cette miséricorde divine peut illuminer nos vies et nous guider sur le chemin de la conversion et de la sainteté. Nous sommes appelés aussi à nous plonger dans le vaste océan de l'amour et de la compassion infinis de notre Seigneur.

Dans l'Évangile de ce jour, nous entendons l'histoire émouvante de Thomas, qui, dans son doute, rencontre le Christ ressuscité et est enveloppé dans les bras aimants du Seigneur. Cette rencontre est un rappel poignant de la nature de la miséricorde divine : elle embrasse chacun de nous dans nos moments de faiblesse et de doute.

Nous avons aujourd'hui dans l’évangile deux rencontres de Jésus Ressuscité avec les siens. Saint Jean en a conservé le souvenir avec un soin précis et il raconte en détail ces deux rencontres. Il les situe dans le temps, la première, le soir de la Résurrection, et la seconde, huit jours plus tard.

À ces deux rencontres rapportées par le récit de saint Jean, s'ajoute dans la première lecture tirée des Actes des Apôtres une autre rencontre avec Jésus dans la communauté chrétienne de Jérusalem des années plus tard. Dans l'Évangile d'aujourd'hui, nous entendons l'histoire de l'apparition du Christ ressuscité aux apôtres, où il leur offre la paix et le don de l'Esprit Saint. Thomas, qui n'était pas présent lors de cette première rencontre, exprime son incrédulité. Mais lorsque le Christ se révèle à lui, il tombe à genoux et proclame: "Mon Seigneur et mon Dieu !". Cette confession de foi est le fruit de la miséricorde divine qui touche le cœur même de celui qui doute.

La miséricorde divine est un refuge pour les pécheurs, un baume pour les cœurs brisés et une source de réconfort pour ceux qui souffrent. Elle est la manifestation la plus pure de l'amour inconditionnel de Dieu pour chacun de ses enfants. Le psalmiste proclame : "Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent". C'est une promesse que nous pouvons tous garder dans nos cœurs : peu importe nos erreurs, nos péchés ou nos luttes, la miséricorde de Dieu est toujours disponible pour nous accueillir.

La miséricorde divine n'est pas réservée à ceux qui sont dignes ou parfaits, mais elle est offerte à tous, sans exception. Elle est une lumière dans nos moments les plus sombres, une source d'espoir lorsque nous sommes perdus et une main tendue lorsque nous trébuchons sur le chemin de la vie. C'est là la quintessence de la miséricorde divine: un amour qui nous est offert librement, même lorsque nous ne le méritons pas. La miséricorde divine est l’amour infini de Dieu qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance.

Nous, nous sommes appelés à imiter le Christ en devenant des instruments de sa miséricorde dans le monde. Nous sommes appelés à tendre la main à ceux qui souffrent, à pardonner à ceux qui nous ont blessés et à être des agents de réconciliation et de paix. Comme le dit le pape Jean-Paul II dans son encyclique "Dives in Misericordia": "La miséricorde est la forme la plus élevée de la justice et la manifestation la plus radicale de la rédemption dans le Christ". En vivant la miséricorde dans nos vies, nous participons à l'œuvre même de la rédemption de l'humanité.

En ce dimanche de la Miséricorde, puisse chacun de nous ouvrir son cœur à la grâce transformante de Dieu et s'engager à vivre une vie conforme à son amour miséricordieux. Que nous soyons des témoins vivants de sa miséricorde dans le monde, répandant sa lumière et son amour là où il y a ténèbres et désespoir.

Que cette messe soit pour nous tous une occasion de renouveler notre confiance en la bonté et la compassion de Dieu. Puissions-nous être des témoins vivants de sa miséricorde dans le monde, partageant sa lumière et son amour avec tous ceux que nous rencontrons. Amen.


Homélie dimanche de Pâques BAuteur : Père Arturo

Dimanche de Pâques B

Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité! La fête de Pâques est associée à la nouveauté, à la renaissance. Pâques marque le début d’une saison nouvelle. Les fleurs font leur apparition. Dans cet esprit de renouvellement, nous sommes introduits dans la profondeur de la nature divine du Christ et son rôle crucial dans la création et le salut de l'humanité.

Le verset d'ouverture, "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu", est profondément significatif. Il nous montre que Jésus Christ, la Parole incarnée, existait dès le commencement avec Dieu et était de nature divine. Ce verset nous invite à méditer sur la relation éternelle entre Dieu le Père et son Fils, Jésus Christ.

La "Parole" dans ce contexte ne se réfère pas seulement à la communication verbale, mais plutôt à la manifestation de la pensée, de la sagesse et de la volonté de Dieu. Jésus est la Parole vivante de Dieu, par qui toute chose a été créée.

Jean poursuit en affirmant que "tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle." Cette déclaration souligne la puissance créatrice de Jésus qui était à l'œuvre lors de la création du monde. Tout ce que nous voyons, entendons et expérimentons a été formé par lui.

Jean le Baptiste est introduit dans ces versets comme un témoin de la lumière, celle qui brille dans les ténèbres. Il est venu pour témoigner de la lumière véritable qui éclaire tout homme. Jean-Baptiste est là pour préparer le chemin pour Jésus, pour annoncer la venue du Sauveur qui apportera la lumière et la vie éternelle au monde.

En ce début d'Évangile selon Jean, nous sommes appelés à contempler la grandeur de Jésus Christ en tant que Parole divine incarnée, créatrice et salvatrice. Nous sommes invités à accueillir cette lumière dans nos vies, à reconnaître en Jésus le chemin, la vérité et la vie.

En conclusion de ce Carême où nous avons découvert la personne de Jésus de façon plus intime, que la fête de Pâques nous permette de nous laisser emporter avec lui dans la joie d’être aimé de Dieu notre Père et de le manifester autour de nous. Un chrétien joyeux est un chrétien missionnaire. Notre Pape François en est l’illustration parfaite.

Que cet Évangile nous encourage à approfondir notre relation avec Jésus, à vivre dans sa lumière et à partager cette lumière avec les autres, afin que tous puissent connaître la vérité et la vie en lui. Amen.


Homélie Veillée pascale BAuteur : Père Arturo

Vigile pascale B

En cette Veillée Pascale, nous nous rassemblons avec des cœurs remplis d'espérance et de joie, prêts à célébrer la résurrection de notre Seigneur. Nous sommes réunis pour contempler le triomphe de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, et de l'amour sur le péché. Cette nuit, nous faisons mémoire du plus grand événement de l'histoire humaine : la résurrection du Christ.

Dans la lecture de l'Écriture Sainte qui vient d'être proclamée, nous avons parcouru l'histoire du salut, depuis la création du monde jusqu'à l'accomplissement des promesses de Dieu en Jésus Christ. Nous avons entendu comment Dieu a conduit son peuple à travers les eaux de la mer Rouge, comment il a fait jaillir de l'eau du rocher pour étancher leur soif, et comment il les a nourris de la manne dans le désert. Toutes ces histoires préfigurent le grand événement que nous célébrons ce soir : la résurrection du Christ, qui ouvre pour nous les portes de la vie éternelle.

Dans l'obscurité de cette nuit, nous avons allumé le feu nouveau, symbole de la lumière du Christ qui brille dans les ténèbres et ne s’éteindra jamais. Cette lumière nous rappelle que le Christ est la lumière du monde, et que rien, ni personne, ne peut l'éteindre. Puissions-nous accueillir cette lumière dans nos vies et laisser briller notre propre lumière devant les hommes, afin qu'eux aussi puissent glorifier notre Père qui est aux cieux.

Cette nuit, nous allons aussi renouveler nos promesses baptismales, affirmant notre engagement à suivre le Christ et à vivre selon ses enseignements. Comme le Christ est mort et ressuscité pour nous, nous sommes appelés à mourir au péché et à ressusciter à une vie nouvelle en lui. Que cette nuit soit pour nous le début d'un nouveau départ, d'une conversion plus profonde, et d'un renouvellement de notre engagement envers le Seigneur.

Cette nuit, nous célébrons avec une grande joie l'Eucharistie, le sacrement de l'amour du Christ pour nous. En partageant le pain et le vin, nous nous unissons au sacrifice du Christ sur la croix et nous recevons le don de sa vie même. Puissions-nous sortir de cette célébration revigorés et renouvelés dans notre foi, prêts à témoigner de la résurrection du Christ au monde qui nous entoure.

Que la lumière du Christ brille toujours dans nos cœurs, et que sa résurrection soit pour nous la source de vie éternelle. Amen.

 


Homélie vendredi Saint BAuteur : Père Arturo

Vendredi saint B

Aujourd'hui, nous méditons la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean. Dans ce récit profondément poignant, nous sommes invités à contempler l'amour inconditionnel de Dieu pour l'humanité, révélé à travers le sacrifice suprême de son Fils bien-aimé. Après son entrée triomphale à Jérusalem, nous voyons Jésus partager un dernier repas avec ses disciples, instituant ainsi l'Eucharistie, unissant son corps et son sang à notre salut éternel. Puis, dans le jardin de Gethsémani, nous le voyons s'agenouiller dans une prière intense, acceptant la volonté de son Père même si cela signifie la souffrance et la mort.

L'Évangile nous fait revivre les moments les plus intenses de la vie de Jésus, depuis la dernière Cène jusqu'à sa crucifixion et sa résurrection glorieuse. Dans ces moments sombres et troublants, nous sommes appelés à reconnaître la profondeur de l'amour de Dieu pour chacun de nous.

La Passion selon saint Jean nous révèle la souffrance et l'agonie de Jésus dans le jardin de Gethsémani, où il prie avec une telle intensité que son sang se mêle à la terre. Dans ces instants de détresse et de profonde solitude, Jésus accepte résolument la volonté de son Père céleste, se soumettant entièrement à son dessein rédempteur pour l'humanité.

Puis vient l'arrestation de Jésus, sa comparution devant Pilate et les accusations portées contre lui. Malgré les fausses accusations et les insultes, Jésus demeure digne et silencieux, offrant un témoignage de force et de dignité dans l'adversité. Même lorsqu'il est flagellé et couronné d'épines, il ne fléchit pas, mais reste fidèle à sa mission salvatrice.

Et enfin, sur le Calvaire, nous contemplons Jésus cloué sur la croix, abandonné de tous, sauf de sa mère bien-aimée et de quelques fidèles disciples. Dans ces moments de douleur indicible, Jésus prononce les paroles les plus puissantes et les plus réconfortantes : "Tout est accompli." Par ces mots, il nous assure que son sacrifice est complet, que notre rédemption est assurée. Il a payé avec son sang pour notre libération.

Dans sa souffrance, Jésus ne prononce pas de paroles de haine ou de vengeance, mais il pardonne à ses bourreaux et accueille même le bon larron dans le paradis. Sa mort n'est pas un échec, mais la victoire ultime sur le péché et la mort. Par sa résurrection, il nous offre l'espoir d'une vie nouvelle, libérée du pouvoir du mal.

La Passion selon saint Jean culmine avec la mort de Jésus sur la croix, suivie de sa sépulture dans le tombeau. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Trois jours plus tard, Jésus se lève d'entre les morts, vainqueur de la mort et du péché, et ouvre pour nous les portes de la vie éternelle.

Mes chers frères et sœurs, contemplons donc aujourd'hui avec gratitude et humilité le mystère de la Passion de Notre Seigneur. Puissions-nous être transformés par cet amour infini, et que cela nous incite à suivre Jésus avec un engagement renouvelé, sachant qu'en lui, nous trouvons la vraie vie et la vraie liberté. Amen.


Homélie Jeudi Saint BAuteur : Père Arturo

Jeudi saint – Année B

En ce Jeudi Saint nous nous rassemblons pour méditer sur le mystère de l'amour infini de notre Seigneur Jésus-Christ. En ce jour, l'Église nous invite à nous souvenir de la Dernière Cène, ce moment où Jésus a partagé un repas avec ses disciples, un repas qui allait devenir le symbole de son amour inconditionnel pour l'humanité. Dans l'Évangile selon saint Jean, Jésus nous donne un commandement nouveau : "Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres."

Jésus ne nous demande pas seulement d'aimer notre prochain, mais il va plus loin en nous appelant à nous aimer mutuellement comme il nous a aimés. Et comment Jésus nous a-t-il aimés? Il nous a aimés d'un amour total, sacrificiel, et sans condition. Nous vivons dans une société dans laquelle les funérailles sont plus importantes que la mort, où le mariage est plus important que l'amour, nous avons plus honte de montrer nos défauts physiques que le vide de notre cerveau. C'est la culture de l'emballage qui méprise le contenu.

Aujourd’hui, nous voyons Jésus, le Fils de Dieu, se mettre à genoux devant ses disciples, revêtir un tablier et laver leurs pieds. Ce geste humble et profond est une leçon d'humilité et d'amour désintéressé. Jésus, le Maître et le Seigneur, se comporte comme un serviteur, montrant ainsi que le véritable leadership réside dans le service et le don de soi.

Mais ce n'est pas seulement par ses actes que Jésus nous enseigne ce soir-là. Il nous offre également son corps et son sang dans le pain et le vin, instituant ainsi le sacrement de l'Eucharistie. Par ce sacrement, Jésus se donne lui-même totalement à nous, nous invitant à le recevoir et à demeurer en lui comme il demeure en nous. Jésus nous montre l'exemple ultime de l'amour en donnant sa vie pour nous sur la croix. Il a pardonné à ceux qui l'ont crucifié, il a tendu la main à ceux qui étaient marginalisés et rejetés, il a guéri les malades, il a consolé les affligés. Son amour transcende toutes les barrières et toutes les limites.

En nous demandant de nous aimer les uns les autres de la même manière, Jésus nous appelle à un amour radical, un amour qui dépasse nos propres intérêts et nos propres désirs. C'est un amour qui ne cherche pas la récompense, mais qui se donne librement, sans rien attendre en retour.

Dans nos vies quotidiennes, il peut être difficile de mettre en pratique ce commandement. Nous sommes souvent confrontés à des défis, des conflits et des différences qui peuvent nous diviser. Mais c'est précisément dans ces moments-là que l'appel de Jésus résonne le plus fort : aimons-nous les uns les autres, comme il nous a aimés.

Le Jeudi Saint est donc un jour où nous sommes appelés à contempler l'amour insondable de Dieu pour nous. C'est un amour qui se donne sans réserve, un amour qui se sacrifie pour le salut du monde. En suivant l'exemple de Jésus, nous sommes appelés à nous aimer les uns les autres avec la même intensité et le même dévouement.

Alors que nous nous préparons à commémorer la passion et la mort de notre Seigneur, prenons le temps de réfléchir à la manière dont nous pouvons mieux vivre cet amour dans nos vies. Demandons à Dieu la grâce de nous aider à pardonner, à servir et à nous donner les uns aux autres de manière désintéressée, à l'image de Jésus Christ.

Dans cette célébration du Jeudi Saint, prenons donc le temps de réfléchir à la manière dont nous pouvons mieux témoigner de l'amour de Dieu dans nos vies quotidiennes. Demandons au Seigneur la grâce de vivre dans l'humilité, le service et la générosité, en suivant l'exemple de Jésus Christ. Que l'exemple de Jésus nous inspire d’aimer sans limites, de pardonner sans condition, et de servir avec humilité. Que notre amour les uns pour les autres soit un témoignage vivant de la présence de Dieu parmi nous.

Que ce Jeudi Saint soit pour nous tous une occasion de renouveler notre engagement à suivre le Christ et à témoigner de son amour envers tous ceux que nous rencontrons. Amen


Homélie Rameaux BAuteur : Père Arturo

Dimanche des Rameaux - Année B

Aujourd'hui, nous célébrons le dimanche des Rameaux, un jour où nous nous souvenons de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule avec des branches de palmiers, une image de joie et de louange. La scène de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est décrite avec soin. Tous les détails ont leur signification.

L'âne qui porte Jésus le situe comme un Messie proche des gens. L'Ancien Testament présentait le Messie dans une attitude de simplicité et d'humilité venant non pour se faire acclamer mais pour apporter le salut de Dieu. Jésus se situe dans cette ligne. Il se met au service de ses frères et sœurs.

Les acteurs du récit de cet événement nous représentent. Ils déroulent leurs manteaux devant Jésus, ils agitent des branches de palmiers et lancent à qui veut les entendre des « Hosanna » retentissants. Ils acclament celui qu’ils voient comme leur Roi.

Cette entrée n'a rien d'un événement réglé et programmé d'avance, elle se produit sur le tas, de façon inopinée au point que Jésus en est remué alors qu'il sait que l'opposition des autorités juives se fait de plus en plus forte et sans concessions . Les « Hosanna » de l'entrée triomphale feront place aux cris « Crucifiez-le » dans quelques jours.

Quel contraste! Les mêmes revirements nous arrivent parfois. Et pourtant, Jésus se laisse porter en triomphe par anticipation car il sait que la croix du Vendredi Saint est le véritable triomphe, la victoire de l'Amour.

Cette semaine sainte qui commence aujourd'hui est un temps de profonde réflexion et de méditation sur le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est un rappel poignant de l'amour infini de Dieu pour nous, un amour qui l'a conduit à souffrir et à mourir pour nos péchés afin que nous puissions avoir la vie éternelle.

Les lectures nous invitent à réfléchir sur la nature paradoxale de la vie chrétienne : la gloire et la souffrance, l'acclamation et le rejet, la victoire et la croix. Jésus entre à Jérusalem non pas en conquérant terrestre, mais en humble serviteur, monté sur un âne. Il ne vient pas pour instaurer un royaume politique, mais pour inaugurer le royaume de Dieu, un royaume de justice, de paix et d'amour.

Mais ce royaume n'est pas accueilli par tous. Comme nous le voyons dans le récit de la passion, Jésus est trahi par l'un de ses disciples, abandonné par ses amis les plus proches, et finalement condamné à mort par les autorités religieuses et politiques de son époque.

Et pourtant, dans sa mort sur la croix, Jésus nous révèle l'amour insondable de Dieu. Il porte nos péchés, nos souffrances, nos douleurs, afin que nous puissions être réconciliés avec Dieu et avoir la vie éternelle.

En ce dimanche des Rameaux, alors que nous contemplons l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et que nous nous préparons à entrer dans la semaine sainte, que nous puissions suivre les pas de notre Seigneur avec un cœur humble et contrit. Que nous puissions reconnaître nos propres péchés et nos propres faiblesses, et nous tourner vers Jésus avec confiance et le regret de nos péchés.

Que nous puissions aussi être des témoins courageux de l'amour de Dieu dans le monde, suivant l'exemple de Jésus en servant humblement nos frères et sœurs, en partageant leur fardeau, en portant leur croix.

Que cette semaine sainte soit pour nous un temps de conversion et de renouvellement spirituel, un temps pour nous rapprocher de Dieu et de nos frères et sœurs dans la foi. Et que, guidés par l'Esprit Saint, nous puissions marcher avec Jésus sur le chemin de la croix, avec la certitude que la mort n'a pas le dernier mot, mais que la résurrection est notre espérance et notre joie.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.


Homélie V° carême BAuteur : Père Arturo

V Dimanche Carême B

Chers frères et sœurs, nous avons presque terminé notre chemin de Carême, et si Dieu le veut, la semaine prochaine, avec la bénédiction des rameaux, nous entrerons dans les jours les plus saints de notre vie liturgique en acclamant Jésus lors de son entrée triomphale à Jérusalem, et en chantant hosanna au fils de David. Acclamant Jésus lors de son entrée triomphale, ce qui est paradoxal car les mêmes qui chanteront hossana seront les mêmes qui devant Pilate, vendredi, crieront crucifie-le, crucifie-le.

Au cours de ce chemin de Carême, nous avons rencontré des difficultés, des problèmes et des tentations qui nous ont préparés à prendre notre croix avec Jésus et à mourir à nous-mêmes, en mettant de côté notre orgueil, notre indifférence, nos doutes et notre manque de foi.

En ce cinquième dimanche de Carême, nous méditons sur le thème de la vie nouvelle que nous offre le Christ. Nous approchons rapidement de la Semaine Sainte, le temps le plus sacré de l'année liturgique, où nous sommes appelés à nous plonger profondément dans le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur.

Des Grecs demandent à voir Jésus. Avez-vous remarqué que Jésus à qui on transmet la demande n'y répond pas directement? Il parle plutôt de lui. Dans les derniers jours de sa vie, il est totalement concentré sur sa mission. Et au lieu de répondre à la demande des Grecs, il partage aux personnes présentes ce qui l'habite.


Ce partage est un des plus beaux que nous ayons dans les évangiles. On y voit ce que saint Jean en a retenu, à savoir que Jésus a vécu les derniers moments de sa vie dans une confiance totale à son Père même si le plan de Dieu sur lui prenait une direction qui le mènerait à la croix, l'élèverait sur la croix.

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, nous entendons ces paroles puissantes de Jésus : "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit." Ces paroles nous invitent à réfléchir sur le sacrifice et la transformation profonde que le Christ a apportés dans nos vies par sa propre mort et sa résurrection.

Nous vivons dans un monde où la mort est souvent perçue comme une fin, comme une réalité à éviter à tout prix. Mais pour les croyants, la mort est le passage vers la vie éternelle, la porte vers une existence nouvelle en communion parfaite avec Dieu. La mort est une transformation, le passage à la vraie vie pour l’éternité.

Dans notre propre cheminement de foi, nous sommes souvent confrontés à des moments de mort et de renouveau. Il peut s'agir de la mort de nos propres désirs égoïstes, de nos préjugés, de nos attachements au péché, ou même de situations de souffrance et de perte dans nos vies. Mais c'est précisément dans ces moments de mort que Dieu nous appelle à nous ouvrir à sa grâce transformante.

Le Carême est un temps propice pour ce travail intérieur de conversion et de mort à soi-même. Nous jeûnons, nous prions, nous pratiquons l'aumône, non pas par de simples rituels, mais dans le but de nous dépouiller de tout ce qui nous éloigne de Dieu et de notre prochain. En mourant à nous-mêmes, nous permettons à la grâce de Dieu de nous renouveler et de nous faire porter du fruit en abondance. Demandons au Seigneur aujourd'hui d’entrer avec tout notre cœur dans cette Nouvelle Alliance avec Dieu que Jésus est venu établir et dont nous sommes partie prenante depuis notre baptême.


À chaque messe, le président, lorsqu’il consacre le vin, nous le rappelle en disant ces paroles : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. » Chaque dimanche nous présentons au Seigneur, avec le pain et le vin, fruits du travail humain, nos efforts pour entrer de tout notre cœur dans cette Alliance nouvelle et éternelle que Jésus a inaugurée.

Frères et sœurs, alors que nous nous préparons à entrer dans la semaine sainte, laissons-nous saisir par la profondeur de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Engageons-nous à suivre le Christ sur le chemin de la croix, sachant que c'est là que nous trouverons la vraie vie, une vie qui transcende la mort et qui nous conduit à la joie éternelle de la résurrection.

Que le Seigneur nous donne la grâce d'embrasser pleinement cette vie nouvelle qu'il nous offre, en mourant à nous-mêmes pour vivre en lui. Amen

Puissions-nous tous être fortifiés par ces paroles et vivre notre Carême avec une profondeur renouvelée. Que Dieu vous bénisse tous.


Homélie IV° carême BAuteur : Père Arturo

IV Dimanche Carême B

Aujourd'hui, nous célébrons le quatrième dimanche de Carême, un dimanche de joie au milieu de notre période de pénitence et de préparation. C'est pourquoi ce dimanche est également connu sous le nom de dimanche de Laetare, car il nous invite à nous réjouir dans l'espérance de la résurrection à venir.

Aujourd'hui, l'Église nous invite à réfléchir sur le thème de la lumière et de la guérison. Ce dimanche, nous sommes invités à nous rappeler que même au milieu de nos épreuves et de nos faiblesses, la lumière de la grâce divine brille toujours pour nous guider vers la guérison et le renouveau spirituel.

Dans l'Évangile selon saint Jean, chapitre 3, verset 16, nous trouvons une déclaration profonde et puissante de l'amour de Dieu pour le monde : "Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle."

Ces paroles de Jésus résument l'essence même de l'Évangile - l'amour inconditionnel de Dieu pour l'humanité. Dans ce court verset, nous trouvons une promesse d'espoir et de salut pour tous ceux qui croient en Jésus-Christ et le reconnaissent comme leur Seigneur et Sauveur.

"Car Dieu a tant aimé le monde" - ces mots devraient résonner profondément dans nos cœurs. Ils nous rappellent que l'amour de Dieu est infini, inconditionnel et universel. Peu importe qui nous sommes, d'où nous venons ou ce que nous avons fait, Dieu nous aime avec un amour éternel et inébranlable.

"Qu'il a donné son Fils unique" - en Jésus-Christ, Dieu a donné le plus grand don qu'il pouvait offrir. Jésus est venu sur terre, non seulement pour nous enseigner et nous montrer comment vivre, mais surtout pour donner sa vie en sacrifice pour nos péchés. Sa mort sur la croix et sa résurrection nous offrent le pardon et la réconciliation avec Dieu.

"Afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" -cette promesse est pour chacun de nous. Peu importe nos faiblesses, nos doutes ou nos peurs, si nous mettons notre foi en Jésus-Christ, nous avons l'assurance de la vie éternelle avec Dieu dans son royaume céleste.

Pendant ce Carême, alors que nous nous engageons dans un temps de prière, de jeûne et d'aumône, rappelons-nous que notre but ultime est de nous rapprocher de Dieu et de la lumière qu'il offre. Demandons à Jésus de nous guérir de tout ce qui nous empêche de le voir clairement, de tout ce qui obscurcit notre vision spirituelle.

Prenons le temps de réfléchir sur nos propres attitudes envers ceux qui sont dans le besoin autour de nous. Engageons-nous à apporter la lumière de l'amour et de la compassion à ceux qui sont dans les ténèbres de la douleur, de la souffrance et de l'isolement. Dieu est un père aimant qui veut que nous l'aimions comme il nous aime. Ce ne sont ni la religion ni la loi qui sauvent, celui qui sauve, c’est Dieu en Jésus Christ.

Jésus présente Dieu, non seulement comme amour, mais surtout comme «amour excessif». La miséricorde c’est l’amour de Dieu qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance. Il suffit de l’accepter et de croire qu’il y a un Dieu qui est là, qui nous aime, et qui nous promet la vie et la paix.

Frères et sœurs, que ce quatrième dimanche de Carême soit pour nous un rappel de la lumière et de la guérison que Jésus offre à chacun de nous. Puissions-nous ouvrir nos cœurs à sa grâce et à son amour, et être des porteurs de sa lumière dans un monde qui en a tant besoin. En ce jour, rappelons-nous l'immensité de l'amour de Dieu pour nous. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, soyons assurés que Dieu est avec nous, qu’il nous aime et nous guide à chaque étape du chemin.

Que les paroles de Jésus nous inspirent de vivre chaque jour avec gratitude pour le don incomparable de son amour et de partager cet amour avec ceux qui nous entourent. Puissions-nous être des témoins vivants de la grâce et de la miséricorde de Dieu, reflétant sa lumière dans un monde qui a désespérément besoin de son amour.

Alors, en ce dimanche de Laetare, que nos cœurs soient remplis de joie et de reconnaissance pour les innombrables bénédictions que Dieu nous accorde. Puissions-nous répondre à son appel avec générosité et amour, en partageant sa lumière et sa vie avec tous ceux que nous rencontrons sur notre chemin.